La carabine Lee-Enfield est un fusil emblématique qui a servi l'armée britannique et ses nombreux dominions de 1895 à 1957. C'est un vieux et bon serviteur de la monarchie.
Le Lee Enfield MKIII, c’est l’arc “long bow” des archers anglais du XXième siècle, une arme mythique. C’est avec ce flingue qu’une « misérable petite armée » de moins de 240.000 professionnels selon le mot méprisant de l’Empereur germanique Guillaume II (la sienne en comptait 1,8 millions et des sévères !) maintenait un Empire équivalent au tiers du monde connu, et sur lequel le soleil ne se couchait jamais, en paix quasi totale comme il convient à tout Empire qui se respecte.
Quand le MKIII fut mis en service, Édouard VII venait de succéder à l’insubmersible Impératrice Victoria et rien ne pouvait compromettre la pérennité de tout un monde « Made in Britain ». Quatre ans plus tard Gavrilo Princip, un serbe très décidé, allait se charger de mettre fin à tout ça avec quelques balles de 380 ACP tirées d’un Browing 1910 sur un obscur Archiduc autrichien sans oublier l’épouse du dit Archiduc.
Les Lee Enfield ont servi l’armée britannique, et ses nombreux dominions, de 1895 à 1957.
Le notre est de la rare version MK III, sans étoile encore une fois, version apparue en 1907, arme superbe et riche d’histoire. C’est avec cette arme là, et dans cette très exacte configuration, que que l’armée britannique a débarqué musique en tête sur le continent en août 1914. Et ils les ont tous modifiés en 1915 et après. Sauf une toute petite poignée d’armes échappées miraculeusement à la mutilation.
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Le Lee Enfield était le fusil à verrou le plus rapide de son époque. Le record du monde, toujours à battre à ce jour, pour un tir avec un fusil à verrou est détenu par le Lee Enfield et un instructeur de tir britannique - le sergent instructeur Snoxall - qui, en 1914, mit 38 coups dans une cible de 300 mm de large (12?) à 270 m (300 yards) en une minute avec son MKIII.
En plus, l’arme fonctionne dans un très bon calibre de guerre et de chasse (les deux activés ne sont jamais très loin l’une de l’autre) - le 303 British. Nombre de tigres et d’éléphants de l’Empire lui doivent un départ prématuré pour un monde meilleur.
L’arme est donc une excellente arme de tir. Elle aussi est très moderne comparée aux concurrents allemands et français car elle est courte. Une autre nouveauté pour l’époque.
Rendez vous compte: l’arme “standard” du fantassin est dotée d’une hausse très finement réglable en site et en dérive, cas unique dans les armées modernes de l’époque. Toujours pour plus de précision !
L’arme est aussi doté sur le coté droit de la culasse du fameux “Cut-off “, recherché par les collectionneurs ou “arrêtoir de chargeur”.
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Les Lee Enfield, du MK I au N°5/L42, ont servi l’armée britannique et ses nombreux dominions, de 1895 à 1957.
Celui de ce jour est un bon et classique MK III « étoile » (à ne pas confondre avec le très rare MKIII SANS étoile que Maître Flingus vous présenté ici avec encore son rare volley sight et son cut-offS), version apparue en 1915 par simplification du MKIII sans étoile, apparu lui-même en 1907.
L’étoile c’était justement pour le distinguer de son prédécesseur sans étoile de 1907 qui est le même mais avec encore son volley sight (un dispositif de tir lointain en volée descendante) et son cut-off (un dispositif permettant de le transformer en arme en coup par coup pour économiser les munitions).
Notre Lee enfield MKIII (*) a donc été été produit sans discontinuer de 1915 à… 1943 en Grande Bretagne (mais jusque 1953 à Lightgow en Australie et 1950 à Ishapore en Inde qui l’a mis au calibre 7,62×51 OTAN/ 308 !).
Si son successeur véritable, le Lee Enfield No 4 Mk I (on avait changé les dénominations entretemps) a été mis à l’étude dès la fin des années 30, il n’est officiellement adopté qu’à la mi-1941 mais en masse, remplaçant largement le MKIII (*) car plus simple à produire.
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Notre exemplaire de ce jour est quasi parfait et text book des productions de la seconde guerre mondiale. D’abord les pièces métalliques sont toutes au même numéro (hausse, culasse, chambre, …).
