À partir du 1ᵉʳ mars, les musulmans entameront le mois du Ramadan, une période essentielle de jeûne et de recueillement dans l'islam.
En principe, la chasse en islam fait partie des choses licites. Cependant, la législation islamique a exprimé une interdiction formelle de cette pratique pour le pèlerin, ainsi que celui qui se trouve dans le périmètre sacré, al haram. Quant à la pêche aux poissons, elle ne présente aucune restriction.
Certaines conditions relatives à cette pratique concernent le gibier, le chasseur et l’instrument de chasse. La majorité des jurisconsultes souligne la nécessité pour le chasseur de faire preuve de discernement et de raison. Par exemple, l’enfant ne peut ni égorger une bête durant la fête du sacrifice, ni s’adonner à cette pratique religieusement parlant. Le chasseur ne doit pas prendre part à cette activité alors qu’il se trouve en pèlerinage. Il doit faire partie des personnes autorisées à égorger, donc un musulman ou une personne issue des gens du livre. On ne consomme donc pas le produit de la chasse de celui qui a abandonné la prière de manière définitive.
Au moment de l’abattage, le chasseur doit dire bismillah, notamment lorsqu’il lâche l’animal qu’il utilise ou qu’il lance sa lance, voire tire une balle. Dans la chasse en islam, le prédateur vise un animal licite de chasser. Il doit s’agir d’un animal dont la consommation est rendue licite par le Coran et la Sounnah. Cette condition s’applique dans le cas où la chasse livrée a pour but d’être consommée. En revanche, s’il s’agit de chasser uniquement pour le plaisir, les avis parmi les oulémas divergent. Selon les hanafites et les malikites, le gibier ne doit pas forcément être un animal dont la viande est licite en islam. Le chasseur doit viser uniquement un animal sauvage.
La bête à abattre ne doit pas se trouver dans un sanctuaire et ne doit pas avoir disparu longtemps après avoir reçu un coup par le chasseur. Quant à lui, il doit avoir fait l’effort de le retrouver. Si durant la chasse en islam, on atteint un gibier et qu’on l’ampute, on n’a pas le droit de consommer l’organe amputé. En effet, selon le messager d’Allah, on considère cet organe comme un cadavre. Allah a rendu la pêche maritime licite, peu importe les diverses situations. Il a aussi rendu licite la consommation de tous les êtres vivants en mer.
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Malheureusement, la communauté musulmane en France a été confrontée à une montée d'actes antimusulmans. Les actes antimusulmans sont en hausse depuis début octobre en France. Une flambée de haine attisée par l'actualité : les attaques du Hamas contre Israël, le meurtre de Thomas à Crépol, les attentats islamistes d'Arras et de Paris...
La seule mosquée de Cherbourg a été prise pour cible à plusieurs reprises depuis novembre dernier. Des impacts de balle de fusil ont été découverts lundi dans le portail de la mosquée de Cherbourg, qui avait déjà été la cible de tags islamophobes en novembre. Tags racistes et islamophobes sur les murs, impact de tir, voitures brûlées sur un parking proche : une ou plusieurs personnes s'en prennent à ce lieu de culte implanté depuis 34 ans.
L'année passée, les célébrations religieuses avaient été entachées en Normandie par un tir de fusil de chasse sur le portail d'entrée de la mosquée de Cherbourg. Ce geste s'était ajouté à des tags islamophobes découverts quelques mois auparavant, en novembre 2023, sur la façade du lieu de culte. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Cherbourg après le tir. Lundi soir, "une balle de fusil de chasse a été découverte nichée dans le bas du portail métallique de la mosquée", a précisé le procureur de la République de Cherbourg, Pierre-Yves Marot, confirmant une information de France Bleu Cotentin. Selon le procureur, "aucun témoin ne s’est pour l’heure manifesté. Les premiers éléments laissent à penser que le tir serait intervenu dans la nuit de dimanche à lundi".
Des enquêtes ont été ouvertes, des voitures de police patrouillent dans le quartier, mais cela ne suffit pas à calmer l'inquiétude des fidèles de ce quartier pavillonnaire, qui n’avait jamais fait parlé de lui avant. Contacté par France Inter, le parquet de Cherbourg annonce avoir auditionné plusieurs témoins dans le cadre des trois enquêtes ouvertes, mais aucune garde à vue ni aucune interpellation pour le moment.
