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Depuis l'avènement des civilisations, les êtres humains se sont toujours dotés d’armes à distance. À partir du VIIIe siècle, les Chinois intègrent dans leur inventaire un produit qui changera radicalement l'Histoire : la poudre noire.

L'Invention et l'Utilisation Initiale de la Poudre Noire

On attribue généralement son invention aux Chinois qui la nommaient huoyao, ce qui signifie « drogue à feu » ou « médicament à feu » car le soufre et le salpêtre appartenaient à la pharmacopée chinoise et étaient utilisés comme remèdes sous la dynastie Han. Elle intéressait aussi les alchimistes chinois qui cherchaient à produire « l’élixir de vie ». À la même époque, le Wujing Zongyao, de Zeng Gongliang donne une méthode de fabrication de grenades à poudre dont l’utilisation consiste essentiellement à produire du bruit. Vers 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire sont les ancêtres de nos « lance-flammes ». Par la suite, on a l’idée d’y introduire des flèches afin de les propulser à l’aide de l’explosion produite par la poudre. Au XIIIe siècle, toujours en Chine, apparaissent les grenades à corps de fonte.

Dans un premier temps, la poudre noire servait à propulser les projectiles et de charge pour les fusées de guerre chinoises ainsi que des projectiles individuels comme les grenades en céramique et en fonte.

La Transmission des Techniques de Fabrication

Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle. En 1240, un ouvrage arabe de formules médicinales mentionne la poudre noire. Le salpêtre est alors appelé « neige de Chine ». Au XIIIe siècle, la poudre noire arrive en Europe par l’intermédiaire des Arabes.

L'Arrivée de la Poudre Noire en Europe

Vers 1230, un certain Marcus Graecus fait paraître un livre rédigé en latin intitulé : Liber ignium ad comburendos hostes (Livre des feux pour brûler les ennemis). Dans ce livre, il décrit, pour la première fois en Occident, le procédé de préparation de la poudre noire et indique les précautions à prendre pour éviter un accident. La tradition et l’imagerie populaire attribuent néanmoins l’invention de la poudre à un moine franciscain allemand qui vécut à Fribourg au XIVe siècle : Berthold Schwartz (1318-1384).

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Dès 1150, des armées étrangères (Moyen-Orient) intègrent les systèmes à poudre noire dans leurs armements. Elles prennent la forme d’un canon à main, propulsant une flèche. Cette arme (le Madfaa) est l'ancêtre des armes portatives occidentales (arrivée vers la fin des années 1200). C’est d’ailleurs en France que le système d’arme à poudre noire connaîtra son baptême du feu en 1324 avec l’utilisation de la bombarde (prédécesseur du canon). Certes rudimentaire (le tube est monté sur des cales en bois, ce qui complique la visée), ce type d’arme procure un avantage non négligeable, notamment avec son effet psychologique.

Les premières pièces d’artillerie métalliques chinoises seraient apparues au XIVe siècle et auraient été en bronze. La première mention de l’utilisation de la poudre noire dans une arme à feu (toujours en Occident) se trouve dans un manuscrit anglais de 1326 intitulé De Notabilitatibus, Sapientia et Prudentia Regum, écrit par Walter de Milemete, chapelain du roi Édouard II d’Angleterre, « à l’intention et pour l’éducation du futur roi Édouard III ». Au XVe siècle, apparaissent les premiers canons à poudre européens. Abou-Yousouf, sultan du Maroc, aurait été le premier acteur de l’histoire occidentale à utiliser une véritable pièce d’artillerie utilisant les effets de la poudre noire lors du siège de Sijilmassa en 1274. En Europe, on voit apparaître les premiers canons lors du siège de Metz et de celui de La Réole en 1324. En 1342, les Arabes en utilisent pour défendre la ville d’Algésiras assiégée par les troupes d’Alphonse XI lors de la Reconquista.

Composition et Fabrication de la Poudre Noire

La poudre noire est un mélange de deux éléments très combustibles (le soufre et le charbon), avec un corps très oxydant : le salpêtre. La qualité de la poudre est due en grande partie au charbon utilisé. Pour que la combustion se déroule efficacement, les trois composants doivent être moulus en poudres fines et mélangés de façon très homogène.

Au XIVe siècle et XVe siècle, la composition était (en masses) : 6 parties de salpêtre pour une partie de soufre et une partie de charbon de bois. 30 % de charbon, 30 % de soufre, 40 % de salpêtre pour la poudre de mine (lente), ou bien 12 % de charbon, 10 % de soufre, 78 % de salpêtre pour la poudre de chasse, ou encore 12,5 % de charbon, 12,5 % de soufre, 75 % de salpêtre pour la poudre dite de guerre. Dans les pièces d'artifices, on trouve plutôt la composition (15 %, 10 %, 75 %).

