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Ce récit débute au début du XIXème. Partie en reconnaissance en cette année 1837 le long de la frontière de la jeune république, une compagnie de Texas Rangers rencontra un cavalier solitaire qui aurait pu servir d’archétype pour une engeance d’hommes qui allaient exporter un commerce horrible de l’autre côté du Rio Grande, et profondément à l’intérieur du Mexique, pour les dix années à venir.

Le Capitaine William « Bigfoot » WALLACE sentit un frisson courir le long de sa moelle épinière lorsqu’il se retrouva en face de Jefferson TURNER, un homme qui ne vivait que pour donner la mort à ses ennemis.

Autrefois un colon bien pacifique, ce TURNER avait vu sa femme et ses enfants se faire massacrer au cours d’un raid d’Indiens, et il ne faisait plus à présent que hanter le désert pour assouvir sa revanche.

Plus tard, WALLACE se souviendrait de lui comme d’un « type grand et sec, vêtu d’une chemise de chasse et de chausses en peau de chevreuil, avec un bonnet en fourrure de raton laveur sur la tête.

Il portait à l’épaule un long et vieux fusil à silex, en fer et de type Kentucky, ainsi qu’un tomahawk et un couteau à scalper passés dans sa ceinture.

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Ses cheveux étaient emmêlés et pendaient autour de son cou, hirsutes, en de grandes touffes non peignées, et ses yeux sortaient de sa tête, aussi brillants qu’une paire de charbons ardents. »

Soixante ans plus tard, le vieil homme de la frontière se rappelait encore ces yeux en frissonnant« J’ai vu toutes sortes d’yeux de fauves, de panthères, de loups, de pumas, de léopards et de lions mexicains, mais je n’en ai jamais vu qui scintillaient, brillaient et dansaient comme ceux qui le faisaient dans cette tête-là.

C’étaient les lanternes de la folie qui y brûlaient, et elles éclairaient le chemin de TURNER dans sa course éperdue après les scalps d’Indiens, c’est-à-dire leur cuir chevelu, découpé et arraché comme trophée.

Alors qu’il chevauchait avec les Rangers, il prétendit qu’il venait d’en prendre trois de plus au cours d’une escarmouche avec les sauvages, portant ainsi son palmarès total à quarante-neuf.

Jefferson TURNER n’était motivé que par la soif de sang, mais il y en eut d’autres sur la frontière qui trouvèrent qu’ils pouvaient tirer un joli petit profit de ce type d’activité.

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Vers 1830, les résidents du Nord-Ouest du Mexique abordaient leur troisième siècle de lutte contre l’un des plus implacables ennemis jamais rencontrés par des colons.

Les déserts et les collines torrides de la région abritaient les clans guerriers des Indiens Apache.

Les Mexicains s’éteint déjà résignés depuis longtemps aux raids d’automne des Kiowa et des Comanche, quand ceux-ci s’élançaient par-dessus le Rio Grande depuis leurs territoires du Llano Estacado au Texas.

Mais il s’agissait-là de menaces saisonnières, pas du tout comme les ravages continuels que faisaient les Apache, lesquels ne laissaient que peu de survivants dans leur sillage pour pouvoir pleurer les morts ou ratisser leurs cendres.

Des dizaines d’années de guerres sans merci avaient transformé les Mexicains et les Apache en une espèce de vermine aux yeux de l’un et de l’autre.

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Ce ne fut donc pas surprenant lorsque, en Septembre 1835, l’Etat de Sonora décréta une loi qui offrait une prime de cent Pesos pour le scalp d’un guerrier Apache.

L’un des premiers à capitaliser sur cette nouvelle loi fut un ancien chapelier du Kentucky, nommé James JOHNSON.

Cet aventurier américain conclut avec le Gouverneur Escalante y ARVIZ un contrat pour mener une expédition officielle de chasse à l’Indien.

Se faisant passer pour un commerçant, JOHNSON emmena ses associés vers le nord, dans ce qui est aujourd’hui le Comté d’Hidalgo, au Nouveau Mexique.

Il gagna la confiance du chef Indien Juan José COMPA et sa bande d’Apache Mogollon.

Après avoir attiré les Indiens dans son camp pour un festin nocturne qu’il leur avait promis, JOHNSON approcha le bout incandescent de son cigare de la lumière d’un petit canon qu’il avait caché sous une pile de selles.

Les blessés et ceux qui n’étaient qu’assommés furent rapidement achevés par balle, pendant que les hommes de JOHNSON se mettaient au travail avec leur couteau.

Cette volée de métal fauchant tout le monde venait d’ouvrir les portes d’un trafic qui sera le plus brutal de toute l’histoire de la frontière du Sud-Ouest.

Le gars du Kentucky et ses successeurs ont excellé en ce que même les Mexicains ont appelé « une vile industrie », le commerce des scalps humains.

Pendant cinquante ans après cette nuit sanglante du 22 Avril 1837, ce sauvage commerce déterminerait les relations entre les Anglos, les Mexicains et les Indiens, du Colorado jusqu’aux limites du grand désert du Chihuahua.

