L'Olympisme est une histoire de détermination et de courage. Les Jeux Paralympiques, initiés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour les blessés des membres inférieurs, se sont progressivement ouverts à partir des années 70 à d’autres incapacités motrices ou intellectuelles. Qui sont ces champions paralympiques autrement capables de grands exploits sportifs qui ont marqué (ou marquent encore) les esprits mais aussi l’Histoire ?
“Ce qui fait de vous des révolutionnaires, c’est que quand on vous a dit “non”, vous avez continué.” rappelle d’ailleurs Tony Estanguet le 28 août 2024 à l’ouverture des Jeux Paralympiques. “Vos armes à vous, ce sont les performances. Vos armes à vous, ce sont les records. Vos armes à vous, ce sont les émotions du sport (...)” évoquait Tony Estanguet à la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques.
Comparer les performances des athlètes olympiques et paralympiques est loin d’être possible dans toutes les disciplines. Certains sports ne le permettent pas. Pourtant, c’est tentant. Athlétisme, tir à l’arc, kite, saut… Les athlètes handisports ont parfois créé l’exploit en battant le record du monde des valides. Ils s’appellent Markus Rehm ou Chris Ballois…
Abdellatif Baka est athlète handisport algérien et fait partie de ceux qui ont marqué les Jeux Olympiques et Paralympiques de Rio en 2016. Pourquoi ? Il remporte l’or sur 1.500 mètres avec un temps de 3.48.29 au terme d’une course incroyable. Ce temps est meilleur que le champion olympique des valides, l’américain Matthew Centrowitz.
Dans la catégorie des courses olympiques d’anthologie, comment ne pas évoquer le 1 500 m des Jeux de Rio en 2016. La finale fut historique : les quatre premiers de la course, réservée aux malvoyants, ont réalisé un meilleur temps que le champion olympique américain Matthew Centrowitz, titré quelques semaines plus tôt. Avec un chrono de 3’48’’29, l’Algérien Abdellatif Baka a été plus rapide de 2 secondes par rapport au temps de Centrowitz avec à la clef un nouveau record du monde. Respectivement deuxième et troisième de cette finale paralympique, l’Éthiopien Tamiru Demisse (3’48’’59) et le Kényan Henry Kirwa (3’49’’59) ont également fait mieux que l’athlète valide.
Lire aussi: Tir à l'arc paralympique : exploits et résilience
Visible sur YouTube , le record de l’Américain Matt Stutzman a fait grand bruit. Établi hors d’une compétition officielle, l’archer paralympique est entré dans le livre des records le 9 décembre 2015. L’athlète américain a frappé une cible placée à 283,47 m, marquant un nouveau record du monde. Tout en respectant les conditions de la WA (World Archery Federation), Stutzman a utilisé ses pieds et son épaule pour décocher sa flèche, et faire tomber le précédent record vieux de 10 ans, détenu par l’archer valide Peter Terry (200 m). Tête d’affiche du documentaire Netflix « Rising Phoenix », l’américain est un habitué des projecteurs.
L’Américain, né sans bras, a décroché sa première médaille d’or dimanche 1er septembre 2024 à Paris, 12 ans après la médaille d’argent à Londres (il participe aux Para de Rio et Tokyo sans monter sur le podium). Matt Stutzman est considéré comme le meilleur archer de tous les temps qui a révolutionné le para-tir à l’arc en utilisant…ses pieds et sa bouche pour envoyer ses flèches ! En plus d’être champion paralympique, il est inscrit dans le Guiness des records depuis 2015, pour avoir réalisé le plus long tir de précision... à 283,47 mètres.
Une moyenne de 66,3 kilomètres par heure. En 2018, Chris Ballois a volé sur l’eau et a signé un exploit en établissant un nouveau record du monde de vitesse en kitesurf à la Palme tout en battant pour la première fois tous sports confondus, un record du monde « valide » inscrit en compétition officielle. « L’ancien record était de 66 km/h, partageait fièrement le sportif de 42 ans. Je suis né sans avant-bras gauche.
L’Allemand de 35 ans porte fièrement son surnom : « Blade Jumper ». Star du saut en longueur, Markus Rehm revient à Paris en tant que favori à la victoire finale après avoir conservé, il y a trois ans, son titre de champion paralympique dans la catégorie T64 (équipé d’une prothèse). L’actuel record du monde valide est toujours détenu par l’Américain Mike Powell, qui a sauté 8,95 m le 30 août 1991. Mais pour combien de temps ?
Le tir fait partie des Jeux Paralympiques depuis les Jeux de Toronto en 1976, année où trois épreuves ont eu lieu. En 2021, à Tokyo (J.O.P. 2020), treize épreuves seront pratiquées, neuf en Carabine et quatre au Pistolet. Le dernier ajout est le tir couché SH2 mixte à la Carabine à 50 mètres.
