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Direction la Moselle, afin de revivre le quotidien des "gueules noires", dans le seul site minier français conservé dans son intégralité. À Petite-Rosselle (Moselle), le carreau Wendel est devenu le témoignage de l'épopée des mineurs et de l’extraction du charbon. Vu de haut, il semble n’avoir pas bougé, comme figé au dernier jour de son exploitation. C’est l’un de ces carreaux de mines qui ont fait le prestige du bassin houiller lorrain.

"Ici, de 1866 jusqu’en 1985, donc 120 ans, on a sorti du charbon, jusqu’à 1 300 mètres de profondeur. Le site Wendel est l’un des seuls en France où est conservé l’ensemble des bâtiments qui composaient le carreau minier", explique-t-il. Le site a été transformé en musée. De la salle des pendus à la lampisterie, tout le quotidien du carreau de mine se dévoile au milieu de la grande histoire du charbon.

Les Houillères de Petite-Rosselle

Les Houillères de Petite-Rosselle ont une histoire qui remonte au-delà de 1870. Elles sont nées françaises, mais les années d'annexion les laissent avec des moyens insuffisants : en hommes — et Cadel groupera autour de lui une « équipe » qui va faire parler d'elle —, en équipement — et les fonçages de Simon III et de St Charles III seront décidés. — Des lavoirs neufs seront construits dans chacun des sièges.

La technique minière doit évoluer ; c'est la naissance du havage et Petite-Rosselle, comme Sarre et Moselle, s'y intéresse dès son apparition. Dans ces charbons durs, le marteau piqueur, instrument pénible à manier et peu efficace, est chassé des chantiers ; havage et tir : voilà les moyens nouveaux. La maîtrise est soigneusement sélectionnée et formée.

Pourtant, en 1929, à mi-chemin de cette création, la catastrophe de Saint-Charles a failli tout remettre en cause... Il faut remblayer les puits. En 1930, les travaux de « reprise » commencent. Cadel apparait comme le responsable de ce gigantesque travail qu'il a conçu et va mener à bien, imposant ses vues et sa volonté à la fois à ses patrons qui l'écoutent et à l'administration qui le surveille.

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En 1947, le « Bassin de Lorraine » est mis en place, sous le signe de la nationalisation. M. Cadel en est le directeur technique. Il perçoit immédiatement les immenses possibilités de ce nouvel ensemble. Il décide la création de deux grandes centrales thermiques (600 000 kW). Il décide et explique que le bassin doit avoir un développement rapide alors que la nation base son propre essor sur un appel pressant à nos ressources nationales.

En 1949, on cherche un homme. Sollicité, Cadel accepte le poste de Directeur Général des Charbonnages de France. Il connaît la mine, les mineurs, les possibilités des gisements, des techniques, et des hommes. Sur un aussi vaste champ d'action, il va donner toute sa mesure. En moins de quatre ans, il a réorganisé la profession, lui a assigné ses objectifs et redonné foi en son avenir.

Roger Cadel : Une Figure Clé

Fils de Hippolyte CADEL et de Julie Léonie Jeanne JACQUES, né le 12 juillet 1890 à Mardeuil (Marne), décédé le 3 décembre 1956, ancien élève de l'Ecole nationale supérieure des mines de Paris (ingénieur civil des mines), Roger Cadel a consacré sa carrière à la profession houillère.

Nommé en 1938 directeur général des Houillères de Petite Rosselle, où il avait débuté comme ingénieur du fond en 1919, M. Roger Cadel avait accédé au poste de directeur général des services techniques des Houillères du bassin de Lorraine en juillet 1947, puis au poste de directeur général des charbonnages de France, en juin 1949, avant d'assumer, en 1952, la présidence du conseil d'administration des Houillères du Bassin du Nord et du Pas de Calais, et, depuis décembre 1953, celle du Conseil d'Administration des Charbonnages de France.

Dans ses souvenirs professionnels, Paul GARDENT note que Roger Cadel était auréolé d'une réputation de grand technicien, mais aussi de terreur. Il entre à l'Ecole en 1913 ; sans attendre, il va commencer à se mesurer avec les obstacles que le destin semble avoir accumulé sur sa route pour laisser finalement à cet homme le mérite de les avoir tous surmontés.

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Le lieutenant Cadel va faire quatre années de guerre, dans l'artillerie d'abord, puis comme volontaire dans une nouvelle et dangereuse spécialité, celle d'observateur d'aérostier. L'ingénieur Cadel sort en tête de sa promotion. Des amitiés nouées à l'Ecole le mènent à Petite-Rosselle où il est reçu par M.

La maison de Wendel confie à M. Cadel des missions dans le Nord et il apprend à connaître Liévin, la Clarence, Douchy, Thivencelles, dispensant ses critiques et ses conseils. Mais ses pensées sont pour la Lorraine, où il retournera. Il veille sur son équipe dispersée aux quatre vents. Il est de la première « mission » qui repart fin septembre 1944, avec les avants-gardes américaines.

