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Cet article traite de l'histoire des stands de tir en Égypte et de la réglementation des armes à feu, en abordant également le sujet du fusil Hakim.

Le fusil Remington Rolling Block en Égypte

En 1868, une importante commande de fusils Rolling Block No1 a été passée entre le gouvernement Égyptien et la firme Remington, armes chambrées pour la cartouche de 43 Égyptien. Avant que ces armes ne soient livrées à l’Égypte, une grande partie furent vendues par Remington à la France en Guerre. Rappelons que la France est rentrée en Guerre en juillet 1870 contre la Prusse. Depuis 1866 les fusils réglementaires sont l’excellent Chassepot en 11mm à cartouches combustibles et des conversions de Fusils 1842 en fusil à tabatière modèle 1867.

Néanmoins le manque d’armes disponibles pour équiper les soldats pousse le gouvernement à créer une commission d’armement (1870/1871) pour acquérir à l’étranger ces matériels. Le nombre estimé d’armes de ce calibre est de 13000 fusils Remington en 43 Égyptien livrés pendant la période 1870/1871, puis 60000 livrés plus tard en reliquat de commande (en calibre 43 Égyptien et 43 Espagnol). Ces armes ne serviront que très peu et seront peu à peu déclassées.

Rechargement et spécifications de la cartouche

La balle d’origine est comme beaucoup d’autres cartouches de l’époque sous calibrée. La plupart des moules de fabrication actuelle reprennent ces côtes. L’étui est d’une forme bouteille, classique pour l’époque, la longueur est de 48,80mm. Le diamètre au collet est de 11,78mm, à la base 14,71mm et au culot 16,8mm. Il est relativement difficile de se procurer des douilles neuves de ce calibre en France. Bertram et NFDS en fabriquent mais ne sont pas régulièrement distribués.

Analyse du fusil Rolling Block modèle 1866

Le fusil qui nous intéresse est un Rolling block modèle 1866 (Remingtons ilion N.Y. Pat. May 3d Nov. 1864 April 17th 1866). Comme toute arme ancienne, il convient de s’assurer de son état de conservation et de son aptitude au tir, un démontage complet s’impose. Les tolérances dans l’usinage des chambres sont très larges à cette époque et en particulier sur ce type d’arme, nous effectuons donc un moulage de la chambre à la paraffine. Ce moulage nous donne un diamètre à fond de rayures du canon de 11,43mm (451 centièmes de pouce) pour une longueur de chambre de 54mm (loin des 48,8 mm réglementaires !).

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A ce stade, plusieurs problèmes doivent être solutionnés : où trouver un jeu d’outils pour ce calibre ? Où trouver des projectiles d’un diamètre de 11,43mm avec des poids de 20gr à 26gr ? Les outils sont généralement fabriqués sur commande dans ce calibre, mais l’excellente firme américaine CHTOOL les a au catalogue. Bon marché, ils sont néanmoins de très bonne facture, se composant classiquement de trois outils, recalibreur, expandeur, et sertisseur.

De nombreux fabricants proposent à leur catalogue des balles en plomb ou électrocuivrées destinées au 45/70, d’un diamètre de 11,60mm (458 centièmes de pouce). Il suffit en fait de recalibrer à 11,43mm ces projectiles, opération extrêmement simple grâce à un recalibreur de presse type LEE 451. recalibrer sans forcer même les balles electro-cuivrées sans abîmer le chemisage.

La question qui fut la plus épineuse fut le choix de la douille, n’ayant pas trouvé de source d’approvisionnements durable sur le marché. Entre autre cette douille nous permet de faire du 11mm Gras, Gras de cadet, 43 Espagnol, 8mm Lebel, 8mm Portugais, 8 mm Autrichien et Hongrois, etc. La transformation de l’étui de 348w est relativement simple, le matériel nécessaire se résumant au jeu d’outils 43 Egyptien et à un expandeur de type 32 acp de chez RCBS.

