Orlando est une ville connue dans le monde entier pour son parc Disney World, mais à moins de 10 km du pays de Mickey, il y a Machine Gun America.
"Au lieu des montagnes russes, ici on a des mitrailleuses ", dit le gérant des lieux, Scott Bryan. Une fois passé le sas de sécurité, vous accédez au stand de tir. Les cibles sont à l’effigie de Ben Laden. Accrochés au mur, il y a tous les modèles qui ont connu leur heure de gloire dans les films hollywoodiens, parfois des armes automatiques interdites à la vente.
Les clients peuvent les essayer autant qu’ils veulent, moyennant un cours à 99 dollars pour 6 heures d’enseignement. "Le M60, c’est l’arme de Rambo ", explique Scott Brian. C’est son modèle préféré. "Oui c’est vraiment cool ", dit le gérant.
Morgan, 10 ans, est en pleine initiation. Elle fait surtout la grimace. "Ça fait trop bruit", se plaint la fillette. Son papa Ryan, 41 ans, la regarde avec fierté. A son tour de tirer. Ryan est en vacances, il prend la pose avec des armes lourdes, tout sourire pour la photo souvenir, même si il n’a pas, au départ, de fascination particulière. D’ailleurs il n’a pas de pistolet chez lui.
“Pour notre protection, là où nous vivons, nous n’avons pas besoin d’arme. Le Wisconsin est un endroit très sûr, il n’y a pas autant de violence par arme à feu comme dans les très grandes villes", explique le père de famille. "Ceci dit, Orlando n'était pas connue pour ça. Les temps changent. Alors je vais peut-être y penser dans le futur. Mais pour l’instant ça ne me parait toujours pas nécessaire. Aujourd’hui c’est une récréation, c’est pour le fun.
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Huit jours après le massacre d'Orlando, qui a fait 49 morts, le Sénat américain doit se prononcer sur un texte visant à interdire l’achat d’armes à feu pour les personnes soupçonnées d’avoir des liens avec la sphère terroriste. Scott Bryan reste dubitatif sur le prochain vote du Sénat. Il n’attend rien de ce texte qui doit empêcher les terroristes potentiels d'acheter légalement des armes à feu.
"Par exemple, la cocaïne est normalement illégale, rappelle Scott Bryan, mais il suffit d’aller voir des gens peu recommandables et de demander : "Hé, qu’est-ce que je peux avoir ?". Le mal n’est pas quelque chose que vous pouvez combattre juste avec la législation. Vous devez le combattre avec la connaissance et avec du courage pour prendre le dessus", dit encore le gérant Machine Gun America.
Une législation qui n’a pas évolué depuis 22 ans, alors que les Etats-Unis comptent plus de 30.000 décès par arme à feu chaque année.
Scott Bryan aime les armes et il ne voit aucune contradiction à afficher devant son établissement, sur écran géant, un message de soutien aux victimes de la tuerie d’Orlando, alors qu’à l’intérieur résonnent les tirs en rafales. Il a même fait une offre en signe de solidarité.
"Si vous allez sur notre site internet, dit-il, vous rentrez le code " Hashtag Orlando Unie" et vous avez un cours gratuit. Parce que quand vous êtes impliqué dans une tragédie comme celle du club gay, le pire à mon avis, c’est de rester figé, de se dire : "Oh mon dieu, qu’est-ce que je dois faire". Mais si on éduque le public, si on transmet le savoir-faire, alors au lieu d’être figé, paniqué, vous vous direz : "Ok, je sais comment fonctionne cette arme". Et s'il y a des gens qui ont le courage et la connaissance, les dommages peuvent être minimisés et vous pouvez augmenter vos chances de neutraliser le terroriste", estime-t-il.
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Champion du monde de tir sportif de vitesse, le 20 octobre en Floride, Éric Grauffel dépasse depuis cinq ans les Américains dans leur discipline de prédilection. À 34 ans, le Quimpérois a fait du tir son métier. Le Quimpérois Éric Grauffel a décroché son sixième titre mondial, le 20 octobre, à Orlando (Floride).
Dix jours après avoir décroché un sixième titre de champion du monde de tir sportif de vitesse à Orlando (Floride), Éric Grauffel était de retour, hier, à Quimper, d'un nouveau séjour au États-Unis. « J'y vais quatre à cinq fois par an », explique l'athlète le plus titré de l'histoire du tir sportif de vitesse. Il devance trois Américains et un Tchèque.
« Ça a été dur » pour les USA Une domination presque contre nature. « Les premières années, ça a été dur pour la nation qui a vu naître la disciple et qui compte près de 70.000 compétiteurs », admet le membre du Stand 29, le club de tir quimpérois, à l'étroit dans ses locaux, en dépit de ses titres nationaux et internationaux. Détrônés par le jeune Français, les Américains ont fini par accepter celui qui participe désormais à plusieurs compétitions nationales et qui souhaiterait s'installer outre-Atlantique pour parfaire son entraînement.
En février, il retournera en Floride, avant de s'envoler pour l'Afrique du Sud où il disputera le championnat d'Afrique, sans, bien sûr, pouvoir décrocher le titre.
Détenteur de six titres européens en plus de ses médailles d'or aux mondiaux, le tireur quimpérois a fait de la disciple sa profession. D'une compétition à l'autre, il sillonne la planète, tout au long de l'année, grâce à son partenaire italien. Un fabriquant d'armes dont il fait également la promotion, le temps des compétitions ou lors des stages d'entraînement qu'il anime. Il donnera ses prochains cours dans trois semaines, en Suède.
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Une aventure que ce globe-trotter de la gâchette a débutée il y a près de quinze ans. Il venait de décrocher son bac au Likès. « J'avais le choix entre une carrière scientifique et tenter ma chance dans le tir », raconte ce fils de militaire, tombé dans la pratique tout petit. « C'était un peu le baby-sitting du samedi après-midi », poursuit le sportif, titré dès l'âge de 16 ans au championnat de France.
« Ça reste un sport, il ne faut pas voir l'arme comme un objet de destruction », explique celui qui tente de dédiaboliser la pratique, comparant la discipline à un art martial. « Depuis les premières compétitions françaises, en 1978, il n'y a jamais eu d'accident de tir », insiste-t-il. Les armes de poing semi-automatique tirent bien des projectiles de 9 mm à 45 mm. « Mais le tir est très encadré ».
La discipline séduit visiblement de nouveaux adeptes. Y compris à Quimper, où le club milite pour trouver de nouveaux locaux et ouvrir ses rangs.
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