Si vous faites un peu (ou beaucoup) de post-traitement, vous êtes forcément attaché aux contrastes et aux couleurs de vos images : vous avez travaillé dessus pour avoir exactement le résultat que vous souhaitiez, allant ainsi au bout de la démarche photographique. Mais il peut vous arriver que vos couleurs chéries s’affichent mal après l’export, sur d’autres écrans ou à l’impression. La mauvaise nouvelle, c’est que ce problème est très courant. Ce type de problème a une cause très courante : une mauvaise gestion des couleurs, et le plus souvent pas de gestion des couleurs du tout.
En effet, pour que les couleurs soient bien rendues ailleurs, la première étape est déjà qu’elles soient bien rendues chez vous, c’est-à-dire que votre développement RAW s’effectue sur un écran qui rend bien les couleurs. Ce ne sera jamais le cas par défaut. Pour ça, il va falloir calibrer votre écran.
Calibrer son écran est une étape essentielle mais souvent négligée qui permet d'obtenir un rendu des couleurs fidèle à la réalité. Au fil des années, j'ai constaté que les fabricants ont réalisé d'importants progrès : les écrans de milieu de gamme bénéficient désormais d'une calibration d'usine bien supérieure à celle des moniteurs d'il y a une décennie. Mais ne vous y trompez pas : même avec ces améliorations, un réglage manuel reste indispensable. La calibration d'usine reste générique et ne tient pas compte de votre environnement spécifique, de l'éclairage ambiant, ou des particularités de votre exemplaire. Même un écran flambant neuf peut décevoir avec des verts fluorescents, des blancs bleutés façon néon, ou des noirs grisâtres.
Le calibrage de l’écran est une opération qui consiste à mesurer l’écart entre les couleurs qui sont effectivement affichées sur l’écran et celles qui sont censées être affichées. Grâce au calibrage, l’écran affiche un rendu fidèle des couleurs et de la luminosité des images.
Un calibrage est un processus consistant à paramétrer le moniteur d'un écran, afin que les couleurs, la luminosité, le contraste soient correctement ajustés. Si vous ne calibrez pas votre écran après l'avoir remplacé, il se peut que vous rencontriez des défauts d'affichage.
Lire aussi: Calibrite Display Pro HL : test et avis sur cette sonde de calibration d'écran
Pour faire très simple, les périphériques (écrans, imprimantes, etc.) n’ont pas tous les mêmes capacités à rendre les couleurs. Et en plus de ça, ils ne les rendent pas toujours comme on leur demande. En fait, ils ne rendront jamais exactement les couleurs comme il faut, si vous ne faites rien pour les y aider, c’est-à-dire si vous ne gérez pas les couleurs.
Autant annoncer la couleur tout de suite, la seule et unique solution crédible pour étalonner votre écran, c’est d’utiliser une sonde de calibrage. Il existe des sites qui vont vous proposer de calibrer à l’oeil, mais c’est trop aléatoire, et vous pourriez même empirer le résultat. Il y a également parfois un profil générique disponible avec l’écran, ou téléchargeable sur internet. Alors certains se diront (je le sais, je l’ai fait aussi à mes débuts) que ce n’est pas utile de calibrer leur écran car de toute façon il est trop mauvais. C’est complètement faux. Autant vous dire que même avec un écran LCD d’entrée de gamme, vous aurez déjà un résultat plus que correct, surtout pour un usage amateur.
Si vous avez déjà fait une ou deux recherches sur le sujet, vous avez dû tomber sur les sondes Spyder de Datacolor, qui sont les plus connues. Cela dit, il vaut mieux calibrer, même avec une sonde entrée de gamme, plutôt que de ne rien faire du tout. Si votre budget est vraiment serré, vous pouvez vous tourner vers des Spyder 4 ou 5 d’occasion, qui restent très correctes.
