La chasse à l'arc est une discipline ancestrale très exigeante qui requiert une combinaison de compétences techniques, de connaissances naturalistes et d’une préparation mentale rigoureuse. Loin d’être une simple activité de loisir, elle constitue un art qui se maîtrise à force de pratique et d’observation. Afin de réussir leurs tirs, les chasseurs à l’arc doivent impérativement maîtriser la précision et la capacité à pouvoir toucher le gibier de manière régulière.
Concernant le tir, qu’il soit manuel ou mécanique, l’homogénéité est encore plus critique que les étapes précédentes. La bonne maîtrise de ces techniques demande beaucoup d’efforts et détermine la qualité de la précision. Il est important de s’entraîner au tir à l’arc dans de bonnes conditions pour comprendre vos limites et adapter votre matériel en conséquence. Certains facteurs peuvent gêner votre tir comme la fatigue, le stress ou encore la lumière.
Tout commence par la saisie de l’arc. Elle doit être souple mais pas trop relâchée. Elle permettra d’absorber les vibrations et de réduire l’effet incurvé des flèches qui ne se déplacent pas en ligne droite vers la cible. La saisie de l’arc doit être naturelle, car si vous serrez trop fort la précision de votre tir va s’en ressentir.
Qu’est-ce que l’ancrage ? C’est l’endroit du visage vers lequel vous tirez la corde. Avec un arc traditionnel, lorsque la corde est totalement tendue, il faut que vous déterminiez un point d’ancrage fixe au coin de la bouche ou sur le menton.
Le Follow-Through est le fait de résister à l’envie de vouloir vérifier immédiatement la cible. Il faut laisser un temps en maintenant votre position de tir initiale puis observer le résultat. Bien souvent on a tendance à baisser l’arc ou à bouger immédiatement après la décoche de la flèche.
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Un équipement adapté et parfaitement réglé est le prolongement du chasseur. En effet, tout le matériel de chasse disponible doit s’intégrer parfaitement à la pratique du chasseur. Les flèches, quant à elles, doivent être adaptées à l’arc et à la distance de tir. Leur poids, leur rigidité et le type de pointe influencent directement la précision et la pénétration. L’utilisation d’un viseur est toujours plus agréable mais elle a des inconvénients.
La connaissance approfondie des espèces que vous souhaitez chasser est un atout majeur. Au-delà de l’identification visuelle, vous devez comprendre les comportements saisonniers, les habitudes alimentaires, les déplacements et les réactions du gibier face aux différents stimuli. Il est également important de prendre en compte l’impact de l’environnement sur le comportement du gibier.
Le choix du moment et du lieu de chasse est déterminant pour le succès de l’action. Les postes d’affût doivent être choisis en fonction de la topographie du terrain, des vents dominants et des couloirs de passage empruntés par les animaux. La discrétion est un autre élément clé de la chasse à l’arc. Les bruits parasites, les mouvements brusques et les odeurs humaines peuvent effrayer le gibier. Vous devez donc travailler votre déplacement de sorte à passer inaperçu. Il est également avisé d’utiliser des vêtements et du matériel camouflé.
La chasse à l’arc requiert une bonne condition physique. Une préparation physique adaptée permet d’endurer les efforts liés à la marche, à l’attente et au tir. Par ailleurs, la chasse à l’arc demande de la concentration, de la patience et de la maîtrise de soi.
L'arc est la forme la plus pure de la chasse, celle qui donne toute sa chance au gibier. Elle est une école de l'ascèse où le tableau compte moins que le plaisir de ne pas ramener de gibier, mais de s'en être approché, de l'avoir aligné dans son axe de tir. L'arc est la forme la plus pure de la chasse, celle qui donne toute sa chance au gibier. Le chasseur qui opte pour l'arc entre presque en religion. Plus jamais il n'alignera les scores réalisés au fusil et à la carabine, plus jamais il ne contemplera les tableaux. L’arc le force à chasser seul, en individuel, dans un face-à-face silencieux avec le gibier, du lapin à l'ours, de la perdrix au ragondin. Aucun gibier n'est en effet hors de portée du chasseur à l'arc, à condition de l'approcher au plus près, de rentrer dans le périmètre de son intimité.
