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La machine à gagner coréenne est déjà lancée. Le premier titre décerné en tir à l’arc dans ces Jeux olympiques de Paris a été décroché par l’équipe de Corée du Sud, dimanche 28 juillet. Les Asiatiques seront aussi les grands favoris des épreuves individuelles et par équipes mixte, tout au long de la semaine.

Depuis l’ouverture officielle des Jeux olympiques de Paris, vendredi 26 juillet, un titre a été décerné en tir à l’arc. Il est revenu à la Corée du Sud, victorieuse dimanche 28 juillet du tournoi par équipes féminin, après avoir dominé la Chine (5-4) en finale. Plus que jamais, le pays du Matin calme règne sur la discipline. Cette hégémonie, quasi-totale sur la discipline, est impressionnante.

Les racines d'une réussite olympique

Pour en trouver les explications, il suffit de se replonger dans l’histoire olympique moderne. Cette réussite du pays du Matin calme trouve en effet grandement son origine dans l’attribution des Jeux de 1988 à Séoul. En 1981, la ville de Séoul est désignée pour accueillir les JO de 1988. Les autorités politiques misent sur le tir à l’arc pour briller à domicile.

Plusieurs actions ont été mises en place. En premier lieu, la pratique du tir à l’arc a intégré les programmes scolaires, du primaire jusqu’à l’université, dans l’idée de renforcer le vivier d’archers de haut niveau, et de déceler précocement les talents. Dès lors, tous les élèves du pays sont invités à pratiquer cette discipline de précision et de concentration, apparue aux JO de 1900 à 1920, puis réintroduite en 1972 à Munich.

Dès l’âge de dix ans, les Coréens les plus prometteurs peuvent ainsi bénéficier d’un entraînement quasi professionnel, avec un gros volume horaire. Entraîné de façon professionnelle dès l’âge de 10 ans, les jeunes sont détectés très tôt et peuvent être entraînés de façon professionnelle dès l’âge de 10 ans. À cet âge-là, ils sont capables de tirer de 300 à 600 flèches par jour, jusqu’à 1 000 avant les compétitions (à titre d’exemple, un collégien français s’entraînant en pôle espoirs tire de 150 à 200 flèches par jour).

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En parallèle, pour fournir des moyens aux archers, les entreprises privées, dont le géant de l’automobile Hyundai, ont été incitées à sponsoriser les équipes de tir à l’arc. Ce pays de l’Asie de l’Est peut alors compter sur la firme automobile Hyundai en tant que sponsor, qui finance aussi les épreuves de Coupe du monde.

Cette politique a porté ses fruits dès les olympiades de 1984, à Los Angeles, avec deux médailles décrochées. En 1988, le succès est presque total : deux titres dans les deux épreuves par équipes masculine et féminine, une médaille d’argent chez les hommes, et un triplé retentissant chez les femmes.

Une influence mondiale

Ceux-ci sont d’ailleurs aujourd’hui reconnus comme de véritables références dans la discipline, à tel point que les nations étrangères cherchent désormais à attirer des techniciens sud-coréens dans leurs fédérations. En 2000 à Sydney et en 2004 à Athènes, tous les athlètes titrés ont été entraînés par des techniciens sud-coréens.

La France en tête : depuis deux ans et demi, les Bleus sont ainsi dirigés par Oh Seon-tek, ancien membre du staff coréen lors des Jeux olympiques de Sydney (2000) et de Londres (2012). « Il a initié beaucoup de changements, témoignait ainsi en début d’année l’archer rennais Nicolas Bernardi, remplaçant sur ces Jeux olympiques 2024. On tire beaucoup plus qu’avant, l’entraînement est plus structuré. En termes de musculation, on est beaucoup plus sur du poids de corps et du renforcement au niveau des épaules, afin qu’on ait une position plus relâchée. En France, avant, on avait surtout un tir en force.

Triomphe aux Jeux Olympiques de Paris 2024

La Corée du Sud a triomphé aux Invalides lors des Jeux Olympique de Paris 2024. La Corée du Sud a réussi un sans-faute aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Cinq médailles d'or remportées sur les cinq mises en jeu. Le pays du Matin calme a en effet remporté les cinq médailles d'or mises en jeu à Paris : individuels hommes et femmes, équipes hommes et femmes, et équipes mixtes.

