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Le bruitage des armes à feu, notamment le rechargement, est un élément essentiel dans la création d'une expérience sonore réaliste pour les productions audiovisuelles. Cet article explore les différentes techniques et considérations relatives à ce domaine, en tenant compte des aspects historiques, techniques et légaux.

Évolution des Armes à Feu et Munitions

Toute guerre a besoin d’armes pour être livrée, et la guerre de Sécession n’en manqua pas. Le deuxième amendement à la constitution des États-Unis assurait l’existence d’un vaste marché que de nombreux fabricants d’armes se partageaient en autorisant tout un chacun à posséder une arme à feu. Malgré cela, il fallut en importer massivement d’Europe, l’Union n’eut aucune peine à le faire grâce à sa supériorité navale, et la Confédération dut quant à elle recourir à des forceurs de blocus.

La guerre de Sécession se déroule à un moment où l’évolution technique des armes à feu s’est considérablement accélérée. Alors qu’au début du XIXème siècle, le fusil standard de toutes les armées du monde est un mousquet à silex, à canon lisse et tirant des balles sphériques, il en va tout autrement en 1861.

Le Fusil Springfield Modèle 1855

Juste avant la guerre, le fusil réglementaire de l’infanterie fédérale est le Springfield modèle 1855. Sur le plan technique, c’est une arme moderne, typique des fusils apparus dans les années 1850. L’antique platine à silex à été remplacée par une platine à percussion.

Dans celle-ci, le chien va heurter une petite capsule contenant un composé chimique, le fulminate de mercure, dont la réaction au contact de la poudre va provoquer la détonation. De surcroît, la platine à percussion permet d’augmenter la cadence de tir de façon significative. Là où il fallait, avec un fusil un silex, ouvrir le bassinet qui faisait la liaison entre le chien de fusil et la chambre de tir, le remplir de poudre et le refermer, il suffit désormais de placer une nouvelle capsule à l’endroit prévu à cet effet.

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Ce n’est toutefois pas la seule innovation de ces armes. Le Springfield modèle 1855 se caractérise par un canon rayé : l’intérieur de l’arme est creusé de fines rayures suivant un trajet hélicoïdal. Cette caractéristique va de pair avec l’emploi d’une nouvelle munition, la balle Minié, du nom du Français qui en a, le premier, déposé le brevet. Cette balle n’est plus sphérique comme l’étaient ses devancières, mais cylindro-conique.

Fonctionnement du Fusil Rayé et de la Balle Minié

Le principe de fonctionnement du binôme fusil rayé - balle Minié est en fait relativement simple. Lorsque la charge de poudre explose, sa combustion produit une quantité de gaz très chauds : c’est leur expansion brutale qui propulse le projectile, comme dans toute arme à feu. Mais avec la balle Minié, ces gaz pénètrent aussi dans la chambre creuse à l’arrière de celle-ci. La surpression ainsi engendrée va dilater l’arrière de la balle, lequel va, avec l’aide des stries situées sur sa face extérieure, être forcé à suivre les rayures du canon.

Ce mouvement a une conséquence majeure sur le plan balistique. Si la balle tourne sur elle-même, sa trajectoire s’en trouve stabilisée, et sa vitesse initiale (c’est-à-dire sa vitesse à la sortie du canon, qui est toujours, pour une arme à feu, la vitesse maximale que peut atteindre le projectile) est accrue. Concrètement, cela signifie qu’un fusil à canon rayé a un tir plus précis, plus loin. Combinées à des tactiques n’ayant pas évolué aussi vite, ces performances accrues vont faire du fusil rayé d’infanterie une arme particulièrement meurtrière. Plus de 90% des blessés nordistes le seront par balles.

Non seulement la balle Minié trouve plus facilement sa cible, mais elle cause également de terribles blessures. Bien que plus petite que la balle sphérique du fusil à canon lisse - 0,58 pouce (14,7 mm) contre 0,69 (17,5 mm), sa vitesse accrue et son mouvement tournoyant la rendent bien plus létale.

