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En deux mois, Donald Trump a été visé par deux tentatives d’assassinat. La première a eu lieu en juillet, et la seconde, le dimanche 15 septembre.

Première tentative d'assassinat en Pennsylvanie

Donald Trump a été visé par des tirs lors d’un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie (dans le nord-est du pays). Un spectateur, présent au rassemblement du candidat républicain à la Maison Blanche, a été tué, et deux autres grièvement blessés.

Identifié comme Thomas Matthew Crooks, le tireur a ouvert le feu depuis le toit d’un supermarché à proximité avant d’être abattu par les snipers des services secrets. Six coups ont été tirés à une distance de 120 m.

Alors que l’enquête sur la tentative d’assassinat contre Donald Trump se poursuit, de plus en plus d’éléments pointent sur d’inquiétants manquements dans la protection mise en place autour du candidat républicain lors de cette journée.

Car le tireur, Thomas Matthew Crooks, a été repéré une première fois, environ une heure avant les tirs, par des policiers locaux intrigués par son comportement, qui ont informé les agents du Secret Service mais ont perdu sa trace. Quarante minutes plus tard, un tireur d’élite l’a à nouveau localisé à distance, et même pris en photo, un cliché qui a circulé parmi les équipes de sécurité déployées sur place.

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L'arme utilisée : un fusil d'assaut AR-15

D'après les premiers éléments communiqués par les autorités américaines, Thomas Matthew Crooks, l'assaillant de 20 ans qui a tiré sur Donald Trump avant d'être abattu, était armé d'un fusil semi-automatique AR-15. L’auteur présumé des coups de feu contre le candidat à la Maison-Blanche a eu recours à un fusil d’assaut écoulé à des dizaines de millions d’exemplaires. L’arme a servi dans de nombreuses tueries de masse aux États-Unis. Le fusil d’assaut AR-15 est une arme semi-automatique très appréciée des chasseurs mais aussi des auteurs de tuerie de masse aux États-Unis.

Le jeune homme a tiré plusieurs coups de feu depuis le toit d'un bâtiment situé à quelque 150 mètres du candidat républicain à la présidentielle.

Les trois experts interrogés par franceinfo confirment qu'en théorie, un tir à cette distance n'est pas difficile. Mais tous tempèrent leurs propos dans le même sens : "Ça dépend de qui est derrière le fusil et des conditions du tir."

"Peut-être que l'arme n'était pas réglée, peut-être qu'il était un peu fébrile. Même si l'AR-15 est "une arme très classique", "très ergonomique", soit il manquait d'entraînement et était novice dans l'utilisation de l'arme, ou alors s’il l'utilisait régulièrement il n'était pas très bon", estime l'expert girondin.

Parmi ces paramètres, un expert en balistique de l'Yonne avance celui du vent. "Vous avez un projectile qui fait 3,5 grammes, avec le vent, ce projectile sur 150 mètres peut être déstabilisé et être déplacé sur sa trajectoire".

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"C'est loin d'être évident de toucher quelqu'un qui bouge. Alors le tireur a-t-il pu faire "exprès" de ne viser que l'oreille de Donald Trump ? "Viser précisément l'oreille à la distance en question, là ce n'est pas possible, donc les théories du complot disant qu'il ne visait que l'oreille pour faire mousser Donald Trump, ça, je n'y crois pas. Vous voyez la taille de la cible ? À 130 mètres ça commence à faire petit", confie l'expert francilien.

Seconde tentative d'assassinat en Floride

Une nouvelle tentative d’assassinat contre Donald Trump a été déjouée dimanche 15 septembre par le Secret Service (USSS) au Trump National Golf Club de West Palm Beach (Floride) où le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre se trouvait. Contrairement à la première tentative d’assassinat contre l’ancien président des États-Unis, en juillet, lors d’un meeting en Pennsylvanie, le dispositif de sécurité autour de Donald Trump semble avoir cette fois-ci fonctionné.

Dimanche, «peu avant 14 heures» selon le Secret Service (USSS), l’unité d’élite en charge de la protection des hautes personnalités politiques, des coups de feu ont été entendus «près» de Donald Trump.

