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La chevrotine est un type de munition de chasse, caractérisée par l'utilisation de plusieurs billes de plomb de diamètre supérieur ou égal à 5mm. Suivant leur diamètre, les sphérules en plomb sont désignées par un chiffre et/ou par une ou plusieurs lettres suivant les différents pays producteurs.

Composition et fonction des munitions

Pour bien comprendre le rôle de la chevrotine, il est essentiel de connaître les éléments constitutifs d'une munition.

La douille

La douille est un composant essentiel des munitions. Sa fonction primaire est de solidariser l’ensemble des éléments entre eux. Elle constitue le récipient pour la poudre et le dispositif d’allumage (amorce et capsule d’amorçage). Elle est souvent en laiton, car cet alliage a la capacité de se déformer plastiquement sans se rompre et facilite la mise en forme lors du rechargement. Elle peut également être en aluminium (ex. A son extrémité (appelé collet de la douille), se trouve le projectile serti entre les lèvres de la douille.

Le bourrelet de la douille va taper contre le barillet de l’arme, l’empêchant ainsi de se déplacer vers l’avant lors de la percussion. Ces deux types de douilles sont généralement utilisés pour des revolvers.

L'amorce

Lorsque l’on parle d’amorce, on fait référence d’une part à l’explosif primaire qui va servir à enflammer la poudre à l’intérieur de la douille, mais aussi à la capsule contenant cet explosif. La principale caractéristique de l’explosif primaire est sa forte sensibilité aux chocs et aux frictions. Dans ce genre de cartouche, il n’y a pas de capsule d’amorçage.

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L’explosif primaire est réparti dans le bourrelet de la douille et va s’enflammer dès que le percuteur annulaire va venir taper le culot de la douille. Aujourd’hui, très peu de munition possède ce genre de percussion (ex.

La capsule d’amorçage contient l’explosif primaire qui va s’enflammer dès sa compression entre le percuteur et l’enclume (sorte de protubérance située au fond du logement de l’amorce, sur laquelle l’amorce va s’écraser lors de la percussion). Pour information, les cartouches de type Boxer sont beaucoup plus simples à recharger que les étuis Berdan.

Au sein de la capsule d’amorçage on observe une sorte de canaux reliant l’amorce à l’intérieur de la douille, il s’agit des évents (au nombre de deux ou trois pour les systèmes Berdan et d’un pour les systèmes Boxer). La vitesse de combustion de l’explosif primaire est d’environ 1000m/s.

La découverte de l’explosif primaire remonte à 1805, avec l’utilisation du fulminate de mercure (Alexander Forsyth). Cependant depuis 1926, les amorces Sinoxid® ont vu le jour avec le remplacement du mercure (responsable de l’altération des canons) par le styphnate de plomb. En 1982, un munition appelé Sintox® a été mis sur le marché dans le but de remplacer les métaux lourds par des composés organiques comme le diazole (ou diazodinitrophénol). La tendance actuelle est la suppression des métaux lourds de toutes les amorces.

La poudre

Découverte en Europe au XIIIe siècle, la charge propulsive utilisée pour les armes à feu était la poudre noire (composée généralement de 75% de nitrate de potassium (salpêtre), 15% de charbon de bois et de 10% de soufre). Les munitions composées de poudre noire produisait 44% de son poids en gaz et 56% de résidus solides. Sa combustion produisait un fort dégagement de fumée noire et une faible pression.

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La nitrocellulose est un polymère formé de monomères de glucose plus ou moins nitrés. Elément de base dans la fabrication de la dynamite, la nitroglycérine a été introduite par Alfred Nobel en 1860. Ainsi selon leur composition, les poudres peuvent être simple base (uniquement à base de nitrocellulose) ou double base (à base de nitroglycérine et de nitrocellulose). La poudre double base proposant d’avantage de groupe oxygène a une vitesse de combustion beaucoup plus importante que la poudre simple base.

Il est important de faire la distinction entre combustion et détonation. La vitesse de combustion de la poudre dépend de la pression à l’intérieur de la cartouche et de la forme des grains de poudre. Ainsi la quantité de gaz produit par la combustion de la poudre dépend de la pression et de la géométrie des grains de poudre.

  • La quantité de chaleur produite par la combustion d’une masse d’un kilo de poudre.
  • Le volume spécifique de gaz produit par la combustion d’une masse d’un kilo de poudre.
  • La température d’explosion correspondant à la température du volume de gaz chaud lors de sa combustion.