Lire aussi: L'ascension de Yusuf Dikeç
Depuis la création des Jeux, le programme des épreuves de tir n’a cessé d’évoluer. Au début du XXème siècle, il y avait une dizaine d’épreuves très différentes de celles d’aujourd’hui, avec notamment des combinés par équipe. Après son absence en 1928, le tir est réapparu avec seulement deux épreuves, une au pistolet et une à la carabine. Le tir sportif est ainsi passé de trois épreuves lors des Jeux de 1896 à Athènes à quinze durant ceux de Sydney en 2000.
Les premières tireuses ont fait leur apparition en 1968. L’Union Internationale de tir (UIT) - devenue aujourd’hui l’ISSF - International Shooting Sport Federation - a introduit des épreuves féminines distinctes en 1984. Cependant, certaines épreuves sont restées mixtes, notamment au Plateau. En 1992, la chinoise Shan ZHANG remporte la médaille d’or en Skeet, devant Juan GIHA (PER) et Bruno ROSSETTI (ITA).
Après des jeux olympiques en demi- teinte pour nos tireurs Français, l’équipe représentant le pays aux jeux paralympiques redresse la barre de belle manière par l’intermédiaire du champion Français, Tanguy De La Forest ! Tanguy de La Forest a remporté dimanche son premier titre paralympique en s’imposant dans la finale du tir à la carabine en position couchée à 10 mètres, catégorie SH2. La compétition, qui s’est déroulée au centre de tir de Châteauroux, a vu le Breton de 46 ans triompher devant son concurrent brésilien, Alexandre Galgani. Dans la catégorie SH2, les athlètes présentent un handicap des membres supérieurs, nécessitant l’utilisation d’un support pour maintenir le poids de la carabine. Dynamique gagnante pour notre tireur sportif ! Ce succès vient couronner un parcours déjà impressionnant pour Tanguy, qui avait frôlé l’or deux jours plus tôt, en remportant la médaille d’argent lors de l’épreuve de tir à la carabine à 10 mètres debout.
Tanguy De La Forest découvre le para tir très jeune, à 7 ans lors d’une kermesse. Exigeant et brillant tant dans sa vie professionnelle que sur un pas de tir, Tanguy vise toujours le haut niveau. Entré en 1997 en équipe de France, il a déjà participé à six paralympiades. Ce natif de Rennes est quintuple champion du monde et devient champion paralympique aux Jeux de Paris 2024. Son titre paralympique accompagné d’une belle médaille d’argent lui valent le rôle de porte-drapeau aux côtés d’Aurélie Aubert, championne paralympique de boccia, à l’occasion de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques de Paris 2024.
À l'approche des Jeux paralympiques de Paris 2024, il est essentiel de célébrer les incroyables parcours des athlètes paralympiques internationaux. Ces sportifs incarnent une certaine détermination, résilience et une capacité à surmonter les obstacles. À travers leurs exploits, ils inspirent des millions de personnes et montrent que le handicap n'est pas une barrière à la réussite.
Lire aussi: En savoir plus sur le Championnat du Monde de Tir Longue Distance
Paralysée des membres inférieurs après un accident de moto à l’âge de 22 ans, Neroli Fairhall, athlète néo-zélandaise, participe aux Jeux Paralympiques de 1972 à Munich puis à ceux de 1980 où elle obtient une médaille d’or en tir à l’arc. Elle décide de tenter de participer aux Jeux Olympiques de Moscou dorénavant mais se heurte au boycott de son pays, la Nouvelle-Zélande. Elle se lance l'objectif de participer aux JO de Los Angeles en 1984. Elle parvient à se qualifier et elle termine à la 35e place du tir à l’arc. Neroli Fairhall devient alors la première personne porteuse de handicap à concourir aux JO après avoir participé à des Jeux Paralympiques dans le passé. Par la suite, elle obtient des médailles aux Jeux Paralympiques de 1988 et 2000.
En 2000, les Jeux Paralympiques de Sydney sont secoués par un scandale de triche révélé par un journaliste, Carlos Ribagorda. L’équipe espagnole de basket vient de remporter l’or dans la catégorie déficience mentale. Mais l’un des joueurs est infiltré et dénonce que 10 des 12 joueurs sont en pleine possession de leurs capacités intellectuelles. Carlos Ribagorda affirme alors que personne n’a subi de test d’ailleurs pour évaluer les capacités mentales et - pire - que l'entraîneur les avait incité à paraître “stupides”. Les conséquences d’une telle révélation de tricherie sont catastrophiques pour les Jeux Paralympiques : le Comité international olympique interdit pendant plus de dix ans les sportifs déficients mentaux aux Jeux, dans l’impasse de définir des critères clairs d’handicap mental.
Les champions paralympiques de tir incarnent la détermination, la résilience et l'excellence sportive. Leurs histoires inspirantes continuent de motiver les athlètes du monde entier et de promouvoir l'inclusion et l'égalité dans le sport.
tags: #champion #paralympique #tir #histoire
Chargement des visites
