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Le film relate le processus de fabrication du pistolet-mitrailleur Sten, l’arme la plus massivement parachutée aux résistants français, fabriquée en un temps record par les Britanniques après la défaite française de 1940. C’est aussi l’arme sans doute la plus rustique jamais produite : il fallait en simplifier la fabrication à l’extrême afin de baisser le coût de sa production tout en réduisant de façon drastique les délais.

Le mot STEN a été formé des initiales de ses deux concepteurs britanniques, Shepherd et Turpin, combinées avec les deux premières lettres de l’arsenal d’Enfield où furent lancées les premières fabrications en juin 1941. La fabrication de la Sten combine deux types d’opérations effectuées dans des lieux différents : l’emboutissage de certaines pièces en tôle (carcasse, crosse, chargeur, mécanisme de détente), dans des établissements de l'industrie métallurgique ; l’usinage des autres pièces (canon, culasse percutante) dans des usines d’armement.

Fabrication et production de la Sten

Le film illustre d’ailleurs la mobilisation de la population britannique dans la guerre totale : les ouvriers spécialisés dans cette tâche sont des femmes. L’insistance semble mise ici sur le fait de voir à l’œuvre des femmes dans un type de travail réservé d’ordinaire à des ouvriers masculins. La vision d'ensemble de l'atelier puis la diversité des visages soulignent le caractère massif de leur contribution, comme pour indiquer que la population entière se mobilise pour la guerre.

La première séquence montre l’opération finale d’assemblage des différentes composantes de la Sten et leur sortie d’usine, l’image faisant ressortir le caractère massif et rapide de la production. En 1943, au plus fort de celle-ci, 47 000 Sten sortiront d'usine par semaine. Une séquence revient en arrière pour montrer l’usinage de certaines pièces dans des usines d’armement dotées de machines-outils adaptées. Ici, la caméra paraît se concentrer sur la haute technicité des opérations. On voit l'eau qui coule continuellement pour refroidir le métal. Un ouvrier spécialisé apparaît fugitivement, présent aux côté des ouvrières pour manipuler le matériel. Une ouvrière présente la pièce usinée à la caméra, pour en souligner la perfection.

Avantages et inconvénients de la Sten pour la Résistance

Si la Sten est devenue l’arme emblématique des résistants (avec des variantes, le modèle le plus répandu de loin étant la Sten MK II), elle montre aussi les limites de leur armement. Dans sa gamme, elle offrait de nombreux avantages pour le combat clandestin : plus légère que les autres PM, elle était aisée à camoufler car on pouvait démonter ses 4 éléments et les transporter dans un sac à dos ou une petite valise. De surcroît, elle était simple à entretenir et supportait la chute dans l’eau, dans la boue ou dans la neige sans que son fonctionnement en soit affecté. Elle pouvait tirer soit au coup par coup, soit en rafale, grâce à un bouton sélecteur.

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Une séance de tir de démonstration révèle les avantages pratiques de la STEN. Les tireurs sont d’abord vus de face, permettant de constater qu’avec son chargeur s’introduisant horizontalement sur le côté gauche, elle offre au tireur la possibilité de tirer dissimulé en restant à plat-ventre. Puis, la caméra passe de leur côté, s’attardant longuement sur la simplicité du système permettant le tir en rafale (on voit l’éjection des munitions).

En contrepartie, elle avait le défaut de se déclencher parfois toute seule en cas de choc violent, et de s’enrayer facilement si on ne prenait pas certaines précautions avec le chargeur : il ne devait pas être totalement plein ni tenu par le tireur au moment du tir (le film britannique montre la bonne façon de tenir l'arme, pas toujours respectée sur le terrain...). Surtout, c’était une arme excellente à courte portée : 50 mètres. Autant dire qu’elle était adaptée à la guérilla mobile, mais pas à des opérations plus classiques contre des troupes d’assaut dotées d’armes lourdes.

Bien des résistants ont été déçus dans l’été 1944 à la réception de ce qui leur semblait « une mauvaise mitraillette de prix unique », selon l’expression de Charles Tillon.

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tags: #arme #pistolet #mitrailleur #histoire

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