L'histoire du stand de tir de Satory est intimement liée à l'évolution des forces de l'ordre et des pratiques sportives en France.
On ne peut pas comprendre l’apparition d’un groupe spécial blindé au sein de la GRM sans considérer l’évolution de la gendarmerie depuis 1918. Pour le colonel Plique, placé à la tête de la première direction de l’arme, créée en 1920, l’héritière de la maréchaussée « doit, avant tout, remplir une mission de police à l’intérieur du pays ». Une dizaine d’années plus tard, dans un nouveau contexte, ce programme n’est plus entièrement d’actualité. La politique d’optimisation de toutes les ressources dont dispose le ministère de la Guerre entraîne, dès 1929, une revalorisation de l’instruction militaire tactique des personnels de la GRM.
La suppression, en 1933, de la direction autonome de l’arme aboutit, l’année suivante, à la nomination d’un inspecteur général de la gendarmerie, le général Billote, qui réalise aussitôt, un « véritable audit », selon la formule de Georges Philippot. Le constat est inquiétant en cas de nouveau conflit : l’orientation exclusivement policière des gendarmes a réduit leurs capacités militaires. La réponse des autorités ne tarde pas : dès le mois de juin 1935, deux circulaires prescrivent de renforcer l’instruction militaire des gendarmes départementaux et des gardes républicains mobiles.
Parmi ces derniers, tous les candidats à l’avancement doivent désormais posséder un brevet de chef de section ou de peloton. Pour les responsables de l’armée, il faut améliorer la capacité de la GRM à former les recrues, encadrer des troupes mobilisées et des gardes frontaliers, garder des blockhaus en amont de la ligne Maginot et constituer des unités combattantes. On comprend que le groupe spécial blindé de cette force ne naît pas par hasard : il participe à un processus de (re) militarisation, qui fait cependant débat au sein d’un corps toujours chargé d’importantes missions policières.
C’est à partir du groupe spécial blindé que la gendarmerie forme en octobre 1939, un bataillon de chars légers de combat, le 45e BCC, qui prend part à la campagne de France en 1940 et s’illustre en particulier au cours de la bataille de Stonne. Beaucoup plus connu des historiens, cet épisode de l’existence du groupe spécial est présenté comme l’une des pages de gloire de l’arme au front.
Lire aussi: Stands de Tir : Guide Complet
En 1931, nouvelle étape dans la constitution d’une force de maintien de l’ordre à toute épreuve : création du Groupe Spécial autonome de la Garde Républicaine Mobile de Satory, près de Versailles, suffisamment isolé pour être discret et suffisamment proche de son lieu éventuel d’emploi : Paris. Dans le même temps de la constitution de ce groupe, la menace change progressivement de nature. À partir de 1936, la guerre apparaît inéluctable.
Et en octobre 1939, la direction de la gendarmerie revendique l’honneur de participer au combat avec une unité constituée. Cette unité existe, même si elle est loin d’être prête. La participation du 45e BCC à la bataille de Stonne en mai-juin 1940 est connue des historiens. Le bataillon y perdra la quasi-totalité de ses chars et une bonne partie de ses effectifs.
Ces chars appartiennent à un groupe spécial de la Garde républicaine mobile créé officiellement le 15 mai 1933 et rebaptisé groupe spécial de la Garde républicaine mobile le 1er avril 1934. Basée à la caserne de Satory, près de Versailles, cette nouvelle unité, composée de deux compagnies de chars et une compagnie d’automitrailleuses, placée sous l’autorité directe du Gouvernement jusqu’en avril 1934, puis rattachée à la première légion de la Garde républicaine mobile.
Dissout après la défaite française en 1940, puis recréé en 1944, ce corps existe toujours sous le nom de groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM). Depuis sa création, il fait preuve d’une extraordinaire discrétion, alors que son matériel ne devrait pas lui permettre de passer inaperçu dans le paysage policier français. Inconnu du grand public, le groupe spécial blindé de Satory n’a pas non plus suscité un grand intérêt chez les historiens de la gendarmerie malgré la multiplication des travaux, par exemple à l’université Paris-Sorbonne, depuis le début des années 2000.
Seuls quelques études spécialisées y font très brièvement allusion, et le plus souvent pour évoquer le bataillon de chars de combat auquel le groupe spécial donne naissance en octobre 1939, unique unité combattante de la gendarmerie au cours de la campagne de France. Le paradoxe de la présence d’un groupe spécial blindé au sein de la Garde républicaine mobile, puis de la gendarmerie mobile, sa descendante, contribue sans doute à sa confidentialité.
