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L'armurerie est un métier qui sort de l'ordinaire, et qui est l'un des plus réglementés.

Luc Legrand : Un Jeune Armurier Passionné à Ascain

Luc Legrand s’est installé en tant qu’armurier en mars 2021, dans la zone d’activité Zubiondo d’Ascain. Fils et petit-fils de chasseurs (et de gendarmes), il a trouvé l’opportunité de revenir sur ses terres pour vivre de sa passion.

« C’est comme pour ceux qui adorent les voitures, je ne peux pas l’expliquer. Quand on aime ça, cela fait plaisir de posséder une belle arme, de l’entretenir et savoir s’en servir à bon escient. »

Ce discours, Luc Legrand l’assortit de toutes les mesures qui contraignent son métier d’un côté, la possession et l’usage d’une arme de l’autre. Il éclaire ainsi un sujet souvent méconnu : « Aujourd’hui, j’ai le droit de vendre les armes de catégories C pour la chasse, B pour les armes essentiellement utiles au tir sportif et A1, qui sont des armes de guerre et qui ne concernent qu’un nombre infime de personnes. »

Le cahier des charges est très lourd en termes de sécurité des locaux (barreaux aux fenêtres, système de fermeture et d’alarme, coffre-fort…) et administratif (diplômes et autorisations). Autant d’items cochés par la gendarmerie, expéditrice d’un rapport à la préfecture seule habilitée à délivrer l’agrément. « Pour la catégorie A1, ce sont des policiers spécialisés qui viennent de Paris pour des contrôles encore plus poussés. » Il est interdit d’acquérir ou de détenir une arme de cette catégorie.

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Réglementation et Vente d'Armes

Vendre des armes n’a rien de la transaction anodine. « Je ne peux évidemment pas vendre d’arme à n’importe qui, reprend Luc Legrand. Pour la catégorie C, l’acquéreur doit être détenteur d’un permis de chasse valide de l’année en cours, qui peut être passé à partir de 16 ans. Je peux donc, en théorie, vendre une arme à quelqu’un de cet âge. Mais je n’ai jamais eu affaire à ce genre de cas. Généralement, les adolescents viennent avec un parent qui inscrit le fusil à son nom. Les gens sont responsables. »

Pour les armes de catégorie B, les exigences sont davantage drastiques : l’acheteur doit notamment présenter une licence de la Fédération française de tir (pour certaines armes), un casier judiciaire vierge (sur le bulletin n° 2), ne pas avoir un comportement laissant craindre une utilisation de l’arme dangereuse pour lui-même ou pour autrui… L’autorisation est accordée pour une durée de cinq ans : « Le propriétaire doit ensuite rendre ses armes en les mettant en dépôt, par exemple, et recommencer toute la démarche administrative. »

Les mesures de sécurisation du local ont nécessité le plus gros de l’investissement pour le jeune entrepreneur lors de son installation. Il compte désormais sur le bouche-à-oreille pour mettre en valeur son travail.

L'Atelier : Entretien et Réparation

Notamment la partie « noble » du métier, au sein de son atelier où il propose l’entretien régulier des fusils, carabines, pistolets… « Je suis assez connu ici dans le milieu de la chasse.

Thierry Laloubère : Un Orfèvre de l'Armurerie, Meilleur Ouvrier de France

«J'allais à Bordeaux pour acheter des armes. J'en ai eu marre, alors j'ai ouvert l'annuaire et suis venu ici. Cela fait quatre ans. J'en suis très satisfait autant pour la qualité du travail que des conseils. » Cet habitant de Pouillon a eu le nez creux car il est désormais un des clients du Meilleur Ouvrier de France (MOF), dans la catégorie « monteur sur bois ».

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À 45 ans, Thierry Laloubère n'a qu'un mot : « soulagement ». « C'est surtout mon entourage qui l'est, ce concours m'a obsédé pendant près d'un an », confesse l'artisan chalossais.

Passé par la prestigieuse école d'armurerie de Saint-Étienne (300 demandes pour 24 places), l'Hagetmautien effectue ensuite divers stages, dont certains chez René Juyon à Lit-et-Mixe, également Meilleur Ouvrier de France. « J'ai toujours voulu me perfectionner, aller plus haut », confie-t-il.

Un Parcours Semé d'Embûches

En 2007, il tente sa chance une première fois au concours du Meilleur Ouvrier de France. La médaille lui échappe d'un rien. « J'y étais allé ne sachant pas trop à quoi m'attendre. Au final, j'ai raté le titre à cause d'une erreur qu'un jeune en CAP n'aurait pas faite. »

2011, nouvelle tentative. C'est la bonne. Mais à quel prix… Durant toute la période précédant le jour fatidique de la finale, l'armurier est obsédé par son projet. L'adjectif est même un peu léger. « J'ai dû réaliser une crosse avec une foultitude de détails imposés par un cahier des charges très précis. Je pensais à mon travail en permanence. » Après ses journées à l'atelier de la rue de la Verrerie, à Hagetmau, M. Laloubère peaufine son « œuvre » jusqu'à 3 heures du matin. Même le dimanche.

« Dès que j'avais une idée, je me précipitais pour l'exécuter afin de ne surtout pas l'oublier », indique-t-il. L'homme prévient même certains de ses amis de ne pas lui rendre visite durant cette période. « Je n'avais de temps à consacrer qu'à ça. Il m'est arrivé durant certains repas d'être totalement absent », avoue-t-il.

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La Consécration

Une fois le morceau de noyer brut sur lequel il s'est échiné enfin prêt, place à la confrontation avec le jury composé de MOF. « Les Bocuse de l'armurerie », comme il les surnomme. « Ils ne recherchent que les défauts. Le plus dur est d'ajuster du fer dans le bois sans le faire éclater, ça se joue au micron près », insiste-t-il.

« Ils m'ont demandé mon sentiment. Je leur ai simplement dit : que je l'aie ou pas, une chose était sûre, je n'aurais jamais recommencé. » Thierry peut maintenant savourer son succès si durement obtenu.

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