Les détonations ne retentissent plus sur le stand de tir de Wissous depuis un an, suite à un arrêté préfectoral passé inaperçu. La réouverture du site se joue désormais sur le terrain de la justice.
L'association sportive Arquebuse, qui s'entraînait sur le site, aurait entamé une procédure devant le tribunal de commerce contre la nouvelle entreprise sur les rangs, qui ne voudrait pas lui octroyer de créneaux. Un recours a également été fait auprès du tribunal administratif contre l'arrêté préfectoral.
Les raisons détaillées par la préfecture pour justifier la fermeture de cette structure sont particulièrement inquiétantes. Cette structure comprend l'Arquebuse, une armurerie appelée SLD, mais aussi une société d'initiation au tir baptisée BTI. Le manque de sécurité est également pointé du doigt par la préfecture.
Frédéric Botbol avait été interdit d'exercer à Paris où il avait encadré trois séances de tir pour Samy Amimour, l'un des terroristes du Bataclan, et avait été contraint de jeter son dévolu sur Wissous pour poursuivre ses stages. Un mois avant l'arrêté, le 23 mars, un homme a fait une tentative de suicide lors d'une initiation. Lors d'un contrôle inopiné, les policiers ont noté que Frédéric Botbol encadrait seul dix novices en leur laissant des armes et des munitions à disposition. « Lui-même n'est d'ailleurs titulaire que de la qualification de moniteur fédéral, sans être titulaire du brevet professionnel nécessaire » rapporte cette note.
Depuis, le 1er octobre, faute de rentrées financières, l'entreprise SLD a été placée en liquidation judiciaire. Jusque-là, son chiffre d'affaires était estimé à près de 250 000 € par an.
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« Elle a été rachetée par une autre entreprise, affirme Richard Trinquier, le maire (DLF) de Wissous qui fustige cet arrêté préfectoral. L'activité pourrait donc reprendre, mais cette nouvelle entreprise n'a pas encore effectué de démarches pour que nous passions pour vérifier la sécurité. Ni nous ni d'autres instances. »
La ville n'est que le bailleur de ce centre de tir, loué 4 000 € par mois à l'entreprise en charge de l'exploitation du site. « La seule chose qui nous dérange avec cette fermeture c'est que nos policiers municipaux ont besoin de ce lieu pour s'entraîner au tir. »
« Mais la préfète a fait fermer toute cette activité dans la précipitation, cela impacte notamment les 400 membres du club de tir », souligne Richard Trinquier qui fait aussi partie des adhérents. Néanmoins, lui-même était contre la mise en place de stages d'initiation. « J'avais fait évacuer un dimanche, car pour moi ce n'est pas un lieu qui doit être commercial, c'est un lieu dédié au tir sportif, après qu'il y ait une armurerie ou non, peu m'importe, mais je veux que l'association de l'Arquebuse puisse reprendre », indique le maire qui entend avoir son mot à dire. Et c'est notamment ce point de détail qui poserait problème avec la nouvelle entreprise. « Je crois qu'ils veulent se faire de l'argent en faisant aussi des stages de tirs », souligne le maire.
En réponse à l'article de Monsieur Florian LOISY du 23 avril 2019, Monsieur Frédéric BOTBOL tient à apporter les mises au point suivantes :
Un homme d’une trentaine d'années est décédé, jeudi 17 avril, au Cercle de tir de Wissous, après avoir reçu une balle au thorax. Deux moniteurs du stand de tir sont sortis libres de garde à vue. L'enquête ouverte par le parquet d’Évry se poursuit.
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D'après le parquet d'Évry, l’homme se positionne mal au moment d'effectuer un tir. Un moniteur le lui fait remarquer et va pour le réorienter face à la cible de tir. L'employé se sent alors menacé par l'homme, qui a alors braqué son arme chargée vers le moniteur, selon cette même source. Très vite, les deux employés interviennent pour mettre l'homme au sol, sans que ce dernier ne lâche son arme. C’est pendant ce corps-à-corps que part le coup fatal.
L'autopsie réalisée le lendemain conclut à un impact de balle, provoqué "sans doute" alors que la victime "tenait l'arme vers elle", indique le parquet. Une enquête a été ouverte par le parquet d'Évry. Les deux moniteurs du stand de tir ont été entendus en garde à vue puis relâchés libres.
Finis le « business » et ses dérives, place à l'ambiance « familiale du club de tir ». Ce pourrait être le mantra de l'association du Cercle de tir de Wissous, qui a rouvert le club de tir de la ville ce vendredi, plus d'un an et demi après sa fermeture à marche forcée sur arrêté préfectoral, en raison des pratiques douteuses de l' ancien gérant. Cette semaine, elle a reçu son certificat d'homologation sportive d'installation de tir sportif, délivré par la Fédération française de tir (FFTir).
La municipalité loue l'exploitation du site à la société Soprotir. Les pratiquants peuvent s'inscrire à une nouvelle association, le Cercle de tir de Wissous. Mais le maire de Wissous, Richard Trinquier (DLF), avoue sa surprise lorsque nous lui annonçons la réouverture du club ce samedi. Il assure que le Cercle de tir de Wissous n'a pas l'autorisation de faire tirer des adhérents.
« Une clause du bail interdit toute sous-location sauf à l'association l'Arquebuse, précise l'élu. À la moindre détonation, nous irons donc voir cette nouvelle association, car cela peut valoir résiliation du bail. » Contactée, l'entreprise Soprotir s'estime en conformité vis-à-vis du bail. « Il ne s'agit pas d'une sous-location, nous louons seulement des prestations à des associations », indique-t-elle. N'importe qui peut venir s'il est membre de la FFTir. Y compris les membres de l'Arquebuse.
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« Avant, il n'y en avait pas, il y avait juste une volonté de faire de l'argent, explique Adrien, à la réception du club de tir ce samedi. Nous voulons retrouver l'esprit sportif du club. » Soprotir souhaite ouvrir une armurerie au club. Elle compte rentrer dans ses frais en vendant des armes en parallèle des sessions de tir.
Les équipements des salles ont été mis à neuf, avec notamment des blocs de plastique pour minimiser la pollution au plomb et les ricochets. Unique club de tir du nord de l'Essonne, l'endroit voyait défiler près de 900 adhérents réguliers avant sa fermeture. Les pratiquants doivent tout de même montrer patte blanche : être licencié à la FFTir et ne pas apparaître au fichier de recensement des personnes interdites d'acquisition et de détention d'armes, et avoir un casier judiciaire vierge, comme l'indique le site de l'association.
En réponse à l'article du 9 février 2020 modifié le 11 février 2020, Monsieur Frédéric BOTBOL tient à apporter les mises au point suivantes :
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