Le bruit de tir de fusil est une nuisance sonore qui peut avoir des conséquences significatives sur la santé humaine et l'environnement. Cet article se propose d'examiner en détail la définition de ce bruit, ses impacts, ainsi que les solutions et alternatives disponibles pour en atténuer les effets.
Lors d’un tir, les gaz chauds en expansion créent une onde de pression, produisant un bruit intense. L'onde de pression agit sur les organes ORL (oreilles, nez, gorge) par transmission solidienne. À l'instant où le projectile quitte le canon, les gaz qui ont servi à le propulser se détendent violemment dans l'atmosphère.
En effet, une arme conventionnelle n'utilise qu'une fraction de l'énergie contenue dans les gaz. Pour l'exploiter complètement, il faudrait détendre les gaz jusqu'à la pression ambiante, ce qui nécessiterait des longueurs de canons incompatibles avec l'usage habituel d'une arme. Les canons utilisés étant relativement courts, la pression résiduelle au moment où le projectile sort de la bouche peut valoir plusieurs centaines de fois la pression atmosphérique.
La détente de ces gaz engendre un bruit important qui se propage de manière pratiquement sphérique. Ce dernier se déplace rapidement, souvent à une vitesse proche ou supérieure à la vitesse du son. Ces régimes, dit transsonique, respectivement supersonique, engendrent des pressions à la surface du projectile qui atteignent des niveaux plusieurs fois supérieurs à la pression ambiante.
Fusils, pistolets, revolvers et armes automatiques, les coups de feu sont parmi les sons les plus populaires du grand écran et des jeux vidéos. Ils sont peut-être aussi les moins fréquents de la vie quotidienne.
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D'un point de vue physique : Lorsque qu’on tire avec une arme à feu, une grande quantité d’énergie est dégagée en un temps extrêmement court. À 1 mètre, la déflagration atteint un niveau sonore (ou niveau de pression acoustique) très élevé. Selon l’arme et la munition, il atteint 140 à 160 dBA.
L’échelle des décibels est une échelle logarithmique dans laquelle le niveau sonore double quand on augmente de 3 dB. Si on ajoute 10 dB, on multiple le volume par 10.
La norme de diffusion au cinéma fixe le volume maximal que l’on peut atteindre dans une salle (correctement calibrée) à 105 dBA. Cela correspond à 45 dB de moins qu’un vrai coup de feu. Pour calculer le rapport entre ces deux volumes sonores : 45 dB = 15 x 3 dB. L’énergie est multipliée par 215 soit 32768.
Il a donc en théorie un rapport 30 000 entre le niveau sonore d’un vrai coup de feu et sa représentation au cinéma.
Les nuisances sonores produites par les détonations affectent les personnes et l'environnement à plusieurs niveaux :
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Ces bruits peuvent engendrer de l’anxiété, de l’irritabilité voire une dépression. Cela peut entraîner des dommages auditifs cumulés. Même avec des protections passives, comme des casques ou des bouchons, ces risques persistent. Les nuisances sonores des pas de tir causent souvent des problèmes de voisinage, notamment dans les zones résidentielles proches.
Ainsi, l’article R. 1334-31 précise : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé [...]. » Un bruit relève de cette définition lorsqu’il est supérieur au bruit de fond de 5 dB le jour et de 3 dB la nuit.
Afin de réduire les nuisances sonores liées aux tirs, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre :
Souvent appelés « silencieux » dans le langage courant, les modérateurs de son sont conçus pour réduire l’intensité du bruit au moment du tir. Loin d’offrir un silence absolu, ils atténuent la détonation et protègent ainsi l’audition du chasseur. Un modérateur de son permet de canaliser et de ralentir les gaz issus de la combustion de la poudre. À la sortie du canon, ces gaz se détendent à l’intérieur du modérateur, réduisant le volume sonore perçu. On obtient ainsi une baisse d’environ 20 à 43 décibels, selon les modèles. En plus d’atténuer le bruit, le modérateur de son contribue aussi à réduire légèrement le recul ressenti.
Etant donné qu'un modérateur de son dévie, freine et étouffe les gaz issus de la combustion de la poudre, cela entraîne donc une réduction de l'onde de choc à la bouche du canon.
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La diminution du recul offerte par les modérateurs de son va avoir pour effet d'amoindrir le relèvement du canon.
Le premier critère est la correspondance entre le calibre nominal de votre canon et celui du modérateur. Il s’agit du diamètre intérieur maximal de l'âme du silencieux, exprimé en Pouces ou en Millimètre. Un modérateur conçu pour un calibre large (ex. .30, soit 7.62 mm) peut être utilisé sur des calibres plus petits (ex. 7x64), à condition que le filetage soit identique.
Le diamètre correspond à la taille du filetage du canon ou de l’adaptateur du silencieux. Il est mesuré en millimètres (mm) ou en pouces, selon la norme de chaque pays.
Le pas du filetage est la distance entre deux crans ou "dent" consécutifs du filetage. Il est généralement exprimé en millimètres pour les mesures métriques (par exemple, un pas de 1,0 mm) ou en nombre de dents par pouce pour les mesures impériales (par exemple, 28 fils par pouce).
Si le filetage de votre arme n'est pas compatible avec celui du silencieux que vous souhaitez acheter, il existe des adaptateurs qui permettent de convertir un type de filetage en un autre.
Avantages | Inconvénients |
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Permet de conserver les organes de visée et n'impose pas de contrainte particulière sur le diamètre du canon. Un meilleur équilibre en réduisant l’allongement global de l’arme (une partie du modérateur entoure le canon). | N'offre pas un silence absolu. |
La réglementation en vigueur opposable à ces activités sportives est inscrite dans le code de la santé publique, notamment dans les articles R. 1334-32, R. 1334-33, R. 1334-35, R. 1336-6, R. 1336-8, R. 1336-9, R. 1336-10 et R. 1336-10-1. La mesure doit être réalisée avec un sonomètre approuvé, à jour de ses vérifications périodiques, et selon des modalités définies par la norme française homologuée AFNOR NFS 31-010.
Les valeurs limites d'émergence sont fixées en fonction de la durée cumulée d'apparition du bruit particulier en cause. Il est donc nécessaire de connaître le nombre de coups de feu tirés durant l'intervalle de mesurage afin de déterminer le plus précisément possible la durée cumulée d'apparition du bruit sur la période d'exploitation du stand et ainsi l'émergence limite admissible selon la période de référence considérée. En cas de non-respect des valeurs d'émergence, l'exploitant s'expose à des sanctions pénales.
En effet, la loi n°2024-346 du 15 avril 2024 visant à adapter le droit de la responsabilité civile aux enjeux actuels change toute la physionomie du droit de contestation. Donc désormais, le code civil, en son article 1253, définit à la fois les notions de trouble anormal de voisinage et de responsable.
Et surtout l’exception d’antériorité :cette responsabilité n’est pas engagée lorsque le trouble anormal provient d’activités, quelle qu’en soit la nature, existant antérieurement à l’acte transférant la propriété ou octroyant la jouissance du bien ou, à défaut d’acte, à la date d’entrée en possession du bien par la personne lésée.
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