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* TAR : Tir aux Armes Règlementaires (disciplines officielles de la FFTir).
Ce que je veux faire ce n’est pas seulement présenter une arme un peu modifiée, c’est aussi expliquer une démarche visant à changer et équiper une arme ; la démarche que j’ai suivi se veut rationnelle : j’ai voulu faire une .22LR de sniping, pas de bench rest, pas exemple. Vous allez me répondre qu’une arme de sniping pour tirer en stand n’est pas le signe d’une démarche cohérente. Je vous répondrai à mon tour que la cohérence commence à partir du moment où l’on a déterminé le type d’arme que l’on voulait utiliser et pas avant : tirer avec des armes à poudre noire alors que les armes modernes à cartouche métalliques sont plus performantes est un choix cohérent. Adapter un red dot sur un Remington 1858 n’est pas cohérent. De toutes façons le choix d’une arme n’est pas plus rationnel que l’achat d’une voiture (sinon tout le monde roulerait en Logan). Le plaisir d’imaginer son arme avec quelques transformations et quelques accessoires est pour un amateur un très bon moment, souvent supérieur au fait de tirer avec…
Si j’insiste sur ce point, c’est parce que ne suis pas un poulet de l’année, j’ai acheté ma première arme à 16 ans (un révolver à poudre noire à.. Géant Casino) et si mes expériences passées peuvent aider le tireur débutant à faire moins de conn*ries que j’ai pu en faire en trente ans, c’est tout bon.
Il y a un an l’idée m’aurait paru saugrenue ; puis j’ai appris que dans de nombreux conflits le tir de précision se faisait aussi à la .22 (voir liens ci-dessous). Bien sûr c’est plutôt des conflits en milieu urbain…L’idée a fait son chemin. La Toz 78 est connue pour sa bonne détente et son bon canon ; si l’on rajoute que contrairement à la CZ 452 par exemple, elle bouffe assez bien toutes les munitions, qu’elle n’est pas chère, que son bois n’est pas très beau, donc ne me pose pas de problème de conscience pour le modifier, au total on arrive à une carabine parfaite pour un petit custom sympa et pas trop cher. De plus le bloc chargeur/sécurité accolé au pontet de la Toz a un petit côté Mosin-Nagant que je trouve craquant…
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J’entends d’ici les « bénis oui-oui » : « Vous faites une arme de tueur !!!! ». Je réponds : « Arrêtez la picole…La morale appartient au tireur et ses fantasmes aussi ; pour ma part, j’ai presque trois fois seize ans et donc largement passé l’âge de m’imaginer grand résistant faisant le « cake » avec ma Toz. J’ai suffisamment de courage pour avouer que j’en ai pas à revendre et après deux bonnes bouffes je vous livre mon réseau de maris candaulistes et même le n° de carte bancaire de ma mère…Finalement c’est quoi une .22 de sniping ? Une arme avec une lunette, un silencieux et un bipied. L’élément indispensable, c’est le silencieux car le tir se faisant à quelques dizaines de mètres, il est important de ne pas repérer où peut être caché le tireur. La lunette est l’autre élément clé : les soldats portent un gilet pare-balle, un casque lourd…donc la cible (tête ou cou) n’est pas très grosse. Enfin le bipied s’impose pour assurer une bonne stabilité quelque soit l’endroit mais notons qu’un simple sac de jute ferait l’affaire.
Pinceaux ou bombe ? (je n’ai pas de pistolet à peinture et mes expériences dans le bâtiment m’ont dégouté à tout jamais des pistolets à peinture). J’ai peint la crosse de ma Savage 12BVSS qui est en laminé-collé à la bombe : je ne suis pas content du résultat (couches trop fines et fragiles). Quand j’ai peint la crosse de ma Bam le mois dernier c’était au pinceau, avec une peinture de qualité (qui tire bien) : le résultat est pas mal du tout. Comme je veux un truc solide, qui protège l’arme de l’humidité comme des petits chocs, je me suis orienté vers un choix bâtard : une couche d’apprêt microporeuse blanche, une couche de glycéro noire passée au pinceau et une finition noire à la bombe plus vernis mat à la bombe.