"On a franchi un cap. Ce tir intervient quelques jours avant l’Aïd-el-Fitr, fête musulmane célébrant la fin du mois de jeûne du ramadan et généralement marquée par une fréquentation accrue des mosquées, fixée à mercredi. Des renforts policiers sont prévus pour assurer la sécurité pendant les célébrations, rapporte France Bleu Cotentin. Les musulmans de France célèbrent ce mercredi 10 avril l'Aïd-El-Fitr, un jour de fête clôturant le mois du ramadan. Ce mercredi 10 avril, ils sont nombreux à être venus à la mosquée pour célébrer l'Aïd-El-Fitr, la fête clôturant le mois de jeûne du ramadan (le mois commémorant la révélation du Coran). Devant l'entrée de la mosquée, les forces de l'ordre veillent. La sécurité a été renforcée. Deux jours plus tôt, un impact de balle a été découvert sur le portail du lieu de culte. Une balle de fusil de chasse, selon le procureur de la République de Cherbourg, Pierre-Yves Marot. Une enquête a été ouverte.
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Surprise et incompréhension sont les sentiments qui dominent au sein de la communauté musulmane de Cherbourg. "On est très surpris. Moi, ça fait des années que je suis là. Tous les gens qui nous connaissent nous disent : vous êtes extraordinaires. Ça se passe très très bien avec le voisinage. On se sent vraiment comme dans une famille dans le Cotentin. La communauté musulmane est très intégrée. Il y a encore une semaine, on avait le sous-préfet, on avait le maire délégué, toutes les autorités.
Après l'annonce de ce nouvel acte malveillant, les responsables de la communauté ont eu à cœur de rassurer les fidèles en proie à l'inquiétude. "C’est monté d’un cran, c’est sûr. Il y a eu les tags il y a trois mois. Ça reste des tags. Mais là, quand on en arrive aux armes à feu, on commence à être très inquiet. On se dit : c’est quoi la prochaine étape ? La question se pose automatiquement", indique Omar Charaf.
Pour autant, malgré cette victoire apparente sur la peur, le président de l'association culturelle islamique s'est de nouveau employé à rassurer les fidèles. "On ne va pas baisser les bras par rapport à un tag ou un tir sur une barrière. Grâce à Dieu, on voit très bien que la mosquée est remplie. On vit dans un pays laïc. La laïcité ça ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit d’être croyant. La laïcité ça veut dire qu’on a le droit d’être musulman, d’être chrétien, d’être juif, de croire ou de ne pas croire. Une plainte a été déposée. Les responsables de la mosquée souhaitent renforcer la sécurité des lieux et envisagent l'installation prochaine de caméras de surveillance.
"Les gens ont peur pour eux, leur femme, leurs enfants"Un contexte difficile qui commence à dissuader les musulmans de la ville de venir prier sur place. Ce vendredi, jour de prière, plus d’une centaine de fidèles sont présents la mosquée, mais il y a quelques mois, ils étaient bien plus nombreux. "Il y a des personnes qui venaient avant qui ne viennent plus maintenant, qu'on ne voit plus", explique Omar Charaf, le président de l’association qui gère le lieu de culte. "Forcément, ils ont peur pour eux, pour leur femme, pour leurs enfants, etc."
La communauté musulmane de la ville, qui prépare en ce moment le retour du Ramadan, a pris des mesures pour sa sécurité, en collaboration avec les autorités. "Il y a une étroite collaboration avec le maire et la préfecture", explique Hicham Sahmoune, le porte-parole de l'Association culturelle islamique de Cherbourg-en-Cotentin, qui gère la mosquée. "Aujourd'hui, on n'a pas de dispositif de présence pendant les cérémonies", précise-t-il. "Par contre, il y a désormais des caméras de surveillance à l'intérieur et à l'extérieur de la mosquée". En outre, la communauté a pris ses dispositions pour assurer une sécurité supplémentaire à ses fidèles. Lors des cours dispensés le week-end par des bénévoles de son association à des enfants, des rondes sont assurées aux abords de la mosquée par les membres de l'association, explique Hicham Sahmoune.
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Pour rassurer les fidèles, l’association de la mosquée a installé une dizaine de caméras et désormais, quand la prière commence, les responsables ferment le portail pour éviter toute intrusion.
Sur place, tous pointent du doigt le discours de certains politiques et de certains médias. "Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui sont dites dans les informations à la télé et qui ne nous aident pas du tout", raconte l'un d'eux. "Et les gens qui connaissent rien à la religion, ils écoutent ce qu'on leur dit." "L'islam par ici, l'islam par là, les terroristes, les machins, on en a ras-le-bol. C'est pas nous les terroristes", s'agace une autre.
