Une ombre dans votre dos. Vous ne les voyez pas mais eux vous surveillent, guettent le moment où, en quelques secondes, ils vont vous bousculer, glisser leur main dans votre poche, votre manteau, votre sac à main.
Quelques minutes plus tard vous allez chercher votre téléphone ou votre portefeuille mais il sera trop tard. Le ou les voleurs à la tire seront déjà loin.
«Je ne sais pas comment ils ont fait, se souvient un Toulousain. Je venais de prendre de l'argent. Rue Bayard, j'ai croisé un homme un peu ivre qui m'a emporté dans deux trois pas de danse. Je ne me suis pas méfié…» Le danseur s'intéressait au portefeuille de sa victime.
Le soir dans la rue ou les bars, le jour sur les marchés, les magasins bondés, les arrêts de bus ou les stations de métro, les «tireurs» sont prêts à vous gâcher votre journée.
«Ils agissent là où il y a du monde, où une bousculade ne va pas éveiller votre attention», prévient un policier.
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Seulement depuis janvier, les vols «tire», avec ou sans violence, montent en flèche à Toulouse. Une augmentation supérieure à 40 % entre janvier et mars. Un phénomène compliqué à juguler.
Courir après ce type de voleur nécessite du temps et des effectifs. La police toulousaine manque des deux.
Devenue une priorité, la chasse à ces spécialistes a mobilisé deux brigades de la sûreté départementale la semaine dernière. Arrêtés, placés en garde à vue, Amine 23 ans et Hakim 21 ans ont terminé leur semaine devant le tribunal correctionnel, vendredi.
Barbus, longilignes, ils se ressemblent presque comme des frères et font profils bas face à leurs juges, bien loin de leur attitude en garde à vue où ils ont menacé de mort les policiers.
Selon l'enquête, ces deux individus ont dérobé six téléphones dans le métro. Cinq fois à des femmes.
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«Le sexe faible. Lui reconnaît les vols quand son copain «n'y est pour rien». «L'exploitation des vidéos laisse peu de doute», prévient le président Glavany.
«Et des victimes vous ont identifié, reconnu lors de votre garde à vue», précise encore le magistrat. Amine reste sur ses dénégations.
Malgré les efforts de la défense, Mes Justine Beauvais et Thomas Herin-Amabile, les deux «tireurs» ont été condamnés à 8 et 6 mois de prison.
Il est difficile de se prémunir contre les vols à la tire qui, parfois, peuvent finir en vols avec violences. Quelques conseils doivent cependant être retenus.
«Il faut déjà s'assurer que son sac à main ou son sac à dos est bien fermé dans les lieux publics, explique le commissaire Kevin Gutter, responsable adjoint de la sûreté départementale.
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Il faut également ranger son portefeuille ou son téléphone portable dans des poches bien fermées et non, comme on le voit parfois, dans la poche arrière de son pantalon. De même, lorsqu'on se trouve dans des lieux de passages comme les centres commerciaux, des bars, des escalators ou le métro, les voleurs peuvent profiter des bousculades.
Malgré ces conseils, personne n'est réellement à l'abri d'être victime d'un voleur à la tire.
Dans ce cas, «quand on dépose plainte, il faut préciser, dans la mesure du possible le lieu et l'heure du vol. Il faut aussi alerter le plus rapidement possible les services de police ou les agents de sécurité du lieu où cela s'est produit.
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