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La Société de Tir Populaire Salinoise (STPS) compte aujourd'hui 73 membres, auxquels s'ajoutent 15 membres provenant d'autres structures de tir sportif de la région.

Ces derniers viennent pratiquer le tir à 200 et 300 mètres, installations dont ils ne disposent pas dans leurs clubs. Toutes ces personnes se situent dans un cercle d’un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour de Salins.

Si une fermeture administrative de quelques mois, due à la crise sanitaire, a fait baisser la fréquentation du stand de tir, le nombre de nos adhérents reste stable par rapport...

L’arrivée du 23e Régiment d’infanterie en Bresse, à la fin de l’année 1873, marque un point de rencontre entre la ville, l’armée et le régiment.

Autrefois, les militaires logeaient chez l’habitant et une commission municipale établissait la liste des hébergements à réquisitionner lors des passages de troupes, nombreux dans les pays de l’Ain car ils étaient proches de la frontière.

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Dès le début du 19e siècle, la ville de Bourg a souhaité obtenir un régiment dans un double but : éviter à ses habitants d’avoir à héberger trop de soldats de passage et profiter des retombées économiques d’une garnison à demeure. Pour cela, elle doit disposer d’une caserne.

Le 12 janvier 1826, le Conseil municipal de Bourg vote donc une imposition extraordinaire. Le ministère de l’Intérieur répond que la ville n’obtiendra aucune subvention et que cette caserne ne sera d’aucune utilité militaire.

Auparavant, le Conseil a fait établir, en 1825, un devis pour transformer les Bâtiments des Saintes Maries, l’ancien couvent de la Visitation, rue Bourgmayer, en une caserne pouvant loger de 350 à 370 soldats d’infanterie.

Toutefois, Bourg n’obtient aucun régiment permanent mais la garnison compte 463 soldats en 1851 et 526 en 1856.

Pour être au niveau d’autres prétendantes, la ville se résout au projet d’une véritable caserne. En avril 1860, le Génie dresse le plan du Plateau de Bel-Air, à l’est de la route de Lyon.

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La ville souhaite y implanter une caserne de cavalerie et agrandir les Casernes Saintes Maries pour accueillir davantage d’infanterie.

Alors, pour l’équilibre de ses quartiers et, en contrepartie de la gare récemment installée sur le haut de la ville et à l’ouest, la ville souhaite placer sa caserne sur le bas et à l’est, au Pré des Piles.

L’armée redoute les brouillards de ce lieu et le refuse. On s’accorde alors pour le Clos Sirand, à l’emplacement de l’ancienne citadelle et le champ de foire est transféré au Pré des Piles.

La caserne est achevée en 1864 mais aucun régiment ne s’y installe à demeure. Des formations militaires s’y succèdent au rythme de trois ans, comme auparavant.

Par sa dénomination, la caserne rend hommage au général Claude-Charles Aubry, né à Bourg en 1773 et tué à la bataille de Leipzig le 10 novembre 1813. Comme ici, des soldats ont repéré leur chambre sur la façade du bâtiment central.

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Le Second Empire sombre au cours de la terrible guerre franco-prussienne et les régiments déposent leur drapeau à l’ennemi, en octobre 1870, à la citadelle de Metz.

À peine les combats terminés, une commission parlementaire enquête sur les causes et elle conclut à la faiblesse des effectifs et à l’insuffisance de l’encadrement de l’armée.

La défaite s’explique aussi par des causes morales et intellectuelles et le pays s’intéresse à l’organisation militaire, politique et culturelle du vainqueur. Le but est de restaurer la défense nationale pour prévenir une nouvelle agression et non pas de préparer la Revanche.

Les nouvelles dispositions de la loi du 27 juillet 1872, concernant le recrutement, l’organisation et l’encadrement, donneront à l’armée des assises pour plusieurs décennies.

Ensuite, la loi du 24 juillet 1873 réorganise l’armée qui, désormais, « repose sur deux principes : la cohérence territoriale entre le recrutement et le commandement, et la continuité entre les temps de paix et de guerre ».

La métropole est alors divisée en dix-huit régions militaires, auxquelles correspondent autant de corps d’armée, créés par un décret du 28 septembre 1873. Dans cette nouvelle organisation, l’Ain est rattaché au septième Corps d’armée, et Bourg voit partir le dépôt du 45e régiment d’infanterie et voit arriver le dépôt et le 3e bataillon du 23e régiment d’infanterie en provenance de Soissons (Aisne). Lyon accueille les deux autres bataillons de ce régiment.

