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Après la guerre de 1870, un esprit revanchard s'est rapidement développé, aboutissant en 1882 à la création de la Ligue des Patriotes.

Les Fusils Gras Scolaires

Il existait deux types principaux de fusils scolaires destinés à préparer les jeunes pour la revanche de 1870.

Fusils de Tir Réduit

Le premier type est un fusil de tir réduit copiant le Gras. Il ne reçoit jamais de baïonnette et n'en possède jamais le tenon.

Ces fusils étaient stockés dans les locaux de la gendarmerie locale avec leurs munitions. Quand l'instituteur ou l'instructeur souhaitait faire une séance de tir au niveau de l'école, il percevait le tout.

La cartouche est du 11 mm Gras de tir réduit, balle de plomb sphérique et charge réduite.

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Fusils de Maniement

Le second type est un fusil de maniement destiné uniquement à l'ordre serré, aux exercices de visée et au maniement d'armes.

Selon les moyens de la commune, il est entièrement en bois, en bois et fonte, ou est un Gras modèle réduit de belle facture. C'est le cas de ce beau petit fusil Andreux à Paris : canon en tôle épaisse, culasse fonctionnelle mais vide sans aucun mécanisme de percussion.

Ce qui est très intéressant, c'est le marquage de la commune. Ils avaient visiblement au moins 18 fusils scolaires, et un autre fusil de cette école vient de sortir, il y en avait donc au moins 20. La baïonnette également est très belle.

Voici un autre fusil de maniement, d'une facture plus simple : crosse et canon en bois, culasse et boitier en fonte. Seul le levier d'armement peut pivoter, il ne peut même pas reculer. Fabrication Huart Bender à Argenteuil. Seul un numéro d'ordre y est frappé, laissant supposer une trentaine de fusils dans cette école.

Voici maintenant le plus simple possible, et aussi le moins coûteux : il est entièrement en bois et fine tôle. Culasse monobloc en bois, levier de même, boitier consistant en 2 bandes de tôle. L'enfant pouvait néanmoins le faire fonctionner comme un vrai. Un fabricant célèbre : Combier à Valence.

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Détail intéressant : il est marqué de l'école de Pissenavache, un tout petit hameau d'une cinquantaine d'habitants, toujours aux environs de Levier et de Pontarlier.

Il semble y avoir un numéro d'ordre à la suite, mais illisible. Il est émouvant que ce banal mais très beau petit fusil ait pu survivre aussi longtemps sans avoir servi de bois de chauffage ou sans avoir pourri dans un grenier humide!

Je reviens un peu sur le fusil de tir réduit, en voici un autre : copie parfaite et réduite du Gras 1874. Son seul marquage à part quelques numéros de série, fabriqué à Tulle en 1881.

Comme tous les fusils de tir réduit, il n'a pas de tenon de baïonnette, mais une belle baguette.

Différence entre le Gras scolaire et le Gras cadet ? Aucune différence pour l’appellation.

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Les fusils bois et tôles pour la manipulation, les autres pour le tir réduit (cartouche plus courte au calibre 11mm).

Des fusils, carabines et mousquetons étaient vendus par Manu de St Étienne dans les années 1900. Les bagues ne sont plus en laiton et sur le canon est marqué "Manufacture Française d'arme St Étienne avec le poinçon, sur le haut du boitier en avant de la hausse 1/6 choke.

Les Bataillons Scolaires et l’Évolution du Tir (1880 - 1914)

Le Ministre de la Guerre indique qu’il y aurait intérêt a mettre entre les mains des élèves des écoles des fusils de petites tailles destinés a l’apprentissage du tir. Ces fusils devront avoir la taille réduite des armes en service dans l’armée (fusil d’Infanterie Mel 1874).

Des commandes sont passées avec les manufactures nationales d’état et l’industrie civile pour la fabrication des fusils destinés au tir dans les écoles (fusils de cadet).

Discours de Paul Déroulede pour l’encouragement de l’instruction militaire dans les écoles : "L’enfant est le citoyen de l’avenir et dans tout citoyen il doit y avoir un soldat toujours prêt".

Loi du 28 mars : La gymnastique et les exercices militaires doivent être au nombre des matières de l’enseignement des écoles primaires publiques de garçons.

Création d’une instruction militaire obligatoire par le ministre de l’instruction publique, Jules Ferry, créateur de l’école publique, laïque et obligatoire.

Création des Bataillons Scolaires par le ministre Jules Ferry. Ces bataillons sont destinés à apprendre aux élèves le maniement des armes et à se familiariser avec celles-ci.

Deux types d’armes sont alors en service :

  • Les fusils destinés a l’instruction et a la manipulation, ne pas être trop lourd, comporter le mécanisme du fusil de guerre actuel (Mel 1874), être inapte au tir.
  • Les fusils dessinés au tir. Les fusils scolaires destinés au tir, à raison de trois par école, seront à tir réduit avec la munition du Modèle 1874. La cartouche Mel 1874 est raccourcie de 1cm, balle sphérique en plomb de 8,7 gr., charge de poudre de 0,74 gr., amorce et couvre-amorce.

Exercices de tir a la cible, 14 ans est l’age minimum.

Le ministre demande que les fusils d’instruction soient munis de baïonnette a la condition que la lame soit en acier ou autre matière et avec le bout arrondi.

La chute des Bataillons scolaires coïncide avec la dissolution de la Ligue des Patriotes, la poursuite de ses dirigeants et la fuite du Général Boulanger.

Création et organisation des Championnats de Tir des écoles supérieures nationales, autorisées par le Ministre de l’ Instruction publique.

