La ville d'Avignon (Vaucluse) est confrontée à une série de fusillades à proximité de points de deal, semant la panique et l'insécurité parmi ses habitants. Ces incidents, souvent impliquant des armes automatiques de type Kalachnikov, ont des répercussions majeures sur la vie quotidienne et les services publics.
Dimanche 2 mars, des tirs d'armes automatiques ont semé la panique à la Rocade. Ce même jour, vers 17 heures, deux hommes sur un scooter ont tiré en rafales en direction d'un point de deal dans un quartier de la ville. Des impacts de balles ont été constatés dans les vitres et sur la façade d'un immeuble. Un homme a même retrouvé un impact de balle à l'avant de son camion.
Une rame de tramway a traversé les coups de feu, obligeant les passagers à se coucher au sol. Le conducteur, très choqué, s'est mis en arrêt de travail, et tous ses collègues ont fait valoir leur droit de retrait le lundi 3 mars. Ni bus ni tramway n'ont été mis en circulation ce lundi.
Près de deux mois après les échanges de tirs de kalachnikov, deux Avignonnais ont été placés en détention provisoire pour tentative de meurtre en bande organisée. Ils sont tous les deux originaires de la Rocade et déjà connus des services de police pour détention d'armes, de stupéfiants et associations de malfaiteurs.
Les habitants expriment leur peur et leur désarroi : "On ne se sent plus en sécurité dans nos quartiers", déplore une femme. Cette situation a conduit à l'arrêt d'une grande partie du réseau des transports en commun d’Avignon le lundi 3 mars. Les conducteurs de bus et tramways du réseau de transports publics Orizo ont immédiatement exercé leur droit de retrait, entraînant l'interruption totale de la circulation des bus et des tramways.
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L'enquête se poursuit pour les policiers de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS), qui essayent de retrouver les trois hommes cagoulés descendus d'un véhicule de type Clio au niveau du parking Cap Sud. La police a lancé un appel à témoins, car selon les caméras de surveillance, plusieurs personnes ont croisé les malfaiteurs lors de la fusillade, comme cette femme avec une poussette.
Plusieurs pistes sont explorées, notamment celle d'un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue. Si les fusillades ont lieu aux abords des points de deal connus, la raison de ces tirs ne serait pas toujours liée aux stupéfiants à proprement parler.
Selon une source policière, "cela se passe à chaque fois à proximité des points de deal, car ils rapportent énormément, en moyenne à Avignon cela monte jusqu’à 50 000 euros par jour sur chaque point de deal."
La police constate un rajeunissement des auteurs de ces actes. "Tous nés dans les années 2000, ils n'ont plus de règles, plus de limites. Il faudrait revoir l'ordonnance de 1945, concernant la loi sur les mineurs, car ce sont de vrais trafiquants et n'ont rien d'enfants", rappelle une source policière. Les chefs des points de deal ont environ 17 ans et font travailler des jeunes de 14 ans, recrutés via les réseaux sociaux.
En décembre dernier, une opération a permis d'interpeller des trafiquants dits "collecteurs", et près d'un million d'euros ont été confisqués.
Face à cette situation, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a affirmé : «Nous allons combattre ces narcoracailles pied à pied. Vous sollicitez de la part de l'État une solution durable. C'est ce que je veux vous apporter».
| Date | Événement |
|---|---|
| Samedi 15 au Dimanche 16 février 2025 | Quatre jeunes hommes blessés par des coups de feu dans deux quartiers d'Avignon. Un mineur de 15 ans gravement touché. |
| Dimanche 2 mars 2025 | Tirs d'armes automatiques à la Rocade. Rafales en direction d'un point de deal. Panique et interruption des transports en commun. |
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