Les hommes qui chassaient le cuir chevelu pour de l’argent étaient d’une diversité surprenante quant à leur origine, ne partageant principalement qu’un mépris pour l’humanité de leurs proies.

Ils variaient du trafiquant de fourrures, qu’il fût né au Mexique ou qu’il fût auparavant Américain, au déserteur de l’armée, en passant par l’Indien des tribus de Est des Etats-Unis et les émigrants en mal de cash sur le chemin de la Californie.

Tous considéraient leurs armes comme les outils de base de leur profession.

Ces armes variaient des plus antiques pétoires Espagnoles aux produits les plus modernes de l’industrie armurière de la Nouvelle Angleterre, mais ceux d’entre eux qui eurent le plus de résultats avaient des préférences bien définies en la matière.

Le succès de James JOHNSON dans ses moissons de peaux indiennes poussa l’Etat voisin de Chihuahua à décréter sa propre loi sur ce type de commerce, déterminant toute une palette de prix pour les scalps des mâles, des femelles et des petits, en une application cynique de l’économie d’un génocide.

L’un des premiers à réclamer ses primes fut un ancien épicier de New York City devenu trafiquant de fourrures, nommé James KIRKER.

Aussi appelé « Don Santiago » par les Mexicains, d’origine Irlandaise né en Amérique, cet homme de la frontière et sa compagnie de tueurs constitueront une plaie pour l’Apacherie pendant onze ans, lancés dans une féroce course à la fortune.

Bien que KIRKER fût un homme éduqué, et un ancien compagnon de gens aussi connus dans le commerce de la fourrure que William ASHLEY et Jedediah SMITH, ce n’était qu’un mercenaire de la plus basse espèce, dont la soif de sang n’était surpassée que par son avidité de pouvoir.

Traînant vers le Mexique au milieu des années 1820, KIRKER avait posé des pièges, il avait cherché de l’or, et fait du commerce avec les Indiens dans cette vaste région entre sa demeure à Janos, Chihuahua et les mines de cuivre du Nouveau Mexique.

Avec beaucoup de nerf, et encore plus de chance, il était parvenu à gagner la confiance des Indiens.

Ces Indiens allaient avoir de bonnes raisons pour regretter l’amitié qu’ils avaient vouée à ce Yankee pervers.

Le massacre de JOHNSON entraînant une révolte indienne, KIRKER réalisa vite que ses chances d’être à nouveau le bienvenu chez eux risquaient de s’être dangereusement amincies, et il décida d’anticiper une attaque éventuelle en frappant les Apache le premier.

Rassemblant une bande de durs à cuire qui incluait des trappeurs Français et Anglais, un Noir, deux Hawaïens et plusieurs braves guerriers Delaware et Shawnee, KIRKER lança un raid sur un village Indien, tôt le matin au printemps de 1837, et rapporta dans ses fontes cinquante cinq scalps de guerriers, en plus de la haine de ses anciens amis.

Ainsi, lorsque le Chihuahua ratifia sa propre loi sur la chasse à l’Indien, KIRKER avait l’expérience et la réputation nécessaire pour rallier d’autres salopards à sa compagnie.

En Avril 1839, il avait déjà obtenu de l’Etat la promesse d’une prime totale de cent mille Pesos pour financer sa guerre contre les Apache.

En dépit d’un politique Mexicaine capricieuse et des paiements très intermittents pour ses services, KIRKER harcelait les tribus de Janos à Santa Fe, les traquant jusque dans leurs repaires les plus reculés, et leur engageant une poursuite implacable après chacune de leurs déprédations.

En Septembre 1839, KIRKER surprit une bande à Rancho de Taos, au Nouveau Mexique, et en abattit quarante en l’espace de quelques heures à peine.

Pendant que KIRKER semait la terreur parmi les Apache et dans leurs rancherias, une caravane de chariots de marchandises et appartenant au marchand américain Albert SPEYER, cheminait péniblement vers le Sud près de Santa Fe, au printemps de 1841.

Elle emportait avec elle une recrue potentielle pour KIRKER en la personne du jeune James HOBBS.

HOBBS joignit la caravane à Santa Fe, en direction du Sud le long du Rio Grande, vers El Paso et Chihuahua.

Il reçut son baptême de chasseur de scalps pendant le voyage.

Une caravane de 75 chariots pleins à craquer de marchandise de traite, plus 750 mules, ne pouvaient qu’attirer des pillards Indiens, et lorsqu’elle s’arrêta pour camper du côté Nord de l’aride Jornada del Muerto juste au-dessus d’El Paso, ils firent fuir tous les animaux excepté quelques douzaines.

HOBBS partit à cheval à leur poursuite avec quelques hommes et attaqua les Indiens huit jours plus tard, au campement et pendant qu’ils dormaient.

Neuf Apache tombèrent sous les balles des Blancs, et le reste s’échappa dans les buissons.

Les compagnons Indiens de HOBBS s’empressèrent de peler la toison des braves morts.

De retour vers la caravane avec le bétail récupéré, il obtint la promesse de SPEYER qu’ils recevraient une prime en arrivant à Chihuahua.

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