Après la détection dans les aliments d’oxyde d’éthylène entraînant le retrait de milliers de références au sein de l’Union européenne en 2021, les retraits et rappels de produits alimentaires se multiplient depuis janvier 2022 en France.
Malgré la guerre en Ukraine, l’élection présidentielle et la pandémie, deux affaires occupent le devant de la scène. Les pizzas surgelées Fraîch’Up de Buitoni (Nestlé) sont à l’origine de décès d’enfants liés à un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les analyses ont mis en évidence une contamination par Escherichia coli (E. coli).
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 22 mars pour « mise en danger d’autrui, blessures involontaires et homicides involontaires » tandis que des perquisitions ont été menées par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) au siège de Nestlé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), à l’usine de Caudry (Nord) - à l’arrêt depuis plusieurs semaines - et dans plusieurs autres sites le mercredi 13 avril.
Des inspections « ont mis en évidence un niveau dégradé de la maîtrise de l’hygiène alimentaire dans l’usine de Caudry, qui a justifié la prise d’un arrêté de cessation des activités industrielles de production dans l’usine ».
Quant à la marque de chocolat Kinder (Ferrero), elle a raté les fêtes de Pâques en raison de la présence de la bactérie Salmonella Typhimurium dans des œufs et autres assortiments. Selon l'entreprise, le foyer de la contamination est lié à un filtre de réservoirs de matières premières dans l’usine belge d’Arlon, un site actuellement fermé à la demande des autorités belges. La marque est sous le feu des critiques, car l’usine a commercialisé des produits jusqu'en avril 2022 alors que les premières alertes remontent à décembre 2021. Des cas d’enfants touchés par des formes sérieuses de salmonellose ont été rapportés au Royaume-Uni et en Irlande. Les rappels sont programmés jusqu’en juin 2022.
Lire aussi: Chaleur Interne Pistolet à Étain
Des consommateurs ont pu recevoir des courriers et des messages de leur magasin les invitant à rapporter les produits.
Mais il faut aussi compter avec la présence de corps étrangers. Un lot de poissons panés surgelés des enseignes Carrefour et Auchan depuis fin janvier 2022 fait l’objet d’un rappel depuis le vendredi 4 mars 2022. Est en cause la présence de morceaux de plastique.
Même cause et même conséquence pour des barquettes de poulet haché de la marque Monique Ranou (Intermarché). Même cause et même conséquence pour des sachets de fromage râpé chez E.Leclerc. Variations sur le même thème avec le pâté en croûte Richelieu de Jean Mazière le 13 avril : ce produit qui présente un « risque de blessures internes lors de l'ingestion » est vendu à la coupe. Chez Itinéraire des saveurs, la saucisse sèche d’Auvergne Label rouge de 300 g, distribuée par Intermarché dans un sachet en kraft avec fenêtre, contient également du plastique. Moins courant, des nuggets de poulet de Secrets de volailles, vendus en barquette ou caissette, contiennent des débris de stylos.
Dans ce contexte, le cas des fromages au lait cru fait presque figure de « grand classique ». Les Fromageries de Normandie (Lactalis) a lancé un rappel de coulommiers et de bries, pour risque de contamination à Listeria monocytogenes. La bactérie qui provoque la listériose est aussi à l'origine d'un doublet le 19 avril : un arrêté préfectoral organise le rappel d’une gamme de boudins de Salaisons de la Vernède quand E.Leclerc retire de sa propre initiative du taboulé au poulet.
Série noire, effet d’accumulations ou preuve que la détection fonctionne ? 85 produits ont été rappelés entre le 1er et le 15 avril, contre 52 à la même période l'année dernière.
Lire aussi: Le Chèque Culture : un coup de pouce culturel
Période | Nombre de produits rappelés |
---|---|
1er - 15 avril (année actuelle) | 85 |
1er - 15 avril (année précédente) | 52 |
Si quelque 4000 rappels par an sont recensés chaque année, Foodwatch a lancé une pétition pour exiger « des autorités qu’elles renforcent la traçabilité, les contrôles, les sanctions et, surtout, la transparence des informations pour tout ce qui concerne notre alimentation ».
Pour l’organisation non gouvernementale (ONG) qui dénonce « le flou le plus total » qui entoure ces retraits et ces rappels, « il est temps de briser la chaîne des scandales alimentaires, qui se répète au détriment de notre santé ».
