Dans la petite sablière du Rocher Saint Étienne, la société de tir installait en 1925 un stand de tir.
À la sortie du village, depuis les temps les plus anciens, la communauté villageoise s’est retrouvée pour se détendre, ou fêter les moments heureux, dans ce parc qui sépare les dernières maisons du village de la forêt.
On désigne l'endroit sous le nom de Larry, dérivation de Larris, lui-même emprunté de latus, le versant en latin.
En 1789, au carrefour de Cherchefeuille, alors nom du lieu-dit, le village se rassemblait pour danser les dimanches après-midi et les jours de fêtes.
Louis Filleau, vigneron à Larchant, mais aussi violoniste, avait conclu un marché avec les garçons de la paroisse de Villiers pour rythmer sept à huit danses et contredanses vers les six heures du soir.
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C’est dans ce contexte, et à cet endroit, que le 24 mai de cette année, la moitié du village mit à mal neuf gardes à pied de la Capitainerie Royale des Chasses de Fontainebleau.
Le garde d’Ury, particulièrement détesté, car de réputation redoutable pour ses procès verbaux de délits de chasse, fut bien tabassé et un peu tailladé avec son propre couteau.
Deux autres gardes furent légèrement blessés et les autres désarmés.
Pour réprimer le tumulte, le Marquis de Saint-Herem et Dubois, son lieutenant général, firent emprisonner pendant plusieurs mois deux villarons suspectés des faits les plus évidents.
L’échauffourée de Villiers fut évoquée à l’Assemblée Nationale ; Et le 11 août, une loi supprimait les Capitaineries.
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Le même jour, le tribunal de baillage de Melun relaxait les prisonniers.
Le Larry est aussi le petit « Champ de mars » du village.
Dans la petite sablière du Rocher Saint Étienne, la société de tir installait en 1925 un stand de tir, et elle y convia, pour la fête du 22 mai 1927, la fédération des Œuvres post scolaires de l’arrondissement de Fontainebleau en présence du général Nollet, ancien ministre, de l’Inspecteur d’Académie, du Préfet, du Sénateur, et du Député Dumesnil.
En 1950, les sapeurs-pompiers érigèrent un pylône, tour de bois d’une dizaine de mètres de hauteur, nécessaire pour remplacer celui qui était adossé au pignon du bureau de poste.
Il fut inauguré le 2 juillet 1950 à l’occasion des manœuvres cantonales de pompes à incendie.
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En empruntant le chemin sableux du Larry jusqu'au château d'eau, vous avez gravi le site naturel le plus pittoresque de la commune, le Rocher Saint Étienne.
Cette butte de sable forme un ovale de 600 mètres de long sur 200 mètres de large à sa base.
Elle culmine à 125 mètres d'altitude.
En avançant à gauche du château d’eau, vous aurez un point de vue d’où l’on découvre au nord, la clairière du village de Villiers, à l'est la vallée du Loing.
Poste de guet, ermitage, carrière de grès, sapinière, château d'eau, terrain de jeu et de promenade, le Rocher St Étienne a joué plusieurs rôles pour les habitants de Villiers.
La partie Est de la dalle gréseuse qui recouvrait le Rocher Saint Étienne, a été débitée pour servir de matériaux de construction.
La proximité de cet approvisionnement explique les dimensions de l'église de Villiers et la rapidité de son élévation.
Dans cette extrémité Est, la place a été occupée en 1930 par le château d'eau de la commune.
Les habitants de Villiers ont tardé à s'équiper d'un réseau d'adduction d'eau potable.
Ils étaient jusque-là favorisés par l'accessibilité de la nappe phréatique la plus immédiate.
Un trou de quelques mètres laissait ressurgir les eaux de pluie filtrées par le sable.
Une pompe à piston et balancier suffisait pour faire remonter l'eau nécessaire aux besoins domestiques et pour l'élevage du bétail.
La plupart des foyers villarons disposait d'un puits privé et les autres d'un accès à un puits commun ou communal à une très grande proximité.
Toutefois, les charmes du progrès se firent trop pressants.
Malgré son aspect pittoresque et sa dénomination, aucun document ne raconte l’usage et le nom d’un habitant du lieu.
La formation des couches de grès, formant une calotte de roche rugueuse sur plusieurs mètres d'épaisseur, telle qu’on peut encore la voir autour de la Grotte du Curé résulte d'une agglomération, dans un ciment siliceux, des grains de sables alluvionnaires déposés en bordure de lagunes marines.
Cette colle provient d’une dissolution, surprenante à nos yeux, de la silice, matière quasi exclusive des grains de sable.
L'évolution, imperceptible à l'échelle humaine, s’est déroulée dans des conditions climatiques très différentes de celles que nous connaissons aujourd’hui.
Il faudrait imaginer une plage tropicale où se baignaient des tortues marines et des lamantins, durant une période de plusieurs millions d’années.
Aujourd'hui, 30 millions d’années après, le relief s’est inversé.
La concrétion gréseuse qui s’est formée sur les flancs d’une lagune marine se retrouve au sommet d’une colline après le ravinement provoqué par le retrait de la mer qui occupait le centre du bassin parisien.
Le grès ne recouvre plus qu’une partie du sommet du Rocher Saint Étienne.
Il est très probable que la dalle gréseuse a été débitée en commençant par un front de taille le plus proche d’une voie d’accès vers le village.
La roche a donc reculé jusqu’à la Grotte du Curé.
Cet abri d’environ huit mètres de large sur une profondeur de cinq mètres est contenu par des murs de pierres sèches.
Une carte postale ancienne montre une arche d’entrée dont le seuil était plus bas qu’aujourd’hui.
Mais la roche s’étant fissurée à une époque récente, on effondra partiellement les écales se détachant du plafond et on s’en servit pour maçonner quelques piliers à l’intérieur de la salle.
Sur le terrier de 1774, une croix domine le site et la Fontaine Saint Étienne est déjà située à proximité.
Cette modeste source a pu faciliter l’installation d’un ermite que le nom du lieu-dit de la pente sud, l’ermitage, semble suggérer.
Sous une arche maçonnée, quelques marches descendent vers un creux rocheux.
Les pluies tombées sur la surface du sommet s’infiltrent dans les fissurations de la dalle gréseuse, suintent et se concentrent dans cette vasque d’un volume de plusieurs dizaines de litres et qui est rarement asséchée.
La Fontaine Saint Étienne fut rénovée à l’occasion du contrat rural de 1980, pour maintenir la construction telle quelle apparaît sur les cartes postales du début du XXème siècle.
Vous pouvez la trouver à gauche de la grotte du curé.
Tout d’abord, les rois de France furent les seigneurs du lieu.
Et quand le roi eut vendu la suzeraineté de la seigneurie de Villiers à son chambellan, le sieur de Bouville, il délaissa sans doute à la communauté des villageois les bois et les roches du Rocher St Étienne.
Cinq siècles plus tard, lors de « l’inventaire des biens nationaux » de 1791, les habitants de Villiers purent donc prétendre posséder depuis des temps immémoriaux les 16 hectares du lieu.
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