Lorsque le 23e Régiment d’infanterie arrive à Bourg, il a déjà un long passé. Il a été fondé sous le règne de Louis XIV, en 1656 à La Fère, en Picardie, sous le nom de Régiment Royal.

Sous la Révolution, l’appellation des régiments est remplacée par une numérotation basée sur l’ancienneté. Le Royal devient le 23e Régiment d’infanterie en 1791 puis, lorsque le mot de régiment est banni, il est la 23e demi-brigade de bataille qui participe à la victoire de Zurich (1799) et de Hohenlinden (1800).

Sous l’Empire, en 1804, il est à nouveau le 23e Régiment d’infanterie et combat de par l’Europe. Lorsque l’armée impériale est dissoute sous la pression des coalisés, le 23e prend le nom de Légion de la Loire inférieure avant d’être le 23e de ligne en janvier 1823.

Sous le Second Empire, lorsque Napoléon III engage la guerre contre la Prusse, le 23e est intégré à l’armée du Rhin. Il combat à Sarrebruck, Forbach, Rezonville, Saint-Privat et dépose son drapeau à Metz, le 28 octobre 1870.

L’article premier de la Loi Jourdan indique que « tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie ». Le recensement annuel des "conscrits" incombe aux municipalités, sous le contrôle de la préfecture.

Sous la IIIe République, la conscription est définie par la loi du 27 juillet 1872, modifiée ensuite pour établir davantage d’égalité. Le service militaire est fixé à trois ans en 1889, à deux ans en 1905 puis à trois ans en 1913.

L’armée est aussi un facteur d’intégration dans la nation. Les conscrits ne sont pas intégrés dans la caserne la plus proche de leur domicile mais répartis en divers lieux éloignés.

Aussi sont-ils obligés d’abandonner leurs patois et d’utiliser le français pour communiquer avec leur hiérarchie et leurs compagnons. Un double mouvement concerne l’Ain où les Bressans sont majoritairement dirigés vers le 133e R.I. de Belley et les Bugistes, vers le 23e R.I. de Bourg.

Après le service militaire, leur affectation change et les périodes d’exercices se déroulent dans la caserne de proximité. Les soldats bressans du 133e R.I. sont alors affectés au 223e R.I. de réserve.

Ces dispositions ne sont que des généralités et non des règles absolues. Affectation des conscrits du recrutement de Bourg, c’est-à-dire ceux de Bresse et de Dombes. Ce tableau concerne uniquement le service militaire de trois ans et les affectations, à part celles au 133e R.I.

Après les débats parlementaires et selon la volonté du gouvernement républicain, la loi du 6 juillet 1880 institue le 14 juillet comme fête nationale et le drapeau tricolore comme l’emblème national.

Il est aussi décidé que les drapeaux seront remis aux régiments le 14 juillet 1880, au cours d’une grande fête sur l’hippodrome de Longchamp. « C’est la cinquième fois depuis le commencement du siècle que tous les corps de l’armée reçoivent en masse ces insignes, symbole de la patrie elle-même. Le drapeau n’a jamais cessé d’être tenu avec honneur par notre armée ».

Quelques jours plus tard, la cérémonie est déclinée localement, à Bourg-en-Bresse le dimanche 25 juillet 1880. Le drapeau bleu-blanc-rouge, frangé d’or et frappé du sigle FR, est présenté aux soldats du 23e, en présence du préfet et des autorités locales. La caserne est ouverte au public durant l’après-midi, pendant deux heures.

Sur le Champ de Mars, les Bressans s’émerveillent « de l’agilité et de la souplesse déployées par les lestes fantassins » au cours des exercices et des jeux militaires, parmi lesquels « le chat et le rat, course au sac, jeu du baquet, courses de grenouilles, cruche cassée, corde à lutter, course de vélocité ».

La fête s’est prolongée par « un concert donné par la Société musicale sur la promenade du Quinconce éclairée par de gracieuses girandoles de lanternes vénitiennes (...).

En réalité, ces fêtes de juillet 1880 se déroulent dans un contexte particulier après les premières expulsions de Jésuites à la suite de l’application des deux décrets du 29 mars 1880, le premier dissolvant la Compagnie de Jésus et l’autre contraignant les congrégations non autorisées à demander une autorisation. Ce sont les premières démarches vers l’école laïque et la séparation des Églises et de l’État.

Après l’arrivée des premiers éléments du régiment, les bâtiments ont été complétés progressivement. De nouveaux bâtiments sont construits sur le site en 1875 et 1876 et un stand de tir est aménagé aux Vennes, en contrebas de la forêt de Seillon.

