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La période de chasse peut être délicate pour les randonneurs, car croiser des personnes armées aux abords des sentiers n’est pas toujours rassurant. La relation entre randonneurs et chasseurs est parfois compliquée, car il faut partager un même « terrain de jeu ».

Périodes et zones de chasse : s'informer pour randonner en sécurité

Il est essentiel de se renseigner sur les dates d’ouverture et de fermeture de la chasse dans votre région. Généralement, la période d’activité principale s’étend de septembre à fin février. Toutefois, il est important de consulter les arrêtés préfectoraux pour connaître les jours exacts et les exceptions. À titre d’exemple, pour l’Isère, le calendrier de la période de chasse 2022-2023 démarre le 11 septembre 2022 et se termine le 28 février 2023. On y apprend que la chasse est prohibée le vendredi.

Pour randonner en période de chasse, il est utile de savoir où sont les chasseurs et quelles sont les zones qu’ils fréquentent. Auprès des associations/fédérations/sociétés de chasse, vous pourrez généralement avoir une bonne idée des lieux à éviter.

Outils d'information : applications et signalisation

La fédération des chasseurs de Haute-Savoie a par exemple lancé Chasseco. Sur Google Play, cette app est décrite ainsi : « Cette application a pour objectif principal d’informer les utilisateurs de la nature sur les jours de chasse et les zones de non-chasse. En indiquant la date et la commune qui vous intéressent (ou en vous géolocalisant par GPS), vous obtiendrez la carte IGN avec une indication des territoires non chassés. » Au niveau national, le Gouvernement lancera à l’automne 2023 un dispositif permettant aux chasseurs de signaler et délimiter leur périmètre d’action. Concrètement, cela pourrait se matérialiser par la création d’une application ou par la mise en place d’une nouvelle fonction sur Suricate.

Conseils de sécurité pour les randonneurs

Voici quelques conseils pour assurer votre sécurité lors de randonnées en période de chasse :

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  • La première chose à faire est de porter des vêtements clairs, ou de couleur vive, pour que les chasseurs puissent vous distinguer de loin.
  • En cas de mauvais temps ou lorsque la visibilité n’est pas idéale, n’hésitez pas à utiliser votre lampe frontale (en mode clignotant par exemple). Vous pouvez aussi fixer une « lampe de running » à vos vêtements et/ou à votre sac.
  • Évitez également de randonner trop tôt ou trop tard dans la journée. L’aube et le crépuscule sont des moments propices aux déplacements des animaux… et donc à l’activité des chasseurs.
  • Enfin, si vous craignez de ne pas être repéré visuellement par les chasseurs, vous pouvez vous munir d’un sifflet.
  • Ces conseils valent aussi pour votre chien !

Malgré tout, il est recommandé de bien rester sur les sentiers pendant vos randonnées. Sachez aussi qu’il est strictement interdit de tirer en direction d’habitations et de routes. En cas de doute, favorisez donc les routes et les chemins situés à proximité de bâtiments.

Signalisation et comportement en cas de rencontre

Les participants à une action collective de chasse à tir au grand gibier ont l’obligation d’être visibles et de signaler leur présence. Un arrêté du 5 octobre 2020 oblige ces chasseurs à porter un gilet fluorescent, de préférence de couleur orange, visiblement et pour toute la durée de l’action de chasse. Cette règle est valable également pour les participants non armés. De plus, pour ces chasses, les organisateurs doivent positionner des panneaux de signalisation de type « chasse en cours ». Il faut savoir que ces panneaux sont uniquement là pour vous inviter à être vigilants. En aucun cas cela ne vous interdit d’emprunter les chemins sur lesquels ils se trouvent. Cependant, je vous recommande tout de même d’éviter de traverser une zone à risque.

Si vous rencontrez des chiens de chasse sans leurs propriétaires, évitez les mouvements de panique et ne vous mettez pas à courir. Il est aussi probable que vous entendiez des coups de feu, sans pour autant voir les chasseurs. Si c’est le cas, ne cherchez surtout pas à vous faire discret ! Criez ! « Stop ! », « Halte au feu ! ».

Chasseurs et ruralité : une représentation contestée

Le nouvel argument de la FNC et des chasseurs, développé depuis quelques années, est la ruralité et sa défense. Les chasseurs représenteraient la ruralité, la campagne, son mode de vie, ses traditions, ses valeurs, face à la Ville, cette société sans valeur, si ce n'est une seule, l'incompréhension et le mépris de la ruralité. Bref une campagne avec des valeurs et un mode de vie qui demande à vivre face à une ville qui veut détruire ce mode de vie ancestral.