Pour cela, on utilise du bois de peuplier, d’aulne ou de tilleul. Par distillation à 3 500 °C, on obtient du charbon noir (poudre de guerre). Par mesure de précaution, on broyait séparément le mélange de soufre et de charbon jusqu’à obtention d’une poudre homogène. Ces opérations étaient réalisées à l’aide de pilons mis en mouvement par des roues hydrauliques.

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Jusqu’au XVIIe siècle, malgré les soins apportés à sa fabrication, la poudre noire n’était jamais totalement homogène. Cela nuisait beaucoup à ses performances et notamment à celle de produire une combustion « vive » c’est à dire rapide. Au début du XVIIIe siècle, les chimistes eurent l’idée de produire une poudre sous forme de grains. La combustion ne se faisait plus seulement dans la masse de la poudre mais, du fait de la granulation, elle se faisait également dans les interstices. Elle se propageait donc avec plus de rapidité et de régularité. La taille des grains variait en fonction de l’usage prévu : plus les grains étaient petits, plus la combustion était rapide.

Le mélange : ils sont ensuite mélangés dans de gros cylindres métalliques placés en position horizontale et tournant sur un axe, appelés « tonnes ». Le tamisage (granulométrie) : les galettes sont envoyées dans des « grenoirs », cylindres contenant des billes de bois appelées « gobilles ». Le lissage : il est destiné à polir les arêtes anguleuses des grains. L’empaquetage : il s’effectue à la main pour éviter tout incident (échauffement, étincelle).

Les Dangers et les Avantages de la Poudre Noire

La fabrication, le stockage, le transport et la manipulation de poudre à canon ont été source de nombreux accidents. La poudre noire est un explosif, ce qui signifie qu'elle contient à la fois un combustible et un comburant.

La poudre noire s’illustre également par une série d’explosions accidentelles qui se produisent au cours de sa fabrication ou lors de son stockage. Le premier accident important a lieu à Lubeck, en 1360.

Du fait de sa vitesse de combustion à l'air libre, on dit que la poudre noire « déflagre », ce qui signifie que l'onde de combustion (front de flamme) se déplace moins vite que les gaz générés, ne produisant donc pas d'onde de choc. La température de la réaction est assez élevée (plus de 2000 K) mais reste nettement inférieure à celle obtenue avec des explosifs modernes (TNT, dynamite, poudres pyroxylées), limitant les risques de brûlures. L'ajout de certains composés chimiques ou de corps simples (particules métalliques, oxydes, etc.) permet de modifier la couleur de la flamme obtenue pour les feux d'artifice par exemple.

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Parmi les avantages de la poudre noire, notons qu'elle est peu onéreuse, stable et qu'une faible quantité d'énergie en provoque la combustion. Ainsi, peut-on l'enflammer à l'aide d'une flamme, d'un impact, d'une friction, d'une étincelle, ou même d'un laser. Il en résulte que sa manipulation est dangereuse.

La Poudre Noire à Travers les Siècles

Au début de son histoire, la fabrication de la poudre noire n’était pas une opération simple. Les produits de base contenaient de nombreuses impuretés et les mélanges étaient effectués dans des proportions arbitraires, dans l’état naturel des produits, grossièrement pilés et brassés à la main. Les Arabes furent les premiers à apporter à la poudre noire une amélioration importante en utilisant des produits purifiés notamment le salpêtre auquel ils appliquaient un traitement à base de cendres de bois. La transformation du salpêtre naturel en nitrate de potassium à peu près pur représente une amélioration considérable de la poudre noire qui, de poudre « lente » devient une poudre « vive » à la combustion plus rapide constituant un véritable produit explosif déflagrant pouvant propulser des projectiles à grande vitesse dans un tube principe de base de toute arme à feu.

La présence du salpêtre donne à la poudre noire un goût salé. Au XVIIIe siècle, les soldats s’en servaient pour assaisonner leurs aliments lorsque le sel venait à manquer. Pendant les différents conflits européens de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, les soldats utilisaient de la poudre noire pour assaisonner et conserver leurs aliments lorsque le sel venait à manquer.