En février 2022, l’ONG se félicitait d’avoir obtenu le retrait de bouillons Knorr (Unilever) en raison de la présence d’huiles minérales. Motif ? « Par principe de précaution et en accord avec les autorités, rappel de 3 lots de bouillons de cubes pour défaut d'emballage pouvant entraîner la migration de contaminants au-delà des seuils de sécurité acceptables. » La traque des hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH) est le cheval de bataille de l’ONG.
Après trois mois de concertation, le plan d’actions gouvernemental sur la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture a été dévoilé le 25 avril.
Si les grandes orientations de ce plan sont claires (diminution de l’utilisation des phytos, encouragement des alternatives, renforcement de la recherche concernant les impacts sur la santé), peu de mesures concrètes ont été prises.
Lire aussi: Utiliser vos Titres Restaurant sur le Web
Nicolas Hulot l’a bien exprimé à l’issue de la présentation du plan : « L’idée est de mettre la priorité sur le biocontrôle », avec notamment un renforcement de la recherche, et une simplification des processus d’inscription des nouveaux produits.
Bien que populaire auprès du grand public, cette ambition ne se concentre que sur une faible part de l’offre : selon Eugénia Pommaret, directrice de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), le biocontrôle représente en valeur seulement 5 % du marché actuel des produits phytosanitaires. Si tous les voyants sont au vert, cette part de marché pourrait représenter 15 % en 2025.
« Il y aura toujours, dans le meilleur des cas, 85 % du marché qui sera occupé par les produits dits conventionnels.
Au sujet du glyphosate, dont l’amendement concernant son interdiction à compter de juillet 2021 a été retiré du projet de loi sur l’alimentation, deux initiatives sont annoncées et seront conclues au plus tard en 2020. Ainsi le plan prévoit de mener une expertise collective à l’Inserm (1). Est également envisagée l’élaboration d’un cahier des charges en vue d’une nouvelle étude expérimentale sur la cancérogénicité du produit, portée par l’Anses (2). L’Agence sera également chargée d’établir une liste des substances les plus préoccupantes pour la santé publique ou l’environnement.
Dans son objectif de prévenir les expositions aux produits phyto des riverains agricoles, le gouvernement prévoit d’évaluer les arrêtés préfectoraux réglementant leurs usages à proximité des lieux d’accueil de personnes vulnérables d’ici fin 2018. Une révision de la réglementation en vigueur pourrait en découler. À ce propos, le gouvernement prépare un amendement pour la loi résultant des EGA sur la question de la protection des riverains agricoles.
Le gouvernement a également annoncé une augmentation de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) de l’ordre de 50 millions d’euros à compter de 2019. Cela porterait à 180 millions d’euros la somme perçue par cette taxe, prélevée sur la vente des produits phytosanitaires.
Mais les positions de ces deux organismes sont à contre-courant d’un constat partagé par beaucoup : même si, globalement, les mesures annoncées restent floues, ce plan représente une forte accumulation de contraintes pour les agriculteurs.
FNSEA, Coordination rurale, Coop de France, UIPP… : les réactions ne se sont pas fait attendre. Tous dénoncent l’augmentation de la concurrence déloyale face à des produits importés qui ne répondront pas aux mêmes normes.
« Le gouvernement avance seul, s’alarme la FNSEA dans un communiqué. Des charges et encore des charges, des interdictions et encore des interdictions […]. Nous sommes prêts à progresser mais, pour cela, il faut des agriculteurs debout, pas des exploitations à genoux ! » Le syndicat demande une étude d’impacts économiques de toutes ces décisions, le plus rapidement possible.
Pour la CR, « penser qu’il suffit de taxer les agriculteurs pour qu’ils passent en bio est une preuve de la méconnaissance des charges d’investissement nécessaires à une conversion ».
(2) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
En régime stationnaire, la consommation électrique de la machine ITER et des installations sera de 110 MW. Au cours des « tirs de plasma », cette consommation atteindra 620 MW sur des périodes de pointe de 30 secondes.
L'alimentation sera assurée par la ligne de 400 kV qui alimente les installations du site CEA de Cadarache, situé à proximité. ITER disposera d'un réseau de distribution électrique permanente, qui alimentera l'ensemble de l'installation, y compris les bureaux et les installations d'exploitation.
Un deuxième système, délivrant une alimentation électrique pulsée, fournira aux bobines des aimants supraconducteurs et aux dispositifs de chauffage du plasma l'énorme quantité d'énergie dont ils auront besoin au moment des tirs de plasma. L'électricité provenant du circuit de 400 kV sera transformée en tension électrique intermédiaire (69 kV) par trois transformateurs abaisseurs de tension.
tags: #alimentation #courante #tir #groupe #fonctionnement