Aucun mortel n’a jamais reçu plus de signes favorables de la part des Dieux Sombres qu’Archaon, le Roi aux Trois Yeux. Les uns après les autres, les osts Démoniaques se rassemblent au pied du trône de l’Élu des Dieux. Chacun d’eux est mené par un Démon Majeur exalté par la confiance que son maître a placée en lui. La faille dans la réalité ouverte au sommet du monde scintille étrangement.
En dépit de la bénédiction des quatre Puissances de la Ruine, Archaon prend son temps. Les tribus du nord ont déjà attaqué le Vieux Monde à plusieurs reprises par le passé, et même si elles ont à chaque fois provoqué de lourds dommages, elles ont toujours fini par être vaincues. Plus les signes de l’apocalypse sont nombreux, plus les armées des terres civilisées ont des chances de s’unir contre les forces du nord, et plus les chefs de guerre d’Archaon risquent d’être tués avant que l’heure de frapper soit venue.
Et si les anciennes races des Elfes et des Nains combattent aux côtés des armées du Vieux Monde, la victoire deviendra incertaine. Ce n’est qu’en isolant chaque race civilisée que les Dieux Sombres peuvent l’emporter. Car il n’est pas le seul agent mortel des Dieux, c’est sans doute là le plus grand défi d’Archaon. Tout comme les Puissances de la Ruine ont leurs Champions, les divinités du Vieux Monde ont leurs propres prophètes et hérauts.
Ils parlent aux vivants par l’intermédiaire de rêves et de visions, tandis que les présages qu’ils donnent guident la destinée des croyants. Les Dieux que les hommes appellent Sigmar, Ulric, Shallya, Taal ou encore la Dame du Lac jouent leurs atouts, et aident les peuples civilisés à se battre contre ceux qui souhaitent les détruire. Il ne s’agit plus de plans s’étalant sur des siècles, car l’existence de ces divinités est bel et bien en jeu.
Le Roi aux Trois yeux n’est pas stupide au point de penser qu’il peut réussir seul. Ses maîtres attendent de lui qu’il écrase le monde sous sa botte ferrée, par conséquent Archaon ne compte pas commettre le péché d’orgueil, comme tant de ses prédécesseurs. Bien que les Vents de Magie soufflent plus fort que jamais, ses alliés Démoniaques ne peuvent rester indéfiniment dans le monde des mortels, c’est pourquoi Archaon a rassemblé une avant-garde constituée par des hordes de monstres et de sauvages du nord.
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Avant de partir pour le sud, Archaon prévoit d’affaiblir l’Empire par des ruses magiques, et en envoyant les porteurs de maux de Nurgle les plus doués afin d’ouvrir la voie. Il compte répandre les épidémies dans les royaumes des hommes, et les plonger dans l’anarchie.
Le pacte magique qui lie Archaon à ses maîtres exige de lui qu’il amenuise la frontière entre le monde matériel et le Royaume du Chaos, et qu’il annonce l’aube d’un âge où les lois de la nature n’auront plus cours. La Fin des Temps se manifeste partout dans l’Empire.
Chaque nuit, le ciel prend une teinte verdâtre. Morrslieb, pleine et immense, donne du crédit aux délires des fous. Il plane dans l’air un sentiment inquiétant et indéfinissable. Il sape les pouvoirs des Sorciers et les sens des simples gens. L’Empire est plongé dans le désarroi.
Des cavaliers arrivent à la Cour Impériale de partout dans le Vieux Monde et même au-delà, et chacun apporte des nouvelles plus sinistres que le précédent. La Tilée et l’Estalie ont été dévastées par des myriades de vermine marchant sur les pattes arrières. La vitesse à laquelle ces nations du sud ont été envahies témoigne d’un plan fomenté depuis longtemps, et exécuté impitoyablement.
La Sylvanie, une province qui avait toujours abrité des forces impies, a été engloutie par les ténèbres. Les croisés qui ont tenté de la libérer n’ont pas réalisé que cette région n’est que la première étape d’une stratégie à plus grande échelle. Le premier acte de Nagash a été d’absorber les Vents de Magie de Mort qui soufflent en Sylvanie.