Lors d’une conférence de presse tenue après l’incident, Ric Bradshaw, le shérif du comté de Palm Beach, a précisé le déroulé des événements. Des agents des services secrets se trouvaient à quelques trous devant le candidat républicain, lorsqu'ils ont remarqué le bout du canon d'une arme positionnée à travers la clôture, à une distance de 400 à 500 mètres de l'ex-président. Ils ont alors ouvert le feu.

«Le suspect, qui n'avait pas de ligne de vue sur l'ancien président, a pris la fuite. L'homme a laissé tomber son arme et a pris la fuite à bord d'un SUV. Il a ensuite été interpellé dans un comté voisin par les forces de l'ordre locales. Le shérif du comté de Martin, William Snyder, a déclaré que le suspect «n'était pas armé» lorsque les forces de l'ordre l'ont sorti de sa voiture. Il avait un comportement calme et a montré peu d'émotion, a détaillé le shérif, précisant qu'il n'a pas demandé pourquoi il était arrêté. «Il n'a jamais posé de questions».

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Dans le buisson où le tireur était caché, les forces de l'ordre ont trouvé un fusil d'assaut AK-47, deux sacs à dos et une caméra GoPro. La caméra GoPro est accrochée à la clôture, comme pour filmer dans la direction du tir.

Rapidement après les tirs, les équipes de l’ancien magnat de l’immobilier âgé de 78 ans ont transmis à la presse des messages assurant : «N'ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n'a été touché.

Dans la soirée de dimanche, le FBI a annoncé l’ouverture d’une enquête pour «tentative d’assassinat présumée visant l’ex-président Donald Trump». La police fédérale américaine, «le FBI, continue à enquêter sur ce qui apparaît comme une tentative d'assassinat contre l'ancien président Trump hier (dimanche) en Floride», a déclaré Merrick Garland dans un communiqué.

L'identité du suspect : Ryan Wesley Routh

Des éléments sur l'identité du suspect ont émergé. Selon les médias américains, il s'agit de Ryan Wesley Routh, un homme blanc de 58 ans originaire de Caroline du Nord qui vit à Kaaawa, à Hawaï.

D'après Associated Press, «Routh a souvent publié sur les réseaux sociaux des articles sur la guerre en Ukraine et avait un site Web sur lequel il cherchait à collecter des fonds et à recruter des volontaires pour se rendre à Kiev afin de participer à la lutte».

En 2023, il déclarait dans un article du New York Times consacré aux volontaires américains qui participaient à l'effort de guerre ukrainien qu'il s'était rendu en Ukraine et qu'il voulait recruter des soldats afghans qui avaient fui les talibans pour y combattre. En 2022, l’AFP l'avait interviewé à Kiev lors d’une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol. «Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui.

Politiquement, Ryan Wesley Routh semble être un partisan démocrate. Selon NBC News, ce dernier a fait des «petites contributions à la plateforme de collecte de fonds démocrate ActBlue, dont 19 en 2019 et 2020 pour des montants allant de 1 à 25 dollars». «Ces dernières années, ses publications suggèrent qu'il s'est détourné de Trump et qu'il a exprimé son soutien au président Joe Biden et à la vice-présidente Kamala Harris», ajoute Associated Press .

Son casier judiciaire fait mention de huit arrestations, la plupart pour des délits mineurs. Toutefois, un article de News & Records daté de décembre 2002 rapporte qu'un homme portant le même nom a été arrêté après une «confrontation de trois heures» avec les forces de l'ordre à Greensboro, en Caroline du Nord.

Réactions politiques

«J'ai été informé de rapports faisant état de coups de feu tirés près de l'ancien président Trump et de sa propriété en Floride, et je suis heureux qu'il soit sain et sauf. Des propos similaires à ceux du président Joe Biden, qui s’est dit «soulagé» que Donald Trump soit «indemne».

Sur X, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit «heureux» de savoir Donald Trump «sain et sauf». «Je lui adresse mes meilleurs vœux ainsi qu'à sa famille (...) L'État de droit est primordial et la violence politique n'a sa place nulle part dans le monde. Nous espérons sincèrement que tout le monde sera en sécurité.» De son côté, le premier ministre britannique Keir Starmer s'est dit «très, très inquiet».

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