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Le tir à la carabine de chasse requiert une maîtrise de plusieurs éléments clés pour garantir précision et efficacité. Voici un aperçu des aspects essentiels à considérer pour améliorer votre performance.

1. L'importance de l'équipement approprié

Disposer d’un matériel approprié est une condition sine qua non à un tir de longue distance précis. Tout bon tireur ne pourra pas effectuer un bon tir sans une arme parfaitement adaptée. Votre choix pourra se porter sur des armes de poing ou d’épaule, selon votre propre sensibilité. Dans le premier cas, la carabine et l’optique (le cas échéant) que vous utilisez doivent vous convenir parfaitement.

2. La position de tir : un facteur capital

Pour un tir précis, votre position est capitale ; vous devez trouver et tenir une position stable. La position au sol est la plus commune pour un tir longue distance. Assurez-vous de répartir votre poids sur tout votre corps et de vous sentir tout simplement à l’aise.

3. Maîtriser sa respiration

Votre respiration, comme votre rythme cardiaque, affectent votre stabilité et donc votre précision. Au niveau de la respiration, chacun comprendra que le geste du tireur s’accommode mal des "bougers" qu’elle peut engendrer. Le souffle au moment du lâcher est tout aussi important : en effet, retenir son souffle va permettre d’éviter tout mouvement parasite. Bloquer sa respiration nécessite un peu de pratique : il faut d’abord prendre une grande inspiration, expirer sans précipitation, puis une fois les poumons vidés de leur air, bloquer.

4. La vision et l'importance de la cible

Ne pas quitter des yeux sa cible : le focus est un point essentiel. Pourquoi ? Il n’est pas possible d’atteindre une cible que l’on ne fixe pas. L’œil humain possède de nombreuses facultés mais il ne sait pas voir simultanément net de près et de loin. Puisqu’il faut, pour viser, aligner plusieurs éléments situés à différentes distances, le tireur devra faire un choix. Au niveau de la vision, un œil domine l’autre : c’est l’œil directeur. Il est recommandé de tirer en ayant les deux yeux ouverts.

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  • Regardez la cible, les deux yeux ouverts, à travers un trou percé dans un carton et fermez successivement un œil puis l’autre.
  • Pointez un doigt, les deux yeux ouverts, sur une cible et fermez successivement un œil puis l’autre.

Il serait à priori logique de viser le centre du visuel pour atteindre le 10 au pistolet ou d’utiliser un guidon qui cerne exactement l’image du visuel à la carabine. Mais dans ce cas, les instruments de visée de l’arme, qui sont noirs, se détacheraient mal sur le noir du visuel. Au pistolet, il est donc préférable de régler son arme pour toucher plus haut que le point visé et de voir se détacher parfaitement les instruments de visée sur le fond blanc du carton.

5. Facteurs environnementaux

Le vent, l’effet de Coriolis, la vitesse de la balle ou encore la gravité sont autant d’éléments à prendre en compte pour son tir. En effet, ils auront un impact sur la trajectoire de la balle et de fait sur votre capacité à atteindre votre cible. Il est fortement conseillé d’utiliser des solutions telles qu’un anémomètre, un télémètre ou un calculateur balistique.

6. Le lâcher : un geste méticuleux

Un tir droit passe aussi par le déclenchement de la détente, appelé le « lâcher ». Ce geste fatidique doit toujours être exécuté méticuleusement. La pression exercée sur la queue de détente s’effectue dans l’axe de l’arme : votre index parallèle au pontet. C’est une phase déterminante de la séquence de tir : un bon lâcher laisse l’arme stable au départ du coup ou n’amplifie pas ses mouvements si elle bouge légèrement.

La partie la plus sensible de l’index se situe au niveau de la pulpe de la dernière phalange (ou phalangette). Pour déclencher le coup de feu il faut exercer une poussée parfaitement perpendiculaire à la queue de détente. La principale raison est un appui avec la mauvaise partie du doigt sur la détente. Afin d’éviter le coup de doigt, le tireur doit exercer une pression constante et progressive sur la queue de détente.

