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Les armuriers, fabricants d’armes défensives selon la catégorisation intellectuelle opérée à partir du xixe siècle, forment à Paris une communauté de métier régie par un ensemble de statuts professionnels.

L'Organisation des Armuriers au Moyen Âge

Comme l’a souligné Philippe Bernardi, le système corporatif demeure l’angle d’approche privilégié des métiers médiévaux et de leur organisation interne. Cette démarche, facilitée à Paris par le solide corpus législatif inauguré par le Livre des métiers du prévôt Étienne Boileau, est particulièrement tentante puisqu’à système corporatif répondent les notions de réglementation, de hiérarchie professionnelle, de rationalisation du travail et de régulation du marché permettant d’envisager le cadre dans lequel s’exerce une activité donnée.

Les armuriers formaient une communauté importante du Paris médiéval, dont la relative prospérité était assurée par la présence de la cour royale et des nobles. Armourers were, in the medieval Paris, an important group, whose prosperity was linked to the presence of the royal court and noble people.

Leur organisation puisait ses sources dans les statuts de métier, dont les premiers figurent dans le célèbre Livre des métiers d’Étienne Boileau, remplacé ensuite par les livres de couleur et de bannière du Châtelet de Paris. Armourer’s organization was based on written rules, called statutes : the first ones appear in the famous Livre des métiers by Étienne Boileau, then in the so-called livres de couleur et de bannière of the Châtelet de Paris.

Ces statuts, destinés à réglementer l’organisation et la pratique professionnelles, laissent deviner un métier caractérisé par une tripartition hiérarchique entre maîtres, valets et apprentis, la présence de gardes et jurés représentant la communauté, l’existence d’une confrérie, réceptacle de la piété collective des armuriers, et le respect de règles encadrant la production de pièces d’armure. These statutes, written in order to rule professional work and behaviour, describe a craft characterized by a hierarchy between masters, wage-earning workers and apprentices; the presence of gards and jurors in charge of the interests of the community; the existence of a professional and pious brotherhood; and the respect of rules related to the production of armour pieces.

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Les Statuts et la Hiérarchie

Les armuriers parisiens appartiennent à la catégorie des métiers que l’on appelle parfois jurés et dont l’organisation est définie par des règles écrites, les statuts. Sept textes nous sont parvenus pour la fin du Moyen Âge (un premier non daté, peut-être octroyé dans le second tiers du xiiie siècle ; les autres datant de 1296, 1312, 1364, 1407, 1415 et 1467), transmis à la fois par le Livre des métiers, compilation ordonnée des premiers statuts des métiers parisiens, et par les registres connus sous le nom de livres de couleur et registres de bannières.

Issu de l’action législative et réformatrice du prévôt de Paris Étienne Boileau sous le règne de saint Louis, le Livre des métiers, dont le manuscrit original a disparu, contient vraisemblablement les premiers statuts des communautés de métier parisiennes et paraît servir ensuite d’outil de travail en matière de police et de réglementation des métiers.

Vers la seconde moitié du xive siècle toutefois, les livres de couleur semblent prendre le relais. Ces livres sont des registres établis auprès du procureur du roi au Châtelet qui, à partir du xive siècle précisément, devient le premier juge conservateur des métiers de Paris. À ce titre, il reçoit le serment des nouveaux maîtres et jurés des différentes corporations et s’occupe des règlements les régissant.

Il existe même des individus désignés comme platiers (fabricants de plates), ganteliers (fabricants de gantelets) et brigandiniers (fabricants de brigandines, un vêtement de guerre essentiellement composé de cuir renforcé de métal). Les statuts semblent refléter cette diversité des professions puisqu’on trouve des statuts octroyés aussi bien aux uns qu’aux autres.

Apprentissage et Maîtrise

Le jeune armurier débute en apprentissage selon des modalités peu définies. Si les premiers statuts des haubergiers, probablement octroyés par Étienne Boileau, indiquent que chaque maître peut avoir autant d’apprentis qu’il le souhaite, les statuts des armuriers de 1296 et de 1312 restent muets sur cette question.

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À l’issue de sa formation, deux options s’offrent à l’apprenti : rester un simple ouvrier ou tenter sa chance pour obtenir la maîtrise. En suivant la première voie, l’apprenti endosse alors la qualité de « valet » ou de compagnon, c’est-à-dire d’ouvrier salarié, employé par un maître.