L’effectif de la garnison double en quelques années et il s’élève à 1 534 soldats au recensement de 1881. Passage du 23e R.I. Il participe d’abord à deux événements majeurs de la ville.

Le premier est l’inauguration de la statue de Joubert dans la cour de la préfecture et du médaillon de Jérôme de Lalande sur la maison natale de celui-ci. Toutes les personnalités civiles et militaires sont réunies dans la cour d’honneur de la préfecture, le dimanche 12 octobre 1884, lorsque la statue de bronze est dévoilée.

Elle est l’œuvre du sculpteur lorrain Jean-Pierre Aubé, qui a déjà réalisé le fronton de la préfecture. Selon le député Jean Mercier de Nantua, « c’est une œuvre remarquable, d’un beau galbe, plein d’ardeur et de vie. Le général est représenté au moment où, à Rivoli, il saisit un fusil et s’élance, farouche, à la tête de ses soldats dans la mêlée. Il tient de la main gauche l’arme qu’il vient de ramasser à terre et, de la droite étendue, montre l’ennemi à ses troupes ».

Ensuite, le général Wolff se moque d’abord du « reproche [fait] au gouvernement de la République de s’abandonner à la passion des statues », puis retrace la carrière militaire du natif de Pont-de-Vaux. Il termine par un hommage au défenseur de la République, à « son amour de la patrie, son attachement aux grandes et légitimes aspirations de la Révolution ».

Le second événement se déroule le dimanche 6 juin 1886, en gare de Bourg, lorsque le train ramène le deuxième bataillon d’une expédition au Tonkin, en Asie du Sud-Est. Il était parti du port de Toulon (Var) le 10 janvier 1884, avec d’autres troupes, pour aller compléter le corps expéditionnaire déjà présent dans le secteur d’Hanoï, pour chasser les Chinois du Tonkin.

Les Français se rendent maîtres du delta de la Rivière Rouge dès mai 1884 mais sont surpris par la contre-attaque chinoise, un mois après. La Chine déclare alors la guerre à la France. Une nouvelle reconquête est lancée à partir d’octobre 1884. Le 23e participe à la prise de Lang-Son, proche de la frontière chinoise, en février 1885. La Chine demande l’armistice le 17 juin 1885 et signe le traité de paix de Tien-Tsin, le 9 juin 1885.

À son retour en Bresse, le Courrier de l’Ain du 8 juin 1886 est particulièrement enthousiaste par son directeur Victor Authier qui écrit qu’il est « impossible de voir fêtes plus belles, plus émouvantes que celles qui viennent d’être célébrées à Bourg, pour fêter le retour du glorieux bataillon du 23e de ligne. (...) Les habitants ont payé leur juste tribut d’admiration et de reconnaissance aux braves qui ont défendu le drapeau devant l’ennemi, et qui, payant de leurs fatigues, de leur santé et de leur sang, ont soutenu, dans l’Extrême-Orient, le juste renom de l’intrépidité et de l’héroïsme français ».

Le maire de Bourg, Tony Belaysoud, salue aussi « les héros qui sont tombés sur les plages lointaines ». En début de soirée, un grand banquet réunit, à l’Hôtel de France, les autorités civiles et les officiers du régiment, de la gendarmerie et d’autres formations militaires.

Toutes ces personnalités se rendent ensuite « au théâtre où un spectacle gratuit est offert au 23e de ligne. On joue La France au Tonkin, adaptation à la circonstance de l’opérette connue Fleur de Thé.

Les années suivantes seront appelées la Belle Époque. Il est vrai que la France a retrouvé la prospérité et qu’elle vit une longue période de paix, néanmoins ponctuée de quelques conflits sociaux. La répartition des casernes sur l’ensemble du territoire participe à l’intégration de l’armée dans la société, à Bourg comme ailleurs.

Le régiment participe aussi à la vie au quotidien. Des soldats sont présents pour éteindre l’incendie du bâtiment jouxtant l’Hôtel des Dombes dans la nuit du 11 au 12 décembre 1876. Plus tard, en janvier 1891, un détachement est envoyé dans le Haut-Bugey pour déblayer les voies de la gare de La Cluse ; un autre dans la vallée de la Valserine pour aider la population lors de l’inondation du village de Chézery.

Le drapeau du régiment est présenté aux "bleus", les nouveaux arrivants, dans la cour de la caserne. Cette manifestation est dédoublée en ville. Ce cliché a été réalisé par un capitaine et un soldat (x) regarde le photographe.

L’armée est utile pour des opérations de maintien de l’ordre, lors de conflit sociaux, heureusement plus comme force d’intimidation ou d’interposition que d’intervention.

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