L'Évolution des Armes à Feu

Au fur et à mesure du Moyen-Âge, les bombardes, les canons ont eu des déclinaisons de plus en plus petites jusqu'à devenir des armes portables individuelles. Cette nouvelle ère des armes débute avec l’arquebuse. Si initialement, les armes à feu s’enclenchent via une mèche, l’arrivée de la platine à silex enterrera cet ancien système de mise à feu.

En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût. Tir à la Bombardelle Doc. Bombardelle à culasse mobile : calibre 15 cm, boulet de 3 à 4 kg en pierre puis en fonte de fer, lancé à 200 mètres. La balistique de ce type d’arme est faible, mais son effet psychologique est important. En effet le bruit rappelle le tonnerre de source divine, et l’odeur de soufre, le diable !

Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm. Une balle ronde en plomb, de 18 mm de diamètre part à la vitesse de 130 mètres par seconde, avec une charge de 4 grammes (7 grammes au moyen âge) de poudre noire. Allumage au boutefeu à mèche ou par un ringard chauffé au rouge. (Une planche de pin de 3 cm d’épaisseur est traversée à 15 mètres).

Vers 1460 jusqu’à 1660, l’arquebuse, mot découlant d’hacquebute : C’est une arme à feu, à fût de bois, véritable ancêtre des carabines, mousquets et fusils, que l’on tient sous l’aisselle ou que l’on commence à épauler. La mise à feu est faite par un « serpentin » en fer fixé sur le côté du fût et tenant une mèche.

Au XVe siècle, apparaissent les premiers canons à poudre européens.

Vers 1510-15 la platine à « rouet » (peut-être inventée par Léonard de Vinci, ou Johan Kuhfuss) permet un allumage sans mèche, sur le principe d’une roue rainurée (le rouet) entrainée par un ressort, et qui frotte sur une pyrite de fer mordue (tenue) par un « chien » produisant ainsi des étincelles, qui allument la poudre.. Ce mécanisme fiable mais couteux et fragile sera principalement réservé aux arquebuses de chasse, et aux pistolets. L’arquebuse restera le plus souvent à allumage à mèche pour les usages militaires.

Vers 1520 Apparition d’une forme très réduite de l’arquebuse à rouet, le pistolet. Le pistolet, arme tenue à la main, est rendu possible grâce à la platine à rouet, qui permet de le porter dans des fontes fixées à l’avant de la selle du cheval, et prêt à faire feu. Cela entrainera la célèbre manœuvre dite « Caracole » des « Reîtres germaniques, soldats mercenaires.

L’arquebuse étant assez courte, se prêtait mal au tir de guerre sur plusieurs rangs, l’embouchure du canon se retrouvant au niveau de l’oreille du rang précédant. Il fut donc décidé de rallonger l’arquebuse et d’en augmenter le calibre, donc le poids du projectile et la puissance destructrice. Le mousquet était né.

Dans un premier temps, les armes à feu s’enclenchent via une mèche, l’arrivée de la platine à silex enterrera cet ancien système de mise à feu. Ni plus ni moins qu’un système de briquet à silex, les fusils utilisant ce système possède de nombreux avantages : une arme plus légère (car moins d’éléments), un système plus compact et plus résistant à des conditions climatiques plus rudes (notamment les temps humides).

Initié par Louvois, ministre d’état, et sur le conseil du maréchal de Vauban, Louis XIV, généralisera par ordonnance la platine à silex à la française sur les mousquets en allégeant leur poids en 1703.

Les Systèmes de Mise à Feu

Le système simple qui le tient à la selle, prendra ultérieurement aussi le nom de l’arme « mousqueton . 1728-40 Généralisation en France de la cartouche de guerre en papier, comportant 10 à 12 grammes de poudre noire (suivant la qualité de la poudre) et une balle de 16,3 mm en général. La balle est plus petite d’environ 1,2 mm que le calibre de 17,5 mm, pour qu’elle rentre facilement lors du rechargement, même si le canon est un peu encrassé par le tir précédent.

Voici un aperçu de l'évolution des systèmes de mise à feu à travers les siècles :

  • Mèche: Système initial pour enclencher les armes à feu.
  • Platine à rouet: Inventée vers 1510-15, permet un allumage sans mèche.
  • Platine à silex: Généralisée en France en 1703, plus légère et résistante.
  • Système à percussion: Apparu au XIXe siècle, utilise des cartouches en laiton.

