La chasse à la palombe incarne une passion mêlant technicité et tradition. Ce défi, centré sur le pigeon ramier, allie tradition et passion, surtout dans le Sud-Ouest. La chasse palombe n’est pas juste un rituel, c’est une passion qui nous tient tous par la gorge.
Le pigeon ramier, de son nom scientifique Columba palumbus, est le graal des chasseurs exigeants. Ne vous y trompez pas : sa beauté cache une intelligence redoutable.
La méfiance de la palombe tient du mythe. Sa vue perçante détecte le moindre reflet métallique ou mouvement suspect. Un canon mal caché, et le vol entier s’évapore. Un chasseur des Landes résume bien : « Ne sous-estimez jamais une palombe. Elle a une vue perçante et une méfiance légendaire. Le moindre détail suspect, et tout le vol s’évanouit dans l’horizon. »
Leur vision tétrachromatique, sensible aux UV, détecte les moindres reflets. Le phosphore de l’urine ou la lumière UV deviennent des signaux d’alerte. Ce sens unique exige une immobilité totale : un visage découvert ou une main mal camouflée suffit à tout compromettre.
Trois grandes méthodes dominent : les palombières, la chasse au col et l’affût en plaine. Chacune révèle un savoir-faire unique, né de l’adaptation au terrain et transmis de génération en génération.
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La palombière est bien plus qu’une cabane. C’est un quartier général stratégique pour attirer les palombes, avec une équipe dirigée par le paloumayre. En Gascogne, les palombières au sol forment des labyrinthes camouflés par de la brande et des fougères. Les appelants, maintenus par des lacets avec une « cluque » sur la tête, simulent un posé grâce à des « raquettes » actionnées par corde. Ce système ancestral reste essentiel pour attirer les vols sauvages.
Dans les cols pyrénéens, la chasse au col s’inscrit dans un décor de montagne. Deux approches s’opposent : les pantières, filets verticaux tendus dans les passages, et le tir au vol. À Lanne en Barétous, le « Xatar » - bâton blanc monté sur corde - imite le vol de l’autour, prédateur des palombes. Pour le tir au vol, les cols deviennent des couloirs naturels. Ici, c’est l’observation du ciel et la précision du tir qui dictent le succès.
Plus accessible, la chasse en plaine nécessite un repérage méticuleux. Champs de maïs, tournesols ou vergers deviennent des lieux stratégiques. L’affût exige un camouflage parfait. Les palombes, dotées d’une vision perçante, ne pardonnent aucun mouvement. Les formes en « V » face au vent et les affûts légers constituent des alliés précieux. Pour les situations dégagées, maîtriser la chasse en affût couché fait la différence.
Les palombes ont une vision aigüe, supérieure à la nôtre. Pour rester invisible, l’art du camouflage devient une science exacte. Optez pour des tenues intégrales avec motifs Realtree, Arident ou Multicam. Cagoules, gants et manchons doivent être opaques, sans reflets UV. L’affût reste votre arme secrète. Construisez-le en intégrant des éléments naturels (branchages, feuillages) pour casser les formes géométriques. Pour les palombières, la bande CAMOUGRAF autocollante sur plexiglass change la donne.
Face à un gibier rapide volant entre 30 et 100 km/h, les cartouches doivent être parfaitement calibrées. Privilégiez les plombs n°6 ou 7.5 pour un équilibre optimal entre densité et portée. Les bourres à jupe concentrent la gerbe, essentiel pour ces tirs à distance. Testez toujours vos cartouches avec votre arme : un modèle peut être dévastateur chez un chasseur et décevant chez un autre. Pour les tirs en passant, misez sur des gerbes ouvertes.
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La migration d’automne est le moment clé pour la chasse à la palombe. Octobre et novembre concentrent les meilleurs passages, avec des vols massifs traversant le ciel français. Une tradition ancrée dans le Sud-Ouest, mais aussi présente ailleurs en France.
