Le handball est un sport collectif dynamique qui combine habileté, vitesse et stratégie. Parmi les compétences essentielles à maîtriser, les techniques de tir occupent une place primordiale. Le tir au handball est une compétence essentielle qui détermine souvent le succès d’une attaque. Que ce soit en situation de jeu ou à l’entraînement, maîtriser les techniques de tir et comprendre les règles associées sont indispensables pour chaque joueur.
Dans le handball, la maîtrise des techniques de tir est essentielle pour réussir à marquer des buts. Chaque tir requiert une compréhension des règles du jeu spécifiques qui régissent ces actions. Le handball est un sport qui requiert de nombreuses qualités physiques (la force, la puissance, la vitesse ou encore l’endurance).
Un match de handball est composé de deux périodes de trente minutes de jeu, au cours desquelles les joueurs alternent entre des phases d’attaques placées, de contre-attaques et des phases défensives. Toutes ces actions ne se font pas à la même intensité. En 2020, des chercheurs ont quantifié les différences d’effort entre ces différentes phases de jeu (Manchado et al., 2020).
Leurs résultats ont montré que les distances moyennes parcourues par les différents postes étaient similaires : 1388 m +/- 2627 m pour l’attaque et 1305 m +/- 5059 m pour la défense. Ces distances sont parcourues en moyenne en 15 min 41 sec pour les phases d’attaques et en 15 min 24 sec pour les phases de défense.
Cependant, lorsque Manchado et collaborateurs ont normalisé le temps passé sur le terrain par la distance couverte par le joueur, ils ont trouvé des différences significatives pour les phases de défense par rapport aux phases d’attaques.
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Les joueurs marchent 20% de plus en défense que pendant les phases d’attaques. C’est également en défense qu’ils effectuent le plus de course à haute intensité (+25,2%). Au contraire, les phases de jogging sont 29,6% supérieures lors des phases d’attaques comparativement aux phases de défense.
Les différences ne se limitent pas simplement aux distances à parcourir entre les deux phases de jeu. En effet, dans cette même étude Manchado et collaborateurs (2020) ont montré qu’il existait même des différences dans chacune de ces phases de jeu en fonction du poste. Offensivement, les ailiers réalisent plus de course à haute intensité que les autres postes de jeu.
Pour la défense, on peut voir une grande différence entre les n°3 bas (Center Back) qui réalisent le plus de distance à faible intensité contrairement au n°3 haut (Front Center Back) qui couvrent le plus de distance à haute intensité.
En effet, dans leur méta-analyse, Karcher et Buchheit (2014) montrent une différence sur le nombre de tir effectué par match en fonction des postes (Demi-centre 7,4 tirs/match/joueur ; Arrière 9,9 tirs/match/joueur ; Pivot 5,2 tirs/match/joueur ; Ailier 5,5 tirs/match/joueur).
Toujours selon cette méta-analyse, un joueur effectue en moyenne 7,13 tirs/match si on ne prend pas en compte son poste de jeu. En 2015, Michalsik et Aagaard ont mis en relation le nombre de tir dans un match avec le pourcentage de chance de marquer un but. Ils ont trouvé que 45% des tirs effectués au cours d’un match amènent à un but.
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Dans cette étude nous allons nous intéresser aux tirs et à leur vitesse. Tout d’abord nous allons analyser biomécaniquement le geste de tir au handball. Cette action peut se décomposer en quatre phases. La phase d’élan qui va préparer et organiser le joueur à son action de tir.
Au handball elle est de trois pas maximum à partir du moment où le joueur réceptionne le ballon. Vient ensuite la phase d’armer durant lequel le bras et le ballon vont s’élever au-dessus de la tête et passer à l’arrière du corps.
Durant cette phase, on peut voir une rotation du tronc et des épaules, une abduction et une rotation externe de l’humérus. La troisième phase est la phase de tir qui consiste à propulser le ballon vers l’avant. Elle réalise le mouvement inverse de la phase d’armer, c’est-à-dire une rotation inverse du buste et des épaules, une adduction du bras et une rotation interne de l’humérus.
Puis, on peut observer une flexion suivie d’une extension de l’avant-bras. Juste avant la propulsion de la balle, on peut voir une flexion du poignet pour accompagner la balle. Le mouvement se finit par une phase de décélération du bras qui intervient dès que le joueur lâche la balle.
Sur le plan musculaire, nous pouvons identifier une activation des muscles abdominaux, lombaires et les différents muscles autour de l’articulation acromio-scapulaire. Lors de la phase d’armer, la rotation externe d’épaule est réalisée par le sous-épineux, le petit rond et le deltoïde.
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L’abduction et la rotation externe du bras sont guidées par l’action du grand dorsal, du deltoïde, du sus-épineux qui permettent d’amener le bras vers l’arrière. Dans le même temps, le trapèze, l’angulaire, le grand dentelé et le rhomboïde viennent fixer la scapula (sonnette interne) vers la colonne vertébrale afin d’optimiser le geste.
Pour la phase de tir, la rotation interne de l’humérus est guidée par l’action du grand rond et du trapèze. En même temps, le bras est ramené vers l’avant par le grand pectoral et le deltoïde antérieur. La flexion de l’avant-bras est induite par l’action du biceps brachial, du brachial antérieur et du long supinateur. L’extension de l’avant-bras est quant à elle réalisée par le triceps brachial.