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Il s’est ensuite rendu vers le sud, à travers les Montagnes du Bord du Monde, et a utilisé son pouvoir pour soumettre ou détruire ses ennemis les plus anciens, les Rois des Tombes de Nehekhara. En l’absence de Nagash, les Mortarchs ont raffermi leur emprise sur l’Empire en levant des armées de cadavres dans toutes les provinces.
Néanmoins, chacun des neuf Mortarchs poursuit ses propres objectifs. Enfin, des tribus qui vénèrent le Chaos n’arrêtent pas d’attaquer les frontières des royaumes civilisés. Les armées des Comtes Électeurs se sont rassemblées afin de repousser les envahisseurs, avec à leur tête Luthor Huss et Valten, son protégé.
Pourtant, si impressionnant que soit ce mur, il ne parvient pas à tenir en respect les vents de la contamination. La foi qui lui sert de mortier est érodée par les énergies qui tourbillonnent à ses pieds. Il est désormais si affaibli que les armées des Dieux Sombres y créent des brèches.
Lors du dernier affrontement majeur, Karl Franz a mené personnellement la Reiksguard lors d’une charge désespérée, et a creusé un sillon sanglant dans les rangs ennemis. Malheureusement, la bravoure de l'Empereur l’a mené à sa perte. En effet, au plus fort de la bataille, Karl Franz a fini transpercé par l’épée du Vampire Walach Harkon.
Lorsqu’il a atteint le Palais Impérial, il a trouvé les conseillers de l’Empereur en train de se disputer, chacun essayant de poursuivre égoïstement ses propres buts. Le Graf Boris Todbringer veut enrôler tous les soldats de Middenheim pour partir traquer son ennemi juré, Khazrak le Borgne.
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Le Patriarche Suprême Gregor Martak du Collège d'Ambre clame pour sa part que les Hommes-Bêtes sont une menace plus grande encore que ce qu’affirme le Graf. Les Comtes Ludenhof[1] et Liebwitz cherchent à quérir l’aide des Elfes, des Nains, des Bretonniens, et même des Halflings du Moot, tandis que le Culte de Sigmar affirme que seule la foi peut encore sauver le royaume de Sigmar.
Les ménestrels se plaisent à rappeler que jusqu’à présent, les forces du mal ont toujours été vaincues. Mais désormais, les forces de l’Empire sont pressées de toutes parts, car la guerre fait rage aussi bien sur les frontières qu’à l’intérieur des terres.
Des cultistes et des Sorciers prêtent l’oreille aux murmures des Démons, des mages renégats rongent le cœur des villes qui les accueillent, et des chamans appellent à eux des alliés ignobles en vue du festin à venir. Tandis que les citoyens du Vieux Monde luttent contre la violence qui les assaille, le nord se prépare à la tempête qui s’annonce.
Une comète à deux queues survole le ciel arctique, en laissant derrière elle une traînée de runes fatidiques. Alors que Morrslieb pendait dans le ciel nocturne au-dessus des Désolations Nordiques, mille chamans chantaient à l’unisson. Leur mélopée était reprise en chœur par un million de Démons regroupés sur la toundra balayée par le blizzard.
Ces chants impies étaient portés vers le sud par des vents surnaturels, jusqu’aux oreilles de ceux qui étaient sensibles à ces complaintes irréelles. Le flot d’aliénés se dirigeant vers le nord enfla. Ils se joignirent aux tribus sauvages des terres septentrionales. Les traîtres ayant fui l’Empire s’unirent ainsi aux hordes qui se préparaient à l’assaillir, rapprochant peu à peu le plan d’Archaon de sa conclusion.
Chacun des quatre Dieux du Chaos a choisi des champions humains afin de défendre ses intérêts dans le Jeu Divin. Partout dans le monde, certains se sont dédiés entièrement à leur Dieu, et ont gagné en retour des pouvoirs surnaturels.