Le XIXe Siècle et les Nouvelles Poudres

Elle produit d’abondants résidus solides (sulfure de potassium) qui encrassent les armes. Aussi, au XIXe siècle, les chercheurs tentent de mettre au point une nouvelle poudre ne présentant pas ces défauts. En 1846, le chimiste allemand Christian Schönbein découvre la nitrocellulose. Le coton étant souvent utilisé pour sa fabrication, on l’appelle aussi coton-poudre ou fulmicoton. En 1884, Paul Vieille, ingénieur principal au Laboratoire Central des Poudres et Salpêtres à Paris, met au point un procédé de gélatinisation de la nitrocellulose à l’aide d’un mélange d’éther et d’alcool. Cette poudre est connue aussi sous le nom de poudre B ou poudre sans fumée. Comme son nom l’indique, elle ne produit pas de fumée. Toutes les poudres sans fumée modernes sont dérivées des poudres inventées par Paul Vieille, modifiées par Alfred Nobel (à partir de la nitroglycérine).

Aujourd'hui

Aujourd’hui, la poudre noire n’est plus utilisée que dans un but ludique ou sportif. Elle a donné naissance à une activité appelée : tir à la poudre noire ou tir à l’arme ancienne. Elle a de nombreux amateurs et fait l’objet de compétitions. Celles-ci utilisent des armes d’origine ou des répliques d’armes anciennes représentant les divers systèmes de mise à feu historiques (mèche, silex, percussion).

Classement des Canons et Répliques de Canons

Jusqu’à la parution de l’arrêté du 24 août 2018, les répliques de canon n’étaient pas énumérées par les textes qui ne se limitaient qu’aux armes de poing et armes d’épaule. Sont classées dans la catégorie A1-5° les armes à feu et les munitions d’un calibre supérieur à 8. Ce calibre de chasse correspond à environ 20 mm en calibre métrique, il s’agit essentiellement des canardières. En revanche, une reproduction fonctionnelle d’un canon d’un calibre de plus de 21 mm et qui serait chargée avec des munitions comportant une douille, sera classée en catégorie A2-4°. Au cas où la réplique de canon serait fabriquée uniquement pour le tir à blanc non transformable pour le tir de projectiles, le classement est en catégorie C12°).

Et si le canon ne tire pas du tout et ne permet pas une quelconque transformation pour un tir réel ou un tir à blanc, cela devient alors une maquette qui est définie par l’article R311-1 - II- 6° du CSI : « Maquette : reproduction d’arme à feu à une échelle autre que 1 : 1 et garantissant la non-interchangeabilité des pièces. » Rien n’empêche alors de produire un effet sonore avec un système électronique pour donner l’illusion. Le port et le transport sont libres à la condition expresse qu’il soit utilisé dans un contexte culturel ou de reconstitution historique (Art R315-3 du CSI).

Classement d’un canon authentique d’un modèle antérieur à 1900. art R311-2 du CSI :« Armes historiques et de collection dont le modèle est antérieur au 1er janvier 1900, à l’exception de celles classées dans une autre catégorie, en raison de leur dangerosité avérée, notamment en raison de leur année de fabrication, par arrêté conjoint du ministre de l’Intérieur et des ministres chargés des douanes et de l’industrie. …. » En prenant littéralement le mot arme, on pourrait être tenté de dire que les canons ne sont pas des « armes » au sens de la règlementation, mais des « matériels de guerre ». Voir a ce sujet l’arrêt Clees et l’arrêt Collector Guns GmbH & Co.

Classement d’une reproduction de canon d’un modèle d’avant 1900 sous réserve que ce soit une réplique exacte et qu’il ne tire aucun projectile.

En conclusion, l'histoire de la poudre noire et des armes à feu est riche et complexe, marquée par des innovations constantes et des évolutions significatives à travers les siècles.

Chronologie des Innovations et Événements Marquants

Voici un aperçu chronologique des innovations et événements marquants dans l'histoire des armes à feu :

Date Événement/Innovation
VIIIe siècle Invention de la poudre noire par les Chinois.
Vers 1150-1200 Utilisation de la poudre noire par les Arabes (Madfaa).
Vers 1280 Redécouverte de la poudre en Europe et création de pots de fer à « traire garrot ».
Août 1324 Première utilisation en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole.
Vers 1370 Apparition de l’hacquebute.
Vers 1460 Développement de l’arquebuse.
Vers 1510-15 Invention de la platine à « rouet ».
Vers 1520 Invention de l’arquebuse à canon rayé.
Vers 1560 Système primitif du pistolet d’origine hollandaise.
Vers 1600 Invention de la platine dite à « Miquelet » en Espagne.
1703 Généralisation de la platine à silex à la française sur les mousquets.
1728-40 Généralisation en France de la cartouche de guerre en papier.
1866 Introduction du fusil Chassepot en France.

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