Un des inconvénients de la poudre noire est le rechargement traditionnel qui prend beaucoup de temps au pas de tir et nécessite de préparer des dosettes de poudre et de semoule. Il existe une alternative qui permet un chargement rapide mais demande une préparation plus longue, c'est l'utilisation de cartouches papier. Notons que ces cartouches sont historiques, du moins dans le principe, bien que non autorisées dans les compétitions officielles pour une raison mystérieuse.
Pour ma part, j'utilise du papier à cigarettes qui a l'avantage d'être bon marché et de disposer d'une bande collante. L'inconvénient est qu'il reste des imbrulés dans les chambres et qu'il faut de préférence les enlever avant de recharger. Il existe toutefois du papier nitraté qui ne laisse aucun imbrulé mais est beaucoup plus cher et nécessite d'utiliser de la colle. Le principe de ces cartouches est de fabriquer un étui en papier dans lequel on introduit la poudre puis de la semoule et enfin la balle.
La semoule n'est là que pour compléter la dose de poudre qui est en général assez faible pour du tir de précision. Rappelons qu'avec la poudre noire il ne faut absolument pas laisser de vide d'air dans la chambre derrière la balle. Par ailleurs, la balle doit affleurer la sortie de la chambre pour un maximum de précision en évitant le vol libre avant d'entrer dans le cône de forcement du canon.
Comme les chambres, que ce soit sur une réplique ou un révolver d'origine, sont prévues pour des charges dites "de guerre", c'est à dire de l'ordre de 2 à 3 grammes de poudre, l'utilisation de charge "de précision" de l'ordre de 0.6 à 1,5 grammes nécessite de compléter la poudre par quelque chose évitant le vide d'air. Il est possible d'utiliser des bourres de feutre ou des "granulés" de type couscous (sans merguez !) ou semoule.
Mon objectif était de diminuer le temps de fabrication au maximum pour arriver à faire 12 cartouches en 10 à 15 minutes. Je précise que j'ai fabriqué à ce jour plus de 10000 cartouches de ce type pour au moins 12 armes en 36 et 44.
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Un autre Arquebusier "Pierrot", m'a refilé sa recette pour fabriquer des cartouches papier pour mon Remington ou mon Colt, tous deux en calibre .44Voici comment il procède :
Tout d’abord il faut se procurer le matériel suivant :
Produits consommables :
Fabrication :
La « recette » ci-dessus peut être revue et corrigée à la guise de chacun suivant le matériel dont il dispose, ses idées et son arme. Les quantités de poudre et semoule peuvent être augmentées ou diminuées suivant l’arme mais veiller impérativement à ce que les cartouches, une fois dans le barillet, puissent passer sous le poussoir pour finir de les enfoncer.
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Il peut y avoir nécessité des passer un coup d’écouvillon dans les chambres après un ou deux tirs pour retirer les résidus de papier qui peuvent entraver la bonne mise à feu des amorces . En cas de problème on peut toujours passer une fine aiguille dans la (les) cheminées(s) pour aider à la mise à feu La méthode peut être appliquée au calibre .36 en changeant d’outillage et de dosage !
Le facteur de réussite réside dans le fait que l'ensemble est conique et se démoule du mandrin de fabrication grâce à cette conicité.
Pour la fabrication de ces boites, il faut imprimer un patron sur une feuille cartonnée faire quelques découpes et collages.
Jusqu’à présent, les munitions pour armes pré/1900 étaient toutes classées au D §j) j) : « Munitions et éléments de munition à poudre noire utilisables dans les armes historiques et de collection… ; ». Leur date de fabrication n’était pas prise en compte, seules deux conditions s’imposaient : le chargement à poudre noire et l’utilisation dans les armes pré/1900.
§j pour les munitions « sans étui métallique » donc papier ou carton, quelque soit leur date de fabrication. Donc une cartouche de chassepot d’époque ou refaite reste libre.
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§j bis) pour les « Munitions à étui ou culot métallique … chargées à poudre noire et fabriquées avant 1900 » Cela regroupe les munitions à percussion centrale, mais également tous les amorçages « exotiques » (broche, annulaire, interne etc…). La seule condition étant l’âge (avant 1900) et la poudre noire. Le but pour l’administration étant de classer différemment les munitions de fabrication récente qui ne sont pas détenues pour la « collection, » mais pour être utilisées sur un pas de tir.
Sont désormais classées au 11° de la catégorie C « Munitions à étui ou culot métallique à poudre noire et à percussion centrale, ainsi que leurs éléments… » conçues pour armes pré/1900.
Sont désormais classées au 13° de la catégorie B : « Munitions à étui métallique à poudre noire et à percussion centrale, ainsi que leurs éléments, conçus pour les armes de poing pré1900. »
Attention : un étui ancien rechargé sera considéré comme une munition moderne du fait de l’adjonction d’éléments actuels.
Il est désormais possible de demander une autorisation de catégorie B sans jamais acquérir d’arme.
Catégorie | Description | Conditions d'acquisition |
---|---|---|
D §j | Munitions sans étui métallique (papier ou carton) | Être majeur |
D §j bis | Munitions à étui métallique chargées à poudre noire et fabriquées avant 1900 | Être majeur |
C 11° | Munitions à étui métallique à poudre noire et à percussion centrale conçues pour armes pré/1900 | Licence de tir ou permis de chasser valide |
B 13° | Munitions à étui métallique à poudre noire et à percussion centrale conçues pour armes de poing pré/1900 | Autorisation de catégorie B |
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