Un armement de petit calibre s’entend jusqu’à 20mm exclu. Sous la responsabilité hiérarchique d'un chef d'atelier, le mécanicien de maintenance armement (petits calibres) a pour mission d'assurer la maintenance préventive et curative d'armes de petits et moyens calibres.
Le titulaire de la certification est capable de:
I-A. Avant d’évoquer les fonctionnements des armes, il est nécessaire de parler de munitions. Et pour cela il convient de définir les termes employés en la matière et notamment ceux de « calibre » et de « munition« .
Ainsi, il existe potentiellement un nombre infini de munitions pour un même calibre. Ces variations sont un facteur important à appréhender pour le bon fonctionnement d’une arme : on parle alors d’adéquation arme / munitions.
Enfin, concernant les calibres, il est nécessaire de circonscrire ici notre domaine d’étude avec précision. Les armes dont il est sujet ici sont quasiment toutes définies par l’Armée Française comme étant de « petit calibre ». Il faut ainsi comprendre qu’elles tirent toutes un projectile d’un diamètre inférieur à 20 mm.
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Les calibres dont le diamètre de projectile est compris entre 20 et 40 mm sont ainsi considérés comme « moyen ». Au-delà de 40 mm, il est question de « gros » calibre. Nous avons choisi de nous inscrire dans ce référentiel, car il nous paraît légitime d’un point de vue historique et qu’il est largement conforté par la législation en vigueur en France. Cependant, il est nécessaire de comprendre que cette dénomination ne sera pas comprise par tous de la même façon : c’est pourquoi il est nécessaire de la préciser de façon liminaire.
Les calibres sont généralement dénommés en utilisant 3 systèmes de mesures différents : le système métrique, le système impérial anglo-saxon et la fraction de livre ancienne (Fig.02). Quel que soit le système employé, il est fréquent que la valeur mise en avant soit accompagnée d’un nom : la marque, le créateur…mais aussi parfois des indications d’ordre technique. Il s’agit d’une méthode qui permet de différencier plusieurs calibres de même diamètre.
Dans certains cas, elle désigne des munitions dotées d’un culot « renforcé » (.300 Winchester Magnum, 7 mm Remington Magnum), et parfois uniquement une puissance considérée comme « supérieure » pour le diamètre employé (.357 Magnum, .44 Magnum…). Dans le deuxième cas, on rencontre même une munition «.357 Maximum » : on parle bien ici de considération commerciale, bien que fondé sur une particularité potentielle de chargement. Pourquoi potentielle ?
Enfin, avant de décrire plus en détail les tenants et aboutissants de chaque système, il est nécessaire de mentionner qu’un même calibre peut posséder plusieurs appellations différentes, dans plusieurs de 3 systèmes…voire dans tous.
Les dénominations des calibres désignent dans ce cas un diamètre en millimètres. Ce diamètre peut correspondre à celui du projectile ou du canon en plat ou fond de rayures. Parfois la valeur mise en avant est une valeur arrondie au millimètre. Ainsi, le « 9 » du 9 x 19 mm ne désigne pas une valeur exacte, mais la valeur arrondie. La norme CIP nous donne comme valeur de référence : diamètre du projectile 9,05 mm, diamètre en plat de rayure 8,82 mm et diamètre en fond de rayure 9,02 mm.
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Souvent les calibres désignés à l’aide du système métrique sont accompagnés de la longueur de l’étui précédé d’un « x » qui est ici le signe mathématique « multiplié ». Ainsi, le 9 x 19 désigne un projectile de 9 mm (valeur arrondie) sur un étui de 19 mm. Ici aussi, la longueur de l’étui est exprimée de façon arrondie, la CIP nous donnant comme valeur de référence 19,15 mm.
Les dénominations des calibres désignent dans ce cas un diamètre en pouce ou en fraction de pouce. Quand ils sont exprimés en pouce, ces calibres sont normalement précédés d’un « . » qui sous-entend « 0. ». Pour exemple le calibre .30 correspond à 0.30 pouce, soit 7,62 mm. Ici aussi, des libertés sont prises avec les valeurs mises en avant : parfois pour arrondir, parfois pour différencier plusieurs calibres.