Monter sur la presse l’outil expandeur CH TOOL en remplaçant la tige d’origine par celle de l’expandeur de 32 acp RCBS. Lubrifier l’intérieur de la douille avec de la graisse suffisamment fluide (la graisse RCBS lube case est idéale) puis passer la douille dans l’outils, la deuxième passe s’effectuant avec l’expandeur de 43 Egyptien. La douille est ensuite réduite au Case Trimmer à 54mm (voir l’empreinte de la chambre évoquée précédemment), dégraissée et le collet recuit.

La charge de poudre destinée au fire forming est variable, dans le cas de la poudre noire, 2,45 grammes de PNF2 sont envisageables, en poudre sans fumée, 0,90 grammes de A0 suffisent. Nous utilisons lors du premier tir une balle de 300 grains. Une fois que toutes nos douilles aurons été passées au fire forming, recuites une deuxième fois et égalisées au case trimmer, nous pouvons commencer le rechargement définitif. Ces amorces sont en effet plus dures et le risque que le percuteur ne les perce est minime.

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Pour la poudre, la A0 de la SNPE est très efficace. La charge se situe entre 0,90 grammes et 1 grammes suivant le projectile employé. la douille, le risque de doubles charges est bien réel et aurait des conséquences désastreuses pour l’arme et le tireur. Pour le projectile nous avons le choix entre les ogives de 300 grains et 400 grains. Le fabriquant HN Germanie fabrique d’excellentes balles électro-cuivrées « CUHS » idéale pour notre arme après recalibrage. Les résultats sont là, bonne régularité, peu de recul, des étuis intacts. Les groupements en cible sont très satisfaisants, l’arme tenant aisément le visuel de la C50 à 100m.

Cette arme a déjà tiré plusieurs centaines de cartouches sans connaître le moindre problème, rappelons à ce stade que le port du casque en stand est primordial, mais aussi celui de lunettes de protection, une fuite de gaz vers le visage du tireur est toujours possible ! Voilà quelques éléments pour faire revivre ces armes ayant fait partie d’une période importante de notre histoire, elles trouvent encore naturellement leur place sur un pas de tir.

Cette étude porte sur une arme dont l’auteur dispose et n’est pas applicable à toute arme de même calibre. Seule la méthode est applicable en fonction de l’état de l’arme et des composants. L’arme dans son intégralité devra être vérifiée par un professionnel.

La Manufacture d'Armes de Châtellerault (MAC)

L'histoire de la Manufacture d'Armes de Châtellerault (MAC) s'étend de 1822 à 1978. Ce fonds provient de la manufacture d’armes de Châtellerault et témoigne de son rôle majeur dans la mobilisation et la fabrication d'armes. Certains personnels expérimentés intégrèrent celle de Châtellerault, participant ainsi à la fabrication avec les établissements de Tulle et Saint-Etienne. En 1841, 3144 ouvriers travaillaient à la MAC, et elle produisit notamment les fusils modèles 1902 et 1907. La MAC s'est distinguée par son caractère performant et ses effectifs importants. Elle employait également des étrangers, notamment des Chinois (environ 700). Après plusieurs tentatives de reconversion, la MAC ferma ses portes en 1968. À sa fermeture en 1968, 226 personnes travaillaient à la MAC. La formation du personnel était assurée par des maîtres, permettant aux ouvriers, techniciens et ingénieurs de progresser. Le fonds d'archives a été versé par la Manufacture Nationale d’Armes de Tulle. La reproduction des documents s’effectue selon leur état de conservation.

