L'histoire des sociétés de tir est riche et complexe, marquée par des traditions séculaires et des évolutions constantes au fil des siècles. Ces sociétés, souvent liées à l'histoire locale et aux événements patriotiques, ont joué un rôle important dans la vie sociale et culturelle de leurs communautés.
Sous le nom de compagnons, les tireurs furent composés à partir du XIV° siècle de bourgeois s’adonnant au jeu d’armes par plaisir, et si le besoin était, pour défendre la ville de Chambéry. 1382 est une date qui intrigue, elle figure sur plusieurs emblèmes de notre société.
En fait il s’agit de la connaissance par les textes d’un premier roi des tireurs de Savoie. Dans les comptes de perception du droit de Toisage à Chambéry en 1382 figure un Tierric Clément « rex tyrandorum Sabaudiae » roi des tireurs de Savoie. Les Compagnies de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse comme dans d’autres villes d’Europe avaient chaque année un concours l’été, attirant les foules et source de divertissement : le tireur le plus adroit était désigné roi du tir pour l’année.
Un ecclésiastique, Dom Philipe Mallet, tireur très adroit qui avait été en 1499 en même temps roi des archers et roi des arbalétriers, rédigea les statuts de la société. Ces statuts en 24 chapitres sont d’inspiration médiévale et furent confirmés en 1509 par lettres patentes du Duc de Savoie Charles III accordant droits et privilèges aux rois du tir.
La Compagnie des Chevaliers Tireurs de Chambéry reçoit ses Lettres Patentes du Duc de Savoie Charles III en 1509 et rédige ses premiers statuts en 1510.
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Charles-Emmanuel er ayant appris, dans le même tems que Sancy, à la tête des Genevois, étoit entré en Chablais et en Faucigny, et qu'il ravageoit la province du Genevois, résolut de faire de Rumilly, une place d'armes, capable de couvrir la capitale et les autres provinces du duché, contre les incursions dont elles étoient continuellement menacées par les habitans de Genève et par les Bernois, leurs alliés.
Dans ce dessein, il fit réparer les anciennes fortifications du château et de la ville de Rumilly, et construire un Fort régulier à la pointe du confluent de Chéran et de l'Epha ( a ). En transportant sa capitale de Chambéry à Turin en 1563, Emmanuel-Philibert se retranche derrière les Alpes. Il transforma la Savoie en "glacis", élevant cependant une ligne de défense tournée contre la Suisse et la France avec les forts de Montmélian, de Saint-Maurice à Bourg en Bresse, de l'Annonciade à Rumilly, de Sainte-Catherine et de Versoix près de Genève, de Barraux dans le Grésivaudan.
Le duc Emmanuel-Philibert n'était pas homme à s'embarrasser de principes. Sitôt le départ des Bernois il dispose en maître des fiefs et les met à l'encan ; il vend la seigneurie des chartreux de Vallon à Messire François Joly, bourgeois de Thonon, pour la somme de 2.400 écus afin de payer les réparations au fort de l'Annonciade à Rumilly. Il fait de même avec la terre de Valonnet près de Fessy, dont il fait une seigneurie pour en tirer un meilleur prix. Le prieuré de Bellevaux reste vacant : il se contente d'en toucher les revenus.
Le fort de l'Annonciade ne résiste guère en 1630 à la parade des troupes royales car inadapté pour les guerres modernes . début des années 1580 munitionnaire du fort de l'Annonciade. ainsi fermier d’Hauteville entre 1570 et 157336. Cette activité, ainsi qu’ont pu le montrer R. et J. son pouvoir et sa notabilité à Hauteville et dans les environs. début des années 1580 munitionnaire du fort de l’Annonciade. grande activité que maître Gantelet y est munitionnaire, de 1582 à 158939. faire provision et fournir le fort en blé, vin et vivres. R. Devos et B. Grosperrin, op. cit., p. 57. Cf. aussi G. dans Revue Savoisienne, 1970, p. 39 AST, SR, Cam. Sav., inv. 5, n° 18, fol. 295v. Elle est flanquée 264 au nord d'une tour carrée, peu élevée mais d'un joli caractère. hîst., t. III, p. 248). A. le duc Charles III, - Maître d'hôtel, - Conseiller d'Etat, - Chambel- lan de S. A. le duc Emmanuel-Philibert, - Baron du Bouchet, - de Chccron,- Comte de Tournon, - Gou- verneur de Savoie, - Surintendant du fort de l'An- nonciade, - Chevalier de l'Ordre de l'Annonciade.
