Le fusil à broche de calibre 16 est une arme emblématique qui a marqué l'histoire de l'armurerie. Découvrons l'histoire et la fabrication de cette arme particulière.
Lefaucheux déposa un brevet d'invention en 1833 décrivant son célèbre fusil à brisure. Grâce à cette invention, il démocratisa ainsi le chargement par la culasse.
Pour en revenir au fusil: Il est à été directement fabriqué à broche (après 1835 l'invention de la broche). On peut noter la goupille permettant l'ouverture, mais empêchant toute désolidarisation des canons, un des gros point faible du fusil; seul moyen chasser la goupille.
A noter également la mortaise coté bascule recevant une petite lame coté canons et empêchant la mise à feu de la cartouche voisine.
Pour identifier un Lefaucheux, il faut regarder les poinçons, ici "invention C.Lefaucheux à Paris" (normalement il n'y a pas le "C"): poinçon apposé sur les armes de fabrique de 1833 à 1843 après le brevet tombe dans le domaine public. Ici, il manque un autre poinçon: le numéro d'ordre qui devait être également apposé. Ce fusil n'est plus très frais mais témoin de l'évolution de l'armurerie.
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Dans le contexte de l'époque, c'était une petite révolution, ce fusil côtoyait encore les fusils à percussion.
Les fusils à broche ont été utilisés relativement longtemps: naissance dans les années 1830 et encore en vente après 1900. Ils ont côtoyé les fusils a percussion et la percussion centrale.
La cartouche à broche est une grande invention: c'est la première fois que l'on réunit en une entité une amorce, de la poudre, bourre et plomb; permettant la démocratisation du chargement par la culasse.
Un fait étonnant : dans les catalogues, genre Manufrance, d'avant guerre 14, il y a encore plein de fusils de chasse à cartouches à broche qui sont proposé à côté des percus centrales. Ils sont même assez bien moins chers...
Les deux raisons possibles à cela sont : tradition ou écoulement des pièces. Il y avait aussi des fusils à percussion (chargement par la gueule) jusque tard. Pas cher.
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Pour les fusils à percussion, c'est vrai qu'avec un flacon de PN et du petit plomb, on fait du boulot facile et pas cher.
Pour la broche, c'est sans doute moins évident par rapport à la percu centrale. Mais, le prix devait être un sacré bon argument pour qui chasse assez peu....
Le calibre 16 était très répandu pour les fusils Lefaucheux. A mes seize ans, les douilles étaient de calibre seize, mais un peu différentes des modernes, car une pointe dépassait perpendiculairement au culot.
Les anecdotes de chasse sont toujours plaisantes à lire. Ces vieux fusils sont élégants, c'est un plaisir de chasser avec de telles armes du moins de les porter à la chasse car on ne tue guère que le temps en action de chasse.
Dans l'imaginaire de certains, cette arme reste attachée au personnage de Tartarin d'Alphonse Daudet. Et ses cartouches à pas mal "d'accidents", il suffisait de laisser tomber une cartouche au mauvais moment et au mauvais endroit ...
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Je possède ce fusil à bascule système Lefaucheux, il est en cal. 16 à percussion centrale. Les chiens sont rebondissants et agissent sur le méplat des percuteurs.
Les canons sont en damas brun et la crosse a été faite pour un gaucher. La monture est en chêne vernis ... Ce fusil est signé DESAGAT, Armurier à Nîmes ... à 8 km de Tarascon !
La sorte de poudre utilisée pour le genre de fusil, type LEFAUCHEUX, était l'héritage des bonnes vieilles poudres d'antan qui chargeaient déjà les fusils à pierre de Napoléon, puis les fusils dits « à piston », parce que déjà plus moderne, qu'on bourrait par la gueule avec une baguette emmanchée d'un petit piston au diamètre du calibre du canon et l'allumage se faisait, suprême technologie, par une amorce enfoncée sur la « cheminée » dont la mise à feu était provoquée par la percussion d'un « chien » venant s'écraser sur celle-ci au moment où l'on pressait sur la détente.
Le monde des fusils Lefaucheux est vaste et plein de surprises. Après 1843, d’autres armuriers ont produit des fusils sous licence Lefaucheux. Cela explique la grande variété de modèles que l’on peut trouver.
Identifier un fusil Lefaucheux demande de l’attention aux détails et une bonne connaissance historique.
L’utilisation d’étuis de munitions pour les transformer en objets du quotidien remonte bien plus loin qu’on le pense. Dans l’imaginaire collectif, les coupe-papiers montés sur des douilles de cartouches de Lebel ou les porte-mines issus de la même munition datent de la guerre des tranchées où, en 14-18, le poilu désœuvré n’avait d’autre occupation que de bricoler des souvenirs pour les générations à venir.
La lecture d’anciens numéros de journaux comme Le Chasseur Français nous apprend que les premiers objets d’art populaire, issus de munitions, datent en fait de la fin du XIXème siècle. Dans le Chasseur Français du mois d’octobre 1889, sur la réclame dédiée aux Docks Réunis, on découvre ainsi toute une collection de nouveautés parmi lesquelles figure une « cartouche Lebel porte-mine. Nouveauté « des plus gracieuses… » qui représente exactement la cartouche et la balle du fusil Lebel.
En retirant la balle et en la remettant sur la cartouche en sens inverse, on obtient un superbe porte-mine, parfait en tout point pour la somme modique de 2 Fr. Sur la même page, le couteau-cartouche, monté sur étui de fusil Gras ne coûte que 0,75 Fr, mais il est fortement recommandé pour son originalité.
Comme on le voit, les objets les plus anciens qui utilisent des étuis de munitions pour leur transformation en objets usuels datent déjà de 130 ans.
S’ils sont les plus anciens, ils ne sont pas pour autant les plus nombreux. C’est effectivement au décours de la Grande guerre que ces souvenirs particuliers vont connaître leur plus grande production et comment faire autrement alors que la matière première couvrait les champs de bataille et que les périodes de repos entre deux passages en premières lignes laissaient effectivement aux poilus du temps pour fabriquer des vases, des coupe-papiers, des briquets ou des porte-parapluies suivant le diamètre des objets récupérés entre deux assauts.
Pendant une bonne centaine d’années, ces souvenirs militaires ont figuré dans le mobilier de très nombreuses familles en France. Au fil du temps l’Art poilu ou l’Artisanat de tranchées est devenu un thème de collection incontournable pour les amateurs d’Art militaire.
De nombreux musées ont ouvert des vitrines entières consacrées à ce thème et les collectionneurs n’ont pas été les derniers à s’y intéresser.
La chose était d’autant plus familière que d’innombrables monuments aux morts participaient, à leur façon, à la vulgarisation de ce thème, encadrés qu’ils étaient par une ou deux paires d’obus de fort calibre, dûment neutralisés, qui renforçaient l’aspect martial de la décoration du monument.
Alors certes l’esthétique et le bon goût ne sont pas toujours au rendez-vous lorsque l’on collectionne de l’Art poilu. Mais ce n’est pas pour lutter contre le mauvais goût de certains articles que le législateur en est venu à interdire une partie de ces souvenirs historiques.
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