Jusqu’à une époque récente, l’entraînement au tir de la plupart des gendarmes et des policiers ne dépassait guère le tir annuel d’une douzaine de cartouches, pratiqué avec leur arme de poing de service. Cette situation s’est malheureusement bien dégradée depuis une dizaine d’années : la banalisation des actions terroristes, la violence irréfléchie de certains malfaiteurs qui, n’ayant plus à craindre comme par me passé que le meurtre d’un policier ne les conduit à la guillotine, n’hésitent plus à tirer sur les forces de l’ordre. Face à cette triste évolution, le ministère de l’intérieur, le ministère des finances (douanes) et le commandement de la gendarmerie ont doté leurs hommes de pistolets plus modernes et plus efficaces et on en parallèle notablement augmenté les dotations de munitions destinées à l’entraînement.
L’entraînement se trouve malheureusement pénalisé par le manque de stands de tir de proximité. La réduction du format des armées a entraîné la dissolution de beaucoup de régiments, dont le stand de tir était souvent mis à la disposition des gendarmes dans certains créneaux. Enfin, le faible foncier communal disponible, les règlementations d’urbanisme, voire l’opposition sourde des citoyens, n’incitent pas les élus à honorer les demandes des armées d’ouverture de nouveaux stands de tir. Difficile équilibre à maintenir entre une présence militaire économiquement valorisante et les nuisances potentielles que leur entraînement génère.
Cette collaboration entre forces de l’ordre et clubs de tir sportifs doit se faire dans le cadre de conventions bi-partie. Dans celle-ci les créneaux et les conditions d’utilisation et sa durée seront clairement précisés. Avant toute signature de convention, les infrastructures sont visitées par un personnel du SGAMI zonal (Secrétariat général à l’administration du Ministère de l’Intérieur). La particularité de la convention réside donc dans l’utilisation par le gendarme de son arme de service, au titre de licencié FFTir. En effet, par son adhésion à la FFTir, le gendarme bénéficie de la garantie de l’assurance fédérale. Lorsqu’il est déplacé hors de son lieu d’affectation, il est également en capacité d’utiliser son arme de service dans les installations de tout autre club du territoire national.
Pour autant, il ne faut pas penser que tous les personnels soient tentés par l’octroi de cette facilité qui d’une certaine manière reporte sur le gendarme une part du coût de son entrainement. le gendarme peut utiliser son arme de service dans son club d’affiliation comme dans tout autre club du territoire national et acquérir les munitions nécessaires à la pratique du tir sportif chez des armuriers ou auprès de son club. Attention, seules les munitions manufacturées à balle ordinaire sont permises, le rechargement est prohibé.
Pour autant, bien que son aptitude médicale au service soit vérifiée tous les deux ans, le gendarme demeure soumis à la vérification annuelle édictée par le Code du Sport pour tout licencié d’une pratique sportive à contraintes particulières. Au final, le gendarme dispose désormais de la possibilité de pratiquer le tir sportif soit avec une arme personnelle à détention autorisée par l’autorité administrative dans les mêmes conditions que tout licencié (dont un quota annuel de 3 000 munitions), soit avec une arme de dotation autorisée par le directeur de la gendarmerie (quota maximum de 2 x 1.000 munitions par an).
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Depuis le 21 octobre 2024, existe aussi une convention de partenariat entre la direction générale de la Police nationale et la FFTir. Le 5 décembre 2024, l’autorisation préalable est disponible et les armuriers avisés des conditions de vente et d’enregistrement. Les policiers rejoignent donc les gendarmes, avec même un avantage sur le quota annuel. Par ailleurs si le règlement intérieur du club s’applique à l’identique de tout licencié, la convention permet d’accéder au club arme portée à la ceinture, à condition de présenter la carte professionnelle de police.
L’arrêté permettant l’utilisation de l’arme de service en stand de tir FFTir est enfin paru le 17 septembre 2024, restait à le mettre en musique (création d’une autorisation d’acquisition de munitions pour permettre l’achat de munitions par exemple...) pour que les policiers puissent enfin s’entraîner en stand de tir avec leur arme de service,comme les gendarmes.
Cette formule est une donnée nouvelle, qui doit constituer un partenariat de type gagnant-gagnant : pour les forces de l’ordre, auxquelles cette formule apporte un gain de temps, de fatigue et une économie de carburant, pour les clubs, pour lesquels la location de leurs installations ne peut qu’améliorer leur équilibre financier et permettre le financement des travaux d’entretien et d’amélioration, dont bénéficieront tous les utilisateurs.
