Le Tarn compte environ 300 fonctionnaires de police actifs, qui doivent suivre des séances de tir réglementées et contrôlées. L’endroit est secrètement dissimulé dans la campagne sud tarnaise.
Au préalable, il faut savoir que chaque policier qui sort de l’école est déclaré apte au service s’il a une bonne vue et une bonne audition. Son arme de dotation : un Sig Sauer SP 20-22. Enfermée dans une mallette de transport, elle le suivra tout au long de sa carrière ; elle reste au poste au-delà de deux jours d’absence.
Les séances de tir sont encadrées par un binôme, avec une priorité : rappeler le cadre légal. Le Tarn compte trois formateurs aux techniques de sécurité en intervention (TSI, deux à plein temps, un à temps partiel). Ils délivrent les habilitations, entraînent aux gestes techniques et encadrent les stages de tir.
« Tout le monde n’a pas la même approche de l’arme, souligne Nathalie Fabre, responsable du Centre départemental des stages et de la formation du Tarn. Mais il n’y a pas de compétition par rapport à l’arme. C’est plutôt du plaisir pour certains, cela fait partie du métier pour d’autres. » L’arme est indispensable, en tout cas, pour la sécurité du fonctionnaire et pour éviter toute bavure.
« Dans une carrière, précise le commandant Sintes, utiliser son arme, c’est rare. »
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En session de tir, le port des lunettes, du casque intégré et du gilet pare-balles est imposé. Selon l’exercice, le stand de tir est aménagé en créant des situations, en extérieur.
« Le tireur est toujours encadré par l’un de nous, explique Serge, formateur TSI dans le Tarn depuis 2009. L’exercice est réalisé à notre appréciation, en fonction de notre ressenti, et dure deux heures, avec un rappel du montage, du démontage et du nettoyage de l’arme. »
L’exercice d’aujourd’hui ? On part d’une situation de riposte. Avec des abris simulés de façon à avoir un endroit pour se protéger. L’objectif est de se soustraire à l’agression tout en ripostant. Les détonations résonnent dans la campagne.
Arme en sécurité, au résultat. « 29 impacts sur 30, on est à 99 % de tir sur cible en dynamique, constate Serge. Trois quarts du temps, la situation réelle sera du tir de riposte, une riposte adaptée à l’attaque, en respectant le cadre légal de la légitime défense.
Tenir une arme, quelle qu’elle soit, quand on est novice, c’est 100 % de stress : celui qui n’a jamais essayé ne sait pas. Le corps se crispe, la tête réalise : on n’est pas à la fête foraine. Dans ce cadre précis, la cible est immobile. Mais dans la réalité ? « Une arme n’est pas dangereuse, c’est la main qui la tient qui est dangereuse ! » Serge sait de quoi il parle. « Avec les événements, on devient des référents au niveau départemental. »
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L’envie d’aider les collègues, corriger leurs techniques, partager leur expérience avec un discours cohérent, voilà ce qui guide Serge et son collègue Sébastien au quotidien. « Le cadre légal est systématiquement rappelé, ressassé, termine Nathalie Fabre.
Armes soumises à une formation continue régulière : L’UMP 9 (pistolet-mitrailleur) et le HKG 36 (fusil d’assaut), utilisé par les fonctionnaires affectés en brigade anticriminalité notamment, ainsi qu’aux formateurs.
Ils tiraient sur des silhouettes de papier, ils pourront désormais aussi s’entraîner avec de la vidéo: Eva, un nouveau programme “inventé par un policier pour les policiers“, permet aux fonctionnaires de s’entraîner à tirer “dans les conditions les plus proches de la réalité“.
Dans le stand de tir du commissariat du Ve arrondissement de Paris, un mur de papier et un vidéoprojecteur plongent deux policiers sur le parvis du Stade de France un soir de match. Soudain, dos tourné aux fonctionnaires, un individu armé surgit et vise un passant avec son fusil-mitrailleur. “Police, jette ton arme!“, hurlent les deux fonctionnaires. Pas de réaction de l’agresseur. Le moniteur de tir fait un arrêt sur image et désigne, avec un pointeur laser, les impacts sur l’écran. “Parfait, thorax et tête“.
