La région Nord-Pas-de-Calais se distingue par son riche patrimoine, allant de ses villes médiévales à ses paysages uniques. Parmi les traditions locales, le tir sportif occupe une place particulière, avec des associations comme La Patriote à Guînes et le développement du javelot tir sur cible.
La Patriote est une institution à Guînes, dont l'histoire mérite d'être explorée. Au début du XXe siècle, la Jeanne d'Arc, gérée par le clergé, rassemblait environ cent cinquante gymnastes. En 1909, Narcisse Boulanger lance La Patriote, concurrente de la Jeanne d'Arc, et installe Arthur Ledent à la présidence. En 1914, la Jeanne d'Arc disparaît, et La Patriote prend son envol après la Première Guerre mondiale avec la devise « Courage et fidélité ».
Paul Warnault, ancien maire et président de La Patriote pendant plus de quarante ans, évoque les points forts de cette association. Il devient entraîneur sportif en 1946 et président de 1950 à 1993. Pourquoi ce nom de Patriote?
La fédération de javelot tir sur cible est un jeu populaire du nord de la France pratiqué depuis le Moyen Âge. Venu de Champagne, il s'est installé au début du XXe siècle dans l'Aisne et la Somme grâce aux ouvriers des mines du Nord. Daniel Brevière, champion de France et secrétaire de la Fédération créée en 1983, explique les règles de ce jeu.
Le javelot tir sur cible a des origines communes avec la discipline olympique en athlétisme et les armes de jet utilisées pour la chasse et la guerre. Au XIIe siècle, des traces de javelot sur cible apparaissent en Champagne. Au XVe et XVIe siècles, le jeu de javelot se développe en Flandres. Bien que les confréries d'arcs et d'arbalètes soient dissoutes, le javelot, considéré comme un jeu, est autorisé. Il devient populaire dans les estaminets du Nord et du Pas-de-Calais au XIXe siècle.
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Aujourd'hui, le javelot tir sur cible nécessite une cible normalisée de 1,6 m² en peuplier de 22 cm d'épaisseur, avec deux bagues de 21 cm et 6 cm de diamètre au centre, à 80 cm du sol. Le javelot a une pointe d'acier de 20 à 25 mm de diamètre et de 6 à 10 cm de longueur, avec un filetage pour visser une bague munie de plumes de dindes teintées. Son poids varie de 280 à 400 grammes selon les catégories.
Chaque joueur lance successivement deux javelots. Le pas de tir est à huit mètres de la cible. Un javelot dans le grand cercle donne 1 point et 2 points dans le petit. Contrairement à d'autres sports, il n'y a pas de nombre de jeux à atteindre. Le classement se fait du meilleur au dernier. Les finales des championnats se déroulent en trois tours de 24 javelots.
Dans les années 80, le javelot s'est structuré en clubs, comités, ligues et fédération. La fédération a été créée en 1983, regroupant 80 clubs en France et 2100 licenciés. Reconnu comme jeu de loisirs, le javelot a obtenu le statut de sport à part entière en 1984. Le premier président fédéral fut Christian Boulanger, suivi par Daniel Brevière en 1993.
Le jeu de javelot est pratiqué principalement dans la région Nord-Pas-de-Calais et dans la Somme, mais il existe aussi des clubs en Moselle, en région parisienne, dans le Gard et sur l'île de la Réunion.
L'importance du mouvement associationniste sportif dans le Pas-de-Calais a favorisé le développement de pratiques sociales originales. Avant 1914, l'anglomanie associait le football à une conception distinctive. Le football n'était souvent pas l'activité principale de ces sociétés sportives omnisports.
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Avant 1914, on observe les prémisses d'une sociabilité sportive bourgeoise. Le football sert de support au développement de pratiques sociales à forte valeur éducative. Ces sociétés, animées par un souci démocratique, diffusent des valeurs comme l'exemplarité et le respect des règles.
L'entre-deux-guerres renforce le contrôle des clubs par la bourgeoisie locale. Dans le bassin minier, le contrôle des clubs par les compagnies des Mines accélère ce basculement sociologique. Le Racing-Club de Lens développe une forme avancée de supportérisme populaire à mesure de l'emprise de la Compagnie des Mines de Lens.
Avant 1939, les jeunes guînois volontaires pour la préparation militaire venaient au local de La Patriote, sis rue du Marais. Ils avaient aussi dans leur instruction, le tir aux fusils de Guerre d'alors. Il y avait aussi à Guînes, une société de tir " la carabine guînoise équipée de carabine 6 mm ! Le responsable en était Mr Régniez horloger Place des Tilleuls.
Instructeur Militaire de Janvier 1946, j'ai organisé à la ducasse de Guînes, des concours de tir, à l'arme de guerre dans un stand que les Allemands avaient installé dans un chemin creux pour des tirs à 100 m. J'organiserai aussi des concours de tir (dits de Noël, de Pâques, de 14 Juillet etc.), dans notre vieux local Arthur Ledent, impasse du Marais où avec les " carabines " de la Préparation Militaire, les " Mauser 45 " fabriquées obligatoirement par l'Allemagne pour la France au titre des dommages de guerre.
Le comité de la carabine guînoise passé sous l'égide de la Patriote, m'autorisa à présenter au MRU de Calais, une demande officielle de dommages de guerre ! Notre trésorier Emile Pihen perçut ainsi le 22 Août 1950, 3 titres de 21 000 F de l'époque !
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Le TMNH, placé sous l’égide de la Fédération française de tir, est l’un des plus grands clubs de tir au Nord de Paris, près de Lille. Avec une histoire de plus de 140 ans, le TMNH propose le tir de loisir et de compétition, y compris des disciplines comme le TAR et le tir à la poudre noire. Le club dispose de 64 postes à 10m, 10 postes à 25 m et 10 postes à 50 m. Une école de tir accueille 30 enfants entre 7 et 16 ans.
L’Association de tir d’HAUBOURDIN a été fondée en 1883, sous la dénomination : Les Carabiniers Haubourdinois, et nos archives et certains documents recueillis très récemment d’ailleurs, démontrent qu’un instituteur (Victor LORIDAN - dont une rue de la ville porte le nom) formulait en 1883, auprès de Monsieur le Préfet, une demande de 90 fusils pour former ses élèves puis, qu’en 1884 le Conseil Municipal accède à une demande de 50 fusils pour l’école communale.
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