Le métier de tireur d'élite ne se limite pas seulement au simple fait d'appuyer sur la gâchette d'un FRF2 et de PGM pour neutraliser des cibles longue distance. Le tireur d’élite est un combattant qui, à l’aide d’un fusil de précision, délivre des feux sélectifs dans la profondeur sur des objectifs clés.
Les missions d’un tireur d’élite sont variées et peuvent inclure l’observation, la collecte d’informations, et la neutralisation de cibles à long rayon d’action. Ces tireurs se déploient souvent dans des zones de conflit pour effectuer des tirs stratégiques et protéger leurs unités, jouant ainsi un rôle clé dans des opérations de sécurité. Les missions des tireurs d’élite sont plus ou moins longues, de plusieurs heures à plusieurs jours et souvent dans des zones d'opération à l’étranger. Entre autres exigences, il faut savoir localiser une cible identifiée, l’observer à distance et collecter du renseignement afin de servir un objectif plus large. Il faut également savoir survivre en autonomie complète durant 48 heures. Changer d'emplacement après chaque tir.
La vie de tireur délite n'est pas de tout repos. Si vous souhaitez embrasser une carrière de sniper, sachez que vous allez devoir vous armer d'une extrême patience car, avant de tirer et de remplir votre mission, vous serez susceptible de rester en mode observation pendant de très longues heures. Pour tenir le coup, un entraînement physique de haut niveau est indispensable. Votre condition physique doit être irréprochable car, en mission, vous allez rester en position statique très longtemps pour fixer votre cible. Bien entendu, votre acuité visuelle doit être parfaite. Vous devrez faire preuve d'une grande capacité de concentration mais également d'un sens aigu de l'analyse pour récolter le plus d'informations et de renseignements possibles sur la situation, de manière à les transmettre clairement à votre hiérarchie. Le métier de tireur d'élite est particulièrement stressant et dangereux.
De vous, dépendront aussi la réussite d'une mission et la survie des soldats sur le terrain. Vous devez avoir le sens du devoir et des responsabilités chevillé au corps. Réactivité, sang froid et efficacité doivent être vos maîtres mots. Devenir tireur d’élite implique de posséder des softs skills propres aux soldats d'exception car ils doivent faire preuve d'adaptation à leur environnement. Cela suppose parfois de savoir faire preuve de rusticité c'est-à-dire de pouvoir résister à des conditions particulièrement austères. Ensuite ils devront aussi faire preuve de calme et de patience car une grosse partie de leur mission consiste à planquer et observer. Bien sûr, l'autonomie et le sens de l'initiative seront aussi importants car une fois en mission, c'est à eux de trouver le bon poste de tir. Enfin la réactivité, la maîtrise de soi et la concentration seront cruciales au moment d'utiliser son arme pour atteindre une cible.
En parallèle, devenir tireur d’élite suppose de posséder de solides connaissances techniques par exemple en topographie mais aussi dans le maniement des armes à longue portée comme le PGM Hécate II ou le HK 417, le SCAR ou le Accuracy-338 LM pour les membres du GIGN. Il sera important de connaître l’arme en elle-même, les munitions, la lunette de visée mais aussi le bipied, indispensable pour des tirs à distance. Pour exceller en tant que tireur d’élite, plusieurs qualités sont essentielles, notamment :
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La formation des tireurs d’élite dépend essentiellement de l’unité d’élite à laquelle ils appartiennent. Ainsi, les tireurs d’élite de la Police nationale sont formés au Centre national de tir (CNT) de Montlignon par des animateurs en Activités physiques et professionnelles (APP) de la Direction des ressources et des compétences de la police nationale (DRCPN). Les snipers des Pelotons d’intervention de la gendarmerie (PI2G), des Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) et des Pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG) reçoivent une formation auprès de tireurs d’élite du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIPN). Les autres unités d'élite sont, quant à elles, formées au sein du Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier.
Pour devenir tireur d’élite, un parcours militaire est souvent recommandé. Un diplôme de niveau bac est généralement requis, mais des études dans des domaines techniques, tels que la photographie ou l’ingénierie, peuvent également contribuer à l’acquisition de compétences utiles. La formation spécifique au métier se déroule principalement au sein des unités d’élite des forces armées. Les tireurs d’élite suivent des programmes de formation spécialisés qui incluent des cours sur le tir à longue distance, la balistique, ainsi que la connaissance approfondie des armes et des munitions. Ces formations se divisent en sessions théoriques et pratiques, permettant aux candidats d’acquérir les compétences nécessaires dans des conditions réelles. Des stages de perfectionnement sont aussi organisés pour les tireurs expérimentés.
