L’arbalète est un outil de chasse sophistiqué qui ne manque pas de séduire un public de tous horizons. Utilisée depuis l’Antiquité, elle est particulièrement appréciée pour son mécanisme unique, sa grande précision et sa puissance exceptionnelle. Si, au Moyen Âge, son utilisation était complètement libre, elle est désormais soumise à des lois et à des conditions. Avant de se lancer dans ce sport ancestral, il faut connaître la législation qui l’encadre et les règles de sécurité à respecter.
Du point de vue technique, l’arbalète est définie comme une arme de tir formée par un fût et un arc. Ses projectiles sont constitués de grosses ou de petites flèches à pointe en losange à quatre pans appelés « carreaux ». Selon les modèles et les marques, il est possible de recharger l’arme de manière manuelle ou automatique. Elle peut même être considérée comme une version modernisée et améliorée de l’arc.
Pourtant, il existe une variante encore plus élaborée de cet outil de chasse. Il s’agit de l’arbalète à poulie ou « compound ». Son ingénieux système de compression permet de contrôler la force de la tension de la corde lors de l’armement. Par rapport à l’arbalète classique, le modèle à poulie possède une précision de tir, une force et une vitesse de lancement des carreaux plus optimisées. Elle est caractérisée par la présence de rouages et de câbles de part et d’autre de l’arc. Ces éléments étirent mécaniquement la corde, ce qui facilite son armement.
La corde du modèle recurve (ou arbalète classique) est directement scellée à ses branches. Les arbalètes à poulies sont généralement plus courtes que les arbalètes classiques. Cette taille réduite leur permet d’être plus maniables et faciles à transporter. Le système de poulies constitue un système d’aide et représente un point d’appui, pour un réarmement facile et sécurisé.
L’arbalète, bien qu’étant une arme, ne se trouve pas dans la même catégorie que les armes à feu. En France, son acquisition et sa détention sont régies par des lois spécifiques. Contrairement aux armes à feu, l’achat d’une arbalète ne nécessite pas de permis de chasse ou de licence de tir. Cependant, sa vente est interdite aux mineurs. Cette particularité juridique souligne un équilibre entre accessibilité et régulation.
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La loi classe l’arbalète parmi les armes blanches de catégorie 6, également dénommée catégorie D-2. Elle est d’abord identifiée comme « arme » au vu de l’article 132-75 du Code pénal. Cette notion est rattachée à tout objet perforant, tranchant ou brisant susceptible de blesser ou de tuer. Elle est dite « blanche » lorsqu’elle échappe au champ d’application des armes à feu.
En se référant au décret n° 2013-700 du 30 juillet 2013 portant application de la loi n°2012-304 du 6 mars 2012, les arbalètes et leurs projectiles sont considérés comme des armes blanches. Elles sont classées dans la catégorie D-2 du décret cité ci-dessus. C’est donc une arme de 6ème catégorie au même titre que le couteau, la matraque et le poing américain.
En France, toute personne âgée de plus de 18 ans a le droit d’acheter, de détenir et de stocker une arbalète. Autrement dit, l’acquisition et la détention de l’arbalète sont parfaitement libres sur le territoire français, sauf pour les personnes mineures. Une dérogation spéciale s’applique cependant à cette règle : un mineur de plus de 16 ans peut s’acheter cette arme. Les conditions à respecter sont prévues par le décret n° 95-589 du 6 mai 1995.
Les arbalètes à poulie sont régies par le décret n°2013-700 du 30 juillet 2013, ainsi que la loi n°2012-304 du 06 mars 2012. À l’instar du couteau d’extérieur, l’arbalète est considérée comme étant un équipement ou un accessoire de survie. Cependant, l’acquisition et la possession de ce type d’arme sont librement autorisées pour toutes personnes âgées de 18 ans au minimum. Et d’après toujours le même décret mentionné plus haut, la détention d’une arbalète à poulie ne nécessite aucun permis. La détention, ainsi que le port d’une arbalète à poulie ne requièrent alors ni déclaration, ni permis de chasse, ni licence de tir.
Il est formellement interdit d’avoir en main une arme de catégorie 6 prête à l’emploi sur la voie publique. Tel est également le cas pour toute arme blanche transportée dans une housse, une valise ou une voiture. Dans la rue, il faut que l’arme ne puisse pas être utilisée immédiatement. Il est aussi possible de transporter une arbalète sur une voie publique si son détenteur possède une licence délivrée par une fédération sportive.
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Si lors d’un contrôle, une personne possède sur lui une arbalète en dehors de son domicile, et sans disposer d’un justificatif lui autorisant son port ou son transport, il peut encourir une peine d’emprisonnement ferme. Cette dernière peut aller jusqu’à 3 ans, et la personne devra en même temps payer une amende de 3750 €.