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Le Sud-Coréen Kim Woo-jin s'est enfin paré d'or en individuel aux Jeux olympiques, en dominant en finale l'Américain Brady Ellison à la flèche en or, parachevant le triomphe du pays du matin calme qui réalise le grand chelem sur l'Esplanade des Invalides. En finale, Kim Woo-jin a été mené 2-0 puis 4-2 en cédant les premier et troisième sets (29-27 à chaque fois). Les deux archers ont alors réalisé un 30 sur la dernière manche, poussant à un tir de barrage. À ce petit jeu, Kim et Ellison ont trouvé le 10, mais le Sud-Coréen a été plus proche du centre de la cible, placée à 70 mètres.

À Paris, il réalise le triplé, puisqu'il a été sacré champion olympique par équipes avec Kim Je-deok et Lee Woo-seok, et dans l'épreuve mixte avec Lim Si-hyeon. Lim réalise elle aussi le triplé, puisqu'avec Jeon Hun-young et Nam Su-hyeon, elle a pris l'or par équipes et l'or individuel. La Corée du Sud réalise ainsi le grand chelem.

Kim Woo-jin, sacré dimanche en individuel, va quitter la capitale française avec trois médailles d'or autour du cou (individuel, équipes et mixte), tout comme sa compatriote Lim Si-hyeon. En individuel, les Sud-Coréens n'ont laissé filer que deux médailles : Lisa Barbelin (en bronze) et l'Américain Brady Ellison (en argent). Dans les épreuves par équipes, il n'y avait qu'une sélection par pays. C'est la deuxième fois que la Corée du Sud réalise un Grand Chelem aux Jeux Olympiques après Rio de Janeiro en 2016 (mais avec quatre titres en jeu à l'époque, le mixte n'étant apparu qu'en 2021).

Un système de formation rigoureux

Il y a toujours eu une tradition autour. Mais, en 1981, quand Séoul a obtenu l'organisation des Jeux Olympiques d'été 1988, le pays a voulu multiplier ses chances de médailles dans un maximum de disciplines. La formation du tir à l'arc sportif s'est développée. Là-bas, la pratique à haut niveau passe par le système scolaire, commence en école primaire pour se terminer en sélection nationale.

En 40 ans (depuis les Jeux de Los Angeles en 1984 et le premier titre sud-coréen), sur 45 médailles d'or attribuées aux JO, la Corée du Sud en a remporté 32. La Corée du Sud est la nation la plus titrée en tir à l’arc aux JO, avec 43 podiums et 27 médailles d’or. Les archers médaillés olympiques sud-coréens perçoivent une prime à vie, distribuée chaque mois.

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«Ton corps penche trop vers l’avant.» Les yeux rivés sur son écran, Kim Hyung-tak analyse en direct la position de son disciple. Le coach de 74 ans distille un conseil précis, sans se perdre en bavardages. A deux pas, Abdullah Alabdullatif applique immédiatement et envoie son projectile dans la cible, 70 mètres plus loin.

«Le coach m’aide à corriger mon positionnement, à être plus stable», explique Abdullah Alabdullatif. «Je suis comme un médecin pour chaque tireur, estime Kim Hyung-tak, qui propose un diagnostic de leur technique de tir aux athlètes venus le voir. L’analyse en direct est limitée, c’est pour ça que je filme, pour améliorer l’angle de la main ou l’équilibre du corps.»

Au-dessus de l’entraîneur vétéran trônent les photos des archers du monde entier passés par son centre d’entraînement. Les équipes nationales russe, danoise, ukrainienne ou encore indienne ont séjourné dans la région calme et montagneuse du Chungcheong du Nord, à 150 km au sud-est de Séoul. Comme de nombreux archers étrangers, l’adolescent saoudien de 15 ans est venu goûter aux leçons sud-coréennes. Leur méthode est efficace : alors que les femmes ont remporté l’or contre la Chine dimanche à Paris, les hommes pourraient poursuivre la moisson ce lundi, aux Invalides.

Les Championnats du Monde 2025 à Gwangju

Cette année, les championnats du monde de tir à l'arc sont organisés en Corée du Sud, où les archers et les archères locaux sont considérés comme des stars. Un peu plus d'un an après les Jeux Olympiques de Paris, l'équipe de France de tir à l'arc dispute l'évènement majeur de sa saison : les championnats du Monde à Gwangju, en Corée du Sud, où cette discipline est très populaire.