Pour exemple, si les .222 Remington et .223 Remington comportent bien des différences (étui, poids de projectiles…), leurs diamètres de projectile et de canon sont rigoureusement identiques. Ici, Remington a renommé le .222 Special en .223 Remington par crainte d’une confusion par les utilisateurs.
Les dénominations anglo-saxonnes sont parfois suivies d’une information numérique supplémentaire précédée d’un « - ». Elle désigne parfois la masse de poudre, en « grain ». Le grain est une unité de mesure propre au rechargement de munitions qui désigne la masse de poudre ou du projectile (1 grain = 0,0648 gramme). Ainsi, la .44-40 Winchester Center Fire (WCF) désigne un projectile de 0.44 pouce de diamètre propulsé par 40 grains de poudre (noire). Nous reviendrons sur le cas de .44-40 WCF en détail plus loin dans ce chapitre.
De même la .30-30 WCF désigne un projectile de 0.30 pouce de diamètre propulsé par 30 grains de poudre (sans fumée). À la fin du XIXe siècle, l’information pouvait être complétée par la masse du projectile. Ainsi, le .44-40-200 WCF désigne un projectile de 0.44 pouce de diamètre, d’une masse de 200 grains, propulsé par 40 grains de poudre noire. Cette dernière pratique est aujourd’hui tombée en désuétude.
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Elle désigne parfois l’année. La .30-06 Springfield est une munition de calibre 0.30 pouce adopté en 1906 par l’armée des États-Unis d’Amérique. Elle désigne parfois la munition « parente », c’est-à-dire la munition (mais surtout la douille) à partir de laquelle la munition a été obtenue. Ainsi le .30-284 est une munition de calibre 0.30 pouce obtenu par modification d’un étui de .284 Winchester. Ici aussi, les cas sont plutôt rares. En France métropolitaine, le .30-284 Winchester fut rendue très populaire par la législation jusqu’en 2013.
Dans le dernier cas, on peut noter de très rares cas « d’hybridation » où la mesure métrique est accompagnée de la désignation de la munition parente.
Derrière ce titre énigmatique, se cache en réalité l’explication d’une appellation couramment employée : celle du « calibre 12 ». Ici, le chiffre 12 correspond à 1/12 d’une livre ancienne (d’une masse de 453,59 g) de plomb. Avec ce 1/12 de livre, on réalise une sphère. C’est le diamètre de cette sphère qui nous donne le diamètre de canon : ici approximativement 18,5 mm.
Ainsi, plus le chiffre est élevé, plus le diamètre est faible. Cette dénomination de calibre est utilisée exclusivement pour les armes à canon lisse. Elle est parfois suivie d’une seconde valeur avec un séparateur « / » et plus rarement un « x ». La seconde valeur est la profondeur de chambrage de ces munitions, qui sont le plus souvent cylindriques. Cette valeur peut être exprimée en millimètres ou en pouces.
Ainsi, un calibre 12/76 nous indique un canon de calibre « 12 » et une chambre de 76 mm. Cette même appellation peut trouver son équivalent anglo-saxon : 12/3” une canon de calibre 12 et une chambre de 3 pouces (Fig.03) . On peut noter ici que comme pour toute munition cylindrique à bourreletForme du culot d'une munition qui comporte un retour d'un di... More ou à demi-bourrelet, on peut tirer une cartouche plus courte dans une chambre plus longue : par exemple, on peut tirer une munition 12/70 dans une chambre 12/76, comme on peut tirer un .38 Special (balle de 9,12 mm sur une douille de 29,34 mm) dans une chambre Magnum .357 (conçue pour une balle de 9,12 mm avec une longueur de douille maximale de 32,77).
Les munitions pour armes à feu modernes peuvent se dissocier en deux familles : celle pour armes à canon rayé et celle pour armes à canon lisse.