Processus de Rechargement

L’utilisation pratique de ces fusils demande toujours un degré d’entraînement pour parvenir à un certain niveau d’efficacité. Le rechargement d’une arme par la bouche est un processus relativement complexe qui nécessite d’être répété avant d’être maîtrisé. Les cartouches, faites de papier graissé (pour les rendre étanches), contiennent à la fois la charge de poudre et la balle. Il faut ensuite verser la poudre dans le canon, introduire la balle, puis tasser le tout avec la baguette. Ensuite, il ne reste plus qu’à retourner l’arme, puis placer une capsule à percussion (elles sont transportées séparément de la cartouche) ; le fusil est alors prêt à faire feu.

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Le tir d’une telle arme dégage une quantité non négligeable d’une fumée épaisse et âcre, constituée principalement de résidus de poudre incomplètement brûlée, qui noircit le visage et irrite les yeux et les muqueuses.

Autres Armes Utilisées

Si le Springfield modèle 1855 constitue le fusil réglementaire au début de la guerre, il n’a toutefois pas été produit en quantités suffisamment importantes pour être universel. Les arsenaux renferment de grandes quantités de fusils plus anciens, que les deux belligérants utiliseront abondamment lors des premiers mois du conflit. Néanmoins, le contenu des arsenaux ne suffit pas toujours pour armer les volontaires se pressant sous les drapeaux.

Beaucoup se contentèrent, au départ, de leurs armes personnelles, souvent de médiocres fusils de chasse à silex. D’autres armes plus ou moins disparates furent employées, en fonction des productions et des disponibilités.

En 1861, le département de l’armement de l’armée fédérale décida de modifier le Springfield modèle 1855 pour le simplifier et en faciliter la production à grande échelle. Ainsi naîtra le Springfield modèle 1861, encore amendéen 1863, et qui constituera le fusil standard de l’infanterie nordiste durant la guerre. La Confédération en produira des clones, car en s’emparant, en avril 1861, de l’arsenal de Harper’s Ferry, le Sud mit la main sur les précieuses machines-outils servant à le fabriquer.

Malgré tout, la production ne put jamais complètement faire face à l’énorme demande induite par le conflit. Au Nord, et plus encore au Sud, il fallut recourir à l’importation. Le fusil Enfield modèle 1853, produit près de Londres, fut ainsi largement utilisé, en particulier par les Confédérés dont il devint l’arme de prédilection. Il présentait notamment le grand avantage d’utiliser le même calibre que les Springfield, ce qui permettait d’employer les mêmes munitions. Bien que d’un calibre plus petit (0,54 pouce, soit 13,7 mm), le fusil autrichien Lorenz fut également importé et employé massivement.

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Armes de Cavalerie

Si, pour les armées européennes, le rôle traditionnel de la cavalerie restait d’effectuer des percées par ses charges décisives, l’armée américaine en avait acquis une vision légèrement différente. De ce fait, l’arme de prédilection du cavalier de la guerre de Sécession ne sera pas son sabre, comme le voulait l’usage traditionnel de la cavalerie, mais sa carabine - parfois appelé mousqueton.

Succinctement, la carabine est un fusil allégé et raccourci pour en permettre un transport et un emploi plus aisé à cheval. Elle fonctionne donc sur le même principe, la différence majeure étant que le canon plus court réduit les qualités balistiques de l’arme.

Dans les années qui précèdent la guerre de Sécession, la cavalerie fédérale utilise encore assez largement le mousqueton Springfield modèle 1847. Cette arme est essentiellement une version plus petite du fusil d’infanterie modèle 1842. Considéré comme relativement médiocre, ce mousqueton sera assez peu apprécié de ses utilisateurs.

Une tentative précoce de répondre à cette demande avait déjà été faite dans l’armée des États-Unis, avec la carabine-révolver Colt. Produite par la firme qui a commercialisé les premiers révolvers, elle repose sur le même principe : un barillet mobile contenant plusieurs chambres de tir, chacune pouvant être chargée à l’avance. Après un tir, l’action de réarmer le chien fait automatiquement tourner le barillet, présentant une nouvelle chambre prête à l’emploi.