Les statuts nous renseignent assez peu sur les valets, au sujet desquels de rares dispositions sont énoncées. Item, que nuls compaignons dudit mestier ne puissent aller ouvrer se ce n’est sur les maistres et ouvriers d’icelui mestier, sans le congié des maistres ou gardes dudit mestier […].

Item, que aucun dudit mestier ne pourra fourtraire le varlet ou apprentis de autre dudit mestier […] et sera ledit varlet ou apprentis contraint par justice de retourner a son mestier pour parfaire son service ou lui payer son interest et si sera ledit varlet puni par justice selon le cas.

Assurément, d’après les statuts, la condition de maître est plus enviable que celle de valet, dans la mesure où elle procure plus de liberté, et suppose aussi, a priori, de disposer de ressources suffisantes pour en assurer l’exploitation.

Dans les statuts de 1296, il semble que la maîtrise ne soit pas subordonnée à la compétence et que son obtention dépende du seul acquittement d’un droit d’entrée dans le métier de 12 sols parisis. Absent des statuts du xive siècle, le droit d’entrée est de nouveau mentionné dans les statuts de 1407 et de 1415, à la hausse puisqu’il passe de 12 à 60 sols.

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Malgré cette évolution, il est sans doute assez vite apparu que le seul droit d’entrée n’était pas suffisamment discriminant pour juguler l’arrivée de nouveaux maîtres. S’est donc progressivement imposée l’idée d’un examen de compétences connu sous le nom de chef-d’œuvre, consistant en la fabrication d’une pièce type soumise au jugement des gardes du métier.

La première mention officielle de ce chef-d’œuvre apparaît dans les statuts de 1364, où il est dit que l’aspirant à la maîtrise doit réaliser une « piece d’œuvre de sa main ». La disposition concernant l’obligation de chef-d’œuvre est par la suite réitérée dans tous les statuts des armuriers.

En 1415, il est dit de même « quiconque vouldra estre heaumier et lever ouvroir du mestier de heaumerie a Paris faire le pourra, pourveü qu’il soit souffisant expert par le rapport des jurez et gardes du mestier ».

Jurés et Gardes du Métier

Plus que celle de maître, la véritable position privilégiée au sein de la communauté est celle de juré et garde du métier. À Paris, la plupart des métiers possèdent un droit de juridiction sur eux-mêmes, assuré par des « jurez » qui sont soit élus par les autres membres du métier, soit nommés par le prévôt de Paris, à charge pour eux de veiller aux intérêts de la communauté et de faire respecter les statuts.

On trouve mention des jurés dans la plupart des statuts des armuriers, même si rien n’est dit sur les conditions à remplir pour être éligible à la fonction. En revanche, les statuts de plus en plus détaillés au fil du temps font apparaître assez clairement une évolution du champ de compétences des jurés, qui passent de simples gardiens des statuts à inspecteurs des marchandises produites et importées.

La Confrérie

La structure du métier d’armurier se complète d’une confrérie professionnelle qui n’a malheureusement pas donné lieu à une production écrite abondante : seuls les statuts de 1407 et de 1415 font référence à une confrérie Saint Georges « aux armeuriers ».

Son emplacement et son fonctionnement restent à ce jour dans l’ombre. Alfred Franklin, dans son Dictionnaire historique, affirme sans citer ses sources que les armuriers érigent leur confrérie en 1516 dans l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie et qu’il existait même, dans la chapelle qui leur était consacrée, une statue représentant saint Georges en pied, grandeur nature.

Pour le Moyen Âge, une autre hypothèse est probablement à envisager, puisque des fragments de comptes du duc de Bourgogne font état, en 1413, d’« une feste des armuriers en l’eglise du Sepulcre a Paris le jour de monseigneur saint George ».

C’est en janvier 1326 que Louis de Bourbon fait don d’un terrain sis rue Saint-Denis, en face du cimetière des Saints-Innocents, au croisement avec la rue Aubry-le-Boucher, à la confrérie du Saint-Sépulcre pour y construire une église et y entretenir la dévotion des Croisés. La vocation « militaire » de l’église du Saint-Sépulcre, achevée en 1327, est manifeste car dédiée avant tout au soutien des soldats et des croisés de Terre sainte.

Il reste difficile de dater précisément la naissance de cette confrérie et son implantation éventuelle dans l’église du Saint-Sépulcre. Elle apparaît au plus tôt, dans les sources, dans les statuts des haubergiers de 1407, évoqués plus haut.