Pour les agents intéressés, la licence à la FFTir est payante et, si l’arme de service reste la responsabilité de l’administration, les munitions sont à la charge des policiers. L’Etat, lui, ne devrait pas débourser un euro supplémentaire. Cette nouvelle convention vient compléter un arrêté publié au journal officiel le 21 septembre, qui définit les conditions qu’un agent doit remplir pour s’inscrire à la FFTir. Les policiers devront notamment signaler leur volonté à la hiérarchie et montrer patte blanche administrativement. En contrepartie, ils obtiendront le droit de shooter 3 000 munitions par an, soit 250 par mois.
L’accord viendra «s’ajouter aux trois séances obligatoires» de tir chaque année, souligne la direction de la police.
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Une formation continue pas au niveau et la possibilité de payer pour tirer de son côté : la DGPN aurait-elle trouvé la solution pour faire de l’entraînement gratuit dans un contexte budgétaire serré ? Catégorique, Thierry Collas, formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI) et délégué de l’Unsa police, juge que «c’est un sport, une autre pratique, quelque chose de différent». Le président de la FFTir, Michel Baczyk, réfute lui aussi la comparaison. Il estime néanmoins que les policiers pourront travailler tout de même sur la précision, la «confiance en son matériel et [l’absence] de peur de s’en servir.»
L’Hôtel de Police de Clermont-Ferrand est un grand bâtiment de 4 étages. Au sous-sol se trouve notamment le stand d’entrainement au tir. Un lieu ultra sécurisé que nous fait visiter, pour la première fois Claire BIGOT chargée de communication.
Les policiers ont une obligation de faire au moins 3 tirs réglementaires dans une année. Dans le stand il faut porter les éléments de protection: gilet, casque, lunettes. Le stand de tir est composé de 4 couloirs d'une distance de tir de 25 mètres. Avec leur arme de service, les policiers tirent à courte distance, en dessous des 15 mètres. Les cibles peuvent être pivotantes et on peut limiter le temps d'apparition
Les entraînements au commissariat de Clermont sont de 3 par an: le 1er de janvier à avril, le 2ème de mai à septembre et le 3ème de septembre à décembre. Le tir est évalué avec les manipulations et le résultat des impacts sur cible. Chaque policier dispose de son arme de service, le SIG-Sauer SP 2022, une arme de calibre 9 mm. Chaque policier possède son arme de service L'entrainement dure 2 heures. Il faut être prêt, motivé et essayer d'éliminer le stress pour gérer correctement son arme et son tir. Le stand de tir équipé de cibles pivotantes L’Hôtel de police est ouvert 24 heures sur 24, en cas d’urgence vous pouvez joindre les forces de l’ordre en composant le 17.
Les policiers licenciés à la Fédération française de tir vont désormais pouvoir utiliser leur arme administrative lors de séance de tir sportif. Pour les policiers, les trois séances de tirs par an n’étaient pas suffisantes.
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La direction générale de la police nationale a donné son accord le 31 janvier dernier afin d’autoriser les policiers à s’entraîner dans les clubs de tir sportif avec leur arme de service. Une décision vécue comme une avancée par le syndicat Alliance police nationale qui militait depuis 2018 pour faire admettre leur position aux côtés de l’Unsa-Police.
Selon le syndicat, « beaucoup considèrent encore que le nombre de séances obligatoires (trois par an) est insuffisant pour assurer correctement leur sécurité et celle des citoyens. Cette décision va permettre à ceux qui sont affiliés à la fédération française et qui ont fait un rapport pour conserver leur arme en dehors de leur temps de travail, de s’exercer au même titre que les gendarmes qui avaient déjà cette possibilité. »
Le policier va pouvoir désormais bénéficier des infrastructures des clubs affiliés, dans le cadre de sa formation professionnelle continue. Il pourra tirer bien plus que ses 90 cartouches annuelles, mais payées avec ses propres deniers. »Bien sûr, cette mesure ne concerne que les armes de poing, les Sig Sauer.
Chaque année, les policiers municipaux doivent s’entraîner au tir lors de deux séances de trois heures chacune. Limitées à 6 agents, les séances s’effectuent sous la houlette d’un moniteur agréé au maniement des armes.
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