Avec l'essor des appareils hybrides, la question du viseur est devenue cruciale pour les photographes. Ces appareils, aussi appelés compacts à objectifs interchangeables ou appareils sans miroir, offrent une alternative aux reflex traditionnels. L'une des différences majeures réside dans le type de viseur utilisé : électronique plutôt qu'optique.
La visée optique se fait directement à travers l’objectif, par un viseur optique. C’est la visée des appareils photo reflex. La lumière passe dans l’objectif, est réfléchie sur un miroir vers le haut, puis réfléchie plusieurs fois dans un prisme (la « bosse » sur le dessus du reflex), pour enfin arriver à votre œil. Avec la visée optique, vous voyez donc directement la lumière qui passe par l’objectif. A la prise de vue, le miroir se relève, et du coup la lumière atteint directement le capteur.
En visée électronique, la lumière passe toujours dans l’objectif, mais elle n’est pas réfléchie : elle atteint directement le capteur. Le principal avantage de ce dispositif, c’est que le processeur peut faire ce qu’il veut avec l’image. Par exemple, la mettre en noir et blanc (vous pouvez donc voir directement en noir et blanc AVANT la prise de vue), ou afficher tous types d’informations en surimpression sur l’image.
Les viseurs électroniques offrent de nombreux avantages aux photographes, transformant l'expérience de prise de vue. En effet, viser dans un écran permet d’afficher directement l’histogramme en surimpression sur l’image. Comme vous le savez si vous avez lu mon article ou regardé ma vidéo sur l’histogramme, c’est un outil fondamental, et le seul qui vous permette de vérifier votre exposition avec précision.
L’option des zébras permet simplement d’afficher des rayures diagonales sur les endroits surexposés de l’image. En effet, un viseur électronique permet de passer toute l’image dans un style d’image souhaité (dont le noir et blanc), et donc elle s’affiche comme ça sous vos yeux ébahis. Quel est l’avantage ? Et bien se débarrasser de la « distraction » de la couleur permet de voir directement les contrastes de tonalité dans l’image.
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Avec un viseur électronique, vous pouvez bien sûr directement retenir la fonction des différents boutons (et l’affichage est plus clair puisqu’il peut prendre plus de place dans le viseur), mais aussi utiliser le « Q Menu » (ou « Q » pour « quick » = rapide). La loupe : si vous l’activez, elle se déclenche automatiquement quand vous bougez la bague de mise au point, et va simplement grossir une partie de l’image (x5 ou x10). Vous verrez ainsi très bien si les poils de nez de votre sujet sont bien nets.
Le « focus peaking » : cette fonction permet de souligner les endroits nets dans l’image avec un trait de couleur (sur mon Panasonic GX8, c’est bleu, mais ça peut être vert pomme, rose bonbon ou violet moche chez vous, je n’en sais rien). Mais s’être débarrassé du miroir permet de se libérer complètement des contraintes, et de proposer un VRAI mode silencieux, ou le déclenchement est quasiment inaudible.
Si vous avez déjà filmé en plein soleil avec un reflex, vous savez aussi que c’est un cauchemar complet, puisqu’on y voit pas grand-chose sur l’écran à la luminosité limitée. Voilà, vous l’avez compris, je suis conquis par le viseur électronique. Les avantages à la prise de vue sont énormes pour moi, surtout en termes de créativité, et j’aurais bien du mal à revenir en arrière.
Une demande de la part d'une lectrice nous a soudain renvoyés quelques années en arrière, à l'époque où les viseurs électroniques étaient encore moins répandus qu'aujourd'hui sur les APN hybrides. Pour pallier ce manque, une solution simple existe : greffer sur son boîtier un viseur optique. À celle-ci, la réponse est simple : parce qu'un écran, aussi perfectionné, large, orientable, fidèle et bien défini soit-il, pose toujours un problème lorsqu'il s'agit de cadrer en ayant la lumière dans le dos. De plus, tenir l'APN à bout de bras n'a rien de naturel et bien des photographes ont besoin, pour réussir leur image, de sentir un contact physique avec leur boîtier. En effet, pour peu qu'il dispose d'un viseur, caler son APN sur l'arcade sourcilière et l'arête nasale permet aussi d'améliorer la stabilité lors de la prise de vue.
Ces dernières années, les viseurs électroniques ont fait d'immenses progrès : définition décuplée (Epson dispose de prototypes de 4 millions de points), fidélité des couleurs très satisfaisante, richesse des informations affichées. Un viseur électronique a l'avantage de toujours cadrer à 100 %, de permettre de visualiser directement la balance des blancs et les erreurs d'exposition, peut afficher en surimpression de multiples informations utiles à la prise de vue, permet de "voir" la scène photographiée même lorsque la lumière vient à manquer et autorise grâce au focus peaking une assistance à la mise au point manuelle supérieure à celle d'un viseur optique classique (à l'exception des modèles pourvus d'un stigmomètre et d'un collimateur à triangulation télémétrique).