Évolution de la réglementation française et européenne en matière d'acquisition et de détention d'armes

L’évolution de la réglementation française et européenne en matière d’acquisition et détention d’armes traduit bien souvent la réaction des gouvernants face à une action criminelle particulièrement sanglante et troublant fortement l’ordre public. Ainsi, la nouvelle classification des armes à feu intervenue en France en 2012 a pour point de départ l’attaque perpétrée au fusil d’assaut à l’encontre de l’escorte policière d’un détenu à l’hôpital de la Courneuve en 2009. L’objectif était alors d’abandonner une classification désuète des armes en huit catégories, fondée sur l’usage traditionnellement admis de ces armes (guerre, défense individuelle, tir de foire ou de salon…), au profit d’une classification en fonction de leur dangerosité. Les attentats terroristes de 2015 ont été, quant à eux, à l’origine d’une nouvelle directive européenne en 2017 destinée à réduire les failles juridiques existant dans le dispositif européen et exploitées par les réseaux criminels. Ces failles étaient pourtant dénoncées depuis de nombreuses années par le groupe d’experts européens en armes à feu (EFE).

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La notion d’arme est définie, depuis 2013, comme « tout objet ou dispositif conçu ou destiné par nature à tuer, blesser, frapper, neutraliser ou à provoquer une incapacité ». Bien évidemment, l’acquisition ou la détention d’une arme par un individu est subordonnée à des conditions préalables comme un motif légitime (activité de chasse ou de tir sportif, protection personnelle…), l’état de santé physique et psychique ou encore la préservation de la sécurité et de l’ordre publics. Le présent article vise à décrire, d’une part, les filières d’approvisionnement en armes illicites sur le territoire national, volontairement circonscrites aux armes légères et de petit calibre (ALPC) et, d’autre part, l’armement utilisé par les criminels, avant d’évoquer les dispositifs de lutte existants, propres à la France ou découlant de son appartenance à l’Union européenne.

Sources d'approvisionnement en armes illicites

La source majeure d’approvisionnement en armes illicites sur le territoire national est constituée par les vols d’armes, commis tant au préjudice de particuliers que d’armuriers. L’immense majorité de ces armes, en l’espèce 78 %, est soumise à une simple déclaration lors de l’entrée en possession. Cette prépondérance tient à la réglementation allégée régissant la conservation de cette catégorie d’armes, comparée à celle imposée pour les armes soumises à autorisation préalable. En effet, elles doivent simplement être remisées hors d’état de fonctionner immédiatement. Il n’existe aucune obligation de conservation en coffre-fort ou au moyen de dispositifs empêchant que l’arme puisse être déplacée.

Il est évident que la présence d’une arme apparente et disponible lors d’un cambriolage incite davantage les auteurs à s’en emparer. En comparaison, les armes de catégorie B, dont le mode de conservation est plus sécurisé (obligation de stockage en coffre-fort ou en pièce forte adaptés aux matériels détenus), représentent une faible proportion (un peu plus de 10 %) parmi les armes dérobées. S’agissant des armes déclarées volées, classées comme interdites à l’acquisition et à la détention pour les particuliers, leur part est infime et représente 0,5 %.

Le monde des armes attire un certain nombre de passionnés, amateurs et collectionneurs parfois compulsifs. L’absence de véritable statut juridique qui permettrait à ces personnes d’assouvir leur passion, dès lors qu’elles n’ont pas la qualité de tireur sportif ou de chasseur, a conduit certaines d’entre elles à se constituer des collections d’armes à feu sur les circuits d’approvisionnement clandestins. Certes, une carte de collectionneur d’armes avait été créée en 2012. Les enquêtes diligentées par la police ou la gendarmerie nationales démontrent que ces collectionneurs peuvent être amenés à détenir de très grandes quantités d’armes (parfois plusieurs centaines) en toute illégalité.

Les bourses aux armes, y compris au-delà de nos frontières, sont des lieux propices aux ventes illicites. Dès lors, ces armes n’ayant fait l’objet d’aucun enregistrement au sein des fichiers s’avèrent parfaitement intraçables. Elles s’échangent dans un marché parallèle sans contrôle des autorités de l’Etat, ce qui entraîne nécessairement une certaine porosité entre ces amateurs déviants et les délinquants (voire les terroristes). En outre, en cas d’interpellation, ces « collectionneurs » déviants plaident le fait que les armes constituent leur violon d’Ingres, escomptant ainsi obtenir une certaine mansuétude de la part des juges.

