Avez-vous remarqué en regardant des vidéos de tir de chasse au grand gibier le nombre de fois où l’on voit l’impact des balles derrière l’animal ? J’ai aussi beaucoup vu lors des tableaux de fin de battue des animaux touchés et même abimés par des balles de train arrière. Tout cela parce que le chasseur n’a pas tiré assez devant.
Lorsque vous tirez un animal à 50 m la balle met un certain temps à atteindre la cible. Une balle de carabine mettra environ 7/100 ème de seconde pour aller à la rencontre de l’objectif. Pendant ce temps, même très court, l’animal lui a avancé. Dans le feu de l’action, on oublie trop souvent la correction.
Il faut bien voir que lorsqu’un sanglier passe au galop (environ 60 km/h) à 30 mètres de votre poste de tir, le temps que vous lâchiez votre balle de carabine, l’animal aura parcouru 0,97 m de plus. De même pour un chevreuil à 40 m. Le temps que la balle de fusil calibre 12 arrive jusqu’à lui, il aura avancé de 1,2 m environ.
Tout ça pour rappeler au lecteur que pour le grand gibier comme pour le petit gibier, la conscience et la vision de la valeur de l’avance à mettre devant la cible est primordiale pour effectuer un tir réussi. Par souci d’éthique tout d’abord. Le but de tout chasseur est de tirer proprement un animal et de ne pas le faire souffrir inutilement.
Comme le dit fort justement l’association nationale des chasseurs de grand gibier (ANCGG) : « Il identifiera formellement l’animal avant de tirer. Il doublera le même animal s’il est raté plutôt que d’en tirer un autre dans l’éventualité où ce premier ait été atteint. Il ne tirera pas un animal de dos où les risques de blessures non mortelles sont plus importants.
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Si vous tirez un peu trop derrière, vous risquez de mettre une balle de panse. Vous ne pourrez donc plus commercialiser votre venaison.
Une bonne technique de tir consiste en 3 éléments principaux :
Pour ne pas être bloqué dans votre geste, il est important de bien se placer par rapport à la battue et au vol du gibier. Un chasseur, au même titre qu’un joueur de tennis, doit avoir un bon » jeu de jambes « . Positionnement des pieds - En direction du gibier.
Le tir de petit gibier est presque toujours un tir sur une cible en mouvement. Un chasseur doit être capable d’avoir un mouvement libre et sans contrainte sur un grand arc de cercle, sans être déséquilibré.
Un mauvais épaulé et un bon swing donnent un mauvais tir. Un bon chasseur avec une arme A peut devenir un mauvais chasseur avec une arme B, malgré une bonne technique. Un bon épaulé ne pourra être obtenu qu’avec une arme » à sa couche « , c’est-à-dire avec une crosse à la bonne longueur et à la bonne hauteur.
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Lorsque vous épaulez, la crosse doit dans un premier temps être collée à votre joue avant d’être tirée vers votre épaule. Une des erreurs les plus rencontrées consiste à baisser la joue sur la crosse, au lieu de monter la crosse à la joue. Si vous remontez votre fusil correctement à votre joue, celui-ci devrait être positionné constamment au même endroit sur votre épaule.
Il faut retenir deux choses pour avoir un bon épaulé :
Le tir de petit gibier n’étant pas un tir de précision, mais un tir de mouvement et d’instinct, il est primordial d’avoir toujours le même épaulement.
Le tir de petit gibier est un tir de mouvement, et non de précision contrairement au tir de grand gibier : c’est ce qu’on appelle le swing. Les 3 paramètres suivants sont à prendre en compte :
Pour obtenir une bonne régularité et enregistrer le bon geste, il peut être intéressant de s’entraîner sur la même trajectoire plusieurs fois de suite. Vous pouvez venir vous entraîner (presque) partout en France sur le simulateur ST-2.
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Savoir bien tirer, c’est avant tout savoir régler son arme correctement. Au-delà de l’aspect sécuritaire, un mauvais réglage impactera la précision de votre tir. Veillez à effectuer vos réglages dans un endroit bien éclairé et à ce qu’il n’y ait pas trop de vent. La température extérieure joue également un rôle important. Évitez de régler votre carabine lorsqu’il fait trop chaud (au-dessus de 38°).