Ce n’est qu’après l’adoption de cartouches rigides en laiton, qui améliorèrent grandement l’obturation des chambres, que cette arme atypique devint fiable. Les arsenaux fédéraux n’ayant pas l’expérience technique nécessaire pour produire des armes à chargement par la culasse, l’armée fit appel à l’initiative privée et testa, en 1857, plusieurs modèles.

L’un se distingua particulièrement, conçu par Ambrose Burnside, qui était parvenu à rendre la chambre de tir de sa carabine étanche, ce qui lui donnait un avantage substantiel sur ses concurrents. Elle allait s’avérer une des armes les plus populaires de la cavalerie nordiste durant les premières années de la guerre.

Entre temps, d’autres armes avaient fait leur apparition, comme par exemple la Starr, performante malgré une obturation laissant à désirer. Néanmoins, la plus prisée par les cavaliers des deux camps fut celle fabriquée par la Sharps Rifle Manufacturing Company. Elle était directement dérivée du fusil Sharps modèle 1859, dont elle avait gardé l’excellente précision. Toutefois, c’était encore en-dessous de ce dont serait capables les modèles ultérieurs.

Carabines à Répétition

Non contents d’avoir rendu pratiques et fiables les armes à chargement par la culasse, les fabricants se penchèrent de nouveau sur le concept de carabine à répétition. En 1860, l’armurier Christopher Spencer présenta un modèle intégrant l’essentiel des innovations des années précédentes. Sa carabine était équipée d’un levier rechargeant et réarmant automatiquement, grâce à un magasin tubulaire à 7 coups installé dans la crosse. Ceci lui conférait une cadence de tir théorique de 15-20 coups à la minute.

Une autre carabine, apparue peu après, allait utiliser avec bonheur le même principe. Création de Benjamin Henry, elle était encore plus maniable que la Spencer, avec une cadence de tir supérieure. Le magasin n’était pas situé dans la crosse, mais dans un tube sous le canon, ce qui autorisait une capacité bien plus importante : 15 cartouches. En dehors de son prix, son principal défaut était l’absence de cran de sûreté, sachant que la chambre de tir contenait constamment une cartouche prête à l’emploi.

Malgré tout, nombre de soldats, impressionnés par cette arme, en firent également l’acquisition sur leurs deniers personnels, et la conservèrent après la guerre. En 1866, la New Haven Arms Company, qui la fabriquait, changea de nom pour devenir la Winchester Repeating Arms Company.

Assez ironiquement, les armes à répétition continuèrent longtemps de susciter la méfiance du département de la Guerre. Celui-ci blâmait la consommation excessive de munitions qu’elles pouvaient engendrer, à une époque où son réseau d’infrastructures logistiques, en particulier dans l’Ouest, n’avait encore qu’une capacité limitée. Ainsi, la Springfield modèle 1873, qui équipa la cavalerie, était encore une arme à un coup.

Dans le même temps, les Amérindiens s’étaient progressivement équipés en armes issus des surplus de la guerre de Sécession et du marché civil. Même si elle en captura à l’occasion, la Confédération ne put jamais utiliser à grande échelle ces carabines à répétition. En effet, celles-ci tiraient des cartouches rigides pourvues de douilles en cuivre ou en laiton, pour la fabrication desquelles le Sud n’avait pas les ressources nécessaires en matières premières.

Pour l’essentiel, les cavaliers sudistes durent se contenter d’armes issues des stocks d’avant-guerre (plusieurs États avaient ainsi acheté des carabines Sharps), supplémentés ensuite par les armes prises aux Nordistes, ainsi que des modèles d’importation.

Le Sud était défavorisé en matière d’industrie, et la fabrication des armes de petit calibre n’échappait pas à cette règle. Tandis que les arsenaux de Richmond et Fayetteville se concentraient sur la production de fusils d’infanterie, quelques armuriers privés fabriquèrent des carabines de leur crû, généralement à chargement par la culasse et à petite échelle : Tarpley, Merrill, ou encore Maynard. Cette dernière, très appréciée du cavalier sudiste, fut la plus abondamment produite.