C'est alors qu'apparaissent sur la scène de l'art militaire ces bandes sans patrie et sans loi, colportant leurs services, entrant aujourd'hui dans le camp du seigneur qu'elles ont vaincu la veille, n'ayant d'autre mobile ni d'autre conviction que l'or, ces compagnies
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Toutefois, les milices bourgeoises ne furent pas brusquement et de plein saut reléguées dans les cadres de réserve ou de garde nationale : aussi voyonsnous en 1411, date de l'annexion de l'Albanais au duché de Savoie, les compagnies rumilliennes passer sous le commandement du grand-maréchal de Savoie. Seulement, dès cette heure, on peut prévoir le rôle purement défensif qui leur est destiné; et, d'autre part, en face du goût militaire qui était extrêmement répandu à cette époque, et de la connaissance approfondie du métier des armes que possèdent tous les habitants, il est naturel de supposer que le pouvoir souverain, tout en répondant aux aspirations des sujets, saura utiliser ces forces vives qui, sur le théâtre restreint de leur activité, pourront lui rendre , au moment du danger, d'éminents services.
Une cause puissante vint, au milieu du xvie siècle , donner un libre essor au développement des compagnies de l'arquebuse : ce fut la révolution décisive qui s'accomplit à cette époque dans l'organisation militaire. à ce fléau; dès 1533, il avait créé des légions régulières et indigènes, composées chacune de six compagnies de 1,000 hommes.
François Ier éprouva bientôt l'excellence de ce nouveau système, qui fut en grande partie la cause du succès heureux de ses armes dans la campagne de 1536 contre le duc Charles III et qui lui valut la conquête de la Savoie et du Piémont entier, à l'exception d'Aoste, de Verceil et de Coni; aussi quand, en 1559, par le traité de Câteau-Cambrésis, Emmanuel-Philibert fut rentré en possession de ses Etats, instruit par l'expérience de la supériorité du régime français, porta-t-il immédiatement son coup-d'œil de général du côté de l'organisation militaire.
« Nous avons advisé, dit-il dans son Edit du 28 janvier 1561, d'establir yens de guerre qui soient nos propres subjects, estimant qu'ils nous seront plus fidèlles, outre ce qu'ils ne serviront comme mercenaires, mais comme en leur cas propre, pour la défense et conservation de leur prince naturel et de leur propre patrie. Dès 1666, cette idée progressive avait subi son entière réalisation et le nouveau système se trouvait complètement réglementé, grâce aux soins du capitaine Plaisantin Antonio Levo.
Les armes sont la pique, lu hallebarde et Y arquebuse. L'échelle hiérarchique des officiers pour chaque colonelat est ainsi composée : le colonel; le sergentmajor (le major de nos jours); - 6 capitaines, ayant sous leurs ordres un enseigne et 2 sergents; - 24 centurions et 96 caporaux.
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Eh ! bien, pour reprendre le cours de cette note, qu'interrompent trop souvent peut-être des digressions dans le domaine des généralités, c'est à cette époque que, d'après une tradition constante relatée dans une délibération du noble conseil, il faut placer la création de la compagnie des chevaliers-tireurs de Rumilly. Elle reçut alors la dénomination honorifique de chevaliers de l'arquebuse, à l'instar d'une des trois compagnies que le duc établit pour la garde de sa personne.
Comme l'a fort bien fait remarquer M. André Perrin, dans sa savante Histoire de la basoche, des abbayes de la jeunesse, etc, les luttes fréquentes dont Rumilly fut le théâtre y avaient fait prévaloir plus tôt qu'ailleurs l'usage des armes à feu.