Les campagnes sont actuellement délaissées par les pouvoirs publics et en proie à de vrais problèmes. Soit ce sont des campagnes proches de ville que l'étalement urbain grignote à coup de routes, de zones commerciales et de lotissements. Soit ce sont des campagnes profondes, selon les termes géographiques, qui sont abandonnées. La déprise des services publics à coup de fermeture d'écoles, de postes, de transports, de fermeture des commerces, de déserts médicaux... laissent ces populations rurales abandonnées de l''Etat, c'est-à-dire dans la France centralisée, abandonnées de Paris, de la ville.

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Tout cela contribue à un vrai malaise rural que cherchent à récupérer indûment la FNC et les chasseurs.

Les chasseurs sont-ils légitimes à représenter la ruralité ?

Cette question se pose en effet : les chasseurs sont-ils numériquement légitimes à représenter la ruralité, c'est-à-dire la population rurale, comme ils le prétendent? La France compte 33% de population rurale selon l'Insee, sur une population totale de 67000000, soit 22 110 000 ruraux. Or il y a en France, 1.03 millions de chasseurs en 2020 (chiffre FNC). Même si tous les chasseurs étaient ruraux, ils ne représenteraient que 4.65% des ruraux ce qui est plus que minoritaire.

Les chasseurs sont donc plus que minoritaires même dans la population rurale et n'ont donc aucune légitimité à représenter la ruralité et les campagnes qui sont pour 96% de la population des non chasseurs.

Manipulation de l'image de la ruralité

Malgré cette illégitimité numérique à représenter la ruralité, la FNC a inventé une image de la ruralité taillée pour les chasseurs ce qui leur permet de paraitre son champion. La ruralité des chasseurs serait celle d'un rapport "vrai" à la nature, à l'animal et à sa mort qui s'opposerait à la vision de la ville qui ne connaitrait la nature et l'animal que sur le mode d'une sensiblerie aseptisée refusant sa mort.

Cette image d'une ruralité ayant au centre de ses valeurs l'acceptation de la mort animale gratuite est donc totalement fausse mais en créant cette image taillée pour eux les chasseurs peuvent l'endosser et ainsi accaparer l'image de la ruralité.

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C'est là où voulaient en venir les chasseurs : s'ils sont la ruralité, toute contestation de la chasse est une contestation de la ruralité et de la campagne. C'est donc un mensonge sur lequel repose toute cette argumentation car la ruralité, ce ne sont pas les 4% de chasseurs qui y résident mais les 96 autres pourcents de non chasseurs qui vivent dans un rapport apaisé voire aimant à la nature et aux animaux.

Le renouveau politique des chasseurs

Pour s'opposer au développement en France de l'écologie que les chasseurs ont toujours vue comme leur bête noire, les chasseurs se sont organisés à partir de 1989 pour avoir une représentation politique avec la création de CPNT, Chasse, pêche, nature et tradition. Cet échec politique s'accompagne d'un changement de stratégie : quitter le champ de l'élection politique vouée à l'échec quand on est si peu nombreux, pour celui d'un lobbying forcené pour la chasse et au nom plus acceptable de la ruralité.

Ce renouveau politique des chasseurs par le lobbying vient d'une double élection de ceux qui sont devenus des alliés objectifs : l'arrivée à la tête de la FNC de Willy Schraen en 2016 et celle à la tête de la France d'Emmanuel Macron un an plus tard.

Gestion adaptative des espèces

Parmi ces cadeaux, ils ont obtenu la gestion adaptative des espèces, le Graal des chasseurs d'espèces fragiles : pour les espèces vulnérables, on n'interdit pas mais on autorise des chiffres de prélèvement en fonction des populations estimées de l'espèce. Ensuite ce sont les chasseurs eux-mêmes qui doivent déclarer leurs prises sans véritable conséquence s'ils ne le font pas.

Tous ces cadeaux reposent sur la proximité des chasseurs à l'Elysée : Thierry Coste, lobbyiste des chasseurs est conseiller ruralité d'E.Macron, un accord de 30 mesures a été signé entre Willy Schraen et François Patriat au nom de LREM pendant les législatives de 2017.

L'argument des chasseurs champion de la ruralité est donc totalement faux : les chasseurs ne sont pas la ruralité puisqu'ils sont au plus 4% de la population rurale.

Représentation des chasseurs au sein de la population rurale
Population Nombre Pourcentage
Population rurale en France 22 110 000 33% de la population totale
Chasseurs en France (2020) 1 030 000 -
Chasseurs ruraux (estimation haute) 740 000 3.34% de la population rurale

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