Hélas : entre Merlebach et Forbach, distants de quelques kilomètres, le front se stabilise pour 100 jours pendant lesquels le pays va être pilonné sans relâche, et ce n'est qu'en mars 1945 qu'il retrouve Rosselle ; au fond, tout est noyé. En deux ans, chacun se donnant sans compter à sa tâche, tout est remis en marche.

Toujours l'oeil sur la technique, il pressent les possibilités que l'hydraulique et l'automatisation offrent aux mineurs. Devant les besoins immenses en hommes et en logements, il lance les grands programmes de construction à partir de procédés industriels.

Technicien certes, puisqu'il a libéré les mines françaises du handicap auquel les années de guerre et d'occupation les avaient condamnées, mais surtout meneur d'hommes, il laisse une phalange amicale de mineurs plus jeunes, formés par lui, et M. Baseilhac, directeur général des Charbonnages de France, pouvait dire avec émotion devant la dépouille mortelle de Roger Cadel : « Sa plus grande récompense, ce fut le redressement des houillères françaises, mais ce fut aussi d'avoir renoué les liens brisés de compréhension et d'estime sans lesquelles aucune entreprise n'est humainement viable... En groupant autour de lui et en formant des équipes de jeunes ingénieurs qui occupent tous aujourd'hui dans notre profession des postes à responsabilités élevées, il a su faire des entreprises à la tête desquelles il a été placé autant de pépinières d'hommes de valeur.

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Chronologie des Accidents Miniers à Petite-Rosselle

Les mines, bien que vitales pour l'économie, étaient des lieux dangereux. Voici une liste non exhaustive des accidents qui ont marqué l'histoire des mines de Petite-Rosselle :

  • Plus de 240 mineurs sont en poste au puits Vuillemin de Petite-Rosselle.
  • Vers 22h15a lieu une explosion de grisou qui cause la mort de 83 mineurs. Tous les sauveteurs du puits Vuillemin font partie des victimes. Selon un rapport de la direction, l’explosion serait due à une lampe et non par un tir de mine. Cet accident collectif est plus meurtrier du bassin houiller lorrain.
  • Lors d’une défaillance de la machine d'extraction, la cage tombe au fond du puits avec à bord 79 mineurs.
  • Lors de la réparation des ventilateurs du puits N¨° 2, suite à l'accident à l’accident de la veille, des remontées de grisou se produisent.
  • Lors de l'explosion d'une chaudière au jour 7 personnes sont tuées et 3 autres blessées.
  • Un coup de grisou se produit en veine G à l'étage -364 mètres.
  • Un coup de grisou se produit dans un chantier de montage en veine 17B.
  • Dans une taille haute de plus de 4m d'ouverture avec un pendage de 30° dans la nuit du 31/07 au 01/08, un coup de charge balaye le boisage métallique. Les 4 boiseurs- foudroyeurs sont pris sous un éboulement. L'ingénieur divisionnaire et l'ingénieur du service des mines descendent immédiatement sur les lieux de l'accident. Un nouveau coup de charge et un nouvel éboulement les ensevelis tous les quatre ce qui porte à huit le nombre de victimes.
  • Un mineur qui vivait encore se signale en frappant sur une conduite.
  • Un coup de grisou relayé par un coup de poussières coûte la vie à 19 mineurs travaillant au montage dans la veine 18 à l'étage -1050 mètres. 3 autres mineurs meurent intoxiqués par les fumées dans les chantiers en aval.
  • Un coup de charge soulève le sol de la voie de base en veine Frieda 5 à l'étage -1250 mètres.

Rappelons pour mémoire que la plus grande catastrophe minière française a eu lieu à Courrières (Pas-de-Calais) le 10 mars 1906. Un coup de grisou en veine Cécile à la fosse N°3, ravage les puits 2, 3, 4 et 11 dans lesquels se trouvent 1500 mineurs.

Les Baraques : Habitations des Mineurs

Après la guerre, les destructions militaires et les 4 années d’occupation ont ruiné notre région. La « bataille du charbon » nécessaire à la reconstruction du pays, étant une priorité, il a fallu recruter de la main d’œuvre. Et pour loger cette main d’œuvre française et étrangère, ainsi que les milliers de prisonniers allemands travaillant dans les mines, il fallait reconstruire.

Les baraques sont presque toutes du même type. Elles sont composées de deux logements de 42 m2 chacun avec leurs entrées opposées. Les ossatures et panneaux sont en bois. Il y un accès sous le toit par le biais d’une trappe. Le toit est composé de plusieurs éléments de ferme de charpente en bois qui supportent la toiture. Le dessous du toit est commun, mais inutilisable. La cheminée construite en briques semble transpercer le toit.

Chaque logement se compose d’une cuisine, 3 chambres, un w.c. intérieur avec une petite fenêtre. Notre baraque à la ferme de Schoeneck disposait aussi d’un w.c. On stockait aussi dans ce cagibi tous les objets encombrants. Un semblant de cave creusée dans le sol sous la baraque ou l’on accédait par une trappe située dans le plancher de la cuisine.