Assurez-vous que votre chargeur est bien positionné et correctement rempli. Si vous ajoutez des accessoires (lunette optique, point rouge, modérateur de son), le réglage de votre carabine sera également différent. Le réglage doit obligatoirement se faire sur tir appuyer. Ne placez jamais la carabine en appui sur le canon, mais toujours sur la longuesse.
Avant de procéder aux tirs de réglage, tirez une cartouche afin de dégraisser et de “flamber” le canon. Si vous utilisez une lunette de tir, veillez à ce qu’elle soit réglée correctement. Tournez ensuite le bouton de réglage en dérive situé sur le côté de la lunette dans le sens des aiguilles d’une montre pour déporter le tir vers la droite (visser pour aller à droite, dévisser pour aller à gauche).
Tirez 3 balles en visant le centre de la cible. Après les 3 tirs, il faut déterminer le point d’impact moyen afin de déterminer les corrections à apporter. Le canon étant situé en dessous de la lunette, la balle va sortir en dessous de la visée optique, en général 4 cm en dessous.
La DRO correspond à une portée telle que la balle ne monte jamais à plus de 4 cm au-dessus de la ligne de visée de l’arme. Cet écart est généralement atteint à une distance de 100 m.
Si la ligne de visée est parfaitement rectiligne, la trajectoire du projectile, elle, ne l’est pas. Dans le tir sportif, c’est ce point zéro qui nous intéresse. Dans le tir de chasse c’est « au plus juste à toute distance raisonnable » que nous recherchons. Nous allons donc régler à +4 cm à 100 m.
Le projectile va donc sortir du canon à environ -4 cm pour monter vers le point zéro, l’atteindre et continuer à monter jusqu’à atteindre les +4 cm à 100 m, puis redescendre vers un deuxième point zéro, variable en fonction du calibre et de l’arme (la DRO) puis en suite s’en éloigner de -4 cm (entre 160 et 230 m), distance jusqu’à laquelle vous pourrez tirer sans apporter aucune correction (DLU : Distance Limite Utile) et finir par plonger vers le sol avec de moins en moins de vitesse et d’énergie.
Combien de balles ? S’il s’agit d’un premier réglage (pose ou changement d’optique) 5 ou 6 balles vous seront nécessaires, suivant la nature de votre arme. Si c’est juste une optique déréglée, 4 devraient suffire… …et 1 seule si le contrôle confirme une optique parfaitement réglée.
En cas de premier réglage, un simbleautage en regardant à travers le canon à 50 m permettra de dégrossir avant d’effectuer un premier tir à cette même distance pour ensuite passer à 100 m. Bien évidemment, le réglage doit se faire avec les cartouches de chasse.
La lunette de tir de chasse possède sur le corps 2 tourelles positionnées à droite et au dessus. Vous avez maintenant une indication sur la valeur des clics : soit 1 cm à 100 m (modèles européennes), soit 1/4 MOA à 100 Yards (parfois un 1/2 MOA ou 1/8 MOA) sur les modèles anglo-saxonnes. Pour faire simple, 1/4 MOA à 100 Yards représente 7.5 mm à 100 m.
La tourelle supérieure règle le réticule sur le plan vertical avec cette fois une flèche de déplacement vers le haut (Up, U, H) ou vers le bas (Down, D, B).
Procédez à un premier tir : attention, l’arme ne doit pas être bloquée sur le chevalet, mais totalement libre. Dans le cas contraire, procédez à deux autres tirs.
Une méthode souvent employée consiste à ramener le réticule sur le centre des impacts après avoir fixé l’arme sur le chevalet : attention à ce procédé car un simple écart lors de la manipulation et tout est à recommencer.
Je préfère pour ma part un calcul mathématique bien plus fiable. Prenez une règle et reliez le centre des 3 impacts les plus proches par un trait. Tracez ensuite les 3 médianes qui vont se rejoindre en un point. C’est ce point qui représente votre base de calcul pour effectuer la correction.