Archaon sait qu’il existe des légions de tels guerriers dans le nord, des hordes de combattants en armures de bronze dont les âmes appartiennent au Dieu du Sang, des osts voués aux sensations extrêmes que peut leur accorder le Prince du Chaos, et des cabales de cultistes qui vénèrent le Seigneur du Changement sous toutes ses formes.
Afin de s’assurer l’obéissance de cette masse hétéroclite, Archaon a choisi des chefs de confiance qu’il a envoyés au sud. Valkia, la championne de Khorne, a déjà assailli les terres de Naggaroth à la tête de la Horde Sanglante. Sur les rivages de Kislev, Sigvald le Magnifique a impressionné Slaanesh avec des actes de débauche toujours plus imaginatifs.
Les armées de Tzeentch sont menées au sud par Vilitch le Maudit, même si en réalité ni Archaon, ni Vilitch ne sais qui dupe l’autre au sein de la toile tissé par l’Architecte du Destin. Seuls les serviteurs du Dieu de la Peste n’avaient plus de chef depuis la mort de Festak Krann au pied du Bastion Doré.
Sans un chef de guerre pour représenter les intérêts de Nurgle, l’union des quatre Dieux recherchées par Archaon risquait de s’effondrer. Il était vital de trouver quelqu’un pour servir de héraut au Seigneur de la Déchéance. Archaon rassembla ses cavaliers les plus rapides et les envoya à la recherche d’un champion capable d’apporter la gloire éternelle à Nurgle.
Chaque jour, des rumeurs faisant état d’un nouveau seigneur de guerre arrivaient, le prétendant étant toujours plus putride que celui de la veille. Pourtant, leurs ambitions se bornaient au pouvoir temporel, et à la gloire au combat. Ce ne fut pas un messager mortel qui présenta à Archaon l’élu qu’il recherchait.
Alors que Morrslieb pendait comme un fruit pourri au-dessus de la steppe gelée et que la comète à deux queues poursuivait sa route dans le ciel, Ku'gath le Père des Épidémies apparut devant le trône de l’Élu des Dieux.
Suite à l’apparition de Ku’gath, Archaon s’enfonça dans les Désolations Nordiques. L’esprit affûté d’Archaon avait commencé à imaginer un plan audacieux. Il allait envoyer les frères Glott dans le Vieux Monde, aux côtés des plus ambitieux seigneurs de guerre qu’il pourrait trouver.
Les tribus trop indociles ou impatientes formeraient l’avant-garde de l’armée. Les frères Glott recevraient le commandement de cette première vague d’invasion, divisée en trois forces. Chacune d’elle se verrait confier une des amphores offertes par Ku’gath.
C’est grâce à cette avant-garde d’adorateurs de Nurgle qu’Archaon pourrait tester les défenses des nations civilisées. Les épidémies allaient ravager leurs terres, si bien que les fils des Dieux de l’ordre seraient forcés de lancer toutes leurs forces dans la bataille, et de subir des pertes irréparables. Ce premier assaut serait si dévastateur qu’il ouvrirait la voie pour la suite de la conquête.
Dans le cas où l’attaque des frères Glott aurait un succès trop retentissant, Archaon se dirigerait vers le sud pour porter personnellement le coup de grâce à l’Empire. Au contraire, si les triplés étaient repoussés, ils provoqueraient dans tous les cas de tels dégâts que la Terre de Sigmar serait incapable de survivre à l’assaut suivant.
Les frères Glott retournèrent à la tribu des Fjordlings juste avant l’aube. Ils avaient cherché à attirer le regard des Dieux au Temple de l’Homme Mort, mais au lieu de cela, ils avaient reçu la bénédiction d’Archaon en personne. Il avait chargé les triplés de mener trois forces d’invasion au cœur du Vieux Monde. Chacune de ces armées avait reçu une amphore remplie de miasmes contaminants.