Une poudre à grande vivacité implique une grande surface des grains de poudre par rapport à leur volume. Elle va par conséquent produire un grand volume de gaz et brûler rapidement. De l’autre côté, une poudre lente aura des grains de poudre plus petits par rapport à leur volume. Dans le cas de projectiles lourds, il est nécessaire d’utiliser des munitions comportant une poudre lente car le volume pour la combustion augmente relativement lentement.

L’utilisation d’une poudre vive avec un projectile lourd, pourrait provoquer le gonflement du canon. La longueur de celui-ci est donc un paramètre important à prendre en considération dans le choix de la poudre, car la combustion doit être complètement terminée une fois le projectile en dehors du canon. A l’inverse, pour les armes de poing, il est nécessaire d’utiliser des munitions comportant une poudre ayant une grande vivacité afin que toute la combustion soit achevée avant que le projectile ne quitte le canon. Il arrive parfois pour les armes ayant un canon très court d’observer une petite flamme au niveau de la bouche du canon.

Le projectile

Les premiers munitions étaient pourvues de projectiles sous forme de simples sphères de plomb mou de 31 à 37 grammes environ et d’un diamètre moyen de 18mm. On chargeait ces projectiles par la bouche du canon.

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De nos jours, il existe un très grand nombre de formes de projectiles et de type / composition de chemisage.

  • Les projectiles homogènes (une seule matière ex.
  • Les projectiles chemisés (ex.

Le chemisage TMJ (Totally Metal Jacketed) concerne les projectiles dont la totalité de celui-ci est chemisée (base comprise). Ce type de chemisage est souvent utilisé pour les munitions sans plomb ou métaux lourds dans l’amorce, car il permet d’éviter que le noyau en plomb du projectile ne s’évapore lors de la mise à feu. Il arrive que la surface de certains projectiles homogènes ou chemisés soit recouverte d’une couche métallique infime (galvanisage).

Cette technique réalisée par électrodéposition de cuivre, nickel ou de zinc, permet d’éviter la déposition de plomb à l’intérieur du canon (le projectile étant de diamètre plus important que celui du canon). Cette couverture de protection peut présenter des alliages spéciaux. Certaines munitions militaires sont pourvus de projectile en noyau en plomb nu ou d’un mélange plomb acier avec un chemisage complet TMJ en acier ou tombac (Cuivre + 5 à 20% de Zinc).

En revanche, les projectiles utilisés pour la chasse sont pour la plupart à tête creuse (Hollow Point en anglais, HP) ou à pointe mousse (Jacket Soft Point, JSP). Dans un contexte de chasse, ces projectiles sont conçus pour faire le plus de dégât possible dans le corps de la cible, mais surtout d’éviter tout dommage collatéral (le projectile ne doit pas ressortir de sa cible).

Utilisée par les Anglais en Inde, les munitions Dum-Dum produites par un arsenal de Dum-Dum à Calcutta étaient les premières à utiliser cette technique pour obtenir cet effet. Interdite par la convention de La Haye en 1899, ce projectile Dum-Dum possédait un noyau en plomb recouvert d’une couche fine en nickel striée. Lors du choc, le chemisage éclate et la balle se déforme suivant les stries et peut même éclater.

Certains projectiles, appelés projectiles traçants ou lumineux, possèdent à l’intérieur de celui-ci une charge pyrotechnique généralement à base de phosphore ou de magnésium qui produit une vive lumière lors de son inflammation. Les cartouches à blanc (appelées aussi cartouches de marquage) ne contiennent pas de poudre. Les cartouches incendiaires ont été utilisées pour la première fois lors de la première guerre mondiale et sont composées majoritairement de phosphore.

La plupart des projectiles incendiaires modernes sont composés de substances explosives et incendiaires. Parmi ces munitions, on compte la munition HEI (High-explosive-incendiary) de calibre 20, 25 ou 30mm utilisées principalement dans l’armée contre des tanks, véhicules blindés, bunker, navires de guerre etc. Ces cartouches fonctionnent à la manière des bombes incendiaires ou fougasses incendiaires utilisées lors de la Seconde Guerre Mondiale. Une charge explosive initiait le matériau inflammable contenu dans la cartouche. Les cartouches explosives contiennent environ 1 gramme de nitrocellulose ou de tétryl contenu dans une amorce placée dans la tête du projectile ou au milieu de celui-ci.

Calibre et désignation

On parle de calibre réel lorsqu’il s’agit du diamètre d’un projectile et de calibre nominal quand il s’agit de l’appellation de la munition. Le calibre nominal d’une munition d’arme de poing peut être exprimé en millimètres (exemple du 9mm Parabellum ou du 7,65mm Browning), en centième de pouce (par exemple le .45ACP avec 1 pouce = 25,4mm) ou même en millième de pouce (par exemple le .357 Magnum). Ces deux munitions possèdent exactement le même calibre réel.