L’invention d’Eva (entraînement vidéo assisté) vient du major Pascal Tran, moniteur de tir depuis 13 ans à la Préfecture de police de Paris. “Depuis toujours, les entraînements se faisaient sur des cibles inertes qui” n’incitent “pas à l’analyse. Le policier a mis en boîte une centaine de séquences filmées sur la voie publique (gares, centre commerciaux, métro, sites touristiques…) avec des scénarios tirés de situations rencontrées par des policiers.
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“L’idée, ce n’était pas de faire un jeu vidéo mais de les plonger dans des scènes de la vie de tous les jours. A un moment donné, en intervention, il peut être amené à prendre la décision qui sera sans doute la plus difficile de toute sa vie. Ce nouvel outil ne vise pas à remplacer les trois tirs réglementaires de trente cartouches que les policiers doivent effectuer chaque année.
Peu de fonctionnaires ont pu le tester à ce jour, mais ceux qui l’ont fait sont “unanimes et viennent avec beaucoup plus d’enthousiasme s’entraîner“, affirme M. “C’est plus interactif.
Aujourd'hui, après avoir été formé à l'utilisation d'armes de poing en école de police, chaque policier doit effectuer trois séances de tirs par an, avec 90 cartouches tirées au total. Ces séances font partie des 12 heures - portées à 15 depuis début 2022, selon le commandant Delenclos - de formation continue aux "techniques et à la sécurité en intervention".
"Insuffisant", juge la syndicaliste d'Unité-SGP, Linda Kebbab. "Personne ne peut prétendre être un bon tireur avec trois séances de tirs par an".
Les derniers chiffres officiels communiqués en 2017 faisaient état de 51% des policiers n'ayant pas bénéficié des trois séances réglementaires, selon un rapport de la Cour des comptes.
Or, "un policier mieux formé a moins peur sur la voie publique" et peut mieux assurer sa sécurité et celle des citoyens, explique à l'AFP Thierry Collas, formateur à l'école de police de Nîmes et délégué zonal UNSA.
Il note toutefois que "la situation a un peu évolué" depuis 2017 et que "les fonctionnaires, dans leur très grande majorité, font leur trois séances de tirs".
Mais, nuance-t-il, la hiérarchie n'arrive pas toujours à leur libérer assez de temps pour le volet "rappels déontologiques, légitime défense" ou les autres "exercices de techniques d'intervention". "L'opérationnel prend le pas sur tout ça". "On a un problème pour recruter les policiers formateurs", souligne aussi Yvan Assioma, d'Alliance.
Votre choix pourra se porter sur des armes de poing ou d’épaule, selon votre propre sensibilité.
Puisqu’il faut, pour viser, aligner plusieurs éléments situés à différentes distances, le tireur devra faire un choix. En effet, un léger écart par rapport au visuel, de l’ensemble des instruments de visée bien alignés entre eux, se traduira par un faible écart en cible. Par contre, un alignement imprécis des instruments de visée se traduira par un écart très important en cible.
Au pistolet, il est donc préférable de régler son arme pour toucher plus haut que le point visé et de voir se détacher parfaitement les instruments de visée sur le fond blanc du carton. La marge de blanc est une référence de placement de la visée autour de laquelle vous allez décrire de petits mouvements oscillants résultants du contrôle de votre stabilité.
Une balle annoncée dans la certitude que tout était parfait se dit ” bien partie ” ce qui ne signifie pas que ce soit un dix si l’arme n’est pas encore réglée à la vue du tireur. On appelle ” point moyen “, le milieu d’un ensemble d’impacts.
Le principe est simple. Avec quatre ou cinq clics (selon les constructeurs) vous déplacez votre tir d’une zone. Elle consiste à décaler le guidon par rapport à la hausse.
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