J’ai choisi la Toz avec la crosse ancienne : celle qui n’a pas de joue. Pourquoi ? Je suis gaucher et la joue côté gauche ne m’intéresse pas. De plus la nouvelle crosse a la forme dite « en dos de cochon » comme sur beaucoup d’arme de chasse et la longuesse se termine en tulipe : je préfère le busc plus droit de l’ancienne version qui fait plus « militaire » (toujours le soucis de suivre ma démarche initiale). Je l’ai payée 180 euros avec ses 4 chargeurs à l’armurerie Bayle à Montpellier. J’avais téléphoné avant à deux autres armuriers de Montpellier (l’un était à 190 euros, l’autre à 240 !).
La longuesse est coupée juste avant le trou de la vis pour la grenadière. Ce détail esthétique n’est pas primordial mais je trouve que ça lui donne un côté plus rugueux, plus « arme de tir » que de chasse. Vous remarquerez que la boule du levier d’armement a été passablement agrandie : toujours le soucis du détail et de faire une arme utilisable avec des gants ou dans l’obscurité….
Un exemple de démarche idiote : tout ce qu’il ne faut pas faire en une leçon. J’avais acheté une Winchester 70 en 270WSM. Je voulais en faire une arme de battue (exactement de recherche au sang). Ce type d’arme doit être maniable (donc courte), avoir des organes de visées d’acquisition rapides (red dot ou visée métallique idoine) et une bonne puissance d’arrêt. Pour ce dernier point pas de soucis : ce calibre est supérieur au 270W qui est déjà très bien ; par contre, il a besoin pour donner son maximum d’un canon long…et moi je voulais un canon court, donc je l’ai coupé à 45 cm limite légale. Première couillonade. Deuxième couillonade : j’ai foutu une hausse Williams conjuguée à un guidon de fusil de guerre monté à la mord-moi le nœud. L’ensemble n’est pas cohérent et il faudra que je me paye un red dot. C’est typique du genre de démarche qui n’est pas suffisamment pensée. Prenez votre temps si vous modifiez une arme ! Posez-vous la question : « Ca tient la route ce que je vais faire ? » Cela vous évitera bien des bêtises…
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L’arme remontée, je me pose la question du choix du montage : il existe des colliers hauts permettant de passer au-dessus de la hausse que je veux garder mais ce n’est pas, à mon goût, très joli bien qu’ils permettent d’utiliser la visée métallique en cas de casse de la lunette. Un adaptateur 11/22mm fera plus militaire, surtout au standard Picatinny qui se répand de plus en plus. Il me permettra surtout d’utiliser les mêmes colliers et la même lunette sur ma Toz, sur ma Savage et sur ma Winch. Et ça, c’est l’argument béton pour moi !
Je commande donc sur E.bay un adaptateur « quivabien ». Je rajoute un rail picatinny pour la longuesse (toujours l’idée du look et de la polyvalence).
La lunette sera la Buschnell 10x40 que j’ai achetée deux mois plus tôt sur Ebay.com à un vendeur US. Elle est destinée au départ à la Savage elle-même achetée pour m’initier au tir entre 100 et 300m. C’est un modèle souvent utilisé par la police ou les militaires : c’est qu’il doit avoir quelques qualités. Ses grosses tourelles utilisables même avec des gants lui donne un aspect sérieux ; le grossissement fixe est moins fragile que les grossissements variables. Je lui ai adjoint des protections Buttler Creek et un insert Tenebraex (cet insert de 9 mm d’épaisseur remplace paraît-il des pare-soleil de plus de 13 cm) achetés chez ESP.
Les colliers Warnes à détachement rapide aussi achetés sur E.bay.com (pas Ebay.fr) sont surqualifiés pour le faible recul d’une .22 mais pour la Savage et surtout la Winch, ils iront très bien… Toujours l’idée de polyvalence et donc d’économie. De plus ils permettent un démontage rapide et en théorie, je dis bien en théorie, doivent permettre d’échapper à un nouveau zérotage fastidieux.
Le silencieux est de RDS. Si Herlé vendait de la merde ça se saurait. Ca vaut 75 euros port compris mais ce n’est pas sur ce poste qu’il faut faire des économies. Vues les faibles distances des tirs de sniping à la .22, le silence est primordial afin de ne pas être repéré…Si je devais résumer brièvement la philosophie, c’est plutôt « Tire et tire-toi »…
Le bipied est le Sopmod de Rock Creek Barrel; son principal avantage sur les autres bipied à tête pivotante (Harris et Versa Pod) et qu'il ne saute pas.
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