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Cette arme est apparue il y a 10.000 à 20.000 ans, avec les bouts de bois primitifs utilisés par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. Mais avec la poudre et le mousquet, l'arc avait rejoint le javelot et la fronde au musée des vieilleries cynégétiques. Aux Etats Unis, la chasse à l'arc a été remise au goût du jour après la guerre de Sécession, quand les sudistes désarmés ont dû trouver d'autres méthodes pour abattre le gibier, puisant au coeur de la culture indienne. Le nombre des pratiquants est passé de 4 millions à 8 en dix ans. En France, elle réapparait timidement dans les années 1970. Un mode de chasse controversé : silencieuse par essence, elle ne peut qu’être pratiquée que par des braconniers ! Les adeptes s’accrochent et la pratique est officiellement reconnue et réglementée par une loi en 1995. Aujourd'hui, le nombre des porteurs d'un titre de chasseur à l'arc - octroyé après une formation spécifique - est estimé à 30 000 avec une moyenne d'âge de 30 ans. Comme d'autres chasses alternatives, la chasse à l'arc plaît par son approche de la nature moins guerrière. «Ethique», disent de nombreux pratiquants, qui parlent de développement durable et de protection des écosystèmes. 3 types d’arcs sont utilisé : droit ( long bow) , recurve, arc à poulie (Compound).
Jean-Michel Chevalier, président des chasseurs de grand gibier du Rhône, connait toutes les formes de chasse qu’il pratique, depuis de nombreuses années, en France comme aux 4 coins du monde. Il y a 8 ans, c’est au Canada, à l’occasion d’une chasse traditionnelle à l’ours , qu’il rencontre des chasseurs américains à l’arc. « J’ai trouvé l’approche plus éthique et plus sportive. » explique-t-il. Il décide de franchir le pas. « j’ai eu la chance d’être conseillé, épaulé par Valentin Strobel , responsable du rayon archerie chez Steflo, un chasseur à l’arc plus que confirmé. « Un arc est une arme qui doit parfaitement être adaptée à la morphologie de son utilisateur ». Il optera pour un compound Alpha Max et des flèches carbone full métal jacket de chez Axis. Il s’entrainera encore et encore. Un daim succombera sous sa 1ère flèche mortelle, suivra un sanglier d’une quarantaine de kilos. C’est en Afrique qu’il poursuivra son apprentissage avec la quête, au Cameroun, d’un bongo. « Ce fût un grand moment d’émotion cynégétique que je n’avais jamais ressenti au cours d’une chasse à tir. Guidé par Frédéric Drumont, avec des pisteurs pygmées, j’ai pu décocher une flèche en plein cœur. Cette antilope des forêts magnifique est tombée sur place. A la fin du printemps, il est retourné au Canada, d’un treestand à 6 mètre de haut, il a tiré avec succès un ours noir de 5 ans de face. Pour lui chasser à l’arc est une très belle continuité. « La chasse à l’arc vous offre un challenge très différent. Il y a l'art du silence, la maîtrise du terrain, la connaissance de l'anatomie de l'animal ( pour placer sa flèche) comme de ses habitudes et une attention constante au vent pour ne pas faire sentir la présence humaine. C'est toute une science à maitriser pour côtoyer de près, de très près, le gibier. Notre vraie récompense, c'est de surmonter tous ces obstacles pour arriver à un rapport direct avec l'animal. On ne le tue que si l'on a réussi à l'approcher. Tuer un animal doit vraiment se mériter. Cette chasse est exigeante, réfléchie, elle nécessite un entraînement constant pour être capable, une fois sur le terrain, en situation réelle, de propulser la pointe qui accomplira son oeuvre létale en quelques secondes. »
La chasse à l’arc demeure une chasse plaisir, une chasse d’émotions, mais aussi une école d’humilité car l’archer mesure la grandeur et la complexité de la nature ainsi que la difficulté de s’approprier un animal à l’aide d’un arc et d’une flèche.
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