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Le premier char français trouve son origine dans une rencontre entre le colonel Estienne et l'ingénieur Brillié de la firme Schneider-Creusot, aboutissant à un projet concret en décembre 1915.

Au début de janvier 1916, Joffre autorisa la poursuite du projet et, le 31 janvier, demanda l'achat de 400 de ce que l'on appelait alors les "cuirassés terrestres", armés d'un canon de 75 mm.

La Technique du Char Schneider CA1

Le char se présentait sous l'aspect d'une grosse caisse allongée posée sur un châssis constitué de deux longerons d'acier réunis par des traverses portant à l'avant le moteur et à l'arrière la transmission.

Ce châssis reposait, par l'intermédiaire de ressorts, sur deux chariots, respectivement à trois et à quatre galets roulant sur la chenille. Le chariot avant soutenait une poulie de tension.

Dans son parcours supérieur, entre le barbotin situé à l'arrière et la poulie de tension, la chenille, composée de 34 patins, était soutenue par des rouleaux montés entre deux flasques.

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Le moteur quatre cylindres, construit à cet usage par la firme Schneider, déployait 60 cv au régime maximum de 1 200 tours/mn. Le réservoir étant plus bas que le carburateur, l'alimentation se faisait par pompe.

La transmission se composait d'un embrayage en forme de cône renversé, d'une boîte de vitesses à trois rapports multiples et de deux embrayages secondaires agissant chacun sur un barbotin, de manière à pouvoir ralentir ou arrêter l'action motrice à droite ou à gauche et obtenir ainsi le changement de direction de l'engin.

Tous ces mécanismes, montés sur roulements à rouleaux ou à billes, étaient actionnés par des leviers et des pédales situés dans le poste de pilotage qui se trouvait à l'avant.

Renfermant le moteur et l'armement, la chambre de combat était formée de tôles d'acier trempé, à l'épreuve des balles du fusil Mauser à 150 m de distance. Des fentes de tir horizontales fermées par des volets réglables permettaient l'observation extérieure ; L'accès au char se faisait par une porte arrière ; sur le toit, une trappe assurait l'aération.

A l'avant, un grand éperon servait d'appui au char quand il basculait en avant, l'empêchant d'enfoncer son étrave dans le terrain. Pour la même raison, le char était pourvu de deux queues à l'arrière.

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L'armement comportait un canon de 75 mm Schneider BS de Blockhaus, qui tirait un obus explosif à une vitesse initiale de 200 m/sec. Son tir était précis jusqu'à 200 m, mais sa portée utile atteignait 600 m. Son secteur vertical était de - 10° à + 30° et le débattement en direction de 60°.

Deux mitrailleuses étaient placées sur chaque flanc. Leur montage sur pivot dans des coupoles hémisphériques permettait le pointage latéral et vertical avec un débattement en direction de 53° de chaque côté et en site de - 45° à + 20°.

L'évolution du Char Schneider CA1

Avant même d'avoir été utilisé, on s'aperçut que le Schneider était vulnérable aux balles allemandes type "K". On adopta donc un "surblindage", constitué par la juxtaposition d'une tôle de 5,5 mm placée à environ 40 mm du blindage normal de la caisse.

Ce blindage additionnel, bien que limité aux parties les plus exposées, augmentait le poids du véhicule d'environ une tonne. Il constitua la première des modifications visant à pallier les sérieux défauts apparus lors du premier engagement (16 avril 1917).

Les inconvénients qui dérivaient de la mauvaise ventilation et de l'installation des réservoirs d'essence à l'intérieur du poste de pilotage furent estimés graves du fait des risques d'incendie qui en découlaient.

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On déplaça donc l'essence vers l'arrière et à l'extérieur, dans deux réservoirs surblindés de 100 litres ; et on améliora la ventilation. Les premiers engins ainsi modifiés apparurent dans l'été 1917.

Malgré ces améliorations, le Schneider offrait de médiocres capacités d'évolution en terrain bouleversé et ses possibilités de vision sont insuffisantes.

Des projets de versions très améliorées (C.A.-2 avec tourelle mobile armée d'un canon de 47 montée sur la partie avant du toit et C.A.-3 avec caisse prolongée et tourelle double) n'eurent pas de suite.

Deux Schneider furent transformés en chars radio et d'autres en chars de ravitaillement ; on les dota de portes plus larges.

Utilisation au Combat

Les chars Schneider furent utilisés pour la première fois le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac (Chemin des Dames), dans une action à laquelle prirent part 128 chars.

L'organisation de cette artillerie d'assaut prévoyait des groupes de quatre batteries aux ordres d'un capitaine ou d'un commandant, avec 18 officiers, 18 sous-officiers et 74 hommes de troupe. Chaque batterie comportait quatre chars.

Un groupement (de quatre groupes) disposait en outre d'une section de réparation et de ravitaillement. Par la suite, les seize groupes formés furent réduits à trois batteries de cinq chars.

Bien que destinés à l'origine aux actions de rupture, leur vulnérabilité fit qu'ils servirent à l'accompagnement de l'infanterie, de conserve avec les chars légers Renault entrés en service en 1918.

Les chars Schneider restèrent en service jusqu'à l'Armistice. Comme pour le Saint-Chamond, le manque chronique de pièces détachées fut un handicap sérieux à son déploiement en masse (Au moment du premier engagement, 1/4 du parc est indisponible).

Au passage à 3 Batteries de la fin 1917, les Groupes conservèrent des Batteries à 4 chars. La 4e Batterie devint l'Echelon léger. Normalement cet échelon comprend 3 chars de réserve (parfois 2).

Les Groupes étaient donc bien sur un théorique de 15 chars. Lors des combats d'octobre 1917 à Laffaux et La Malmaison, une structure à 4 Batteries de 3 chars fut employée mais finalement non retenue (autant pour les Schneider que pour les St Chamond).

Avec l'arrivée des Renault FT, des Groupes de Schneider furent équipés de 4 chars Renault (en remplacement de 4 Schneider). Un char pour le Commandant de Groupe et un char par Commandant de Batterie.

Tableau Récapitulatif des Caractéristiques Techniques du Schneider CA1

Caractéristique Valeur
Armement principal Canon de 75 mm Schneider BS
Vitesse initiale de l'obus 200 m/sec
Portée utile 600 m
Armement secondaire Deux mitrailleuses
Moteur Quatre cylindres Schneider
Puissance 60 cv

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