Khalid Kirane a la voix qui tremble légèrement. "J'étais choqué, j'ai eu du mal à dormir pendant plusieurs nuits", confie le président de l'Association des musulmans de Honfleur (Calvados). Le 25 novembre, il a reçu quatre messages vocaux racistes sur son répondeur téléphonique. A l'autre bout du fil, un homme, qui se présente comme un "mécréant", insulte les musulmans et promet "d'organiser des purges". "Le fusil de chasse est prêt", assure encore l'auteur des menaces, selon le procès-verbal de la plainte déposée par le responsable associatif et consulté par franceinfo. "Je peux craindre (...) qu'il y ait d'autres actes commis à mon encontre ou bien à l'encontre de la mosquée ou de l'association", s'inquiète ce père de famille, face aux policiers.
Depuis les attaques du Hamas en Israël, le 7 octobre, les forces de l'ordre ont constaté "une montée" des actes antimusulmans en France, a déclaré Gérald Darmanin à Ouest France. Mi-novembre, le ministère de l'Intérieur recensait "plus de 140 actes depuis le début de l'année". Un décompte incomplet, qui témoigne d'une tendance à la hausse des faits racistes - encore plus marquée pour les actes antisémites - plus qu'il ne fournit un état des lieux précis. "Six millions de musulmans en France et seulement 140 actes racistes à leur encontre ? C'est impossible. "On est davantage contactés par des victimes en ce moment", confirme Sihem Zine.
"Les actes racistes oscillent entre une espèce de bruit de fond résiduel permanent et des pointes liées à l'actualité. Des gens qui pensaient déjà des choses racistes se sentent alors autorisés à passer à l'acte, car d'autres le font", abonde François Sauterey, coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap). Ce racisme qui s'exprime en public de manière décomplexée se nourrit de l'actualité récente, relève l'avocate, qui cite la guerre entre Israël et le Hamas, mais aussi le meurtre du jeune Thomas à Crépol (Drôme), dont s'est emparée l'extrême droite.
Gérald Darmanin a détaillé mi-novembre sur Europe 1 les formes que prennent ces actes antimusulmans : des "mosquées qui reçoivent des lettres de menaces de mort, des menaces d'attentat, de très nombreux propos anti-islam, y compris sur les plateaux de télévision". Le ministre de l'Intérieur n'a toutefois pas précisé les proportions de ces différents types de faits. "En une dizaine de jours, notre siège a reçu 42 lettres d'insultes et de menaces", confirme à franceinfo Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM). "L'islamophobie et le racisme en France sont devenus endémiques", assure-t-il, estimant que la population musulmane "est devenue le bouc émissaire de l'extrême droite".
"Il y a malheureusement une vraie confusion" entre "islamisme et islam", a regretté Chems-Eddine Hafiz, recteur de la grande mosquée de Paris, à l'issue d'une réunion entre Emmanuel Macron et les représentants du culte à l'Elysée, le 13 novembre.
Parmi les personnes visées directement, une fonctionnaire d'Ivry-la-Bataille (Eure) raconte à Mediapart avoir déposé plainte après avoir découvert de la viande de porc dans sa boîte aux lettres. "J'ai hésité à porter plainte de peur que l'on se moque de moi, confie-t-elle au site d'information. Certaines catégories de personnes pensent véritablement que le porc, c'est la kryptonite des musulmans. "
"Ces derniers temps, c'est vraiment compliqué, souffle aussi Junyad, rencontré devant une mosquée de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Quand on allume la télé, on a l'impression que tous les musulmans sont une menace pour la France." Le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, a d'ailleurs rappelé début octobre aux chaînes de télévision et aux stations de radio d'éviter "les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme" quand on parle à l'antenne du conflit entre Israël et le Hamas. L'Arcom a notamment été saisie pour des déclarations de l'éditorialiste Pascal Perri, évoquant sur LCI un "antisémitisme couscous", ce dont il s'est excusé sur le réseau social X. Ou pour celles de l'avocat Arno Klarsfeld sur CNews, évoquant des musulmans qui "travaillent sur les chantiers", "ont accès à des explosifs" et "des armes à feu". Ou encore pour les propos d'Eric Zemmour, fondateur du parti d'extrême droite Reconquête, qui estime l'islam "incompatible" avec la République.
"Parfois, on en vient à se dire qu'il faudrait quitter la France" pour ne plus être stigmatisé, lâche Junyad.
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