ARMURERIE LE SOLOGNOT à Romorantin : Avis et Informations

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Impact de la Crise Sanitaire sur l'Approvisionnement

Il n’y a pas que le nombre de prélèvements d’animaux qui ont été plombés par le Covid. La crise sanitaire perturbe aussi fortement l’approvisionnement des armureries de Sologne.

Une mauvaise nouvelle alors que la saison de chasse 2021-2022 est en pleine préparation.

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« On va commencer à avoir des pénuries. Nos fournisseurs nous ont dit que ça allait être de plus en plus difficile à partir de la rentrée », déplore Willy Potin, patron de l’armurerie Le Solognot à Romorantin.

Plus au nord, au Pisteur à Lamotte-Beuvron, Grégory Cagneaux voit déjà les « ruptures de stock » défiler en dessous d’armes qui devraient normalement être disponibles.

« Pour Browning, les commandes pour la saison de chasse 2021-2022 sont parties mais elles seront livrables en juillet 2022, soit bien après la saison », déplore l’armurier de Lamotte-Beuvron.

Côté Beretta aussi « le stock s’épuise ».

Causes des Pénuries et Hausse des Prix

La cause ? Une chaîne d’approvisionnement stoppée l’année dernière et qui peine à rattraper le retard.

« Très peu de produits sont fabriqués en France. Le reste, c’est fait en Europe, voire dans le monde », explique Willy Potin.

« Il y a un manque de composants. Le plomb et le plastique nécessaires pour les cartouches ne viennent pas de chez nous », renchérit Grégory Cagneaux.

Mathématiquement, quand les matières premières viennent à manquer et que la demande reste là, les prix ont tendance à augmenter.

Les fournisseurs commencent déjà à répercuter la hausse.

« On a déjà reçu un additif pour des commandes », glisse Willy Potin.

Des tarifs qui augmentent sensiblement selon les marques.

« Browning a augmenté ses prix de 17 % depuis le début de l’année. Il y a aussi une hausse de 10 à 15 % sur les cartouches. Habituellement elles augmentent de 4 % », détaille le patron de Pisteur qui n’hésite pas à parler « d’inflation galopante ».

Mais pour l’heure, c’est surtout les marges des magasins qui sont réduites.

« Le prix de vente conseillé n’a pas bougé », précise Grégory Cagneaux : « On pourrait imaginer que les armuriers augmentent leurs prix vu qu’il y a une pénurie de matériel mais ce n’est pas le cas ».

Avec des tarifs à la revente qui bougent peu, « le marché de l’occasion ne flambe pas tant que ça ».

Willy Potin s’inquiète pour la saison de chasse qui ne va pas tarder à débuter : « On est dans le flou le plus total.

Inondations et Reprise

On l'a croisé au Game Fair de Lamotte-Beuvron, la semaine passée, tout à fait détendu.

Dans le stand qu'il partageait avec son confrère armurier de Châteauroux Arnaud Lafalla, l'ambiance était à la blague. Aucun doute : le moral est reparti pour le Romorantinais Willy Potin.

Pourtant, il y a à peine un mois, à la vue de son armurerie dévastée par les eaux, l'ambiance était lourde.

« L'eau est montée très haut. On a juste eu le temps de sauver quelques armes. »

Pour sa conjointe Isabelle Richard surtout, l'épisode a été douloureux.

Lors du passage du président de la République François Hollande le 4 juin dernier, elle avait contenu son émotion en échangeant avec lui. Mais les larmes n'étaient jamais très loin.

« Aujourd'hui, ça va mieux», rassure Willy Potin.

Car « des choses se sont mises en place très rapidement.»

« On a eu plusieurs réunions avec le maire, puis les experts sont passés très vite chez moi. Et nous sommes en train de trouver des solutions avec les fournisseurs pour regarnir le magasin.»

Aujourd'hui, dans la boutique, le temps est aux travaux. Et ça avance vite.

« On a rapidement tout vidé, et évacué tout ce qui était perdu. Dans mon malheur, j'ai eu de la chance. Car Patrice Thoreau, l'artisan qui œuvre pour nous, est un client de l'armurerie. Il s'investit énormément, et travaille même certains week-ends.»

Ce mercredi, au Bourgeau, un rouleau de peinture dans une main, Willy Potin comptait pouvoir remettre en route l'atelier réparation d'armes pour « le début de semaine prochaine.»

Et en ce qui concerne le commerce : « On espère rouvrir pour la mi-juillet», lançait-il entre le son des perceuses.

Il ne s'agit que d'une date envisagée, mais tout de même, il y a trois semaines c'était inespéré.

Dans cette épreuve, « des rapports ont changé» ,souligne Willy Potin.

« Avec certains confrères, on était en concurrence.