Le club de tir de Monteux attend avec impatience le projet de stand de tir. André Ulpat de la Société de tir de Monteux explique : "Nous attendons ce projet de stand de tir à 200 mètres depuis longtemps. La demande à cette distance de tir sportif est forte chez les tireurs et le seul pas de tir à 200 mètres en Vaucluse se trouve à Sault".
Déjà en 1901 de grandes parcelles avaient été cédées à la ville de Carcassonne pour la construction d'un terrain militaire, puis en 1936 du Stand de tir.
J’avais 16 ans quand les Allemands sont arrivés à Sault. Tout de suite j’ai été impressionné par la discipline qui régnait dans cette armée.
Pendant toute cette période de l’occupation, je n’ai pratiquement pas quitté mon quartier car on appréhendait de se faire arrêter. Mon laisser passer (ausweis) me permettait de traverser la ligne pour aller en zone libre mais je ne l’utilisais que pour mener les vaches aux champs de l’autre côté.
Lorsque avec sa carriole à cheval Nini Dupuy - la grand-mère de Michel et de Jean-Louis devait transporter quelques passagers clandestins de l’autre côté, elle attendait que je lui fasse signe que la voie était libre depuis le chemin de Beyries pour s’avancer vers chez Bareillat où elle les déposait.
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Dans le quartier, à l’approche des soldats, nous étions alertés par un signal sonore qui nous prévenait. Le chien de chez Rose ne pouvait pas supporter les uniformes et aboyait dès que la ronde passait à proximité.
Venant d’Hagetaubin à pied par les chemins, il décide de passer la frontière de nuit par la côte de Bicat, A mi-côte, il entend des bruits de bottes de personnes qui montent. Sans hésiter, il se jette dans le fossé et s’allonge face contre terre.
Mon père a alors équipé une charrette avec un plancher supplémentaire incliné de l’avant à l’arrière préservant un espace suffisant pour que, de dos à la route, nos deux passagers puissent se dissimuler en restant assis. Du foin puis du fumier ont complété le chargement.
Plus tard, avec une vingtaine de jeunes saultois, j’ai été réquisitionné par les Allemands pour participer à l’opération Todt. Dirigé sur Saint-Jean-de-Luz j’ai été embauché au travail obligatoire pour construire les « blockhaus » du mur de l’Atlantique, sur la côte de Saint-Jean-de-Luz à Biarritz.
Devenu clandestin, je me suis dissimulé et dès qu’apparaissaient quelques soldats je me dirigeais vers la grange de chez Saint Laurent en haut de la côte de Castaignos pour me cacher.
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A la Libération, inscrit aux Forces Françaises de l’Intérieur (les F.F.I), j’ai été affecté à Pau, au Lycée Louis Barthou d’abord puis à la Caserne Bernadotte pour monter la garde et surveiller les prisonniers allemands que l’on enfermait dans des cellules, que l’on faisait travailler dans des tâches de voirie ou de terrassement.
En bordure de la route de Bordeaux, près du centre de tir, au niveau de l’ETAP, l’armée allemande avait fusillé et enterré 43 résistants surpris le 3 juillet 1944 à la meurtrière attaque du maquis actif de Portet près de Garlin.
Dans le cadre du projet de développement des installations sportives, le club a donc reçu les instances de la Fédération française de tir (représentée par Gilles Bourdot, le président du comité Vaucluse et Marcel Pazos, président de la Ligue Provence) qui ont validé le projet en constatant que la sécurité d'un tel stand est respectée ainsi que toutes les mesures de confinement du bruit et autres nuisances.
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