Pour ce qui est de la flexion du poignet, elle est induite par l’activation du grand palmaire, des fléchisseurs des doigts et du poignet. En effet c’est la succession des différentes phases du tir qui le rendent efficace, rapide et précis. Le tireur doit donc avoir une bonne coordination sur ce geste de tir afin d’être capable, en situation de match, de le reproduire de nombreuses fois dans les meilleures conditions possibles.
Dans cette étude, les sujets sont des joueurs du pôle espoir Occitanie de Handball. Ils ont tous de nombreuses années de pratique derrière eux. Leur technique de tir peut donc être considérée comme automatisée et leur mouvement reproductible sans grande différence.
Maintenant que nous avons étudié la cinématique du tir au handball, nous pouvons nous intéresser à la vitesse du tir et plus précisément à la vitesse de la balle. Celle-ci résulte essentiellement de la force générée par les muscles mis en action dans le mouvement. En effet, l’étude de Marques et collaborateurs (2007) a montré une relation importante entre la vitesse de projection et la force maximale du haut du corps.
Afin d’obtenir une vitesse de tir la plus élevée possible, il convient de réaliser une séquence de mouvement suivant une logique proximo-distale (Jöris et al., 1985). En effet, on retrouve cette coordination motrice dans de nombreuses activités de lancer au-dessus de l’épaule tel que le baseball, le javelot.
Selon cette approche proximo-distale cela voudrait dire que les segments les plus proches du tronc seraient mobilisés en premier avant les segments distaux. L’étude de Fradet et collaborateurs (2004) remet en cause cette théorie du recrutement proximo-distale lors du tir au handball. Cette étude a mis en évidence que la vitesse linéaire maximale de l’épaule survient après la vitesse linéaire maximale du coude.
En effet, comparativement aux autres sports, le handballeur, lors de son tir doit faire face à des adversaires qu’il doit contourner pour marquer un but. Cela l’oblige à adapter son geste sur chacune des situations de jeu. La règle du recrutement proximo-distale n’est donc pas toujours observée lors des tirs au handball.
Le tir au handball peut prendre plusieurs formes : il peut être réalisé à l’arrêt, les appuis ancrés dans le sol ou bien lancé. En effet, les règles autorisent trois pas maximum balle en main. Ortega-Becerra et collaborateurs (2018) ont montré que l’entraînement en force amène à une augmentation de la vitesse de tir au handball.
Et ce, peu importe que l’entraînement en force soit réalisé sur les membres inférieurs ou supérieurs. Cela peut s’expliquer par l’élan pris avant le lancer, ainsi que par le transfert de force entre les membres inférieurs et supérieurs lors de l’action de tir.
Selon ces auteurs, il est donc important d’intégrer des programmes de force dans l’entraînement des jeunes joueurs de handball. Aloui et coll. (2019) ont mis en place un protocole d’entraînement avec bandes élastiques sur le haut du corps afin d’observer ces effets sur la vitesse de lancer.
Leurs résultats ont montré une amélioration plus importante de la puissance pic lors du lancer, de la force sur le 1RM au développé couché ainsi qu’une amélioration de la vitesse de tir que ce soit en mouvement ou en statique. Ils concluent alors qu’un entraînement en force et en puissance sur le haut du corps permet d’augmenter la vitesse de shoot.
De toute évidence, le développement musculaire joue un rôle important dans ta pratique du sport, y compris dans le handball ! L’objectif est d’acquérir la puissance nécessaire aux différentes phases de jeu ! Ces 3 exercices sont donc à favoriser au cours de tes séances de sport, il s’agit de les intégrer à tes séances habituelles, nous te conseillons tout de même de demander conseil à tes entraîneurs qui ont connaissance de ton style de jeu afin de trouver d'autres exercices qui te permettront de progresser rapidement.
Le tir étant un élément clé de la discipline, cet exercice est directement lié à la force et à la vitesse de tir. Il fait intervenir les articulations du coude et de l’épaule et travaille l’ensemble du buste.
Ces exercices vont venir renforcer la chaîne inférieure, ils vont favoriser l’explosivité, la puissance dans les sauts et de la réactivité dans les changements de rythme. En travaillant respectivement les quadriceps et les ischios.
Dans cet exercice que tu peux voir sur la première photo, veille bien à garder ton coude collé à ton corps et à rester bien droit. L’exécution va permettre de travailler les épaules en sollicitant les muscles profonds pour favoriser la stabilisation de l’articulation de l’épaule.
À noter que de manière générale dans le handball, il faut travailler les épaules qui sont fortement sollicitées, lors des passes, des duels et des tirs, elles sont en première ligne.
Nous te rappelons qu’il est également très important de travailler à poids de corps et à faible résistance afin de maîtriser l’exécution technique.
Exercice | Muscles Sollicités | Bénéfices |
---|---|---|
Développé Couché | Pectoraux, deltoïdes antérieurs, triceps | Amélioration de la force et de la vitesse de tir |
Leg Extension et Leg Curl | Quadriceps, ischio-jambiers | Amélioration de l'explosivité et de la puissance des sauts |
Rotation Externe de l'Épaule avec Élastique | Muscles profonds de l'épaule | Stabilisation de l'articulation de l'épaule |
En appliquant ces conseils et en prenant le temps de vous entraîner régulièrement, vous approfondirez vos compétences et deviendrez un joueur redoutable sur le terrain.
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