La cave servait à stocker les bûches de bois, d’environ 25 cm de long, remontés du fond de la mine, le fameux mauseklotz, nom qui aurait pour origine, que le fait que de ramener ce morceau de bois à la maison accordait au mineur un droit de cuissage avec sa femme. Certains locataires des baraques qui avaient des chambres libres sous-louaient à un ou plusieurs pensionnaires.

Chaque année, les Houillères nous fournissaient gratuitement de la pomme de terre Bintje, que l’on stockait dans la cave dans un grand caisson en bois sur pieds pour l’isoler du sol.

Anecdotes et Souvenirs d'Enfance

Durant notre enfance, les armes les plus répandues lorsque nous allions jouer aux cow-boys et aux indiens, étaient le lance-pierres, la fronde et l’arc et ses flèches. Placé dans une fente pratiquée à l'extrémité de la flèche, le clou était fermement maintenu par du fil de tir, le fameux ‘chissdraht’ dont Clément nous a déjà parlé dans sa rubrique décrivant la fabrication du lance-pierres.

C’était un dimanche et j’avais revêtu ma belle chemise blanche, celle qui avait une petite broderie sur le devant, car nous avions la visite de ma grand-mère à la maison. Alors que nous avancions sur le chemin pour nous enfoncer plus loin dans la forêt, je ressens soudain un violent coup entre les omoplates. Stupéfait, mon copain se retourne et vois que j’ai une longue flèche plantée dans le dos.

Le jour même, Ericka, la mère de Kono, vient prendre de mes nouvelles et me ramène des biscuits et des bonbons. Lors des retrouvailles 2015, Béguier Jean-René (à gauche) la 'victime', a retrouvé (à droite), Konopackis Pierre, le 'tireur'. Les deux amis qui ne s'étaient plus revu depuis plus de 55 ans ont échangé avec un plaisir évident leurs souvenirs d'enfance. Un an plus tard, ce matin du 17 septembre 2016, Jean-René Beguier, Walter Heitzmann et moi-même avons assisté aux funérailles de notre ami Kono.

Incendies et Déménagements

Après être revenu du poste d’après-midi, mon beau-père entend des bruits sourds provenant du plafond de notre baraque. Les bruits ayant cessés, il se couche dans son lit. Mais inquiet à la suite de plusieurs incendies dans la cité, il se relève et peu de temps après une odeur de brûlé envahie la pièce suivie d'une fumée qui se dégage du plafond.

Aussitôt il monte à l'aide d'une échelle et passe par la trappe de visite pour accéder sous la toiture. Le feu avait pris de notre côté. Il nous évacue de notre logement et à l'aide d'un tuyau d'arrosage du jardin il éteint le début d'incendie. Entre-temps nos voisins italiens alertés par le bruit viennent aux nouvelles.

Au lever du jour il remonte inspecter, avec une lampe, sous le toit commun aux deux logements, pour contrôler les dégâts et il vit dans la poussière des traces de pas allant dans les deux sens et ce, depuis la trappe du voisin. Il lui en a fait fermement la remarque, mais bien sûr celui-ci nie avoir mis le feu, malgré le fait que tout indiquait que c’était lui l’incendiaire.

Après cet incident nous avons déménagé pour des raisons de sécurité à la Ferme de Schoenck où il n’y pas eu d’incendie à ma connaissance.

Jean Tousch : Un Héros de la Drôle de Guerre

Pendant la drôle de guerre, comme ce jour de l'année 1939 (Guerre déclarée par le Royaume-Uni et la France à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939) où TOUSCH Jean, soldat du 69ème RIF (Régiment d’Infanterie de Forteresse) originaire de Willerwald est venu combattre l'ennemi dans ce petit coin de Moselle.

Le 08.11.1939, chef de groupe, il part en reconnaissance avec ses hommes dans la forêt sur les hauteurs du Kreutzberg, non loin de la chapelle Ste Croix. L’engagement est immédiat. Les allemands sont supérieurs en nombre. Jean donne l’ordre à ses hommes de battre en retraite, et du haut de ses 1m81, il retient les allemands avec sa mitraillette. Jean atteint par une balle de mitraillette est laissé pour mort par les allemands.

Entre-temps, l’alerte est donnée et les renforts arrivent sur les lieux et ils transportent le corps de Jean. Le médecin qui le soigne le considère comme perdu car il a perdu beaucoup de sang et l’aumônier lui donne l’extrême onction. « Volontaire pour les missions dangereuses, a fait preuve de la plus grande bravoure et d’une énergie farouche. Croix de guerre avec palmes et médaille militaire.

Inauguration d'une Statue de Mineur

Il nous explique que nous sommes tenus d’assister à l’inauguration d’une statue représentant un Mineur, qui sera inaugurée par des personnalités venues de Paris. 1956 - C.E1 de l’école du Centre à Petite-Rosselle. La statue représente un mineur Lorrain.

A 16h00 et en rang, les garçons avec les enseignants et les filles avec les sœurs enseignantes, nous rejoignons les lieux de la manifestation avec nos drapeaux, non... pas avec le mien, parce qu’on me l’a déjà fauché ! On nous place judicieusement pour faire du remplissage et on poireaute jusqu’au moment de l’inauguration qui a lieu à 18h00.

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