Mesurez l’écart entre ce point et un autre point situé à 4cm au-dessus du centre de la cible (centre du rond rouge sur notre cible de réglage) en verticale et en horizontale (jamais en diagonale).
Dans le cas évoqué ci-dessus, il s’agit bien entendu de régler votre lunette pour un tir de chasse « toute distance », c’est à dire sans se préoccuper d’une quelconque correction jusqu’à plus de 200m environ suivant le calibre. Dans le cas d’un réglage typé « BATTUE », on ne recherchera pas cette distance limite mais un plein centre à 50m. Ceci est valable pour les lunettes de battue et les viseurs point rouge, pour une utilisation unique battue. Pour une utilisation approche avec des tirs se limitant à des distances contenues, on cherchera le plein centre à 100m.
La maîtrise du tir au sanglier courant sépare le simple passionné du véritable expert, capable de réussir là où la rapidité et la précision s’imposent. Anticiper chaque trajectoire, ajuster son geste en une fraction de seconde et choisir le bon calibre : autant de défis qui exigent une préparation rigoureuse et un œil avisé.
Accroître votre régularité passe par une posture adaptée, la compréhension fine de la balistique et l’entraînement sur simulateur, pour faire de chaque action un tir réfléchi et respectueux du gibier. Le positionnement du corps joue un rôle fondamental lors du tir au sanglier courant . Privilégiez un pied avant bien ancré, un mouvement du bassin fluide et le poids légèrement projeté vers l’avant . Un épaulé précis se construit avec la crosse alignée à l’épaule, la joue fermement posée pour garantir une visée directe .
La précision du tir en mouvement dépend du parallélisme entre le canon et la trajectoire du sanglier courant . L’avance représente la correction à intégrer entre la visée et la cible . La méthode accompagnée consiste à caler la vitesse du canon sur celle du sanglier courant , en maintenant la visée sur la zone vitale puis en poursuivant la trajectoire après le lâcher . La méthode traversée ou swing s’utilise lors de petits angles .
L’avance dépend de la distance , de la vitesse du sanglier et des propriétés balistiques de la balle . À 50 mètres, la correction grimpe à 52 centimètres pour tenir compte du temps de réaction et du mouvement de la cible . Un entraînement régulier sur simulateur ST-2 ou en stand permet d’intégrer la correction visuelle et d’ajuster la technique de tir selon la vitesse et la trajectoire du sanglier courant . La sécurité reste une priorité lors de toute session avec une carabine ou un fusil .
Le choix de l’arme détermine la réussite au sanglier courant . Privilégiez une carabine semi-automatique ou à réarmement linéaire pour une rapidité d’enchaînement et une meilleure stabilité lors du tir en mouvement . Le calibre doit correspondre à la balistique recherchée . Un calibre 7×64 ou 9,3×62 offre un compromis entre puissance et trajectoire tendue, essentiel pour le tir sur sanglier . Un fusil à canon rayé peut être envisagé pour les adeptes du tir à courte distance .
Une arme bien équilibrée limite la fatigue et facilite la gestion du mouvement du sanglier courant . L’ajout d’un point rouge ou d’une lunette à faible grossissement permet une acquisition rapide de la cible . Un bipied ou une sangle bien réglée stabilise l’arme lors du tir en mouvement . La visualisation du tir sur sanglier courant conditionne la réussite . Un mental préparé anticipe la trajectoire et la vitesse du sanglier .
L’évolution dans la technique de tir repose sur la régularité de l’entraînement et l’analyse de chaque séance . L’utilisation d’un simulateur permet de travailler la correction et d’adapter l’avance selon la trajectoire du sanglier . La maîtrise du stress commence avant même d’entrer en action . Prendre quelques respirations profondes, visualiser la scène et se concentrer sur la posture permettent de canaliser l’énergie . Pour le sanglier courant, optez pour une intensité lumineuse adaptée à la luminosité ambiante afin d’éviter d’être gêné par un point trop éclatant ou trop faible .
Adapter sa méthode reste judicieux . Un jeune sanglier, plus vif et imprévisible, exige une réaction plus rapide et parfois une avance supérieure .
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