Les différents types de détente :

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  • la détente filante : la course de la queue de détente n’offre aucun repère entre la position d’origine et le départ du coup. Elle est ressentie comme un glissement uniforme.
  • la détente à bossette : la course de la queue de détente s’effectue sous faible pression dans un premier temps (pré-course) jusqu’à un point dur (bossette). A partir de ce point, la pression nécessaire au départ du coup sera plus importante.

7. L'importance de la pratique

La maîtrise du tir s’acquiert en pratiquant. Avant de vous lancer dans le tir longue distance, entraînez-vous à tirer à courte distance jusqu’à obtenir des résultats bien performants. Vous pouvez par la suite passer à de la longue distance, en vous entraînant toujours au stand de tir avant de vous lancer sur le terrain. Chaque passage au stand de tir pour l’entrainement est aussi l’occasion de contrôler régulièrement votre arme et ses réglages. Entrainez vous régulièrement sur cible, sanglier courant, etc. au stand de tir. On ne tire pas assez de balles à la chasse pour être vraiment à l’aise et familier avec son arme.

8. Réglage de la carabine

Savoir bien tirer, c’est avant tout savoir régler son arme correctement. Au-delà de l’aspect sécuritaire, un mauvais réglage impactera la précision de votre tir. Veillez à effectuer vos réglages dans un endroit bien éclairé et à ce qu’il n’y ait pas trop de vent. La température extérieure joue également un rôle important. Évitez de régler votre carabine lorsqu’il fait trop chaud (au-dessus de 38°). Assurez-vous que votre chargeur est bien positionné et correctement rempli.

Si vous ajoutez des accessoires (lunette optique, point rouge, modérateur de son), le réglage de votre carabine sera également différent. Le réglage doit obligatoirement se faire sur tir appuyer. Ne placez jamais la carabine en appui sur le canon, mais toujours sur la longuesse. Avant de procéder aux tirs de réglage, tirez une cartouche afin de dégraisser et de “flamber” le canon.

Si vous utilisez une lunette de tir, veillez à ce qu’elle soit réglée correctement. Tournez ensuite le bouton de réglage en dérive situé sur le côté de la lunette dans le sens des aiguilles d’une montre pour déporter le tir vers la droite (visser pour aller à droite, dévisser pour aller à gauche). Tirez 3 balles en visant le centre de la cible. Après les 3 tirs, il faut déterminer le point d’impact moyen afin de déterminer les corrections à apporter.

9. Correction des erreurs courantes

Plusieurs erreurs sont possibles. Mais la principale est de bouger son arme au moment du tir. Cela est dû à un mauvais appui sur la queue de détente (souvent appelée à tort la « gachette »). C’est ce qu’on appelle « le coup de doigt« . Le coup de doigt apparaît souvent lorsque le tireur est hésitant. La position idéale est de presser la queue de détente avec ce que l’on appelle la pulpe de la 3e phalange. Autrement dit le milieu de cette dernière, c’est l’endroit le plus sensible du doigt, mais aussi celui qui bénéficiera de la meilleure « articulation ».

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Pour éviter les coups de doigt, on peut s’entrainer chez soi en faisant du tir à sec (tir sans munition ou avec une douille vide ou encore un amortisseur). Cela permet de mettre en évidence le « coup de doigt » à chaque fois que le canon bouge lors du départ. Lorsqu’on s’apprête à essayer une nouvelle arme, il peut être utile de gérer « le coup de doigt » par une routine de tir à sec, pour bien sentir le point dur et la pression qui déclenche le coup. Un petit entraînement est donc nécessaire pour corriger ce défaut.