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Indispensable : pour pouvoir utiliser un viseur optique, il faudra obligatoirement que votre APN (hybride, compact, compact expert) soit pourvu d'une griffe porte-accessoire à la norme ISO. À l'exception de certains appareils Sony, toutes les marques ont recours à une telle prise, dont le format physique n'a pas changé depuis le début du 20e siècle. Comme un viseur optique n'a pas besoin de contact électronique, cela ouvre de larges horizons en termes de rétrocompatibilité et il ne sera pas saugrenu de greffer un viseur des années 40 sur un APN moderne.
Dans le cas le plus simple : vous disposez d'un APN à focale fixe, typiquement un Nikon Coolpix A ou un Sony RX1. Le choix du viseur est simple : 28 mm dans le premier cas, 35 mm dans le second. Pas besoin de tergiverser d'autant plus que dans un cas comme dans l'autre, les constructeurs proposent déjà un viseur optique parmi les accessoires, d'ailleurs souvent vendus à prix d'or.
Là où ça se complique, c'est quand, après avoir appliqué le facteur de conversion, vous tombez sur une focale bâtarde. C'est à dire autre que 21 mm, 24 mm, 28 mm, 35 mm, 75 mm. Dans ce genre de situation, nous vous conseillons d'opter pour le viseur juste en dessous, pour cadrer un peu plus large.
Avez-vous déjà remarqué cet étrange phénomène qui fait que plus la distance de mise au point est proche, plus le champ s'élargit, et plus la distance de mise au point s'éloigne vers l'infini, plus le champ se réduit ? Vous vous doutez bien qu'il est incapable de suivre cette variation, même infime : son cadrage est donc fixe. Selon les constructeurs et les modèles, le cadrage retenu correspond à une distance de mise au point comprise entre 1 mètre et 2 mètres.
Qu'est-ce que c'est quoi dis-donc que la parallaxe ? Mais pour nous, il s'agira simplement de l'écart entre l'axe optique de l'objectif et l'axe optique du viseur. Sur une visée reflex ou avec un viseur électronique, ce que vous voyez est ce que voit exactement l'objectif. Il n'y a pas de décalage. Avec un viseur optique déporté sur la griffe porte-accessoire, vous cadrez toujours un peu plus haut que ce que vous photographiez réellement. Plus vous serez proche du sujet, plus ce décalage s'accentuera.
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Comme nous l'avons vu précédemment, n'importe quel viseur optique de n'importe quelle marque peut se monter sur n'importe quel boîtier, pourvu qu'il dispose d'une griffe porte-accessoire ISO et que vous vous soyez décidés pour la focale qui vous correspond le mieux. Il y a cependant des différences de construction et de luminosité entre chaque modèle et marque, mais c'est souvent le budget, la compacité et la fréquence d'utilisation qui pèseront dans votre décision finale.
Leica a une longue tradition des viseurs mais, dans son catalogue actuel, seuls les modèles dédiés aux grands angles subsistent.
Pour ses compacts experts dp2 Quattro et dp1 Quattro, Sigma propose deux viseurs superbement construits, le VF-41 et le VF-31, couvrant respectivement les focales de 45 mm et 28 mm.
Voitländer, marque allemande plus que centenaire passée sous le giron du japonais Cosina, est sans conteste le plus prolifique en terme de viseurs : du 12 mm au 90 mm, en passant par les viseurs zoom (oui oui, ça existe !) dédiés aux hybrides APS-C ou micro 4/3, il y en a pour tous les goûts, tous les usages et cela pour un budget somme toute raisonnable. En dehors des boutiques physiques, sur internet, lapetiteboutiquephoto.com est un fournisseur de choix.
Zeiss oblige, ces viseurs sont sublimes et du niveau des Leica.
Le Fujifilm X-Pro 3 dispose d’une particularité : un viseur hybride, à la fois optique et électronique. Contrairement au viseur optique des reflex, le viseur optique de votre X-Pro 3 ne vous permet pas de voir à travers l’objectif. Il s’agit d’un viseur type « range finder » qui est déporté sur le côté : le cadre est donc complètement fixe.
Pour faire simple, si vous zoomez avec l’objectif, l’image dans votre viseur restera identique et ne zoomera pas. Un viseur optique est donc totalement indépendant de l’objectif, peu importe celui que vous allez mettre. Pour choisir entre les deux viseurs, il vous suffit de pousser une petite molette située à l’avant de votre appareil, juste à côté de l’objectif. Elle peut se pousser vers l’extérieur, ou vers l’intérieur.
