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Pyongyang a effectué ce jeudi des tirs de missiles en mer du Japon, intensifiant les préoccupations régionales et internationales.

Réaction Immédiate de la Corée du Sud

L’armée sud-coréenne a affirmé avoir détecté près de la province nord-coréenne de Hamgyong du Sud ces missiles qui ont été « tirés en direction de la mer de l’Est », a indiqué l’état-major interarmées, en employant le nom coréen de la mer du Japon.

Historique Récent des Tirs

La Corée du Nord avait tiré le 8 mai une salve de missiles balistiques de courte portée en direction de la mer du Japon, selon l’armée sud-coréenne, des experts évoquant un possible essai d’armes destinées à la Russie.

Dévoilement d'un Nouveau Navire de Guerre

Un « grave accident » s’est produit lors d’une cérémonie de lancement d’un navire de guerre nord-coréen, a également rapporté l’agence officielle du pays.

Le mois dernier, Pyongyang avait dévoilé un navire de classe destroyer de 5 000 tonnes, baptisé Choe Hyon. La Corée du Nord avait affirmé que le navire était équipé des « armes les plus puissantes » et qu’il « entrerait en service au début de l’année prochaine ».

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Contexte Géopolitique et Accusations

Accusée d’avoir envoyé des milliers de soldats en Russie, c’est par le tir en mer du Japon de l’un de ses plus puissants missiles que la Corée du Nord a réagi ce jeudi.

«Vers 7 h 10» heure locale, soit mercredi à 23 h 10 en France, l’armée sud-coréenne «a détecté» le missile balistique «lancé depuis la région de Pyongyang», en direction de la mer du Japon, a relaté l’état-major interarmées sud-coréen.

Soit quelques heures seulement après que les chefs de la défense des Etats-Unis et de la Corée du Sud ont appelé Pyongyang à retirer ses troupes de Russie.

Depuis lundi, Washington et Séoul affirment en effet que pas moins de 10 000 soldats y ont été déployés en vue d’une éventuelle action contre les forces ukrainiennes.

Renforcement des Liens Militaires avec la Russie

La Corée du Nord et la Russie ont récemment renforcé leurs liens militaires.

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Vladimir Poutine avait même effectué une rare visite à Pyongyang en juin, signant un accord de défense mutuelle avec Kim Jong-un.

La Corée du Nord, qui n’a pas confirmé ou infirmé la présence de ses troupes en Russie, a en revanche confirmé un test de missile balistique «crucial» supervisé par Kim Jong-un, dans l’optique de «renforcer ses forces nucléaires».

L’engin appartient à «la classe des missiles balistiques intercontinentaux», qui ont une portée d’au moins 5 500 kilomètres.

Ils sont généralement conçus pour porter des charges nucléaires, a expliqué le ministre japonais de la Défense.

Le régime veut également faire savoir à ses «rivaux» sa «volonté de riposter», a défendu Kim Jong-un lors du lancement, d’après l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA.

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Condamnations Internationales

Ce nouveau tir nord-coréen a aussitôt été «fermement» condamné par la Maison Blanche qui a dénoncé une «violation flagrante» des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Pyongyang, sous le coup de multiples sanctions, a l’interdiction d’effectuer des essais d’armes recourant à la technologie balistique.

De son côté, Pékin se dit «préoccupé» «en tant que voisin proche de la péninsule coréenne», selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères du pays.

Lin Jian a également appelé à une «résolution politique».

Préparatifs et Motifs Suspectés

L’armée sud-coréenne avait prévenu la veille que le Nord, doté de l’arme nucléaire, se préparait à tester un missile balistique intercontinental, voire à procéder à un essai nucléaire, peut-être avant la présidentielle américaine du 5 novembre.

La Corée du Nord procède généralement aux tirs d’essai de ses missiles les plus puissants et de plus longue portée sur une trajectoire ascendante, c’est-à-dire vers le haut et non vers l’extérieur, pour éviter de survoler les pays voisins.

«C’était le temps de vol le plus long jamais enregistré (pour un missile nord-coréen)», a de son côté commenté le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani.

Le tir nord-coréen «semble avoir été mené pour détourner l’attention des critiques internationales sur le déploiement de ses troupes» en Russie, analyse le président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul, Yang Moo-jin.

Escalade Potentielle et Réponse de Séoul

Ce déploiement laisse craindre une double escalade, dans la péninsule coréenne et dans le conflit en Ukraine initié par Vladimir Poutine il y a deux ans et demi.

Séoul, qui accuse depuis longtemps le Nord d’envoyer des armes pour aider Moscou à combattre Kyiv, a fait savoir qu’il n’excluait plus d’envoyer de l’armement directement à l’Ukraine.