Conformément à la réglementation française sur la chasse, l'utilisation de l'arbalète à des fins de chasse est strictement prohibée. Les seules armes autorisées pour la chasse en France sont celles spécifiquement prévues par la réglementation, telles que les fusils de chasse, les carabines et les arcs. La législation française interdit l’utilisation de l’arbalète pour la chasse. Elle peut uniquement être utilisée pour tirer sur des cibles inertes dans les jardins privés ou dans les stands de tir.
Seule la chasse à l’arc est autorisée en France, la chasse à l’arbalète est strictement interdite. La chasse à l'arbalète est totalement interdite en France comme dans d’autres pays européens tels que l’Allemagne. Si, en France, la chasse à l’arbalète est strictement interdite, c’est en raison de sa différence avec l’arc classique et de la retenue de sa corde mécanique.
Les arbalètes sont des armes potentiellement dangereuses, et il est essentiel de suivre des règles strictes pour éviter les accidents. Ainsi, même si elles sont déchargées, ne les pointez jamais vers des personnes ou des objets non ciblés. De même, lors de l’armement, assurez-vous que vos doigts et votre main de support sont bien à l’écart de la trajectoire de la corde. Utilisez un dispositif d’armement approprié si nécessaire.
Évitez aussi de tirer sur des cibles non autorisées ou dans des zones où il y a des personnes ou des animaux à proximité. Si vous fréquentez un club ou un stand de tir, respectez toujours les règles et les consignes de sécurité spécifiques à cet endroit. Par ailleurs, lorsque vous ne l’utilisez pas, assurez-vous que votre arbalète est rangée en toute sécurité dans un étui verrouillé.
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Classement | Désignation | Caractéristiques | Exemples |
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D - a) | Tous objets pouvant constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique | Arme non à feu camouflée, poignard, couteau-poignard, matraque, projecteur hypodermique, couteau dit papillon ou Balisong, couteau à cran d'arrêt avec mécanisme d'ouverture automatique, arme blanche de jet appelée étoile de Ninja, arme mixte d’un modèle antérieur à 1946 combinant une arme contondante dite coup de poing américain avec une arme blanche à lame | |
D - b) | Certaines bombes aérosols lacrymogènes ou incapacitantes | Capacité de 100 ml maximum | |
D - c) | Certaines armes à impulsion électrique de contact | Matraque électrique, poing électrique, certains modèles de shocker | |
D - d) | Arme classée aux e, f ou g qui a été neutralisée | ||
D - e) | Arme historique et de collection | Certains modèles non dangereux d'avant 1900 | |
D - f) | Reproduction d'arme | Modèle d'avant 1900. Tire uniquement des munitions sans étui métallique. La fabrication ne doit pas améliorer sa précision et sa durabilité. | |
D - g) | Arme historique et de collection | Certains modèles d'après 1900 figurant sur une liste des ministères de l'intérieur et de la défense | |
D - h) | Arme et lanceur dont le projectile est propulsé de manière non pyrotechnique | Énergie à la bouche comprise entre 2 et 20 joules | Exemples : lanceur de paint-ball, carabine à air comprimé |
D - k) | Matériel de guerre neutralisé (rendu inapte au tir) | Modèle d'avant 1946 sauf les armes à feu des catégories A, B ou C neutralisées | |
D - l) | Matériel de guerre neutralisé (rendu inapte au tir) | Modèle d'après 1946 figurant sur une liste du ministère de la défense |
La meilleure façon de débuter au tir à l’arbalète est de rejoindre un club de tir. Vous y trouverez des instructeurs expérimentés qui vous enseigneront les bases de la discipline et vous fourniront des conseils précieux. Ensuite, en fonction de vos préférences et de votre expérience, choisissez l’arme qui correspond à vos besoins. Comme pour tout sport, la pratique régulière est essentielle pour progresser. Consacrez donc du temps à l’entraînement et à la perfection de vos compétences.
Une fois que vous avez acquis de l’expérience, envisagez de participer à des compétitions locales. Cela vous permettra de mesurer vos compétences par rapport à d’autres tireurs et de vous améliorer continuellement. Afin de pratiquer le tir à l’arbalète, il est indispensable d’être licencié de la fédération française de tir sportif.
Peu connu par rapport au tir à l’arc, le tir à l’arbalète rappelle les films d’aventure d’inspiration médiévale. Cependant, le tir à l’arbalète est une discipline olympique qui se pratique avec une grande maîtrise de soi. Généralement, le tir à l’arbalète est pratiqué dans un club où de nombreuses disciplines coexistent : le tir au pistolet ou à la carabine, le tir à l’arc et donc le tir à l’arbalète. Sur tout le territoire, il y a environ 1600 clubs et plusieurs ligues régionales qui organisent des compétitions, dont le Championnat de France.
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