Il s’agit du composant destiné à transformer l’énergie mécanique (translation du percuteur) en inflammation par le biais de la détonation d’une substance chimique. De façon générale sur les armes modernes, on trouve toujours les éléments d’amorçage suivants : la capsule d’amorçage, la composition fulminante et l’enclume. Pour la compréhension, on peut adjoindre à cette liste le ou les évents de communication vers la chambre à poudre qui sont présents sur la douille des munitions à percussion centrale.
Le principe est simple: la composition fulminante contenue par la capsule est précipitée contre l’enclume pour l’enflammer et communiquer la flamme par le ou les évents vers la chambre contenant la poudre. On peut retrouver ces éléments sous forme de différents assemblages en fonction des considérations liées à l’emploi de la munition.
La composition à base de fulminate de mercure fut la première employée. Celle-ci comporte deux problématiques d’importance : elle favorise la corrosion des canons et génère des émanations toxiques. Le premier point est particulièrement problématique pour la durée de vie des canons et conduira à partir des années vingt à sa substitution progressive chez un grand nombre de fabricants par le styphnate de plomb pour créer des amorces dites « non corrosives ».
Depuis la fin des années 1990, les considérations sanitaires à propos de la présence de plomb dans les amorces conduiront à l’utilisation du diazodinitrophénol, composé organique, dans les amorces dites « non toxiques ».
Tableau - Armes et éléments d'armes classés en catégorie A1
Classement | Désignation | Caractéristiques |
---|---|---|
A1 - 1° | Arme à feu camouflée sous la forme d'un autre objet | |
A1 - 2° | Arme à feu de poing quel que soit le type ou le système de fonctionnement | Permet le tir de plus de 21 munitions sans réapprovisionnement. Le système d'alimentation (chargeur) a une capacité supérieure à 20 cartouches. Le chargeur est intégré à l'arme, ou amovible et inséré dans l'arme. |
A1 - 3° | Arme à feu d'épaule à répétition semi-automatique à percussion annulaire | Permet le tir de plus de 31 munitions sans réapprovisionnement. Le chargeur a une capacité supérieure à 30 cartouches. Le chargeur est intégré à l'arme, ou amovible et inséré dans l'arme. |
A1 - 3° bis | Arme à feu d'épaule à répétition semi-automatique à percussion centrale | Permet de tirer plus de 11 coups sans recharger. Le chargeur a une capacité supérieure à 10 cartouches. Le chargeur est intégré à l'arme, ou amovible et inséré dans l'arme. À noter : l'arme reste classée en catégorie B si le chargeur n'y est pas inséré. |
Au sein du ministère de la Défense, le détenteur de la certification exerce dans le secteur de la maintenance des armes à feu dans des structures de dimensions variables (60 à 1500 personnels).
Les Armées ont besoin de personnel ayant acquis les connaissances, aptitudes et compétences indispensables à l’exercice des emplois de maintenance sur les armes ou systèmes d’armes dans les infrastructures classiques et traditionnelles, telles qu’elles existent dans le secteur civil, ou dans un cadre opérationnel militaire exigeant et difficile.
La formation débouchant sur la délivrance de la certification professionnelle s’effectue dans le cadre de la formation continue et est destinée à du personnel avec plusieurs années de pratique professionnelle dans le domaine considéré. La certification professionnelle répond ainsi au besoin des Armées et le renouvellement de son enregistrement dans le RNCP perpétue un signal de reconnaissance des compétences.
Lors de la mise à feu de nos armes modernes, le percuteur initie la composition fulminante contenue dans la capsule d’amorçage en la précipitant sur l’enclume. Elle enflamme la poudre par le ou les trous d’évent de la douille. La poudre ainsi enflammée génère un dégagement gazeux important, qui dans l’espace restreint de la douille génère une forte augmentation de la pression. À ce moment, la douille se dilate pour épouser les parois de la chambre du canon et assure ainsi son étanchéité.
Aussi, sous l’effet de cette même pression grandissante, le projectile avance dans le canon. Si l’arme est verrouillée, ce verrouillage assure le maintien de la douille en position. Si l’arme n’est pas verrouillée (ce qui peut résulter d’un choix de conception comme nous le verrons dans le chapitre 6 « Fonctionnement »), la douille recule à mesure que le projectile avance dans le canon.
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