« Par ce motif à être réintégrés dans les droits, privilèges, honneurs et distinctions que cette compagnie, dès un temps immémorial, avait obtenus de la munificence souveraine, en mémoire et récompense des honorables services de cette ville, du dévouement et de la bravoure de ses habitants dans toutes les conjonctures qui ont intéressé la gloire du prince et l'honneur de ses armes.
Je voudrais maintenant parler des deux principaux actes de patriotisme des chevaliers Tireurs de Chambéry et des périodes où ils subirent une brève l imitation ou interruption de leurs activités. Le premier épisode est l’envahissement de la Savoie par Louis XIV en 1690. Plusieurs arquebusiers (les archers et arbalétriers avaient déjà disparu) rejoignirent la forteresse de Montmélian.
C’est dix-neuf mois d’épreuves que subirent ces volontaires dont parle le « journal du siège ». Les sieurs Peitavin, Farfin, Petit Noiret, Perret, Dufour, Chardon, Bertier, Miège, Girard, Roland, De sales, De beaufort, De la Mante, Claude de Buffet roi du tir en 1672 et commissaire général de l’Artillerie en Savoie. Louis XIV et Cantinat perdirent environ 7000 hommes face à cette poignée de savoyards qui, quelques années auparavant, paradaient à Chambéry (voire gravure de 1687) et qui maintenant ne pensaient qu’à ajuster précisément leur tir pour économiser leur poudre et leurs balles sans souci de leur vie qu’ils ont donnée pour la plupart à leur patrie.
Le 21 décembre 1691 la capitulation étant inéluctable, la garnison de Montmélian pouvait sortir « tambour battant, mèches allumées, la balle en bouche et drapeaux déployés ».
Le second acte patriotique des tireurs dont je veux parler eut lieu les 18 et 19 décembre 1742 lorsque les espagnols reprirent l’attaque de la région de Chambéry que les troupes du roi Charles Emmanuel III n’étaient plus en mesure de défendre. Les Chevaliers Tireurs avaient été envoyés au château d’Apremont au nombre d’une trentaine de chambériens auxquels s’étaient adjoints des Chevaliers Tireurs de Rumilly. Ils constituèrent un îlot de résistance, probablement le seul en terre savoyarde durant cette pénible occupation.
Apres ces sept années d’occupation, les tirs reprirent, la Compagnie se réorganisa progressivement. Il fallut attendre 1824 pour voir la reconstitution de presque toutes les Compagnies de tir de l’ancien Duché de Savoie. La renaissance savoyarde fut soutenue par le pouvoir jusqu’en 1860. Apres l’annexion, pratiquement toutes les sociétés de tir savoyardes disparurent.
Le stand de l’époque romantique dura jusqu’en 1972. Le président actuel Henry Perret a délégué à un club sportif (le club des Chevaliers Tireurs de Chambéry) la pratique du tir de loisir et de compétition.
Réinstallation du Stand de Tir en bordure du Ru du Montabé, sur le terrain de sports, partagé avec le Club de football FCV78 . et grâce au travail bénévole de membres de l'Association. nouvelles normes de l'IUT (respectivement 10 et 50 mètres).
Le début de saison 2018/2019 a été marqué par la finalisation du projet de modernisation du stand avec l’installation des cibles électroniques. Malgré les difficultés rencontrées dû à la situation sanitaire liée à la pandémie de la COVID 19 et la plombémie, tous les bénévoles s’affairent pour pérenniser et faire évoluer l’association.
On notera la participation de quatre équipes sur quatre possibles au championnat de France club, ce qui constitue une première au moins sur le territoire auvergnat, si ce n'est au niveau national. dans 2 000 clubs, disposant de 500 écoles de tir et regroupés en 28 ligues régionales. officiels publiés par le C.N.O.S.F).
Deux buttes de terre et deux fosses pour les "marqueurs"... Qu'est-ce qu'un Tireur?
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