Toute activité, a fortiori de loisirs et de nature, comporte des risques et induit des dangers, la chasse ne fait pas exception à la règle.
Si nous sommes les seuls à pouvoir utiliser des armes dans un milieu naturel, ce n’est pas un privilège mais un droit jadis transmis de génération en génération, aujourd’hui acquis avec l’examen du permis de chasser.
Ce droit à l’usage des armes de chasse nous confère des responsabilités et des devoirs, au premier rang desquels figure le devoir de sécurité.
C’est pourquoi les chasseurs ont développé depuis de nombreuses années une véritable culture de la sécurité.
Pour la chasse, cette évolution s’est traduite par l’examen pratique du permis de chasser, par des campagnes de sensibilisation à la sécurité, par l’établissement de règles et de codes, ainsi que par une analyse très fine des accidents de chasse.
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Nos sociétés modernes veillent à réduire au maximum les risques d’accidents et cherchent systématiquement des responsables.
Le nombre d’accidents de chasse diminue, c’est bien, mais un accident sera toujours un accident de trop.
Dans une logique de responsabilité, la loi consacre plusieurs articles à la sécurité à la chasse.
Il ne s’agira pas d’un examen mais d’une formation pour reprendre les gestes de la sécurité à la chasse, rappeler les situations d’accidents et les comportements à adopter lorsque l’on rencontre un usager de la nature non-chasseur, l’adaptation de l’arme au gibier chassé, etc.
Cette commission va permettre de demander au Préfet la rétention ou la suspension du permis de chasser d’une personne qui aurait commis un incident matériel grave ayant pu mettre en danger la vie d’autrui, ou en cas d’accident ayant entraîné la mort d’une personne ou involontairement causé une atteinte grave à l’intégrité physique d’une personne à l’occasion d’une action de chasse ou de destruction.
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La meilleure façon d’accroître la sécurité à la chasse est de ne pas causer d’accidents ! C’est la sécurité active.
Mais on peut craindre la seconde d’inattention d’un chasseur qui ne tiendra pas compte de l’environnement, et prévenir l’accident en portant des vêtements qui nous rendront visibles de loin, même à travers un écran de végétation. C’est la sécurité passive.
Et pourtant, porter un vêtement fluo lors des chasses en groupe est gage de sécurité !
Le fluo, pour le chasseur, est parfois un déchirement.
En effet, nous avons tous particulièrement aimé un chapeau d’un noble tissu délavé par les pluies, une vieille veste aux teintes d’automne usée par les ronces, nous donnant la sensation de nous fondre dans la nature… Et nous voici affublés de vêtements industriels criards.
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La moitié des accidents de chasse surviennent lors d’une battue de grand gibier !
Nombre de ces accidents pourraient être évités en respectant une règle de base : celle des 30°.
Le chasseur ventre au bois, ne doit pas tirer dans la traque - du moins, c’est généralement énoncé lors des consignes - mais seulement lorsque le gibier aura sauté l’allée, au-delà d’un angle de 30° qui garantit la sécurité des voisins.
Pour matérialiser un angle de 30° vers la droite, le chasseur effectue 5 pas vers la droite puis 3 pas perpendiculairement et la même chose côté gauche.
A la fin du troisième pas, il plante un repère (bâton ou autre).
Le gibier sortant de l’enceinte traquée ne pourra être épaulé et tiré qu’après avoir franchi l’angle des 30°.
En cas d’accident, la responsabilité du chasseur ayant tiré dans l’angle des 30° est systématiquement engagée !
Parfois, le layon est très étroit ou le bois très sale, rendant le tir quasiment impossible. Dans ce cas, mieux vaut s’abstenir !
Tout acte de chasse, dès qu’il est pratiqué par plus d’une personne, comporte forcément un responsable.
Pour la chasse en battue et en particulier au grand gibier, ce responsable doit énoncer clairement, à tous les participants, les consignes de sécurité et de tir.
Ces consignes sont données lors d’un rituel précédant la chasse, celui du rond, auquel tous les participants, chasseurs et traqueurs sont conviés.
Les consignes verbales sont maintenant de plus en plus souvent doublées par des consignes écrites, remises au chasseur qui reconnaît en avoir pris connaissance et s’engage à les respecter en signant le registre de battue.
En cas d’accident, la responsabilité du responsable de chasse n’ayant pas donné les consignes est systématiquement engagée.
Dès que le posté arrive sur son lieu de chasse, il doit avant tout repérer et se signaler auprès de ses voisins de ligne.
Une fois le repérage effectué, le posté définit son angle de tir 30°.
Pour ce faire, il effectue 5 pas vers un de ses voisins et 3 pas à la perpendiculaire dans la direction de fuite des animaux.
Il réalisera la même chose du côté opposé, vers son autre voisin.
Le posté doit par ailleurs adapter cette procédure selon la configuration de son terrain : prendre en compte les obstacles (arbres, rochers, chemin, maison, route...) qui pourraient se trouver à l’intérieur de son angle de tir.
Vous pourrez marquer vos angles de différentes façons : en utilisant du matériel local comme avec deux branches que vous viendrez planter de part et d'autre de votre poste, au milieu de l’allée.
Ou mieux, en utilisant des piquets de battue.
Ces éléments une fois pris en compte, le posté se place "ventre au bois" en attendant le signal de début de battue.
Le début de la traque a été sonné, le posté peut alors commencer le chargement de son arme, une fois le/les canons vérifiés.
Le chargement doit impérativement s'effectuer canon vers le sol et dans l'angle de sécurité.
Une fois la battue lancée, le posté ne doit en aucun cas quitter son poste avant le signal de fin de traque.
Chaque tir doit être fichant, et à courte distance avec une identification claire du gibier.
Pour plus de sécurité, privilégiez les postes de tir en hauteur comme les miradors.
Bien entendu, toutes les positions qui entraînent un tir non fichant sont à proscrire.
En cas de blessure d'un animal suite à un tir, les postés ne doivent pas le poursuivre.
Le travail de recherche reviendra aux chiens de sang à la fin de la battue.
Enfin, tout déplacement d'un animal qui est soumis à un plan de chasse doit s'effectuer une fois le bagage effectué.
Derrière la haie, le champ de maïs, le coin du bois, peut se trouver une personne totalement ou partiellement soustraite à la vue du tireur.
Il est évident qu’on ne tire que vers un gibier clairement identifié, pas une simple forme.
Certains gibiers se font un malin plaisir à vous offrir les plus belles occasions… en volant à moins de 2 mètres de haut, pour des tirs à l’horizontale.
C’est le perdreau qui vous part dans les bottes ou dans la culotte dans les betteraves, c’est le faisan qui décolle d’une haie et ne veut pas monter, la bécasse crochetant malicieusement entre les baliveaux.
Dans le premier cas, le tir est envisageable car la plaine est un milieu ouvert, offrant une bonne visibilité.
Dans les autres cas, si l’on tient compte du fait que quelqu’un, pas forcément en fluo, peut se trouver caché par l’écran de végétation, mieux vaut s’abstenir.
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