Dans les rangs tricolores, tous les regards seront naturellement tournés vers Lisa Barbelin, qui cherche à rebondir, après le bronze olympique décroché en août dernier dans le tournoi individuel. L'archère de Ley, dans le Sud Mosellan, reconnaît, que l'après JO a été compliqué et Lisa Barbelin admet avoir mis du temps à digérer son exploit et et sa nouvelle exposition médiatique : " j'ai vécu un truc de dingue et maintenant c'est fini, alors je me suis demandé, c'est quoi mon nouveau but et là il est clair et net, aller gagner l'or à Los Angeles en 2028 !"

Lisa Barbelin affiche donc clairement ses ambitions et dans sa quête d'or, ces mondiaux sont un premier test, et un vrai défi, car la Corée du Sud est la nation reine de la discipline : " c'est un grand honneur de se retrouver en Corée du Sud et j'ai envie de te donner le meilleur de moi-même dans l'arène et en plus, il y aura plein de public, comme l'an passé à Paris et ce sera super excitant ! "

Lors des derniers mondiaux organisés en 2023, en Allemagne, Lisa Barbelin avait décroché l'argent dans la compétition par équipes. Notez que l'autre lorraine de l'équipe de France de Tir à l'arc, Caroline Lopez, originaire de Cheminot, n'a pas été retenue pour cette compétition, en raison de résultats irréguliers cette saison consécutifs à une lourde opération chirurgicale pratiquée l'an dernier.

Le programme de Lisa Barbelin aux mondiaux de Tir à l'Arc, du 6 au 12 septembre

  • Mardi 9 septembre : Qualifications arc classique femmes
  • Mercredi 10 septembre : Finales par équipes et équipes mixtes
  • Jeudi 11 septembre : Finale arc classique femmes

Une concurrence interne féroce

Avant même le début officiel des Jeux olympiques de Paris 2024, une Sud-Coréenne a déjà marqué l'histoire du tir à l'arc ce jeudi 25 juillet, a repéré le HuffPost. La jeune archère a donc battu le précédent record de 692 datant de juin 2019. C'était alors une autre Sud-Coréenne qui avait réalisé l'exploit : Kang Chaeyoung. Lim Si-hyeon a donc aussi battu le record olympique.

Le HuffPost rappelle que la jeune femme n'était pourtant la plus attendue de son équipe. Elle avait notamment été éliminée dès les huitièmes de finale des Mondiaux de 2023. C'est un peu le revers de la médaille. Contre toute attente, le public ne pourra pas applaudir la triple championne olympique de Tokyo en 2021, An San, qui n’est pas parvenue à se faire une place au sein de la délégation sud-coréenne lors d'épreuves de sélection.

L'archère de 23 ans « a échoué à rejoindre l'équipe nationale cette année, parce qu'elle n'est pas parvenue à finir dans le top 16 », avait rapporté le média sud-coréen STN en mars dernier. Au total, 24 athlètes sud-coréennes concouraient. « Cela permet de rappeler que remporter une compétition à domicile n'est pas forcément plus facile que de remporter une compétition internationale », ajoutait STN.

Au Japon, An San était devenue la première femme, depuis 1904, à remporter trois médailles d'or au tir à l'arc lors d'une même édition, grâce à des titres en épreuve individuelle, par équipe et par équipe mixte. Mais face à la densité en Corée du Sud, même les meilleurs ne sont pas assurés d’obtenir une place aux JO. Dans ce pays d’environ 52 millions d’habitants, la concurrence est féroce. Faire partie de l’équipe nationale semble plus compliqué que de remporter l’or aux Jeux.

À Paris, la Corée du Sud sera représentée par six personnes, trois femmes et trois hommes. Lim Si-hyeon a été promue leadeuse de l’équipe féminine et emmènera des nouvelles recrues Jeon Hunyoung et Nam Suhyeon. Les Coréennes ont remporté tous les titres olympiques par équipe depuis l’introduction de l’épreuve à Séoul. L’équipe masculine se présentera également à Paris comme grande favorite pour une troisième médaille d’or olympique d’affilée.

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