Pour calibrer (ou caractériser) votre écran vous aurez besoin d'une sonde colorimétrique comme I1 DISPLAY PRO par exemple. Ce système vous permet de créer le profil colorimétrique de votre écran. Cette opération réalisée, le profil est automatiquement exploité par votre ordinateur de façon transparente pour vous.
Si vous avez choisi la version Elite, après environ 1 minute, le logiciel vous demandera de régler la luminosité de votre écran. Il suffit d’appuyer sur le bouton consacré sur votre écran (en général ce n’est pas trop dur à trouver, souvent assez évident dans le menu de l’écran), et de faire varier jusqu’à ce que ça atteigne la valeur cible, soit 120 cd/m². Ensuite, le reste du processus est entièrement automatique. Il a pris environ 7 minutes chez moi avec une Spyder 4 Elite, ce qui n’est pas trop long et heureusement, car vous devrez vérifier l’étalonnage et le refaire environ tous les mois, car les écrans ont tendance à avoir des couleurs qui dérivent avec le temps. Après, il vous reste juste à enlever la sonde de l’écran, et à la placer sur son support devant l’écran, ce qui va lui permettre de mesurer régulièrement la lumière ambiante. Et c’est tout !
Lire aussi: Analyse du pistolet à eau super puissant
Si vous êtes sous Linux, le logiciel ne fonctionnera pas. Dans ce cas, vous pouvez utiliser l’excellent utilitaire dispcalGUI, qui malgré son nom barbare donne d’excellents résultats, mais prend (beaucoup) plus de temps pour calibrer l’écran.
Pour calibrer votre écran après un remplacement, téléchargez l'application Self Repair Assistant de Samsung sur le Galaxy Store.Cette application procédera à un calibrage automatique de l'écran.Ouvrez l'application.
Il existe en effet deux méthodes de calibration d’écrans, plus connues sous les noms de « calibration software » et « calibration hardware« .
La plupart des moniteurs d’entrée de gamme se contentent généralement de la première méthode avec laquelle les réglages de bases (point blanc, contraste et luminosité) sont effectués directement sur le moniteur via l’OSD (paramètres d’affichage à l’écran) et en suivant les indications de votre logiciel de gestion des couleurs. Avec la « calibration software », ce sont donc les LUTs de la carte graphique et le profil ICC qui s’assurent de la fidélité d’affichage de votre moniteur.
En « calibration hardware », le système de gestion des couleurs que vous utilisez s’appuie sur le moniteur sans changer les données de sorties de la carte graphique. C’est lui qui s’assure du paramétrage de l’écran avec cette fois beaucoup plus de précision que le réglage manuel.
Lire aussi: Choisir son pistolet à ressort
Vos couleurs s’afficheront donc maintenant correctement sur votre écran, ce qui est la base de la base ! Alors si vous regardez d’anciennes images, vous pourriez constater des couleurs différentes de celles que vous aviez auparavant, forcément. Mais dites-vous que ce sont maintenant les bonnes couleurs qui sont affichées, et que ça vous évitera tout désagrément à l’avenir ! Ça va également tout changer dès que vous aller imprimer 🙂
Une fois que vous avez confirmé les réglages de votre moniteur, le processus de calibrage automatique commence. Le colorimètre testera les couleurs de votre moniteur par rapport aux normes de couleur, cartographiera les variations et créera un profil de couleur unique (également appelé profil ICC) pour votre moniteur.
Il a pris environ 7 minutes chez moi avec une Spyder 4 Elite, ce qui n’est pas trop long et heureusement, car vous devrez vérifier l’étalonnage et le refaire environ tous les mois, car les écrans ont tendance à avoir des couleurs qui dérivent avec le temps.
Pour un usage standard, recalibrez tous les 3-6 mois. Pour les écrans gaming, recalibrez tous les 3-6 mois, car l'utilisation intense peut modifier les performances colorimétriques plus rapidement.
N'oubliez pas que la calibration n'est pas un processus définitif mais périodique, à renouveler régulièrement pour maintenir une qualité d'image optimale.