Progressant à travers le campement des Fjordlings sur les épaules de Ghurk, Otto alla décapiter son rival Eofric le Géant au moment où ce dernier sortait de sa tente. Otto empala sa tête sur la pointe de sa faux et attacha sa tresse blanche autour du manche, puis il la brandit bien haut.
Pour ça part, Ghurk avala goulûment le cadavre d’Eofric sous le regard circonspect des anciens de la tribu. La rumeur du retour des frères Glott dans les fjords de Norsca se répandit rapidement. De toute façon, la plupart des chamans et des prêtres des runes l’avaient déjà prédit.
Tous soutenaient les visées hégémoniques des frères Glott, arguant qu’ils avaient été bénis par Nurgle et par l’Élu des Dieux. Beaucoup de tribus se rallièrent à eux sans hésiter, avides de profiter du carnage à venir. Des dizaines de bandes de guerre dévouées à Nurgle rejoignirent également la tribu des Fjordlings, en espérant avoir l’occasion d’apporter les faveurs de leur Dieu aux misérables humains des terres méridionales.
Les Triplés n’étaient que trop heureux de trouver de tels alliés. Les trois frères s’aimaient, mais il leur arrivait fréquemment de se disputer vertement pendant leurs errances, aussi la présence de nouveaux amis n’était pas pour leur déplaire. L’essentiel du temps, Ethrac parlait par énigmes, et adorait utiliser des mots et des concepts que ses frères ne comprenaient pas.
Otto mettait un point d’honneur à rappeler sans cesse qu’il était l’aîné, même s’il n’était sorti du ventre de sa mère que quelques minutes avant les deux autres. Il se considérait comme un visionnaire, et comme le chef de sa fratrie, ce qui suscitait l’agacement d’Ethrac.
Quant à Ghurk, la plupart des sons qui sortaient désormais de sa bouche étaient des mâchonnements. Il était autrefois le plus chétif de la fratrie, mais il avait tellement grossi à force de manger de la viande crue que ses frères avaient pris l’habitude de monter sur son dos au combat. Ils étaient ravis du destin de Ghurk, car avant de vendre son âme à Nurgle, il avait été un jeune homme à la beauté exquise, dont le sourire faisait tomber en pâmoison toutes les femmes d’Urfjord à l’Île aux Baleines. Cependant, cette époque était révolue.
En dépit de leurs frictions, les trois frères rassemblèrent de nombreuses tribus. Des dizaines de bandes de guerre leur jurèrent allégeance, et plantèrent trois clous dans les hampes de leurs bannières pour le prouver. Les frères Glott allèrent ensuite forger une alliance avec Gutrot Spume, le Seigneur des Tentacules, en capturant une Mutalithe à Vortex et en la traînant jusque dans l’immense cage thoracique qui lui servait de repaire.
Spume sacrifia le monstre à Nurgle en l’immolant sur un bûcher, et affirma que cela leur assurerait des vents favorables. C’était une excellente nouvelle, car même si Gutrot Spume avait plusieurs milliers de guerriers sous ses ordres, c’était de sa flotte que les frères avaient besoin. La rumeur prétendait qu’il y avait plus de navires dans la flotte de Gutrot Spume que de Trolls des Glaces dans le Fjord de la Serre.
Les Nordiques levèrent l’ancre une semaine plus tard. Les tribus qui avaient suivi les frères Glott jusque sur le rivage étaient innombrables ; des Graelings, des Bjornlings, des Skaelings, des Vargs, des Baersonlings, des Aeslings, des Sarls…
Ethrac impressionna tout le monde en montrant qu’il connaissait par cœur toutes les bannières et tous les symboles des tribus, même si en réalité, à la fin, même lui ne s’y retrouvait plus. Les derniers à arriver furent les Monteurs de Vers du Pic de la Corne de Glace.
Ils chevauchaient les monstres aveugles qui hantaient les cavernes de leurs domaines souterrains, et même s’ils n’étaient pas nombreux, ils n’en étaient pas moins redoutables. Ils étaient visiblement favorisés par Nurgle, à en juger à leurs faciès goitreux et aux cornes moussues qui avaient poussé sur leurs fron...
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