L’arme porte bien sur le coté droit, gravés dans le métal au niveau de sa poignée, la Couronne royale au dessus de GR ( pour “George Rex”) - Mais il s’agit cette fois-ci de Georges VI (Roi de 1936 à 1952) et non plus du Georges V de 14-18 (Roi de 1910 à 1936). “et mention “Sht LE III (*)” pour le “short Magazine Lee-Enfield modèle III”. date » 1943 » finement estampée.
Pour situer la rareté de la chose, seuls 160.000 exemplaires MKIII (*) ont été produits par BSA entre 1940 et 1943 dont 60.000 seulement en 1943. Le gros de la production était devenue le N°4.
Dans la lignée de l’étude des différents calibres et des carabines qui utilisent ces cartouches, je reviens vers vous avec un article axé sur le calibre .303 British (7.7x56mm R) et le fusil Enfield qui a été en service actif pendant plus d'un siècle en Grande-Bretagne.
La cartouche .303 a été conçue par le Major Rubini, directeur du laboratoire d'armes du gouvernement suisse. En 1892, la Colombie britannique a mis au point une cartouche sans fumée à base de Nitroglycérine au nom de cordite.
Avec des projectiles classiques, le .303 British donne des performances plus ou moins identiques à la .308 Winchester bien qu'il ne soit pas si pénétrant.
C’est au cœur du conflit mondial, en 1943, que naît l’idée d’un fusil plus compact destiné aux unités britanniques opérant dans des environnements denses et hostiles, comme la jungle du théâtre pacifique. Ainsi commence le développement du No.5 Mk I, connu officieusement sous le nom de “Jungle Carbine”.
L’objectif est clair : alléger et raccourcir le célèbre fusil britannique tout en conservant la puissance de feu de la munition .303 British. Pour cela, les ingénieurs raccourcissent le canon, affinent la crosse, et effectuent un allègement ciblé en usinant certaines parties du boîtier de culasse, du levier d’armement et du canon.
Après une phase de tests, l’arme est officiellement adoptée en septembre 1944 sous la désignation Rifle No.5 Mk I. Deux usines prennent en charge la production : Birmingham Small Arms (BSA) et la Royal Ordnance Factory (ROF).
Malheureusement pour les collectionneurs, de nombreux remontages existent et se font passer pour de véritable N°5 Mk.I.
Ce N°5 MkI est une arme bien équilibrée et plaisant à utiliser. Le tir est assez agréable grâce à l’amortisseur derrière la crosse et le cache-flamme joue bien son rôle.
En effet, le Jungle Carbine a été victime du phénomène appelé Wandering Zero. Le point d’impact pouvait varier de manière aléatoire même lorsque les conditions de tir étaient identiques.
En 1933, la nouvelle numérotation entre en vigueur simultanément avec l’adoption de la nouvelle variante du Lee-Enfield. Le SMLE devient Rifle N°1 et est désormais rendu obsolète par l’arrivée du N°4 MkI.
Visuellement le N°4 est instantanément différenciable du N°1 au niveau de l’embouchoir et il n’y a quasiment aucune pièce interchangeable.
Globalement l’évolution du N°4 perds cette habitude maladive de créer une nouvelle dénomination dès le moindre changement mineur.
Bien qu’il soit détrôné par les armes tactiques automatiques modernes, le Lee-Enfield était et reste un fusil de combat solide, efficace, polyvalent, résistant à la pluie et à la boue et dont la précision à longue portée intermédiaire est plutôt bonne.
D’ailleurs, on le trouve encore en service actif dans les pays qui manquent de ressources pour l'équipement militaire moderne, et avec son calibre .303, il est toujours bien utilisé pour la chasse dans de nombreux pays de l’ex-empire britannique.
Modèle | Année d'Apparition | Caractéristiques Principales |
---|---|---|
MK III | 1907 | Version rare sans étoile, cut-off, hausse de précision |
MK III * | 1915 | Version simplifiée du MK III |
No 4 Mk I | 1941 | Plus simple à produire, remplace le MKIII (*) |
No.5 Mk I "Jungle Carbine" | 1944 | Version plus courte, allégée pour la guerre de jungle |
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