Vous préférez utiliser les deux en même temps ? C’est possible, et bien heureusement ! Le viseur de type « range finder » sert à rechercher une focale. Vous avez donc la possibilité de mettre tous les cadres de focales sur votre viseur optique. Cette manipulation vous permet de voir différents cadres : ils vous montrent quel serait votre cadrage si vous étiez au 23mm, 27mm, 37mm, 50mm ou 90mm.
Le principal avantage du viseur optique, c’est de voir plus large que ce que votre focale vous permet de cadrer. En plus, vous n’avez pas de lag, et la vue est en direct. Son plus gros inconvénient ? Le viseur optique n’est pas sur le même axe que l’objectif, et c’est compliqué d’obtenir une mise au point précise.
Avec un viseur électronique, vous avez l’avantage de pouvoir prévisualiser votre photo avant de la prendre : exposition, balance des blancs, simulation de films, mise au point, bokeh… Vous savez à l’avance le résultat que vous allez avoir !
Le constructeur japonais Tokina a récemment annoncé un accessoire plutôt original : le SZ Super Tele Finder Lens. Le problème que Tokina souhaite résoudre avec le SZ Super Tele Finder Lens (TA-018) est le suivant : lors de l’utilisation d’une très longue focale, l’angle de champ étriqué de celle-ci rend parfois compliqué le fait de repérer et de suivre un sujet en mouvement de façon à le photographier au moment opportun.
Fixé sur la grille porte-accessoire de l’appareil photo, le SZ Super Tele Finder Lens constitue un viseur optique sur lequel est projeté un point rouge d’assistance à la visée. Le viseur SZ Super Tele Finder Lens dispose d’une fabrication en métal (poids de 41,5 g) et d’un design spartiate sensé assuré sa solidité. Il se montre de plus résistant à l’infiltration d’eau, et le traitement de ses deux éléments optiques devrait assurer un affichage clair du point rouge d’assistance à la visée, même lorsque le soleil est au rendez-vous.
Tokina destine notamment le SZ Super Tele Finder Lens à la photographie d’animaux - et plus spécifiquement d’oiseaux -, d’avions, de sport automobile, de feux d’artifice ainsi qu’à l’astrophotographie. La marque suggère de plus une utilisation de cet accessoire avec un objectif tel que l’atypique SZX Super Tele 400 mm f/8 Reflex MF.
Actuellement, 2 types de viseurs se partagent l’essentiel du marché de la photo : les viseurs optiques qui se trouvent sur les appareils photo numériques (APN) reflex et les viseurs électroniques (EVF en anglais pour Electronic ViewFinder) qui équipent la plupart des APN hybrides (sachant que certains n’ont pas de viseurs).
Avec une visée optique, la scène photographiée passe par l’objectif, est reflétée par un miroir puis redressée par un prisme (pentaprisme ou un pentamiroir, pour les appareils d’entrée de gamme) jusqu’au viseur.
Avec une visée électronique, l’image vue dans le viseur est le reflet de l’image qui se crée directement sur le capteur photosensible. Cette image est affichée sur un mini-écran placé derrière un œilleton.
Avec une visée télémétrique, la distance de mise au point au sujet est ajustée par triangulation entre deux fenêtres. Les images issues de ces 2 fenêtres sont réunies au niveau du viseur par un jeu de miroirs. La mise au point (effectuée manuellement) est réalisée lorsque les 2 images se superposent parfaitement.
Caractéristique | Viseur Optique | Viseur Électronique |
---|---|---|
Couverture du cadre | Variable (souvent autour de 95%) | 100% |
Affichage des réglages | Limité, nécessite de quitter le viseur | Complet, personnalisable, en temps réel |
Visualisation de l'exposition | Non, nécessite de vérifier après la prise de vue | Oui, histogramme et alertes disponibles |
Stabilisation de l'image | Nécessite une stabilisation optique de l'objectif | Stabilisation même avec stabilisation du capteur |
Aide à la mise au point | Limitée (confirmation visuelle et sonore) | Focus peaking, loupe |
Mode silencieux | Bruyant, vibrations | Silencieux, pas de vibrations |
Consommation d'énergie | Faible | Élevée |
Malgré de grands progrès dans ce domaine, les viseurs électroniques peuvent donc paraitre encore trop contrastés (en particulier par forte lumière). Dans certaines conditions, l’affichage peut également être sensible au moiré et présenter des trames et scintillements. En revanche, si la scène est peu éclairée, vous aurez du mal à voir ce que vous souhaitez photographier. Un viseur électronique cherche à vous montrer la scène telle qu’elle sera une fois photographiée.
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