Lire aussi: Saveuse : Un lieu de mémoire
En 1900, Paris organise une Exposition universelle qui éblouit le monde. Néanmoins, Pierre de Coubertin souhaitait également organiser des Jeux Olympiques à Paris en 1900. Suite à une lutte de pouvoirs, il est finalement décidé que les épreuves sportives figurant au programme de l’exposition universelle auront le label olympique.
Ainsi, le camp de Satory propose un grand concours de tir, attirant de nombreux participants et un public enthousiaste. Ces Jeux, inclus dans le programme de l’Exposition Universelle de 1900 à PARIS au grand regret du rénovateur Pierre de COUBERTIN, se sont déroulés, pour le tir, à SATORY et à VERSAILLES.
En juin 1924, Versailles participe pour la 2e fois à l’accueil d’une épreuve des Jeux olympiques de Paris. Il s’agit cette fois de la discipline du tir de chasse, plus précisément du tir sur cerf courant. Il s’agissant d’atteindre des cibles mobiles ayant la forme de cerfs. Ces épreuves ont pour cadre le stand national de tir, réhabilité pour l’occasion.
Versailles soutient dès le mois de décembre 2015 la candidature de Paris pour les Jeux de 2024.
Le tir est très pratiqué à Versailles, notamment du fait de l’importante présence militaire. Cet exercice devient particulièrement populaire après la défaite de 1871 et revêt un aspect patriotique. La Société versaillaise de tir est créée dès le mois d’août 1876. Cette discipline est également enseignée aux garçons à l’école primaire à partir de 1882.
Lire aussi: Tout savoir sur le Tir à la Carabine
Dès 1968, la nouvelle discipline est introduite en France à l’initiative de Roger RENAUX; et avec le soutien de la Fédération Française de Tir présidée par M. En décembre 1969, le premier Championnat de France de Sanglier Courant a lieu à MARSEILLE, sur le premier stand réglementaire de France (d’autres installations d’entraînement existaient dans plusieurs ligues) équipé d’une ciblerie « SPIETH ».
La cible du sanglier, divisée en 5 zones, se déplaçait dans une fenêtre de 6 mètres de large, située à 40 mètres du tireur. A partir des J.O. de 1908, à LONDRES, la cible sera la silhouette d’un cerf, utilisée depuis 1862 à WINBLEDON et dont le dessin est dû à un artiste anglais, Sir Edwin LANDSEER.
La cible du cerf courant se déplaçait dans une fenêtre de 23 mètres situés à 100 mètres. La silhouette était visible pendant 4 secondes. Le tir sur cerf courant sera inscrit au programme des Jeux Olympiques de 1908 à 1972. Ce n’est qu’en 1937 que l’Union Internationale de Tir (UIT) programmera un Championnat du Monde dans cette discipline.
A partir de 1972 (J.O. de Munich); la cible du cerf courant sera remplacée par celle du sanglier et tirée à 50 mètres. Une discipline équivalente, tirée à 10 mètres avec des armes à air comprimé, est inscrite aux programmes internationaux depuis plusieurs années.
La discipline à 10 mètres remplacera à partir de 1992 (J.O. Barcelone) le sanglier courant. La clientèle des chasseurs, majorité des participants au épreuves de tir dur cerf courant, a été remplacée par celle des sportifs de compétition, pour lesquels l’aspect cynégétique de ce genre de tir a totalement disparu.
En 1974, la cible est remaniée et redessinée. Elle est désormais zonée de 1 à 10.
En 1978, aux Championnats du Monde de SEOUL, première performance internationale d’un tireur français : Jean-Luc TRICOIRE termine 4 ème du match mixte, avec 381/400.
En 1982, à EDMONTON (CANADA), JL TRICOIRE devient Champion du Monde dans la discipline 1à mètres (crée en 1976).
En 1986, J-L TRICOIRE est à nouveau Champion du Monde à BUCAREST, dans la discipline 1à mètres.
En 1987, Il remporte les championnats d’Europe à STAVANGER (NORVEGE).
Il disputera les J.O.En 1989, la discipline 50 mètres cède la place à la discipline 10 mètres dans le programme olympique. La cible 10 mètres est remaniée, pour faire disparaître l’effigie du « Sanglier Courant » (qui est conservé à 50 mètres).
Année | Événement |
---|---|
1900 | Jeux Olympiques à Paris : Épreuves de tir à Satory |
1924 | Jeux Olympiques à Paris : Tir sur cerf courant à Versailles |
1969 | Premier Championnat de France de Sanglier Courant à Marseille |
1982 | Jean-Luc Tricoire devient Champion du Monde à Edmonton |
tags: #stand #de #tir #satory #histoire