Si l’idée est dorénavant largement répandue que les délinquants utilisent le Darknet pour procéder à des acquisitions et des ventes illicites d’armes à feu sous couvert d’anonymat (utilisation de réseaux de type Tor), les trafiquants n’hésitent pas non plus à utiliser internet pour le faire avec des garanties d’anonymat similaires. En effet, la vente d’armes ou d’éléments d’armes entre particuliers sur internet n’est pas prohibée dès lors qu’elle satisfait aux obligations imposées par la réglementation (notamment, depuis 2017, l’intervention d’un intermédiaire professionnel agréé).

Il existe ainsi de nombreux sites Internet ou forums spécialisés dans la mise en relation entre les vendeurs et les acheteurs d’armes à feu. Identifier une transaction suspecte à partir de ces annonces s’avère particulièrement difficile pour les forces de l’ordre dans la mesure où les parties utilisent des pseudonymes, ce qui ne permet pas de connaître leur identité réelle. Il est, par conséquent, impossible de vérifier d'emblée s’ils remplissent les conditions légales liées à la détention ou à l’acquisition d’une arme à feu. De la même manière, les vérifications sur la provenance licite de l’arme proposée à la vente sont impossibles faute de numéro de série apparent. En outre, les indications fournies sur cette arme peuvent être parcellaires, ce qui empêche de déterminer sa classification exacte. Il est dès lors difficile d’identifier une infraction flagrante de vente prohibée.

Certes, la réglementation actuelle impose le recours à un intermédiaire professionnel pour finaliser la vente. Toutefois, si les parties s’entendent, rien ne s’oppose à la réalisation d’une transaction illicite.

Harmonisation européenne et failles sécuritaires

En 1991, dans la perspective de la création du marché intérieur unique supprimant les contrôles aux frontières intracommunautaires, l’Union européenne adoptait une réglementation commune relative au contrôle de l’acquisition et de la détention d’armes. Or, des failles sécuritaires sont rapidement apparues dans ce dispositif et ont été largement exploitées par les criminels et les délinquants. Elles étaient en partie corrigées par une révision de la réglementation en 2008 avant d’être encore plus profondément révisées en 2017, consécutivement aux attentats perpétrés sur le sol français en 2015.

Neutralisation des armes à feu

Dès 1973, la réglementation française classait en détention libre les armes « neutralisées », rendues définitivement inaptes au tir de toute munition. Pour sa part, le dispositif européen adoptait une définition qui stipulait simplement que les armes neutralisées étaient celles « rendues impropres à leur usage par l’application de procédés techniques garantis par un organisme officiel », sans définir davantage les opérations à exécuter. En l’absence d’une norme commune précise, chaque pays européen élaborait sa propre réglementation, plus ou moins efficace et plus ou moins contraignante, pouvant aller jusqu’à de simples guides de « bonnes pratiques ».

Les filières d’approvisionnements intracommunautaires en armes illicites démarraient des pays où le processus de neutralisation était facilement réversible (exemple de l’Espagne ou de l’Autriche…) et où la réactivation ne nécessitait que des opérations simples ou le changement des pièces défectueuses vers les pays à la réglementation plus rigoriste. Pour remédier à cette situation, la réglementation européenne tentait en 2008 de corriger ces distorsions entre États membres, en précisant que toutes les pièces essentielles de l’arme devaient avoir été rendues définitivement inaptes à leur usage. En 2010, pour mettre fin à ce phénomène, à la demande de la Commission européenne, la Commission internationale permanente (CIP) proposait des normes techniques de neutralisation des armes à feu portatives. Ces normes n’étaient en revanche transposées au sein d’un règlement européen qu’en 2015, garantissant enfin la neutralisation irréversible des armes à feu. Cependant, ce texte était limité aux armes mises ou remises sur le marché après son entrée en vigueur, soit à compter du 8 avril 2016. On précisera enfin que ces armes neutralisées ont un statut hybride car, bien que libres d’acquisition elles sont désormais soumises à déclaration.