Elle est ensuite mentionnée dans les comptes des ducs de Bourgogne en 1413 et l’est de nouveau dans les statuts des heaumiers de 1415. Par la suite, nous n’en trouvons plus mention nulle part et il semble bien qu’elle réapparaisse en 1516, mais dans l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Notons par ailleurs qu’en 1399 Charles VI fonde en l’église du Saint-Sépulcre une chapelle Saint-Georges.

Réglementation et Infractions

Tout comme d’autres métiers parisiens, les armuriers se doivent d’abord de respecter des règles générales relatives au temps de travail et à la fiscalité.

La question de la taxe due par les armuriers sur la vente de leurs pièces est mieux connue. Deux régimes d’imposition semblent coexister : d’une part, l’impôt perçu par le roi sur les ventes réalisées, dont semblent exemptés les haubergiers et, d’autre part, la redevance perçue au titre de son droit de juridiction par le grand Écuyer.

Les armuriers dépendaient en effet de la juridiction particulière d’un grand officier de l’hôtel du roi envers lequel ils s’acquittaient de divers droits, comme bon nombre d’autres métiers parisiens. […] et pour ce que lesd. supplians nous ont fait remonstrer que on les veult contraindre a payer six deniers par chacun an a notre mareschal et que les fermiers ou colecteurs desd. deniers les veulent comparer aux fevres et mareschaulx qui jamais ne fut veü mais seulement a regard sur eulx notre grant escuier, nous voulons que lesd. supplians soient tenuz doresnavant quictes et paisibles desd.

Au-delà de l’encadrement général du temps de travail et de la fiscalité professionnelle, des contraintes spécifiques pesaient sur la production armurière parisienne. Si les méthodes de fabrication des différentes pièces d’armures sont plus que lapidairement décrites, deux procédés particuliers ont tout de même retenu l’attention des statuts.

Il s’agit d’abord de l’opération de poinçonnage, consistant à imprimer dans le métal un signe, une sorte de signature personnelle à chaque artisan, permettant de certifier l’origine d’une pièce et, théoriquement, de déjouer les problèmes de contrefaçon. Ce sont les statuts de 1415 qui, pour la première fois, imposent à chaque armurier la possession de ce poinçon, désigné sous le nom de « seing ».

En plus de l’apposition du poinçon, une formalité de taille s’impose aux armuriers, celle de soumettre leur produit fini à un test de solidité appelé épreuve. Tout comme les pièces d’artillerie, notamment à poudre, les armures étaient en effet soumises à un contrôle qualité rigoureux, tant les conséquences pouvaient être dramatiques en cas de déficience.

À l’origine, on déchargeait sur l’armure des carreaux d’arbalètes puis les essais à arme blanche furent progressivement remplacés par des décharges d’armes à feu. La pratique de l’épreuve n’apparaît qu’à partir des statuts de 1467 qui imposent aux armuriers de concevoir « ouvrage bon, marchant, loyal et raisonnable, c’est assavoir lesd. armeuriers et brigandiniers harnoys blanc et brigandines d’espreuve d’arbaleste a tillolles ou demie espreuve, a tout le moins, d’arbaleste a ticq ou dart ».

La norme se fait également l’écho de contraintes techniques liées aux matériaux employés, même si les textes demeurent pour le moins laconiques. Il s’agit surtout de se montrer rigoureux sur la qualité des textiles, cuirs et métaux nécessaires à la confection des doublures et des pièces d’armure elles-mêmes.

Il n’est ainsi pas rare de trouver mentionnées la longueur que doivent avoir les pièces de tissu et l’épaisseur des doublures réalisées ; de même, on insiste sur l’emploi de « bonnes et souffisantes estoffes » et de tissus neufs dont l’aune doit avoir coûté un prix défini.

Chacun des statuts s’attache à dénoncer fermement toute infraction, sans pour autant les caractériser de façon détaillée, et à édicter des peines en conséquence. Il convient de lire en creux les dispositions énoncées par les statuts de 1296 comme autant de cas d’infractions potentielles ; un avertissement final et général menace de sanction « quiconques mesprendra en aucun des articles desusdiz ».

À partir du xive siècle, les statuts sont plus détaillés, de même que les délits et les peines s’y rapportant sont mieux définis, chaque disposition se concluant par l’annonce de la sanction prévue. La première infraction réellement qualifiée est ainsi celle de malfaçon en 1312 ; au fil du temps s’y ajoutent les délits caractérisés de tromperie sur la marchandise, de soustraction à l’inspection des jurés, d’absence de poinçon, et surtout de contrefaçon.