Le ministre de l’instruction publique rend obligatoire aux élèves de 10 ans et plus, l’instruction du tir a 10 mètres à la carabine Flaubert.

Les bataillons scolaires disparaissent mais le tir est maintenu au sein des écoles avec le concours de Sociétés de Tir, supervisés par des militaires.

Une commission ministérielle est chargée d’ouvrir un concours pour la fabrication d’une carabine tirant la cartouches 6mm a double culot bosquette du nom de son inventeur. Adoption de la carabine réglementaire ‘ La Française’ présentée par la l’Union des Sociétés de Tir de France, conçue par l’armurier Pidault.

L’instruction du tir dans les écoles, supervisée par un militaire agrée par l’armée perdurera jusqu’en 1914.

L’ Union Sportive des Tirs de France crée le championnat de tir des écoles primaires.

Le tir devient sportif avec le développement des techniques pour la compétition. Il devient une discipline olympique avec la naissance des Jeux Olympiques sous l’impulsion du baron De Coubertin.

Les bataillons scolaires ont pris fin en 1889 et ont été remplacés par le tir scolaire, tir qui sera véritablement officialisé en 1908 seulement. La guerre de 1914 fera évidemment cesser ces tirs scolaires.

La Carabine "La Française"

En France, il y a de nombreuses carabines dites scolaires et le collectionneur est parfois hésitant pour le classement. En août 1894, la « scolaire » devient une arme réglementaire bien que ne faisant pas partie de l’armement de l’armée française.

Plus de 80 armureries fabriqueront des armes de ce type en 6 mm et 22 LR et leur classement varie de la catégorie C1°§c) à la catégorie catégorie D§e). Les carabines Lebel scolaire et la carabine Buffalo (brevet Blachon) sont bien classées en catégorie D§e).

Il existe un type de carabines appelées soit La Française ou La Préférée. Leur particularité est qu’elles ont la date de 1921 sur la crosse. Fusil Gras scolaire mle 1874 de tir réduit. A existé en 11 mm gras de cadet, calibre 6 et 5,5 mm.

La carabine scolaire La Préférée est une arme d'initiation au tir qui était utilisée à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, notamment dans les bataillons scolaires et la préparation à la revanche de 1870.

La grande famille des armes scolaires « modernes » a connu son apogée, en nombres utilisés, juste après la défaite de 1870, de 1875 à 1885/90 en gros, avec bien plus d’armes de pure manipulation, totalement inertes avec baïonnette à bout rond, que d’armes de tir stricto sensu. Elles visaient surtout à apprendre « la manœuvre » et les positions réglementaires.

Puis vers 1880/90, avec la création de nombreuses sociétés sportives de préparation militaire, on se concentra plus sur le tir stricto sensu pour une jeunesse moins enfantine. De très nombreux clubs de Tir en France sont les héritiers directs de cette période d’avant 1914.

Vers 1900, nos belles petites carabines scolaires en 6mm Bosquette (proche du 22 court moderne) pour former les plus jeunes au tir, complétaient fusils Gras et revolvers gracieusement « prêtés » à ces sociétés de préparation par l’armée selon l’Instruction de 1892 .

S’il avait fallu, autrefois, et compte tenu des circonstances historiques, accélérer la formation des conscrits en les préparant dès l’école primaire aux bases du tir afin qu’ils soient prêts un jour à faire leur devoir pour leur Pays, ce type de carabines resta néanmoins très populaire dans les stands de tir jusque dans les années 1930 voire 50.

Les carabines scolaires étaient souvent des copies miniatures assez conformes d’armes réglementaires, d’autres s’en éloignant plus ou moins. Celles en forme de fusil Berthier sont plus rares que celles en formes de Lebel. Il en existe « mousqueton ».

La précision de ces petites « scolaires » est souvent surprenante, voire bluffante. Principalement chambrées en 6mm Flobert ou en 22 court, rares sont celles que l’on peut nourrir au 22 Long Rifle, le calibre Roi moderne.

Chaque catalogue avait la sienne, de Verney-Carron à Manufrance, en passant par les aciéries du Nord. Souvent fabriquées aussi par une foule d’artisans travaillant pour eux-mêmes et plusieurs distributeurs. S’y retrouver dans toutes les appellations commerciales dithyrambiques ou patriotiques, et parfois sans même inscriptions du fabricant, peut s’avérer ardu. Près d’une centaine différentes ont été répertoriées.

Le mécanisme de ces carabines, très simple, avec extracteur en demie-lune, est quelques fois amélioré par la présence d’une gouttière télescopique qui permet d’y déposer la cartouche sans avoir à l’introduire directement dans la chambre.

Le tir, école de rigueur, de responsabilité, de maitrise de soi, du souffle, du geste et avant tout de la pensée, est un excellent exercice pour la jeunesse. Et, pour tout dire, constitue une activité proche de la méditation pour l’adulte hautement stressé par la vie moderne.

Le recours à de petites armes d’enfants aux allures de grandes faisait rêver les petits et les poussaient au sérieux nécessaire aux actions responsables et d’amélioration continuelle et patiente de soi-même.

La Préférée : Un Modèle Particulier

La petite plaque métallique mentionnant « La préférée - Adoptée par les sociétés de tir - Précision garantie » et souvent perdue est bien là car il en restait une toute neuve d’époque dans les boites de pièces détachées de Maitre Flingus !

Particularité de cette arme, elle est bien chambrée en 22LR - les cartouches modernes y rentrent sans difficulté - et pas en 6mm bosquette/22 court comme 95% de cette production de scolaire.

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