Armes d'alarme et armes Flobert

À partir de 2012, un nouveau mode d’approvisionnement illicite en armes à feu touchait l’espace européen. Ce phénomène concernait des armes en apparence non létales, très facilement convertibles, provenant principalement du matériel militaire issu de l’ex-armée tchécoslovaque. En effet, ces armes militaires avaient été légalement vendues par la République tchèque et la Slovaquie à des fabricants d’armes autorisés, lesquels les avaient converties en armes censées ne tirer que des munitions à blanc. En pratique, une telle arme conservait son fonctionnement originel (rafaleur, semi-automatique…) mais de simples goupilles étaient insérées dans son canon afin d’empêcher qu’un projectile ne soit expulsé.

Ces armes dites « armes acoustiques d’expansion » étaient vendues dans toute l’Europe avec un marquage les identifiant comme des armes à blanc. Ces armes ont inondé le marché européen parce qu’elles étaient en vente libre en République tchèque et en Slovaquie et que leur rétroconversion permettait de leur restituer leurs facultés létales de façon simple et artisanale. Des trafiquants endurcis comme de simples amateurs d’armes ont vu dans cette faille du dispositif européen l’opportunité de réaliser un profit. Ce type d’armes a d’ailleurs été utilisé par l’un des terroristes lors des attentats de janvier 2015 à Paris.

Empêchés de vendre librement ces armes acoustiques, les fabricants de ces pays contournaient une nouvelle fois la réglementation européenne en créant des armes modifiées de type Flobert. Il s’agissait toujours de transformer des armes fonctionnelles, mais cette fois pour qu’elles ne puissent tirer que des munitions de calibre Flobert de faible puissance. Ces armes étaient également classées en vente libre par les pays d’origine, bien qu’elles fussent, là encore, rétro-modifiables dans leur état d’origine.

La position de la République tchèque et de la Slovaquie était d’autant plus critiquable que la réglementation européenne classe en arme à feu toute arme tirant un projectile par « l’action d’un propulseur combustible », ce qui est le cas en l’espèce. Face à l’émotion provoquée par cette situation, les autorités locales ont limité l’acquisition des armes Flobert aux majeurs de 18 ans, en maintenant toutefois leur position sur le statut de ce type d’armes. Mais cette situation vient d’évoluer récemment sous la pression des pays de l’Union et la République tchèque vient de soumettre à déclaration les armes Flobert.

Éléments essentiels des armes à feu

Une arme se compose de pièces dont les plus importantes sont qualifiées d’éléments essentiels et qui doivent, à ce titre, être classées dans la même catégorie que l’arme dont elles font partie. Initialement, en ne détaillant pas les éléments d’arme à qualifier d’essentiels, le dispositif européen a nécessairement créé une faille propice au développement du trafic illicite de ces composants dans l’espace européen.

En effet, les divergences d’interprétation entre États membres offraient la possibilité de se procurer dans un autre pays de l’Union des pièces pourtant interdites ou soumises à restriction d’acquisition dans un autre. Pour les trafiquants, cette faille du dispositif européen permettait de réactiver des armes neutralisées, des armes acoustiques (ou Flobert), voire de réparer des armes hors d’état de fonctionner du fait d’une pièce défectueuse. Cette faille de sécurité a grandement été corrigée par la réforme de la législation européenne de 2017, laquelle a détaillé les « parties essentielles » de l’arme, ne laissant ainsi plus de place à l’interprétation des États membres. Dès lors, à quelques exceptions près, le trafic d’éléments essentiels en provenance de l’Union européenne devrait se tarir à mesure que les législations nationales s’y conformeront.

