L'armurerie en France est un domaine riche en histoire et en savoir-faire, où se rencontrent tradition, passion et figures atypiques. Cet article explore différents aspects de ce métier, allant des défis rencontrés par les armuriers aux portraits de personnalités attachantes qui perpétuent cet artisanat.
En passant le seuil de l’armurerie Gendreau rue Gambetta, on s’attend à trouver un macho en treillis, plutôt terre à terre, du genre grande gueule. Mauvaise pioche, ceux qui cherchent le cliché se sont trompés d’adresse. Ici, l’armurier est un poète !
D’abord, Philippe Gendreau a oublié le rendez-vous, pourtant noté en rouge sur son agenda, il est parti… à la chasse avec Mirza, son épagneul picard. Quand il revient, c’est un grand sec qui se pointe, aussi rêveur que timide, à la fois délicat et maladroit. Armurier lui ? Pourtant oui, depuis quarante ans.
Enfant, celui qui est né au-dessus du magasin, ne rêvait pourtant pas de succéder à son père, Robert, qui avait créé l’armurerie en 1949. Lui, son truc, c’était la lecture et des envies de voyage et de nature. « Si je rêvais de chasser au Canada ou d’aller chasser le mammouth, c’était en lien avec la littérature », explique celui qui aurait aimé être instit’. « Ça aurait une catastrophe pour les élèves ! », commente le tête en l’air.
Alors pour faire plaisir à papa, parce que Philippe est un gentil, il reprend l’activité en 1978, « en douceur ». À 64 ans, à la veille de sa retraite en janvier, il ne regrette rien. Parce qu’il a bien travaillé, mais s’est aussi amusé. « J’adore le contact avec les clients que je connais souvent bien. » En effet, ici, c’est un peu le bar des amis, sans les boissons. On entre, on tape la causette, on veut voir Philippe, toujours, et on repart !
Lire aussi: Chasse, Pêche, Loisirs à Angoulême : Fred Loisirs, on en pense quoi ?
Au fil du temps, le commerçant s’est formé pour pouvoir vendre des armes de chasse et de tir sportif. Il y a peu, il a fermé son rayon pêche, mais conserve la coutellerie, remoulage compris. Pour répondre à la fidèle clientèle venant de loin, il n’est pas seul, il chemine avec Hervé Lambert, armurier diplômé, recruté par Robert, qui ne va pas tarder à partir lui aussi. C’est un peu une famille.
Tel est l’esprit de ce magasin, rare et peu ordinaire. Un paradoxe. Le patron vend des armes à feu et il n’aime pas tirer ! « Ce qui me plaît dans la chasse, c’est la quête, la balade, le travail du chien, le côté nécessité pour se nourrir comme autrefois, pas l’aspect sportif sans retenue. Parfois, je tue, mais je tire mal et souvent pas du tout. J’aime trop les animaux et la nature. Je comprends les anti-chasse s’ils ne se pâment pas devant un civet de lièvre ! »
Et puis, la chasse n’occupe pas toute la vie de Philippe Gendreau, loin de là. Il a d’abord sa famille. Il y a aussi la guitare que l’armurier, qui fait partie de l’ensemble de guitares du conservatoire, gratte depuis ses 16 ans. Il y a encore la voile que Philippe pratique avec ses copains en louant des bateaux pour aller jusqu’en Bretagne souvent. Même si les marathons sont terminés, le dilettante court toujours et pédale tous les dimanches.
La Maison James à Autun, en Saône-et-Loire, est une véritable institution. Ses spécialités ? L’armurerie mais aussi la coutellerie. Alors que son atelier n’était plus visible du public et des clients depuis plusieurs décennies, on peut à nouveau l’admirer quand on passe dans le haut de zone piétonne.
Pauline Zacharie, seule armurière diplômée en France, a décidé de remettre l’atelier coutellerie à sa place originelle, en vitrine de la boutique : « C’est là que tout a commencé. Je me suis dit qu’il était bien de montrer mon travail aux passants autant qu’aux clients. Que chacun puisse voir comment on aiguise les couteaux ou encore les tondeuses pour les animaux ! »
Lire aussi: Découvrez l'armurerie airsoft
« J’aiguise environ 1200 couteaux à l’année, raconte Pauline Zacharie. Ils sont de toutes les tailles, du couteau de table au couteau de boucher. La meule est électrique et beaucoup plus confortable que celles à eau que l’on peut encore voir à Thiers en Auvergne. » Ce qui intrigue les passants, c’est aussi le lapidaire, utilisé pour aiguiser les tondeuses pour les bovins et les ovins.
« On en fait moins qu’avant, environ une vingtaine à la semaine, parce que les hivers sont beaucoup moins froids qu’il y a quelques décennies. Les agriculteurs ont moins besoin de tondre leurs moutons qui passent moins de temps dans les étables. »
Pauline Zacharie, originaire du département de l’Isère, prend un vrai plaisir à aiguiser les lames avec le souci de la perfection, de les rendre aussi impeccables que tranchantes.
Les tarifs pratiqués par Pauline Zacharie sont les suivants :
| Type d'article | Tarif |
|---|---|
| Tondeuse | 7,90 euros |
| Couteau | De 3 à 7 euros |
Des prix raisonnables appréciés des amoureux des beaux couteaux.
Lire aussi: Votre guide des expériences avec Drome Chasse Tir
Le secteur de l'armurerie est également confronté à des défis, comme le montre le vol survenu dans une armurerie de Bessines : entre vingt et trente fusils de chasse ont été volés dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Le vol a eu lieu à 3h du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Le propriétaire est convaincu que les cambrioleurs avaient repéré le magasin avant, afin d'en exploiter les faiblesses et agir rapidement: en un quart d'heure ils ont dérober l'équavalent de 40.000 € de marchandises. La brigade de recherche de la Gendarmerie de Niort est chargée de l'enquête.
De plus, des évolutions législatives impactent la pratique de la chasse, comme la possibilité de prolonger la chasse du sanglier du 1er avril au 31 mai 2024, selon les modalités définies par le préfet. La FDC 16 demande donc aux chasseurs de se mobiliser et d’émettre un avis favorable à ce projet d’arrêté modificatif correspondant au déploiement de la boîte à outil sanglier voulu par le monde de la chasse.
tags: #armurerie #fred #angouleme #avis
Chargement des visites
