Alors que le débat sur les armes à feu mine les États-Unis depuis des décennies, le Canada voisin s’est de nouveau décidé à agir.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a annoncé un projet de « gel national sur la possession d’armes de poing ».
Concrètement, si cette législation est validée par le Parlement, cela signifie « qu’il ne sera plus possible d’acheter, vendre, transférer ou importer des armes de poing où que ce soit au Canada », précise Justin Trudeau. En revanche, les personnes qui possèdent déjà ces armes devraient pouvoir les conserver.
Le projet de loi canadien prévoit aussi d’empêcher quiconque est impliqué dans des violences domestiques d’obtenir un permis de port d’arme, de durcir les peines pour le trafic d’armes et d’interdire les chargeurs de fusils pouvant contenir plus de cinq balles.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a présenté le texte législatif comme la mesure la plus importante prise au Canada en matière de violence armée depuis une génération.
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Cependant, le projet dont les contours sont encore flous devra être soumis au Parlement, où le Parti libéral de Trudeau est minoritaire.
Le Canada avait déjà interdit 1.500 modèles d'armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l’histoire du pays, qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Ecosse (est).
Selon des statistiques officielles, les armes à feu ne sont impliquées que dans 3 % des crimes violents au Canada. Mais Marco Mendicino estime qu’environ un million d’armes de poing circulent dans le pays, dont beaucoup sont importées illégalement des Etats-Unis.
Justin Trudeau avait fait de cette interdiction une promesse phare de la campagne électorale, qui l'a mené au pouvoir en 2015.
Le Premier ministre canadien a affirmé mardi que de nouvelles mesures de contrôle des armes à feu seront proposées si son parti est réélu lors des législatives d'octobre.
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« La violence armée est un problème complexe », a déclaré Justin Trudeau. « Mais au bout du compte, le calcul est en réalité fort simple : moins il y aura d’armes à feu dans nos communautés, et plus chacun sera en sécurité », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, qui intervient après le massacre de l'école d'Uvalde, au Texas.
« Ces armes n'ont été conçues qu'à une seule et unique fin: tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible.
« Des événements comme la tragédie survenue récemment en Nouvelle-Écosse, l'attentat au Centre culturel islamique de Québec en 2017 et le massacre de l’École Polytechnique de Montréal en 1989 n'auraient jamais dû se produire », a indiqué M.
La volonté de durcissement de la législation par le gouvernement a été critiquée par l’opposition conservatrice.
« Le vrai problème dans ce pays, ce ne sont pas les propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi, qui sont strictement encadrés et strictement contrôlés », a déclaré John Brassard, leader de l’opposition à la Chambre des communes, à Radio-Canada.
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« Le vrai problème dans ce pays, ce sont les gangs et les criminels qui importent des armes à feu, principalement des Etats-Unis, et qui utilisent des armes illégales dans nos rues », a-t-il ajouté.
Même son de cloche pour la députée conservatrice Raquel Dancho : « L’annonce d’aujourd’hui ne se concentre pas sur la cause fondamentale de la violence armée dans nos villes : les armes à feu illégales introduites clandestinement au Canada par des gangs criminels. »
En revanche, la Coalition pour les contrôles des armes, fondée après le meurtre de 14 femmes dans une université de Montréal en 1989, a applaudi le projet.
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