Considérations Légales et de Sécurité

L'utilisation de cartouches à blanc dans des armes à feu réelles est une question complexe qui soulève des préoccupations légales et de sécurité importantes. Il est crucial de comprendre les réglementations en vigueur et les risques potentiels avant d'envisager cette pratique, notamment dans le cadre de productions théâtrales ou cinématographiques.

Législation sur les Munitions

Depuis quelques temps, les munitions pour armes de poing sont classées en catégorie B, même pour les armes en catégorie D. Cela signifie que l'acquisition et la détention de ces munitions nécessitent une autorisation spécifique.

Il existe des exceptions pour les munitions d’armes de poing pré-1900, qui sont classées au 13° de la catégorie B, mais même dans ce cas, des restrictions s'appliquent. Un étui ancien rechargé sera considéré comme une munition moderne du fait de l’adjonction d’éléments actuels. Si la munition pour arme pré/1900 est rechargée avec une autre poudre que de la poudre noire, elle est alors classée en catégorie B10°.

Légalement, utiliser une munition, même du 9mm PAK, dans une arme originale est illégal.

Risques Associés aux Cartouches à Blanc

Une bonne cartouche à blanc est plus difficile à fabriquer qu'une cartouche à balle "quelconque". En l'absence de projectile lourd contenant la pression, la poudre ne s'enflamme pas si bien, la pression ne monte pas, et on obtient souvent un gros "vlouff" creux, accompagné d'une abondante projection de grains de poudre encore en combustion.

Pour faire monter la pression, il faut un bourrage ferme, mais s'il est trop ferme, tout explose. Ou un lest "volatile", mais alors ce n'est plus réellement du "tir à blanc" mais du "tir fictif", qu'on utilisait autrefois dans l'artillerie pour simuler exactement le chargement, le tir et le recul des pièces (avec des projectiles creux en boissellerie remplis de grenaille de fer ou de sable). Dans les deux cas, le tir à bout portant est dangereux : projections incandescentes, bourre compactée par la pression, souffle. Les projections et le souffle jusqu'à 2 ou 3 mètres, la bourre jusqu'à plus de 25 mètres.

Il est souvent difficile de respecter soi-même les distances de sécurité, et encore plus difficile de les faire respecter aux autres.

Alternatives et Recommandations

Face à ces défis, il est souvent préférable d'opter pour des alternatives plus sûres et plus pratiques, telles que les armes à blanc spécialement conçues à cet effet ou les effets sonores numériques.

Un jouet à amorce peut même mieux faire l'affaire : un coup de feu à blanc dans un théâtre ferait trop de bruit, le but étant de représenter un tir et pas de faire de super réel. Un enregistrement de détonation envoyé au bon moment est encore plus sécurisé !

Tableau Récapitulatif des Armes et Munitions de la Guerre de Sécession

Arme Type Calibre Utilisateur Principal Particularités
Springfield Modèle 1855 Fusil 0.58 pouce (14.7 mm) Infanterie Fédérale Canon rayé, balle Minié, platine à percussion
Springfield Modèle 1861 Fusil 0.58 pouce (14.7 mm) Infanterie Fédérale et Confédérée Version simplifiée du Modèle 1855
Enfield Modèle 1853 Fusil 0.577 pouce (14.7 mm) Confédérés (Principalement) Importé de Grande-Bretagne
Lorenz Fusil 0.54 pouce (13.7 mm) Confédérés (Principalement) Importé d'Autriche
Sharps Carabine Divers Cavalerie Fédérale et Confédérée Chargement par la culasse, grande précision
Spencer Carabine à Répétition 0.56-56 Spencer Cavalerie Fédérale Magasin tubulaire à 7 coups dans la crosse
Henry (Winchester) Carabine à Répétition 0.44 Henry Cavalerie Fédérale (Achats Privés) Magasin tubulaire à 15 coups sous le canon

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