Armes artisanales et impressions 3D

Il existe deux catégories d’armes artisanales susceptibles de se trouver sur le marché illicite français. Tout d’abord, il s’agit de la confection de pièces d’armes ou d’armes complètes en 3D par addition de couches successives de matière contrôlée par un ordinateur. Des plans sont disponibles, notamment sur le Darknet. Ce phénomène a pris un essor particulier au début des années 2010 avec l’apparition de l’arme Liberator, une arme monocoup fabriquée en 3D avec la technologie et les matériaux disponibles à cette date. Si, à l’époque, cette technologie n’apparaissait pas encore au point, les progrès réalisés permettent désormais de produire des pièces d’armes plus complexes avec des matériaux plus résistants.

La démocratisation de cette technologie associée à la baisse de son coût d’achat rend la menace plus concrète tout comme la multiplication récente sur le net de schémas permettant de réaliser des armes plus sophistiquées, susceptibles d’être complétées par des éléments métalliques pouvant être fabriqués artisanalement. Cette menace est particulièrement préoccupante dans la mesure où la fabrication de ces armes s’effectue hors de tout contrôle étatique et peut être réalisée à partir du territoire national comme de l’étranger. Des réflexions sont engagées pour instaurer des moyens permettant un certain traçage des objets réalisés.

Sur le marché européen, on trouve également des armes artisanales, plus ou moins copiées de modèles industriels et fabriquées avec des technologies similaires. C’est ainsi que sont apparues sur le marché parallèle en 2006 des copies s’inspirant du pistolet-mitrailleur israélien UZI ou du pistolet semi-automatique allemand Walther P22. Ces armes provenant de Croatie étaient fabriquées dans une véritable unité clandestine. Depuis, plusieurs autres modèles d’armes reproduites ont fait leur apparition en Europe et dans le reste du monde (par exemple, des copies de pistolet Beretta en 2008, de pistolet rafaleur R9 en 2012…). Bien que ces diverses productions d’armes constituent une menace réelle, elles ne représentent toutefois qu’une infime partie de l’armement illicite au regard de la disponibilité beaucoup plus importante des armes industrielles qui, même anciennes, conservent leur pouvoir létal.

Le fusil Hakim

Le fusil Hakim est directement dérivé de l'AG-M42 suédois. Il a été fabriqué en Egypte sous contrôle suédois avec les outillages ayant servis à la fabrication de l'AG-M42. La production, démarrée au début des années 1950 est estimée à 70 000 exemplaires. On peut imaginer que le fusil Hakim équipait l'armée égyptienne au moment de la courte campagne de Suez en 1956.

Le Hakim est un fusil semi-automatique fonctionnant par emprunt des gaz en un point du canon. Son mode de fonctionnement est tout à fait classique. Les gaz agissent par soufflage direct sur la pièce de manœuvre déverrouillant la culasse comme sur le MAS 49-56 ou bien le M16. L'arrière de la culasse s'abaisse lors du verrouillage pour venir prendre appui sur une cale en acier solidaire du boîtier de culasse comme sur le MAS 49-56 ou bien le FAL. Contrairement à l'AG-M42, l'emprunt des gaz est réglable.

L'arme est chambrée pour le 8 mm Mauser. Cette puissante cartouche était réglementaire dans l'armée égyptienne qui était alors largement équipée de fusils à répétition Mauser. Le chargeur contient 10 cartouche. L'approvisionnement était fait à l'aide des mêmes lames-chargeurs de 5 coups utilisées pour les fusils à répétition. Lorsque l'Egypte s'est rapprochée de l'URSS, le Hakim a été abandonné au profit de l'AK 47. Une carabine dérivée du HAKIM et chambrée en 7,62 x 39 a été fabriquée à environ 8000 exemplaires, il s'agit du RACHID.


CaractéristiqueValeur
PaysEgypte
Dates de fabricationÀ partir du début des années 1950
Longueur1215 mm
Canon623 mm
Rayures4 rayures à droite au pas de 250 mm
Poids4,74 kg chargeur vide
Calibre8 mm
Munition8 mm Mauser (8x 57 JS)
Hausse1000 m par pas de 100 m
FonctionnementSemi automatique par emprunt de gaz
AlimentationChargeur amovible de 10 cartouches

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