Avant d’être tireur d’élite (TE) ou tireur d’élite de longue distance (TELD) il faudra devenir tireur de précision et avoir servi à ce poste pendant plusieurs années. La sélection est rude, la formation exigeante. Quatre semaines au cours desquelles les apprenants suivront :
Seuls les meilleurs tireurs de précision pourront suivre la formation TELD qui dure de quatre à huit semaines. Avant de devenir tireur d'élite, il est nécessaire d’intégrer un corps de l’armée et un régiment où cette spécialité existe. Pour entrer dans l’armée il faut :
Le recrutement est réalisé sur dossier mais aussi sur la base de tests médicaux, d’évaluations sportives et psychotechniques et d’un entretien. Les jeunes recrues seront ensuite formées à l’ENSOA (École Nationale des Sous-Officiers d’Active) et pourront ensuite choisir une spécialité : infanterie, cavalerie, artillerie, etc. Dans la Marine, c’est à l’EDM (École de Maistrance) que les prétendants seront testés et formés ensuite pendant cinq mois avant de choisir leur spécialisation. Pour intégrer la gendarmerie, il est nécessaire :
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Selon l’unité à laquelle ils appartiennent, les futurs tireurs d’élite seront formés au centre national d'entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier ou par des spécialistes du GIGN. Côté police, il faudra intégrer l’ENP (école nationale de police) sur concours dans un premier temps.
En règle générale, un tireur d'élite commence sa carrière en tant que tireur de précision au sein d'une unité d'infanterie de l'Armée de terre. Après plusieurs années d'expérience sur le terrain, il peut espérer être promu au poste de tireur d'élite qui constitue, en quelque sorte, une consécration pour un sniper. Si vous parvenez à ce niveau d'excellence, vous disposerez alors d'une totale autonomie que ne possèdent pas les tireurs de précision. Cela signifie qu'en mission, vous serez amené à gérer votre propre survie en emportant votre nourriture, vos vêtements, vos munitions. Tout cela augmentera considérablement le poids de votre sac. Il faut également savoir qu'un tireur d'élite travaille généralement en binôme avec un observateur que l'on appelle le chef de pièce. Bien souvent, ce dernier est un ancien tireur d'élite. Si son rôle principal est de donner les corrections de tir au sniper, il peut toutefois le remplacer lorsque la mission d'observation dure plusieurs heures.
Les évolutions de carrière pour un tireur d’élite peuvent prendre plusieurs directions en fonction des compétences acquises et des expériences professionnelles vécues. Au sein de l’armée, un tireur d’élite peut gravir les échelons pour devenir chef de groupe ou occuper des postes de commandement qui intègrent des responsabilités plus vastes, telles que la gestion d’une équipe de tireurs d’élite ou l’élaboration de stratégies d’intervention. Des spécialisations supplémentaires en sécurité ou en formation des nouveaux tireurs peuvent également ouvrir des portes vers des rôles consultatifs ou de formation. Les forces spéciales constituent un objectif d’excellence pour de nombreux militaires.
Outre l'armée de terre et ses unités d'infanterie, les tireurs d'élite peuvent également travailler au sein du GIGN, de l'unité d'élite de la Police nationale (RAID), du Service de protection des hautes personnalités (SPHP), de la Brigade de recherche et d'intervention - Brigade anti-commando (BRI-BAC) de la préfecture de police, de la Garde républicaine et de la Gendarmerie des transports aériens (GTA), des Pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG), des Pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG) ou encore du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR). Malgré les différentes unités d'élite au sein desquelles les tireurs d'élite peuvent intervenir, le métier reste néanmoins réservé aux agents les plus performants.
La demande pour des tireurs d’élite est présente dans plusieurs institutions. Les forces armées continuent de recruter des tireurs d’élite pour leurs opérations spécifiques. En outre, les unités d’intervention comme le GIGN ou des forces similaires dans d’autres pays offrent également des opportunités d’emploi. Les agences de sécurité, tant publiques que privées, cherchent des tireurs qualifiés pour des missions de protection de personnalités ou de gestion de crise. Les secteurs civils commencent également à explorer le potentiel des tireurs d’élite. Les entreprises spécialisées dans la protection rapprochée ou la sécurité événementielle ont un besoin croissant de professionnels capables de gérer des situations de haute tension avec précision et sang-froid. Les contrats à long terme peuvent s’avérer intéressants pour ceux qui souhaitent appliquer leurs compétences dans un cadre moins militaire.
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Le salaire d’un tireur d’élite varie en fonction de son expérience et de son affectation. En moyenne, un tireur d’élite au sein de l’armée française ou de formations spécialisées telles que le GIGN peut gagner entre 2 500 et 3 500 euros par mois, tandis que ceux au sommet de leur carrière pourraient recevoir des compensations plus élevées, prenant en compte les primes de risque et autres indemnités liées aux opérations. Le salaire d’un militaire dépend de son grade. Un soldat ou un matelot percevra 1 555.76€ brut par mois pour un grade 2. Un caporal-chef selon son grade percevra entre 1 593.25€ et 2 005.62€.
Salaire brut mensuel d'un débutant: 1 500€
Aspect | Description |
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Missions | Observation, collecte d'informations, neutralisation de cibles |
Qualités | Calme, patience, précision, condition physique |
Formation | Unités d'élite, cours théoriques et pratiques, stages |
Secteurs d'emploi | Armée de terre, GIGN, RAID, SPHP, etc. |
Salaire moyen | Entre 2 500 et 3 500 euros par mois |
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