Le Sud-Ouest reste le bastion de cette pratique. Le Lot-et-Garonne, parfois oublié, séduit par des passages inattendus. Plus au nord, la Sologne mise sur les affûts en forêt. Les plaines du Nord-Est exploitent les cultures pour surprendre les vols. Les pantières pyrénéennes, héritage médiéval, piègent les palombes en imitant les attaques d’éperviers. Le tir au vol sur les cols pyrénéens exige un positionnement stratégique.
La chasse à la palombe, c’est une aventure qui démarre avec la migration automnale, généralement entre septembre et novembre, avec un pic en octobre. Dans le Sud-Ouest de la France, notamment dans les Landes ou le Gers, cette période est sacrée. Pour les passionnés, il faut savoir que les dates précises varient selon les départements et sont fixées par arrêtés préfectoraux. Il faut donc toujours vérifier sur place avant de se lancer.
Laurent Bertin a développé le concept de tir HBS pour High Bird Shooting. Il est parti du principe que le seul repère dans l’espace dont dispose le tireur c’est l’oiseau lui-même. On connaît sa taille et c’est donc lui qui vous permet d’évaluer la valeur précise de l’avance que vous jugerez bon de mettre pour bien le tirer. Et ce quelle que soit la distance à laquelle vous le tirez.
Ma méthode a l’immense avantage de supprimer le conflit entre l’avance réelle et l’avance virtuelle. Ce n’est pas que pour lui-même que Laurent Bertin a mis au point sa méthode High Bird Shooting. C’est avant tout une question d’éthique.
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Le tir au vol de la grive est tout de même un peu spécial. Un principe de base tout d’abord : il est toujours préférable de tirer les deux yeux ouverts, et même de ne pas chercher la ligne de mire. En agissant ainsi, on ne perd jamais de vue le gibier, ce qui est un avantage énorme.
Il est donc essentiel de « jeter » son coup de fusil. Pour la grive qui se lève, comme pour celle qui passe, il y a un instant important que seule la pratique permet de saisir sûrement, et on le fait bien mieux en gardant les deux ouverts. Conséquence évidente de ce qui précède, il ne faut jamais suivre la cible avec le bout des canons. Quand on suit, on perd absolument la notion du danger.
Voici les différentes manières de tirer grives et merles selon la façon dont ils se présentent au chasseur :
Pour gagner en régularité, il est essentiel de maîtriser la technique de tir, qui repose sur trois éléments principaux :
Pour ne pas être bloqué dans votre geste, il est important de bien se placer par rapport à la battue et au vol du gibier. Un chasseur, au même titre qu’un joueur de tennis, doit avoir un bon » jeu de jambes « . Le tir de petit gibier est presque toujours un tir sur une cible en mouvement. Un chasseur doit être capable d’avoir un mouvement libre et sans contrainte sur un grand arc de cercle, sans être déséquilibré.
Un mauvais épaulé et un bon swing donnent un mauvais tir. Un bon chasseur avec une arme A peut devenir un mauvais chasseur avec une arme B, malgré une bonne technique. Un bon épaulé ne pourra être obtenu qu’avec une arme » à sa couche « , c’est-à-dire avec une crosse à la bonne longueur et à la bonne hauteur. Si votre oeil ne « tombe » pas correctement sur votre mire, il faudra certainement le remettre à votre couche.
Il faut retenir deux choses pour avoir un bon épaulé :
Le tir de petit gibier est un tir de mouvement, et non de précision contrairement au tir de grand gibier : c’est ce qu’on appelle le swing. Les 3 paramètres suivants sont à prendre en compte :
Pour bien tirer sur le gibier volant, il faut s’entraîner et appliquer une méthode que l’on connaît bien. Le meilleur moyen de s'améliorer est de s'entraîner. Prenez le temps de faire du parcours de chasse, car vous pourrez retirer ce plateau que vous ne cassez jamais parce que vous n'imaginez même pas en rêve l'avance qu'il faut prendre sur le plateau dans certaines trajectoires.
Il faut tirer les deux yeux ouverts.
Faites du ball-trap, cela aide !
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