10. Trucs et astuces pour le tir de petit gibier

Une bonne technique de tir consiste en 3 éléments principaux :

  • Le positionnement de votre corps
  • L’épaulé de votre arme
  • Le swing

Positionnement

Pour ne pas être bloqué dans votre geste, il est important de bien se placer par rapport à la battue et au vol du gibier. Un chasseur, au même titre qu’un joueur de tennis, doit avoir un bon "jeu de jambes". En direction du gibier : le tir de petit gibier est presque toujours un tir sur une cible en mouvement. Un chasseur doit être capable d’avoir un mouvement libre et sans contrainte sur un grand arc de cercle, sans être déséquilibré.

Épaulé

Un mauvais épaulé et un bon swing donnent un mauvais tir. Un bon chasseur avec une arme A peut devenir un mauvais chasseur avec une arme B, malgré une bonne technique. Un bon épaulé ne pourra être obtenu qu’avec une arme "à sa couche", c’est-à-dire avec une crosse à la bonne longueur et à la bonne hauteur. Si votre oeil ne "tombe" pas correctement sur votre mire, il faudra certainement le remettre à votre couche.

Lorsque vous épaulez, la crosse doit dans un premier temps être collée à votre joue avant d’être tirée vers votre épaule. Une des erreurs les plus rencontrées consiste à baisser la joue sur la crosse, au lieu de monter la crosse à la joue. Si vous remontez votre fusil correctement à votre joue, celui-ci devrait être positionné constamment au même endroit sur votre épaule.

Il faut retenir deux choses pour avoir un bon épaulé :

  • La partie supérieure de votre crosse doit faire une ligne avec le haut de votre épaule.
  • Il est important de bien coller la crosse à sa joue, le cou tendu vers l’avant, pour que votre oeil directeur puisse être correctement aligné avec la mire. Si vous ne collez pas votre joue sur votre crosse, vous risquez de vous retrouver avec un bel hématome.

Le tir de petit gibier n’étant pas un tir de précision, mais un tir de mouvement et d’instinct, il est primordial d’avoir toujours le même épaulement.

Swing

Le tir de petit gibier est un tir de mouvement, et non de précision contrairement au tir de grand gibier : c’est ce qu’on appelle le swing. Les 3 paramètres suivants sont à prendre en compte :

  • Parallélisme : le mouvement du fusil doit pouvoir se confondre avec celui du gibier ; pour cela le tireur doit commencer son geste bien derrière l’oiseau et rejoindre immédiatement sa trajectoire.
  • Vitesse : comme dit plus haut, c’est un tir de mouvement ; la vitesse du mouvement doit être constante (comme un swing de golfeur), sans à-coups, mais plus rapide que celle du gibier (logique car nous démarrons notre geste derrière et que nous tirons devant).
  • Avance : en fonction de la distance, de la direction et de la vitesse du gibier, et de la balistique choisie, il faudra tirer plus ou moins devant.

11. Conseils supplémentaires

  • Partez à la chasse avec une arme dans laquelle vous avez totalement confiance : pas d’appréhension du recul (même inconsciente) réglage parfait des optiques de visée, etc.
  • Ce que j’ai voulu montrer au travers de mes tableaux c’est de pouvoir visualiser l’importance de l’avance en fonction de la distance de tir, grâce à la mémoire visuelle.
  • Quand on swingue un oiseau ou un animal, en général c’est qu’il est proche.
  • Si on part bien derrière l’oiseau, qu’on le souligne bien et que l’on tire dans le mouvement, sans s’arrêter bien sûr, on est sûr de le dépasser et d’être dedans.
  • Il ne faut pas hésiter, en début de saison, à s’entraîner chez soi, devant la glace à épauler montée - descente - circulaire - rentrant.
  • Il y a aussi le skeet, parfait pour se mettre en jambe, et se remettre à niveau après la période estivale.

En intégrant ces conseils et en vous entraînant régulièrement, vous serez en mesure d'améliorer significativement vos compétences de tir à la carabine de chasse et d'augmenter vos chances de succès sur le terrain.

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