Commercialisé à partir de 1902, la munition .38 Special était désignée en centième de pouce (.358). La dénomination de certains calibres peut être très variable. 30-30 Winchester (ou 30-30WIN) est une cartouche qui équipe un fusil de chasse à percussion centrale.

D’autre part pour un même calibre réel, la munition peut avoir une appellation différente en fonction de la quantité de poudre présente.

Cartouches de chasse

La plupart des cartouches de chasses sont constitués d’un culot court ou long (en laiton ou en fer). La fermeture de la cartouche à son extrémité est assurée soit par un sertissage des bords (en étoile) soit par une rondelle. Ayant pour action de caler et assurer une poussée uniforme du projectile, la bourre est un tampon qui s’intercale entre la poudre et le projectile. Sa composition est généralement un mélange de carton, de liège et de feutre pouvant être lubrifié (appelée alors bourre grasse).

La « bourre à jupe » est un cas particulier qui consiste à contenir la grenaille dans un récipient (le gobelet). La majorité des cartouches de chasse sont désignées par un calibre ayant un chiffre entre 4 et 36. Ce chiffre ne correspond pas au calibre réel (comme pour les munitions d’arme à canon rayé) mais il indique le nombre de sphère de même diamètre que l’intérieur du canon que l’on peut faire avec une livre anglaise de plomb (453,6g). Pour un calibre 12, cela reviendrait a fabriquer 12 billes en plomb ayant un poids total d’une livre anglaise. Ainsi, plus le calibre est petit, plus le diamètre intérieur du canon est grand (cf.

Lorsque l’on parle de munitions de chasse à billes en plomb, on peut être dans le cas de chevrotine (diamètre des billes supérieures ou égales à 5mm) ou de grenaille (diamètre des billes inférieur à 5mm).

Suivant leur diamètre, les sphérules en plomb sont désignées par un chiffre et/ou par une ou plusieurs lettres suivant les différents pays producteurs.

  • Projectiles Brenneke de la firme allemande du même nom.

Ces projectiles uniques (à l’exception des fléchettes Sauvestre) présentent une très bonne précision de tir et une meilleure portée grâce aux rainures présentes sur celui-ci.

Considérations sur l'utilisation de la chevrotine dans les canons rayés

L'utilisation de chevrotine dans un canon rayé suscite des interrogations quant à la précision et à la dispersion des projectiles. L'effet gyroscopique induit par les rayures hélicoïdales peut affecter la trajectoire des billes, même liées entre elles. Certains armuriers déconseillent cette pratique, soulignant que les canons rayés sont principalement conçus pour le tir de balles ou de slugs.

Toutefois, il existe des témoignages d'utilisateurs ayant obtenu des résultats satisfaisants avec de la chevrotine liée à courte distance. La liaison des billes permet de réduire la dispersion, mais il est essentiel de réaliser des tests pour évaluer la précision et l'efficacité de cette combinaison.

Sécurité à la chasse

La sécurité à la chasse est une priorité absolue. Les accidents sont majoritairement dus à des erreurs humaines et au non-respect des règles élémentaires de sécurité. L'Office Français de la Biodiversité (OFB) travaille en étroite collaboration avec les instances fédérales pour améliorer la formation et sensibiliser les chasseurs aux bonnes pratiques.

Les mesures de sécurité suivantes sont essentielles :

  • Matérialiser et respecter l'angle de sécurité lors des chasses collectives.
  • S'abstenir de tirer en cas de doute.
  • Éviter les tirs en direction des routes et des habitations.

Exemples de cartouches chevrotines disponibles

Voici quelques exemples de cartouches chevrotines disponibles sur le marché :

  • Cartouches DEMOLITION FIOCCHI Cal.
  • Chevrotines B & P BIG GAME Cal.
  • Chevrotines FEDERAL Cal.
  • Chevrotines FOB Tradition Cal.
  • Chevrotines JOCKER Cal.
  • Chevrotines MARY ARM VOLCANO Cal.
  • Chevrotines PREVOT Cal.
  • Chevrotines ROTTWEIL Express Cal.
  • Chevrotines WINCHESTER Cal.

Tableau récapitulatif des cartouches chevrotines

Marque Calibre Type
FIOCCHI Cal. 12 DEMOLITION
B & P Cal. 12 BIG GAME
FEDERAL Cal. 12 Standard
FOB Cal. 12 Tradition
WINCHESTER Cal. 12 DOUBLE X

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