Modernisation de l'Armement Nord-Coréen

La Corée du Nord poursuit inlassablement la modernisation de son arsenal militaire et de sa technologie de missiles balistiques.

À l’aube du jeudi, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a procédé à plusieurs tirs de missiles balistiques de courte portée en direction de la mer du Japon, à partir de bases de lancement de la ville de Wonsan à l’est du pays.

Essai d'un Missile Hypersonique en Janvier

La Corée du Nord a affirmé mardi avoir testé avec succès un nouveau "missile hypersonique" destiné, selon le dirigeant Kim Jong-un, à dissuader "tous les rivaux" du pays dans la région Pacifique.

Cet essai s’est déroulé lundi au beau milieu d’une visite en Corée du Sud du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, et à deux semaines de l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.

Ce "missile balistique hypersonique de portée intermédiaire" est destiné à "renforcer progressivement la dissuasion nucléaire du pays", a déclaré Kim Jong-un, qui a assisté au lancement en compagnie de sa fille adolescente Ju Ae.

Cette nouvelle arme "dissuadera de façon fiable tous les rivaux de la région Pacifique qui peuvent affecter la sécurité de notre Etat", a-t-il ajouté, cité par l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

Selon KCNA, un "nouveau composé de fibre de carbone" a été utilisé pour le corps du moteur du missile, et "une nouvelle méthode […] a été introduite dans le système de contrôle de vol et de guidage".

L’emploi de fibre de carbone dans la fabrication d’un missile permet de diminuer son poids, et par conséquent d’accroître sa portée et sa manœuvrabilité.

Mais la technologie est difficile à maîtriser en raison de la faible résistance de ce matériau composite aux hautes températures.

Technologie Hypersonique : Une Maîtrise Limitée

Un missile est qualifié d’hypersonique quand il peut atteindre plus de cinq fois la vitesse du son, soit plus de 6 000 km/h.

"Ce qui est alarmant à propos de ce missile, c’est que cette technologie n’est actuellement possédée que par la Russie, la Chine et les Etats-Unis", explique Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul.

"Pour atteindre de telles vitesses, il faut des matériaux capables de résister à des conditions extrêmes", souligne-t-il.

D’après KCNA, le missile a été tiré depuis la région de Pyongyang et a parcouru 1 500 kilomètres, à 12 fois la vitesse du son (Mach 12), avant de s’abîmer en mer du Japon, appelée mer de l’Est par les Coréens.

"Il s’agit clairement d’un plan et d’un effort pour nous défendre, ce n’est pas un plan et une action offensifs", a assuré Kim Jong-un.

Il a néanmoins ajouté que "le monde ne peut pas ignorer" la performance de ce missile, estimant qu’il était en mesure de "porter un coup militaire sérieux à un rival en brisant efficacement toute barrière défensive".

Réactions Internationales et Implications Futures

Antony Blinken a condamné ce lancement, assurant que Pyongyang recevait des "équipements et des formations militaires" de la part de la Russie.

L’actuel président sud-coréen par intérim, Choi Sang-mok, a lui évoqué mardi une "grave menace" à la sécurité régionale.

Les analystes voient dans cette démonstration de force, et dans les propos de Kim Jong-un, un signal adressé au futur président américain.

"Il envoie un message clair à l’administration Trump, suggérant que pour engager un dialogue, la position stratégique de la Corée du Nord doit être reconnue", dit Hong Min, analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale.

Depuis, en 2022, la Corée du Nord a déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire, et l’a même gravé l’année suivante dans sa Constitution.

Son armée a effectué de nombreux essais d’armes interdites par les Nations unies, dont celui d’un missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide.

Selon Hong Min, le tir de missile de lundi est destiné à montrer à Washington que l’arsenal nucléaire de Pyongyang est désormais beaucoup plus avancé que lors du premier mandat de Trump.

Et que le pays, qui a signé un traité de défense mutuelle avec la Russie, est en position de force pour une éventuelle reprise des négociations avec les Etats-Unis.

Il est d’ailleurs possible que Pyongyang ait reçu une assistance "technique" de Moscou pour la mise au point de ce missile, explique cet expert.

Kim Jong-un "semble vouloir faire évoluer le cadre des négociations, dont l’objectif serait un contrôle des armes nucléaires pour réduire les menaces, plutôt qu’une dénucléarisation", relève-t-il.

L’état-major interarmées sud-coréen a quant à lui affirmé que plusieurs détails du lancement communiqués par la Corée du Nord étaient inexacts, notamment la distance parcourue par le missile (1 100 kilomètres selon lui, au lieu de 1 500 kilomètres selon KCNA).

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