Si les statuts tendent à s’allonger, et avec eux la liste des entorses à la loi, seuls deux types de sanctions, d’ailleurs aisément associables dans le dispositif répressif, sont prévus par les textes : l’amende et la saisie pouvant entraîner une destruction des marchandises.

L'Absence des Femmes

Les femmes sont totalement absentes des statuts des armuriers, alors que certaines d’entre elles sont amenées à jouer un rôle dans le métier après la mort de leur mari. Comme l’affirme Diane Frappier-Bigras, « le veuvage s’avère un des moyens les plus efficaces » aux femmes pour entrer sur la scène professionnelle, puisqu’elles peuvent reprendre les rênes de l’atelier.

On retrouve ainsi Agnès, veuve du haubergier du roi Jehan des Portes, qui s’associe avec un second armurier, Gilet le Clerc, dans un marché passé en 1384 avec le maître de l’arsenal rouennais du Clos des Galées, portant sur 500 harnois de corps et 300 harnois de jambes.

Il y a également Ysabel, veuve de l’armurier du roi Ymbert le Damoisel, qui en 1388 donne quittance au trésor royal après la perception de sommes importantes reçues pour plusieurs séries de pièces exécutées par son mari en 1385.

Une troisième veuve, Marguerite, femme du haubergier du roi Philippe de Carville, apparaît dans plusieurs comptes du duc de Bourgogne et du duc de Berry après l...

Les 5 Principes Fondamentaux du Tir

Pour réussir vos tirs avec une arme, vous devrez maîtriser les 5 principes fondamentaux du tir. Vous avez certainement constaté que chaque tireur à « son truc » pour bien tenir son arme et bien se placer!

Au moment d’aller au résultat, vous entendez des phrases du genre « mon arme tire à gauche, je fait des contre-visées » ou bien « mon arme n’est pas réglée, ça groupe pas à 10 mètres ». STOP! Les armes récentes et des munitions bien stockés groupent à 10 mètres, 25 mètres ou même 50 mètres sans trop de difficultés pour un tireur appliqué. De plus, le groupement ne dépends pas du réglage de l’arme!

Tenir son Arme Efficacement

Comment faire pour tenir son arme de façon efficace?

  • Saisir l’arme avec la main forte le plus haut possible sur le busc et ne plus la bouger. Arme touchée, arme gardée. Index le long de l’arme hors de la détente.
  • Plaquer la main faible sur le côté opposé de l’arme en occupant au maximum la surface de l’arme. Superposez vos doigts sur ceux de la main forte.
  • Serrer au plus fort - sans crispation - l’arme avec la main faible.

Adopter une Bonne Position de Tir

Après avoir vu comment tenir son arme, il est nécessaire d’adopter une bonne position de tir.

  • Mettez-vous face à l’objectif
  • Écartez les jambes à la largeur des épaules, pieds parallèles
  • Avancez le pied coté main faible d’environ 30 cm
  • Gardez la tête droite sans avoir le corps raide
  • Pointez votre arme vers votre objectif, épaules légèrement penché en avant

Prendre une Visée

  • Prenez une visée.
  • RELÂCHEZ LA VISÉE SANS BOUGER LES PIEDS
  • Fermez les yeux et faites le mouvement de prise de visée.
  • Ouvrez les yeux. Si vous êtes en cible, c’est bon.

Viser avec une arme de poing est un exercice qui peut sembler simple dans la théorie. En pratique, cela se complique un peu à cause des contraintes physiologiques de chacun. L’œil n’est pas capable de faire la mise au point sur la totalité des éléments nécessaire à la prise de visée.

Vous devez vous obliger à garder le guidon de votre arme net. Le cran de mire et l’objectif seront légèrement flous. Vous ne pouvez pas rester immobile. La respiration fait augmenter et diminuer le volume de la cage thoracique.

Si vous inspirez en position de prise de visée à l’arme de poing, vous allez faire monter votre tir et inversement. Si vous êtes en situation de tir au calme, retenez votre respiration 2 à 3 secondes lors de l’expiration avant de tirer.

Vous ne pourrez peut-être pas maîtriser votre respiration à chaque fois. Lors de tirs de fatigue (simulation de tir en état de stress physique ou psychologique), un essoufflement parasitera votre visée conforme. Vous allez devoir tirer avec cette gêne.

L'Importance du Lâcher

Une chose à ne pas négliger: l’importance du lacher. Une technique pour éviter d’anticiper le départ du coup consiste à se répéter « PREEEESSSSSSSSSER » lorsque vous appuyez sur la queue de détente.

tags: #armurier #les #angles #définition

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